Écho du Témoignage:Éléments de la prophétie

De mipe
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En connexion avec l’Église, les Juifs et les GentilsJ.N. Darby

Le premier point, le point important et capital, c’est d’avoir une pensée claire et arrêtée du but et du dessein de Dieu, en sorte que cela soit devant nous comme la clef et la pierre de touche de tout. Car « aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même » ; mais « les saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint ». La gloire divine est toujours le but de toutes choses ; mais je parle maintenant de l’effet des conseils divins dans lesquels Dieu agit pour Sa propre gloire. Or cela est entièrement en Christ — connu dans Ses diverses gloires dans lesquelles Il est révélé. Dans l’Église, l’office de l’Esprit Saint, qui a poussé autrefois les saints hommes de Dieu, est de prendre ce qui est à Christ et de nous l’annoncer. Dès lors, quoique Jérusalem, ou Israël, ou même l’Église, puisse être l’objet en connexion avec lequel Christ doit être glorifié, c’est uniquement en connexion avec Lui qu’ils acquièrent cette importance. Il en est ainsi de la Parole elle-même dans les Écritures de l’Ancien Testament : elles peuvent toutes nous rendre sages à salut « par la foi qui est dans [le] Christ Jésus ». D’un autre côté, comme il est évident que c’est cela seul qui donne à tout sujet dont il peut être fait mention sa vraie et juste importance ; dès lors, si Jérusalem est en connexion avec Christ, avec Ses affections et Sa gloire, Jérusalem devient importante ; et je trouve dans sa connexion avec Christ, en tant que je comprends sa gloire, la clef pour interpréter tout ce qui en est dit. Elle a, dans la pensée de Dieu, son développement propre en connexion avec la manifestation de sa gloire. Il peut y avoir eu dans le cours de l’histoire d’Israël certaines manifestations des voies gouvernementales de Dieu, importantes pour leur foi et leur soumission à Dieu en passant, et qui étaient un accomplissement partiel de telle ou telle prophétie. Mais ces manifestations, quelque vraies qu’elles fussent, et quoiqu’en cherchant on puisse les découvrir, sont, dans un certain sens, comparativement perdues maintenant dans l’ensemble du plan entier de tout ce qui se termine en Christ. Pour ce qui regarde les voies de Dieu, il peut être intéressant et instructif historiquement de les observer à leur place, mais elles deviennent pour nous de l’histoire — histoire importante et intéressante — et non de la prophétie.

Ainsi donc, le premier point important à comprendre, c’est que ni l’Église, ni Jérusalem, ni les Gentils, ne sont en eux-mêmes les objets de la prophétie, encore moins Ninive, ou Babylone, ou autres, mais Christ. Or c’est là ce qui nous donne la vraie portée et la vraie intelligence de l’importance réelle de chaque sujet et de la place qui lui appartient, savoir en ce que Christ est le centre dans lequel toutes les choses dans les cieux et sur la terre seront un jour réunies. Différents sujets deviennent la sphère de Sa gloire, comme étant en connexion avec Lui, et chaque sujet est mis à sa place dans sa connexion avec Lui, et par cette connexion même je trouve le moyen de comprendre ce qui en est dit. Ainsi, si l’Église est l’épouse de l’Agneau, c’est dans ce caractère et dans cette relation que je dois saisir ce qui la concerne. Si Jérusalem est la ville du grand Roi, c’est là que je trouverai la clef des voies de Dieu avec elle. Si les saints doivent vivre et régner avec le Christ et être un royaume de sacrificateurs pour Son Dieu et Père, je trouverai là l’intelligence de ce qui les concerne dans ce caractère : non comme unis avec l’Époux, mais associés avec Celui qui est roi et sacrificateur. Et ainsi du reste. Mais, outre que c’est la seule manière de comprendre la prophétie quant à ce qui en fait l’objet, si les affections sont bien gouvernées, l’intelligence est claire — l’œil est simple et tout le corps est éclairé. Je vois la chose avec Dieu, car c’est Christ qu’Il a en vue ; et ainsi la prophétie devient sanctifiante et non spéculative, parce que ce qu’elle enseigne devient une partie de la gloire de Christ pour mon âme. On ne saurait trop priser l’importance de cela. Je ne devrais pas avoir à persuader les chrétiens de la vérité à cet égard. Je les persuaderais volontiers de l’importance de la chose. Toutefois c’est là l’œuvre de Dieu. D’une manière objective, je puis citer Éphésiens 1, 9-11, comme établissant cette grande vérité selon le propos arrêté de Dieu.

