Bible:Esther/textenv

De mipe
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[chapitre 1]  [verset 1] Et aux jours d’Assuérus (cet Assuérus régnait depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie sur cent vingt-sept provinces), [verset 2] en ces jours-là, il arriva que le roi Assuérus, étant assis sur le trône de son royaume, à Suse, la capitale (note : comme Néhémie chapitre 1 verset 1.), [verset 3] la troisième année de son règne (note : année 483 avant Jésus Christ.), fit un festin (note : spécialement pour boire, comme ailleurs.) à tous ses princes et ses serviteurs, les puissants (note : ou : l’armée, c’est-à-dire probablement les chefs d’armée.) de la Perse et de la Médie, les nobles et les chefs des provinces étant devant lui, [verset 4] — montrant les richesses glorieuses de son royaume et le faste magnifique de sa grandeur pendant nombre de jours, pendant cent quatre-vingts jours.

[verset 5] Et quand ces jours furent accomplis, le roi fit à tout le peuple qui se trouvait à Suse, la capitale, depuis le grand jusqu’au petit, un festin de sept jours, dans la cour du jardin du palais du roi: [verset 6] [des draperies] blanches, vertes, et bleues, étaient attachées par des cordons de byssus et de pourpre à des anneaux d’argent et à des colonnes de marbre blanc ; les lits étaient d’or et d’argent, [placés] sur un pavement de marbre rouge et blanc, d’albâtre, et de marbre noir. [verset 7] Et on donna à boire dans des vases d’or, les vases différant les uns des autres, et il y avait du vin royal en abondance, selon la puissance du roi. [verset 8] Et on buvait, selon l’édit : on ne forçait personne ; car c’est ainsi que le roi avait ordonné à tous les grands de sa maison, de faire selon le gré de chacun.

[verset 9] La reine Vasthi aussi fit un festin pour les femmes de la maison royale du roi Assuérus.

[verset 10] Au septième jour, comme le cœur du roi était gai par le vin, il dit à Mehuman, à Biztha, à Harbona, à Bigtha, et à Abagtha, à Zéthar, et à Carcas, les sept eunuques qui servaient devant le roi Assuérus, [verset 11] d’amener la reine Vasthi devant le roi, avec la couronne du royaume, pour montrer sa beauté aux peuples et aux princes, car elle était belle de figure. [verset 12] Mais la reine Vasthi refusa de venir à la parole du roi transmise par les eunuques. Et le roi se mit fort en colère, et sa fureur s’embrasa en lui.

[verset 13] Et le roi dit aux sages qui connaissaient les temps (car les affaires du roi [se traitaient] ainsi devant tous ceux qui connaissaient la loi et le droit: [verset 14] et les plus rapprochés de lui étaient Carshena, Shéthar, Admatha, Tarsis, Mérès, Marsena, Memucan, les sept princes de la Perse et de la Médie qui voyaient la face du roi, qui siégeaient au premier rang dans le royaume): [verset 15] Que faut-il faire à la reine Vasthi, selon la loi, pour n’avoir pas fait ce que le roi Assuérus a commandé par l’intermédiaire des eunuques ? [verset 16] Et Memucan dit devant le roi et les princes : Ce n’est pas contre le roi seulement que la reine Vasthi a mal agi, mais contre tous les princes et contre tous les peuples qui sont dans toutes les provinces du roi Assuérus ; [verset 17] car cette affaire de la reine se répandra (note : littéralement : sortira.) parmi toutes les femmes, de manière à rendre leurs maris méprisables à leurs yeux, en ce qu’elles diront que le roi Assuérus a commandé d’amener la reine Vasthi devant lui, et qu’elle n’est pas venue. [verset 18] Et aujourd’hui les princesses de la Perse et de la Médie qui auront appris l’affaire de la reine parleront [de même] à tous les princes du roi ; et il y aura assez de mépris et de colère. [verset 19] Si le roi le trouve bon, qu’un ordre royal émane de lui et soit inscrit dans les lois de la Perse et de la Médie, et ne passe pas, que Vasthi n’entrera plus devant le roi Assuérus ; et que le roi donne la dignité royale de Vasthi (note : littéralement : sa dignité royale.) à une autre qui sera meilleure qu’elle ; [verset 20] et l’édit du roi, qu’il aura fait, sera connu (note : littéralement : entendu.) dans tout son royaume, car il est grand, et toutes les femmes rendront honneur à leurs maris, depuis le grand jusqu’au petit. [verset 21] Et cette parole fut bonne aux yeux du roi et des princes. Et le roi fit selon la parole de Memucan, [verset 22] et il envoya des lettres à toutes les provinces du roi, à chaque province selon son écriture, et à chaque peuple selon sa langue, [portant] que tout homme serait maître dans sa maison, et parlerait selon la langue de son peuple.

