« Ne t’ai-je pas commandé : Fortifie-toi et sois ferme ? Ne te laisse point terrifier, et ne sois point effrayé ; car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras ».
Là git le vrai secret de la stabilité et de la paix en tous temps et dans toutes les circonstances. L’autorité de Dieu quant au terrain que nous occupons, et Sa présence avec nous là-dessus — la Parole du Seigneur comme garant pour ce que nous faisons, et la lumière de Sa face en l’accomplissant. Il n’y a aucune possibilité d’avancer, sans ces deux choses. Il ne suffira pas de simplement pouvoir donner un chapitre et un verset pour une certaine position que nous avons prise ; nous devons réaliser la propre présence du Seigneur avec nous. Et il ne suffira pas de dire que nous avons la présence du Seigneur avec nous, à moins que nous ne puissions donner un garant divin, un « Ainsi dit le Seigneur », pour ce que nous faisons et pour le chemin que nous suivons.
Josué n’aurait jamais pu faire face aux difficultés de son temps sans ces deux choses. Et bien qu’il se peut que nous n’ayons pas à rencontrer les mêmes choses que celles qui étaient sur son chemin, nous pouvons cependant demeurer assurés de cela, que nous n’avancerons jamais, en ces jours, sans la Parole de Dieu comme notre autorité et Sa présence comme notre force. Notre lot nous est échu en un temps de confusion toute particulière. Une multitude de voix opposées tombent dans nos oreilles. Les hommes prennent parti. Nous voyons les hommes apparemment les meilleurs et les plus saints, les plus dévoués et les plus intelligents, rangés dans des côtés opposés sur la même question, et poursuivant des voies opposées, quoique professant suivre le même Seigneur. Que devons-nous en penser ? Que devons-nous faire ? Que voulons-nous ? Nous voulons entendre, au plus profond de notre âme intérieure, ces deux déclarations graves et impérissables : « Ne t’ai-je pas commandé ? » — « Voici, je suis avec toi ». Ce sont deux grandes réalités dont peut jouir le plus faible et le plus illettré des saints, et sans lesquelles nul ne peut progresser contre la marée du mal qui s’élève à présent autour de nous.
Jamais, peut-être, dans les annales du christianisme, y a-t-il eu un moment tel qui demande, de la façon la plus impérative, que l’âme ait affaire avec Dieu et avec Sa vérité de la façon la plus directe et personnelle. Il ne suffira pas que quelqu’un accroche sa foi à la manche d’un autre. Dieu éprouve les âmes d’une manière très remarquable. Le crible opère son travail solennel au milieu de l’Assemblée. Ceux à qui il est permis de traverser le crible et l’épreuve avec Dieu récolteront une riche moisson de bénédictions, mais nous devons passer au travers. Il est rendu manifeste en ce moment, d’une manière toute particulière, ceux dont la foi repose seulement sur la sagesse des hommes, et ceux chez qui elle est dans la puissance de Dieu. Tout ce qui est creux a été manifesté et le sera toujours davantage, mais Dieu gardera ceux dont les cœurs sont vrais pour le nom de Jésus. « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi ».
C’est le refuge infaillible de l’âme dans tous les temps. C’était vers cela que l’apôtre Paul dirigeait les anciens d’Éphèse à la fin de son discours touchant et pathétique, en Actes 20. « Et maintenant, frères, je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce ». Il ne les recommande pas à un ordre quelconque des hommes, pas même aux apôtres ou à leurs successeurs, ou à des conciles généraux ou à leurs décrets, ou aux pères ou à leurs traditions, ou aux docteurs ou à leur dogmes. Non, aucune de ces choses ne servirait en présence des « loups redoutables » qui allaient entrer parmi eux, et au sein des « choses perverses » que certains parmi eux proclameraient. Rien, sinon Dieu Lui-même et la Parole de Sa grâce, ne pouvait tenir dans un jour mauvais, ou permettre à une âme de tenir.