Maintenant je puis tâcher de présenter quelques-uns des principaux sujets ou jalons pour l’étude de la prophétie, c’est-à-dire de la révélation des voies de Dieu pour accomplir Sa gloire en Christ. Remarquez-le bien ; aucune des circonstances présentes, bien qu’elles puissent être historiquement instructives, et de nature aussi à confirmer la foi, ne peut être l’accomplissement propre de la vérité prophétique, par la raison que, quoiqu’elles puissent y contribuer sous la direction gouvernementale de Dieu, et présenter une leçon au moment même et plus tard, néanmoins elles ne sont pas identifiées avec la manifestation de la gloire de Dieu en Christ, ni avec les objets immédiats dans lesquels cette manifestation a lieu — car nous supposons ici des choses accomplies précédemment. Cela montre que, quant à l’accomplissement, tout se trouve nécessairement dans les acteurs de la scène à la fin, quand le jugement manifestera pleinement — non dans une certaine mesure pour la foi intelligente — mais par des actes publics de la part de Dieu, ce qu’est Son jugement ; et comme ce jugement est sur le mal parvenu à sa maturité, le plein caractère de ce mal (dont les principes ont opéré dès le commencement, ont été discernés spirituellement, et ont été jugés partiellement de manière à mettre un frein à leur action pour l’accomplissement des desseins de Dieu en sa bonté), le plein caractère, dis-je, du fruit de ces principes sera alors montré, et Dieu sera publiquement justifié dans Son jugement devant tous, en même temps qu’Il introduira la bénédiction en mettant de côté le mal par Sa puissance et en le remplaçant, en bien, par Son propre règne. Et c’est là la vaste différence morale entre notre état présent aussi bien que celui des vrais saints dans tous les temps, et le monde à venir. Nous avons la puissance de Dieu intérieurement, par grâce et par l’Esprit, pour réaliser la volonté et la gloire de Dieu au milieu du mal, pendant qu’il subsiste, tandis qu’alors, c’est-à-dire par la présence de Christ, le mal sera ôté par Sa puissance et le bien à l’abri de tout trouble.

La remarque bien simple que j’ai à faire ensuite, c’est que, quoique la relation du ciel avec la terre nous soit dévoilée, en tant que le ciel et ceux qui y sont, sont révélés comme étant le pouvoir gouvernemental établi — c’est-à-dire que dans le siège de gouvernement placé dans le ciel il y a les objets d’une révélation spéciale — toutefois le sujet propre de la prophétie, c’est la terre et le gouvernement de Dieu à son égard. Et c’est uniquement en tant que la compagnie céleste est en connexion avec le gouvernement de la terre, qu’elle devient un sujet collatéral de la révélation prophétique.

De plus, la providence n’est pas le sujet de la prophétie. Par providence, j’entends l’arrangement du cours de toutes choses par la puissance divine, de telle sorte que tous les résultats qui arrivent dans le monde sont selon le propos arrêté et la volonté de Dieu. Elle est souvent inscrutable pour nous dans ses raisons et même dans les moyens qu’elle emploie, et laisse de l’obscurité sur le gouvernement de Dieu ; toutefois elle est certaine pour la foi, et c’est ainsi qu’il demeure vrai qu’on « ne se moque pas de Dieu », mais que « ce que l’homme sème, il le moissonnera aussi ». La foi reconnaîtra la main de Dieu dans beaucoup de choses, et croit qu’elle agit en toutes choses, mais pour le monde tout cela est entièrement caché. Certains principes, universels avec Dieu dans leur application, sont par ce moyen vérifiés, comme celui-ci : « La justice élève une nation ». Les hommes de ce monde ne voient rien du rapport entre les causes morales et l’effet ; ou bien, si vraiment ils voient les causes, le résultat qui en découle, c’est qu’ils attribuent l’effet à ces causes, et Dieu est exclu. Son action immédiate et Son gouvernement direct sont écartés. Or les sujets de la prophétie sont le contraire de cela. Les résultats publics produits par l’action de Dieu, qui intervient en puissance, sont révélés. Ce sont, ou bien le jour du Seigneur, ou les résultats caractéristiques qui l’amènent — un jugement que l’homme devra reconnaître comme venant de Dieu. Or il est évident que le jour du Seigneur, à proprement parler, clôt l’histoire de ce monde ; c’est l’opposé de ce cours secret de gouvernement qui continue maintenant, mettant un frein à l’homme, contre lequel son orgueil s’élève et dont il s’affranchit pour suivre son train dans le mal. Quand Dieu y mettra la main, les orgueilleux auxiliaires du mal s’abaisseront devant Lui.