[chapitre 2]  [verset 1] * Après ces choses, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée, il se souvint de Vasthi et de ce qu’elle avait fait, et de ce qui avait été décrété contre elle. [verset 2] Et les serviteurs (note : ailleurs : jeunes hommes.) du roi, qui le servaient dirent : Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles vierges, belles de figure ; [verset 3] et que le roi prépose des commissaires dans toutes les provinces de son royaume, et qu’ils rassemblent toutes les jeunes filles vierges, belles de figure, à Suse, la capitale, dans la maison des femmes, sous la surveillance (note : littéralement : main.) d’Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes ; et qu’on [leur] donne les parfums nécessaires pour leur purification (note : ou : préparation.) ; [verset 4] et que la jeune fille qui plaira au roi soit reine à la place de Vasthi. Et la chose fut bonne aux yeux du roi. Et il fit ainsi.

[verset 5] Il y avait à Suse, la capitale, un homme juif, et son nom était Mardochée, fils de Jaïr, fils de Shimhi, fils de Kis, Benjaminite ; [verset 6] il avait été transporté de Jérusalem avec les captifs qui avaient été transportés avec Jéconias (note : Jehoïakin, 2 Rois chapitre 24 verset 6, etc.), roi de Juda, que Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait transportés. [verset 7] Et il élevait Hadassa (qui est Esther), fille de son oncle, car elle n’avait ni père ni mère. Et la jeune fille était belle de taille et belle de figure. Et à la mort de son père et de sa mère, Mardochée la prit pour fille. [verset 8] Et il arriva que, lorsque la parole du roi et son édit furent connus et que beaucoup de jeunes filles furent rassemblées à Suse, la capitale, sous la surveillance d’Hégaï, Esther aussi fut amenée dans la maison du roi, sous la surveillance d’Hégaï, gardien des femmes. [verset 9] Et la jeune fille lui plut et trouva faveur devant lui ; et il se hâta de lui donner les parfums nécessaires pour sa purification, et ses portions, et de lui donner les sept jeunes filles choisies (note : ou : choisies pour les lui donner.) de la maison du roi ; et il la transféra avec ses jeunes filles dans le meilleur [appartement] de la maison des femmes. [verset 10] Esther n’avait pas fait connaître son peuple et sa naissance, car Mardochée lui avait commandé de ne pas les faire connaître. [verset 11] Et chaque jour Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour savoir comment Esther se trouvait et ce qu’on faisait à son égard.

[verset 12] Et quand venait le tour pour chaque jeune fille d’entrer auprès du roi Assuérus, après qu’il lui avait été fait pendant douze mois selon la règle établie pour les femmes (car c’est ainsi que se complétaient les jours de leur purification : six mois avec de l’huile de myrrhe, et six mois avec des aromates, et les parfums nécessaires à la purification des femmes: [verset 13] et ainsi la jeune fille entrait auprès du roi), tout ce qu’elle demandait lui était donné pour passer avec elle de la maison des femmes dans la maison du roi. [verset 14] Le soir elle allait, et le matin elle s’en revenait à la seconde maison des femmes, sous la surveillance de Shaashgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle n’entrait plus auprès du roi, à moins que le roi ne trouvât plaisir en elle, et qu’elle ne fût appelée par [son] nom.

[verset 15] Et quand arriva le tour d’Esther, fille d’Abikhaïl, oncle de Mardochée, qui l’avait prise pour fille, d’entrer auprès du roi, elle ne demanda rien, sauf ce que dit Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes. Et Esther trouvait faveur (note : littéralement : grâce, ici et chapitre 5 versets 2 et 8 ; chapitre 7 verset 3 ; chapitre 8 verset 5.) aux yeux de tous ceux qui la voyaient. [verset 16] Et Esther fut conduite auprès du roi Assuérus, dans sa maison royale, au dixième mois (c’est le mois de Tébeth), la septième année de son règne (note : année 479 avant Jésus Christ.). [verset 17] Et le roi aima Esther plus que toutes les femmes, et elle trouva grâce et faveur devant lui plus que toutes les vierges, et il mit la couronne du royaume sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi. [verset 18] Et le roi fit un grand festin à tous ses princes et ses serviteurs, le festin d’Esther ; et il octroya un dégrèvement aux provinces et fit des dons selon la puissance du roi.