Il y a quelque chose de beau dans le soin jaloux de l’apôtre Paul qui craignait que quelqu’un s’appuie sur lui ou sur quoi que ce soit en dehors du Dieu vivant. Écoutez l’éclatant passage suivant : « Et c’est pourquoi aussi nous, nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez » (1 Thess. 2, 13). Cet ouvrier dévoué et au cœur simple ne cherchait qu’à mettre les âmes en relation avec Dieu au moyen de Sa Parole. C’est le but de tout vrai ministère. Là où le ministère n’est pas vrai, n’est pas de Dieu, il mettra les âmes en relation avec lui-même ; et dans ce cas, l’influence humaine s’exercera — le poids du caractère, de l’éducation, de la puissance de l’esprit, de la richesse, de la position, un millier de choses qui sont toutes utilisées pour former un fondement pour la confiance de l’âme et l’écarter de Dieu. Ainsi, la foi de l’âme est amenée à se reposer sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu.
Lecteur chrétien, nous désirons que vous pesiez profondément ce sujet. Soyez sûr qu’il réclame votre sérieuse attention. Veillez à ce que votre âme se repose sur le profond et solide fondement de la Parole de Dieu — que vous ayez Son autorité directe et positive pour là où vous êtes et ce que vous faites. Et alors, voyez aussi à avoir Sa présence avec vous. Ces deux choses apporteront une douce paix à votre esprit et une sainte stabilité à votre chemin, quoi qu’il arrive. « Ne t’ai-je pas commandé ? » — « Voici, je suis avec toi ». C’est votre heureux privilège de connaître la réalité de ces choses, tout aussi complètement et tout aussi distinctement de vos jours que Josué ne le fit en son jour, Jérémie dans le sien, et les apôtres dans le leur. La mesure dans laquelle cela est saisi peut varier — les circonstances peuvent différer — mais le terrain du principe est toujours le même.
Ne vous contentez donc pas, nous vous en supplions, de quoi que ce soit de moindre que l’autorité de Dieu et la présence de Dieu. Ne soyez pas troublé ou en perplexité à propos des opinions opposées des hommes. Vous devez vous y attendre. Elles n’ont rien de nouveau. Mais souvenez-vous que, bien loin de tout le tapage et la confusion, toute la lutte et la controverse, l’opposition des sectes et des partis — bien au-dessus de toutes ces choses, dans la claire lumière de la présence divine, dans le calme de l’intérieur du sanctuaire, la foi peut entendre avec clarté ces précieuses paroles qui soutiennent l’âme : « Ne t’ai-je pas commandé ? » « Voici, je suis avec toi ».
Ces choses ne peuvent jamais manquer : elles sont impérissables. Assurez-vous de les posséder dès maintenant. Soyez capable, dans la calme dignité d’une foi qui repose seulement sur la puissance et l’autorité de Dieu, de rendre raison du chemin que vous suivez, du travail que vous faites, de la niche que vous remplissez. Ce n’est pas avoir de hautes pensées ou du dédain, du dogmatisme ou de l’orgueil, de la confiance en soi ou de la vaine gloire. C’est tout l’inverse. C’est le renoncement à soi et la confiance en Dieu. « La sagesse est avec les hommes modestes ». Précieuse vérité ! Puissions-nous tous nous en rappeler ! C’est l’esprit humble qui possède en réalité la sagesse céleste. Ce n’est pas ceux qui sont instruits, ingénieux, intelligents ou lucides parmi les hommes, qui peuvent se frayer un chemin dans le labyrinthe du temps présent. Non, c’est celui qui est humble, simple, se méfiant de soi, semblable à un enfant, sans prétention. Voilà ceux qui auront la sagesse pour les guider dans les temps les plus sombres. Voilà ceux qui posséderont la paix dans leur âme et la stabilité dans leurs voies. Que l’Esprit de Dieu nous conduise dans ces choses !