[verset 19] Et lorsque les vierges furent rassemblées pour la seconde fois, Mardochée était assis à la porte du roi. [verset 20] Esther, ainsi que le lui avait commandé Mardochée, n’avait pas fait connaître sa naissance et son peuple ; et Esther faisait ce que Mardochée disait, comme lorsqu’elle était élevée chez lui. [verset 21] — En ces jours-là, Mardochée étant assis à la porte du roi, deux des eunuques du roi, d’entre les gardiens du seuil, Bigthan et Théresh, se mirent en colère et cherchèrent à porter la main sur le roi Assuérus. [verset 22] Et la chose vint à la connaissance de Mardochée, et il la rapporta à la reine Esther, et Esther la dit au roi au nom de Mardochée. [verset 23] Et on fit une enquête sur la chose, et elle fut trouvée telle, et les deux [eunuques] furent pendus à un bois. Et cela fut écrit dans le livre des chroniques en présence du roi.

[chapitre 3]  [verset 1] * Après ces choses, le roi Assuérus agrandit Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite (note : Agag, probablement le titre des rois d’Amalek ; comparer avec Nombres chapitre 24 verset 7  et 1 Samuel chapitre 15 verset 8.), et l’éleva, et plaça son siège au-dessus de tous les princes qui étaient avec lui ; [verset 2] et tous les serviteurs du roi qui étaient à la porte du roi se courbaient et se prosternaient devant Haman : car le roi l’avait ainsi commandé à son égard. Mais Mardochée ne se courbait pas et ne se prosternait pas. [verset 3] Alors les serviteurs du roi qui étaient à la porte du roi dirent à Mardochée : Pourquoi transgresses-tu le commandement du roi ? [verset 4] Et il arriva que, comme ils lui parlaient jour après jour et qu’il ne les écoutait pas, ils informèrent Haman, pour voir si les affaires de Mardochée se maintiendraient ; car il leur avait déclaré qu’il était Juif. [verset 5] Et Haman vit que Mardochée ne se courbait pas et ne se prosternait pas devant lui ; et Haman fut rempli de fureur. [verset 6] Mais c’eût été une chose méprisable à ses yeux que de mettre la main sur Mardochée seul, car on lui avait appris [quel était] le peuple de Mardochée, et Haman chercha à détruire tous les Juifs qui étaient dans tout le royaume d’Assuérus, le peuple de Mardochée.

[verset 7] Au premier mois, qui est le mois de Nisan, la douzième année du roi Assuérus (note : année 474 avant Jésus Christ.), on jeta le pur (note : mot perse, qui signifie : sort.), c’est-à-dire le sort, devant Haman, pour chaque jour et pour chaque mois (note : littéralement : de jour en jour et de mois en mois.) jusqu’au douzième [mois], qui est le mois d’Adar. [verset 8] Et Haman dit au roi Assuérus : Il y a un peuple dispersé et répandu parmi les peuples, dans toutes les provinces de ton royaume, et leurs lois sont différentes [de celles] de tous les peuples ; ils ne pratiquent pas les lois du roi, et il ne convient pas au roi de les laisser faire. [verset 9] Si le roi le trouve bon, qu’on écrive [l’ordre] de les détruire, et je pèserai dix mille talents d’argent entre les mains de ceux qui font les affaires, pour qu’on les porte dans le trésor du roi. [verset 10] Et le roi ôta son anneau de sa main et le donna à Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, l’adversaire (note : plus loin : l’oppresseur.) des Juifs. [verset 11] Et le roi dit à Haman : L’argent t’est donné, et le peuple, pour en faire ce qui sera bon à tes yeux. [verset 12] Et les scribes du roi furent appelés, le premier mois, le treizième jour du mois, et suivant tout ce qu’Haman commanda, on écrivit aux satrapes du roi et aux gouverneurs qui étaient [préposés] sur chaque province, et aux chefs de chaque peuple, à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue ; ce fut au nom du roi Assuérus qu’on écrivit, et on scella avec l’anneau du roi. [verset 13] Et les lettres furent envoyées par des courriers dans toutes les provinces du roi, pour détruire, tuer et faire périr tous les Juifs, depuis le jeune garçon jusqu’au vieillard, les enfants et les femmes, et pour que leurs biens fussent mis au pillage, en un même jour, le treizième [jour] du douzième mois, qui est le mois d’Adar. [verset 14] Pour que l’édit fût rendu [public] dans chaque province, une copie de l’écrit fut portée à la connaissance de tous les peuples, afin qu’ils fussent prêts pour ce jour-là. [verset 15] Les courriers partirent, pressés par la parole du roi. Et l’édit fut rendu à Suse, la capitale. Et le roi et Haman étaient assis à boire ; mais la ville de Suse était dans la consternation.

[chapitre 4]  [verset 1] Et Mardochée sut tout ce qui s’était fait ; et Mardochée déchira ses vêtements et se couvrit d’un sac et de cendre, et sortit au milieu de la ville et poussa un cri grand et amer. [verset 2] Et il vint jusque devant la porte du roi, car il n’était pas permis d’entrer, vêtu d’un sac, dans la porte du roi. [verset 3] Et dans chaque province, partout où parvint la parole du roi et son édit, il y eut un grand deuil parmi les Juifs, des jeûnes et des pleurs, et des lamentations ; beaucoup firent leur lit du sac et de la cendre. [verset 4] Et les jeunes filles d’Esther et ses eunuques vinrent et le lui rapportèrent, et la reine en fut dans une grande angoisse ; et elle envoya des vêtements pour vêtir Mardochée, et pour lui faire ôter son sac de dessus lui, mais il ne les accepta pas. [verset 5] Et Esther appela Hathac, l’un des eunuques du roi, qu’il avait placé auprès d’elle (note : littéralement : devant elle.), et elle lui commanda [d’aller] vers Mardochée pour savoir ce que c’était et pourquoi c’était. [verset 6] Et Hathac sortit vers Mardochée sur la place de la ville qui était devant la porte du roi. [verset 7] Et Mardochée l’informa de tout ce qui lui était arrivé, et de la somme d’argent qu’Haman avait dit qu’il payerait (note : littéralement : pèserait.) au trésor du roi en vue des Juifs, pour les détruire ; [verset 8] et il lui donna une copie de l’écrit de l’édit qui avait été rendu à Suse pour les détruire, afin de le montrer à Esther et de le lui faire connaître, et pour lui commander d’entrer vers le roi, de le supplier et de faire requête devant lui en faveur de son peuple.

[verset 9] Et Hathac vint et rapporta à Esther les paroles de Mardochée. [verset 10] Et Esther dit à Hathac et le chargea [de dire] à Mardochée: [verset 11] Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que pour quiconque, homme ou femme, entre auprès du roi, dans la cour intérieure, sans avoir été appelé, [il existe] une même loi [prescrivant] de le mettre à mort, à moins que le roi ne lui tende le sceptre d’or, pour qu’il vive ; et moi, je n’ai pas été appelée à entrer vers le roi ces trente jours. [verset 12] Et on rapporta à Mardochée les paroles d’Esther. [verset 13] Et Mardochée dit de répondre à Esther : Ne pense pas en ton âme d’échapper, dans la maison du roi, plutôt que tous les Juifs ; [verset 14] car, si tu gardes le silence en ce temps-ci, le soulagement et la délivrance surgiront pour les Juifs d’autre part, mais toi et la maison de ton père vous périrez. Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? [verset 15] Et Esther dit de répondre à Mardochée: [verset 16] Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, et ne mangez ni ne buvez pendant trois jours, ni la nuit, ni le jour ; moi aussi, et mes jeunes filles, nous jeûnerons de même ; et ainsi, j’entrerai vers le roi, ce qui n’est pas selon la loi ; et si je péris, je périrai. [verset 17] Et Mardochée s’en alla (note : littéralement : passa.) et fit selon tout ce qu’Esther lui avait commandé.

[chapitre 5]  [verset 1] Et il arriva, au troisième jour, qu’Esther se revêtit de son vêtement royal et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi, vis-à-vis de la maison du roi. Et le roi était assis sur le trône de son royaume dans la maison royale, en face de l’entrée de la maison. [verset 2] Et aussitôt que le roi vit la reine Esther se tenant dans la cour, elle trouva faveur à ses yeux. Et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qui était dans sa main. Et Esther s’approcha et toucha le bout du sceptre. [verset 3] Et le roi lui dit : Que veux-tu, reine Esther, et quelle est ta requête ? [Quand ce serait] jusqu’à la moitié du royaume, elle te sera donnée. [verset 4] Et Esther dit : Si le roi le trouve bon, que le roi, et Haman [avec lui], vienne aujourd’hui au festin que je lui ai préparé. [verset 5] Et le roi dit : Qu’on cherche vite Haman pour faire ce qu’Esther a dit. Et le roi et Haman vinrent au festin qu’Esther avait préparé. [verset 6] Et le roi dit à Esther pendant qu’on buvait le vin (note : littéralement : au festin du vin.) : Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Et quelle est ta requête ? [Quand ce serait] jusqu’à la moitié du royaume, ce sera fait. [verset 7] Et Esther répondit et dit : [Voici] ma demande et ma requête: [verset 8] Si j’ai trouvé faveur aux yeux du roi, et si le roi trouve bon d’accorder ma demande et de faire selon ma requête, que le roi et Haman viennent au festin que je leur préparerai, et demain je ferai selon la parole du roi.

[verset 9] Et ce jour-là Haman sortit joyeux et le cœur gai. Mais lorsque Haman vit à la porte du roi, Mardochée qui ne se leva ni ne bougea pour lui, Haman fut rempli de fureur contre Mardochée. [verset 10] Mais Haman se contint et rentra dans sa maison ; et il envoya et fit venir ses amis et Zéresh, sa femme. [verset 11] Et Haman leur raconta la gloire de ses richesses, et le nombre de ses fils, et tout ce en quoi le roi l’avait agrandi et l’avait élevé au-dessus des princes et des serviteurs du roi. [verset 12] Et Haman dit : La reine Esther n’a même fait venir personne avec le roi au festin qu’elle a fait, excepté moi ; et pour demain aussi, je suis invité chez elle avec le roi. [verset 13] Mais tout cela ne me sert de rien, aussi longtemps que je vois Mardochée, le Juif, assis à la porte du roi. [verset 14] Et Zéresh, sa femme, et tous ses amis lui dirent : Qu’on prépare un bois, haut de cinquante coudées ; et au matin, parle au roi, pour qu’on y pende Mardochée ; et va-t’en joyeux au festin avec le roi. Et la chose plut à Haman, et il fit préparer le bois.

[chapitre 6]  [verset 1] * Cette nuit-là le sommeil fuyait le roi, et il ordonna d’apporter le livre d’annales des chroniques, et on les lut devant le roi ; [verset 2] et on y trouva écrit que Mardochée avait fait connaître, à l’égard de Bigthan et de Théresh, les deux eunuques du roi, gardiens du seuil, qu’ils avaient cherché à porter la main sur le roi Assuérus. [verset 3] Et le roi dit : Quel honneur et quelle distinction a-t-on conférés à Mardochée, à cause de cela ? Et les serviteurs (note : ailleurs : jeunes hommes.) du roi qui le servaient, dirent : On n’a rien fait pour lui. [verset 4] Et le roi dit : Qui est dans la cour ? Or Haman était venu dans la cour extérieure de la maison du roi, pour dire au roi de faire pendre Mardochée au bois qu’il avait dressé pour lui. [verset 5] Et les serviteurs du roi lui dirent : Voici Haman, qui se tient dans la cour. [verset 6] Et le roi dit : Qu’il entre. Et Haman entra. Et le roi lui dit : Que faut-il faire à l’homme que le roi se plaît à honorer ? Et Haman pensa dans son cœur : À quel autre qu’à moi (note : ou : À qui plus qu’à moi.) plairait-il au roi de faire honneur ? [verset 7] Et Haman dit au roi : Quant à l’homme que le roi se plaît à honorer, [verset 8] qu’on apporte le vêtement royal dont le roi se revêt, et le cheval que le roi monte, et sur la tête duquel on met la couronne royale ; [verset 9] et que le vêtement et le cheval soient remis aux mains d’un des princes du roi les plus illustres ; et qu’on revête l’homme que le roi se plaît à honorer, et qu’on le promène par les rues de la ville, monté sur le cheval, et qu’on crie devant lui : C’est ainsi qu’on fait à l’homme que le roi se plaît à honorer.

[verset 10] Et le roi dit à Haman : Hâte-toi, prends le vêtement et le cheval, comme tu l’as dit, et fais ainsi à Mardochée, le Juif, qui est assis à la porte du roi. N’omets rien de tout ce que tu as dit. [verset 11] Et Haman prit le vêtement et le cheval, et revêtit Mardochée et le promena à cheval par les rues de la ville, et il criait devant lui : C’est ainsi qu’on fait à l’homme que le roi se plaît à honorer ! [verset 12] Et Mardochée revint à la porte du roi. Et Haman se rendit en hâte à sa maison, triste et la tête couverte. [verset 13] Et Haman raconta à Zéresh, sa femme, et à tous ses amis, tout ce qui lui était arrivé. Et ses sages et Zéresh, sa femme, lui dirent : Si Mardochée devant lequel tu as commencé de tomber est de la race (note : littéralement : semence.) des Juifs, tu ne l’emporteras pas sur lui, mais tu tomberas certainement devant lui. [verset 14] Comme ils parlaient encore avec lui, les eunuques du roi s’approchèrent et se hâtèrent de conduire Haman au festin qu’Esther avait préparé.

[chapitre 7]  [verset 1] Et le roi et Haman vinrent pour boire avec la reine Esther. [verset 2] Et le roi dit à Esther, le second jour aussi, pendant qu’on buvait le vin (note : littéralement : au festin du vin.) : Quelle est ta demande, reine Esther ? et elle te sera accordée. Et quelle est ta requête ? [Quand ce serait] jusqu’à la moitié du royaume, ce sera fait. [verset 3] Et la reine Esther répondit et dit : Si j’ai trouvé faveur à tes yeux, ô roi, et si le roi le trouve bon, qu’à ma demande il m’accorde ma vie, et mon peuple à ma requête ! [verset 4] Car nous sommes vendus, moi et mon peuple, pour être détruits [et] tués, et pour périr. Or si nous avions été vendus pour être serviteurs et servantes, j’aurais gardé le silence, bien que l’ennemi ne pût compenser le dommage fait au roi. [verset 5] Et le roi Assuérus parla et dit à la reine Esther : Qui est-il, et où est-il, celui que son cœur a rempli [de la pensée] de faire ainsi ? [verset 6] Et Esther dit : L’adversaire et l’ennemi, c’est ce méchant Haman. Et Haman fut terrifié devant le roi et la reine. [verset 7] Et le roi, dans sa fureur, se leva du festin (note : littéralement : festin du vin.), [et s’en alla] dans le jardin du palais. Et Haman resta pour faire requête pour sa vie auprès de la reine Esther ; car il voyait que son malheur était décidé de la part du roi. [verset 8] Et le roi revint du jardin du palais dans la maison du festin (note : littéralement : festin du vin.). Et Haman était tombé sur le divan sur lequel était Esther. Et le roi dit : Veut-il encore faire violence à la reine, chez moi, dans la maison ? La parole sortit de la bouche du roi, et on couvrit la face d’Haman. [verset 9] Et Harbona, l’un des eunuques, dit devant le roi : Voici (note : en hébreu : Voici même.), le bois, haut de cinquante coudées, qu’Haman avait préparé pour Mardochée, qui a parlé pour le bien du roi, est dressé dans la maison d’Haman. [verset 10] Et le roi dit : Qu’on l’y pende ! Et on pendit Haman au bois qu’il avait dressé pour Mardochée. Et la colère du roi s’apaisa.

[chapitre 8]  [verset 1] Ce jour-là, le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Haman, l’oppresseur des Juifs. Et Mardochée entra devant le roi, car Esther avait déclaré ce qu’il lui était. [verset 2] Et le roi ôta son anneau qu’il avait retiré à Haman, et le donna à Mardochée. Et Esther établit Mardochée sur la maison d’Haman. [verset 3] Et Esther parla encore devant le roi, et tomba à ses pieds et pleura, et le supplia de mettre à néant le mal médité par (note : littéralement : le mal de.) Haman, l’Agaguite, et le dessein qu’il avait formé contre les Juifs. [verset 4] Et le roi tendit à Esther le sceptre d’or, et Esther se leva et se tint devant le roi, et elle dit: [verset 5] Si le roi le trouve bon, et si j’ai trouvé faveur devant lui, et que le roi estime la chose avantageuse, et que moi, je sois agréable à ses yeux, qu’on écrive pour révoquer les lettres ourdies par Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, qu’il a écrites pour faire périr les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi. [verset 6] Car comment pourrai-je voir le malheur qui atteindra mon peuple, et comment pourrai-je voir la destruction de ma race ? [verset 7] Et le roi Assuérus dit à la reine Esther et à Mardochée, le Juif : Voici, j’ai donné à Esther la maison d’Haman ; et lui, on l’a pendu au bois parce qu’il a étendu sa main contre les Juifs. [verset 8] Vous donc, écrivez au nom du roi à l’égard des Juifs ce qui vous paraîtra bon, et scellez-le avec l’anneau du roi. Car un écrit qui a été écrit au nom du roi et scellé avec l’anneau du roi ne peut être révoqué.

[verset 9] Et les scribes du roi furent appelés en ce temps-là, au troisième mois, qui est le mois de Sivan, le vingt-troisième [jour] du mois ; et, selon tout ce que Mardochée commanda, on écrivit aux Juifs, et aux satrapes, et aux gouverneurs, et aux chefs des provinces, depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie, cent vingt-sept provinces, à chaque province selon son écriture, et à chaque peuple selon sa langue, et aux Juifs selon leur écriture et selon leur langue. [verset 10] Et [Mardochée] écrivit au nom du roi Assuérus et scella avec l’anneau du roi ; et il envoya des lettres par des courriers à cheval, montés sur des coursiers, des chevaux de race (note : ou : mulets.), produits des haras (note : selon quelques-uns : juments.). [verset 11] [Ces lettres portaient] que le roi accordait aux Juifs, dans chaque ville, de s’assembler et de se mettre en défense pour leur vie, [et] de détruire, tuer, et faire périr toute force du peuple et de la province qui les opprimerait, — eux [et leurs] enfants et [leurs] femmes, et de mettre au pillage leurs biens, en un même jour, [verset 12] dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treizième [jour] du douzième mois, qui est le mois d’Adar. [verset 13] Pour que l’édit fût rendu [public] dans chaque province, une copie de l’écrit fut portée à la connaissance de tous les peuples, afin que les Juifs fussent prêts pour ce jour-là, pour se venger de leurs ennemis. [verset 14] Les courriers, montés sur les coursiers, des chevaux de race (note : ou : mulets.), partirent, hâtés et pressés par la parole du roi. Et l’édit fut rendu à Suse, la capitale.

[verset 15] Et Mardochée sortit de devant le roi, avec un vêtement royal bleu et blanc, une grande couronne d’or, et un manteau de byssus et de pourpre ; et la ville de Suse poussait des cris de joie et se réjouissait. [verset 16] Pour les Juifs il y avait lumière et joie, et allégresse et honneur. [verset 17] Et, dans chaque province et dans chaque ville, partout où parvenait la parole du roi et son édit, il y eut de la joie et de l’allégresse pour les Juifs, un festin et un jour de fête ; et beaucoup de gens parmi les peuples du pays se firent Juifs, car la frayeur des Juifs tomba sur eux.

[chapitre 9]  [verset 1] * Et au douzième mois, qui est le mois d’Adar, le treizième jour du mois, où la parole du roi et son édit allaient être exécutés, au jour où les ennemis des Juifs espéraient se rendre maîtres d’eux (mais la chose fut changée en ce que ces mêmes Juifs se rendirent maîtres de ceux qui les haïssaient), [verset 2] les Juifs s’assemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur malheur ; et personne ne tint devant eux, car la frayeur des [Juifs] tomba sur tous les peuples. [verset 3] Et tous les chefs des provinces, et les satrapes, et les gouverneurs, et ceux qui faisaient les affaires du roi, assistaient les Juifs, car la frayeur de Mardochée était tombée sur eux. [verset 4] Car Mardochée était grand dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces ; car cet homme, Mardochée, allait toujours grandissant. [verset 5] Et les Juifs frappèrent tous leurs ennemis à coups d’épée, [les] tuant et [les] faisant périr, et ils firent ce qu’ils voulurent à ceux qui les haïssaient. [verset 6] Et à Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, [verset 7] et ils tuèrent Parshandatha, et Dalphon, et Aspatha, [verset 8] et Poratha, et Adalia, et Aridatha, [verset 9] et Parmashtha, et Arisaï, et Aridaï, et Vajezatha, [verset 10] les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’oppresseur des Juifs ; mais ils ne mirent pas la main sur le butin.

[verset 11] En ce jour-là, on porta devant le roi le nombre de ceux qui avaient été tués dans Suse, la capitale. [verset 12] Et le roi dit à la reine Esther : Les Juifs ont tué et fait périr dans Suse, la capitale, cinq cents hommes et les dix fils d’Haman ; qu’auront-ils fait dans les autres provinces du roi ? Et quelle est ta demande ? elle te sera accordée. Et quelle est encore ta requête ? et ce sera fait. [verset 13] Et Esther dit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit accordé encore demain aux Juifs qui sont à Suse de faire selon l’édit d’aujourd’hui ; et qu’on pende au bois les dix fils d’Haman. [verset 14] Et le roi dit de faire ainsi ; et l’édit fut rendu dans Suse ; et on pendit les dix fils d’Haman. [verset 15] Et les Juifs qui étaient à Suse s’assemblèrent aussi le quatorzième jour du mois d’Adar, et ils tuèrent dans Suse trois cents hommes ; mais ils ne mirent pas la main sur le butin. [verset 16] Et le reste des Juifs qui étaient dans les provinces du roi s’assemblèrent et se mirent en défense pour leur vie, et eurent du repos de leurs ennemis ; et ils tuèrent soixante-quinze mille de ceux qui les haïssaient ; mais ils ne mirent pas la main sur le butin: [verset 17] [ce fut] le treizième jour du mois d’Adar ; et le quatorzième [jour] du mois, ils se reposèrent, et ils en firent un jour de festin et de joie. [verset 18] Et les Juifs qui étaient à Suse s’assemblèrent le treizième [jour] du mois et le quatorzième [jour], et ils se reposèrent le quinzième [jour], et en firent un jour de festin et de joie. [verset 19] C’est pourquoi les Juifs de la campagne qui habitaient des villes ouvertes, firent du quatorzième [jour] du mois d’Adar un jour de joie et de festin, et un jour de fête, où l’on s’envoyait des portions l’un à l’autre.

[verset 20] Et Mardochée écrivit ces choses et envoya des lettres à tous les Juifs qui étaient dans toutes les provinces du roi Assuérus, à ceux qui étaient près et à ceux qui étaient loin, [verset 21] afin d’établir pour eux qu’ils célébreraient le quatorzième jour du mois d’Adar et le quinzième jour, chaque année, [verset 22] comme des jours dans lesquels les Juifs avaient eu du repos de leurs ennemis, et comme le mois où leur douleur avait été changée en joie, et leur deuil en un jour de fête, pour en faire des jours de festin et de joie, où l’on s’envoie des portions l’un à l’autre, et [où l’on fait] des dons aux pauvres.

[verset 23] Et les Juifs acceptèrent de faire ce qu’ils avaient commencé et ce que Mardochée leur avait écrit. [verset 24] Car Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, l’oppresseur de tous les Juifs, avait tramé contre les Juifs de les faire périr, et avait fait jeter le pur, c’est-à-dire le sort, pour les détruire et les faire périr. [verset 25] Et quand [Esther] (note : littéralement : elle.) vint devant le roi, il ordonna, par lettres, que le méchant dessein qu’[Haman] avait tramé contre les Juifs retombât sur sa propre tête, et on le pendit au bois, lui et ses fils. [verset 26] C’est pourquoi on appela ces jours Purim, d’après le nom de pur. C’est pourquoi, à cause de toutes les paroles de cette lettre, et à cause de ce qu’ils avaient ainsi vu et de ce qui leur était arrivé, [verset 27] les Juifs établirent et acceptèrent pour (note : littéralement : sur.) eux et pour leur semence, et pour tous ceux qui se joindraient à eux, de ne pas négliger de célébrer chaque année ces deux jours selon leur ordonnance (note : littéralement : écrit.) et selon leur temps fixé ; [verset 28] et qu’on se souviendrait de ces jours et qu’on les célébrerait dans toutes les générations, dans chaque famille, dans chaque province, et dans chaque ville ; et que ces jours de Purim ne seraient point négligés au milieu des Juifs, et que leur mémoire ne périrait jamais chez leur semence. [verset 29] Et la reine Esther, fille d’Abikhaïl, et Mardochée, le Juif, écrivirent avec toute insistance pour confirmer cette seconde lettre sur les Purim ; [verset 30] et à tous les Juifs dans les cent vingt-sept provinces du royaume d’Assuérus, il envoya des lettres [avec] des paroles de paix et de vérité, [verset 31] pour confirmer ces jours de Purim à leurs époques fixes, comme Mardochée, le Juif, et la reine Esther les avaient établis pour eux, et comme ils les avaient établis pour eux-mêmes et pour leur semence, à l’occasion de leurs jeûnes et de leur cri. [verset 32] Et l’ordre d’Esther établit ce qui concernait ces [jours de] Purim, et cela fut écrit dans le livre.

[chapitre 10]  [verset 1] * Et le roi Assuérus imposa un tribut sur le pays et sur les îles de la mer. [verset 2] Et tous les actes de sa puissance et de sa force, et la déclaration de la grandeur de Mardochée, comment le roi l’éleva, ne sont-ils pas écrits dans le livre des chroniques des rois de Médie et de Perse ? [verset 3] Car Mardochée, le Juif, fut le second après le roi Assuérus, et il fut grand parmi les Juifs et agréable à la multitude de ses frères, cherchant le bien de son peuple et parlant pour la paix (note : ou : prospérité ; en hébreu : parlant paix à.) de toute sa race (note : littéralement : semence.).