Je ne nie pas que certaines grandes et remarquables interventions de Dieu en jugement soient appelées, dans un sens subordonné, le jour du Seigneur, en vertu de leur analogie pratique avec ce temps dont il est dit : « L’Éternel sera seul haut élevé en ce jour-là ». Mais ces interventions mêmes sont en contraste avec le cours du gouvernement providentiel qui, par l’idée même, n’interrompt pas le cours ordinaire des événements, mais le règle. Il y a des prophéties qui peuvent paraître à quelques-uns se rapporter au cours de la providence, mais celles-là mêmes confirment la distinction d’une manière remarquable. Prenez les dix cornes. Quelle est l’histoire providentielle de ces cornes, prises selon l’application ordinaire qu’en font les commentateurs ? Des fléaux qui ont continué quelque cent cinquante ans, depuis le premier jusqu’au dernier, opérant le renversement de l’empire romain, tel qu’il était établi auparavant, et s’établissant en vainqueurs dans tout son territoire occidental. Il peut y avoir du profit pour nous à chercher, si nous le faisons humblement, pourquoi Dieu permit ces fléaux. Était-ce le mal civil et public, ou la corruption de l’Église ? Quelles sont les causes morales qui y conduisirent ? Comment par là le jugement moral de Dieu sur le mal se trouvait-il être exécuté ? Pourquoi l’Orient fut-il épargné ? Comment cela ouvrit-il la porte à une tyrannie spirituelle plus terrible que tout ce qu’on avait jamais vu dans le monde ? Prenez le récit prophétique. Une bête qui a dix cornes, toutes parvenues à leur croissance, monte de la mer ; après quoi monte une petite corne, et la bête, les cornes et tout, sont le sujet du jugement de Dieu, et non les exécuteurs de ce jugement. C’est là la prophétie ; le reste est du domaine de la providence. Nous avons ce qui caractérise l’objet de la prophétie, et son jugement et la raison de ce jugement. Toute la partie providentielle, dont les commentateurs se sont servis pour tisser un immense système, est omis. De même quant à la statue. Tout est là réuni en un ensemble ; l’application aux quatre empires est donnée ; le caractère de l’objet final du jugement dans les pieds et les orteils, enfin l’exécution. Nous ne trouvons rien du cours providentiel des événements par lesquels l’un prend la place de l’autre. J’ai choisi les cas qui sembleraient laisser le plus de place pour cela, et dont les hommes ont parlé le plus sous ce rapport ; et quel est le résultat ? Il est tel que si on le prend comme un accomplissement littéral, un enfant même peut voir la contradiction. Quelle analogie y a-t-il entre une guerre de cent cinquante ans pour détruire un empire, et dix royaumes, tous dans la plénitude de leur énergie et de leur croissance, s’élevant de cet empire et faisant partie de cet empire, comme le symbole de sa force ? Dans l’Apocalypse, avant la fin, nous trouvons des jugements sommaires, exécutés avec une sévérité progressive, dans les sceaux, les trompettes, et les coupes, avant que le Roi sorte pour détruire la bête ; des jugements infligés de Dieu, mais non, dans l’Écriture, l’histoire providentielle. Ce sont tous de vrais jugements immédiats, bien qu’ils ne soient que préparatoires et servant d’introduction, infligés soit sur les circonstances, soit sur les personnes des hommes de ce monde — sur les méchants. On voit la main de Dieu. Mais il n’y a point d’explication de causes ou du cours providentiel des événements. Nous trouvons l’état moral des hommes, exceptionnellement, dans ces choses dont ils refusent — dans un cas — de se repentir ; mais en général il ne s’agit pas du cours des événements réglés par la providence pour maintenir l’ordre en toutes choses, mais de la terre en tant que sujette à la vengeance de Dieu en jugement. Il n’est aucun lecteur attentif qui puisse le révoquer en doute. Le but de la providence est la direction du gouvernement de Dieu présentement, afin de contribuer à l’accomplissement de Ses desseins. L’histoire apocalyptique consiste dans des jugements infligés.

En outre, nous pouvons ajouter que la providence s’occupe de la discipline journalière des enfants de Dieu. La prophétie traite des jugements de Dieu, qui ôtent de devant Sa face ceux qu’Il juge, et de la pleine bénédiction de Son peuple. Je ne crois pas qu’on puisse alléguer aucune prophétie qui parle d’un cours d’événements appliqué à Son peuple pendant qu’il est reconnu. Ce qui en approche le plus, c’est Ésaïe 9, 8 à 10, 23 ; mais ce sont là des jugements infligés, et nullement un cours de choses dirigées par la providence.

Après avoir ainsi parlé des sujets de la prophétie moralement, je puis passer aux sujets positifs qu’elle embrasse.

Outre la création dont Christ est la tête et dans laquelle nous pouvons comprendre les anges, il y a trois grandes sphères dans lesquelles la gloire de Christ est déployée — l’Église, les Juifs et les Gentils. L’Église, à proprement parler, n’est pas le sujet de la prophétie. Quant à la prophétie de l’Ancien Testament, le Nouveau déclare de la manière la plus absolue et la plus positive que l’Église était un mystère caché dans tous les siècles, et révélé maintenant par l’Esprit aux apôtres et aux prophètes. L’Église appartient au ciel, elle est le corps de Christ qui est assis là, et pendant qu’Il y est ainsi assis. La prophétie se rapporte à la terre. Il est vrai que, par cette raison même, l’Église est envisagée, quand elle prend part au gouvernement de la terre ; et les noces de l’Agneau ainsi que la description de la Jérusalem céleste donnent l’époque d’où date le caractère de cette relation avec la terre.

D’après le Nouveau Testament, la relation de l’Église avec Christ fit que l’Esprit Saint y établit Sa demeure, et communiqua la lumière nécessaire sur sa position, pendant qu’elle attend le Seigneur. Il n’y avait aucune idée de la présence de Dieu attachée à l’existence d’institutions formelles, ni une série de prophètes pour rappeler le peuple à ce qui serait en harmonie avec ces institutions — le peuple qui était nécessairement le peuple de Dieu pendant que ces institutions subsistaient. Sous un rapport, néanmoins, quoique l’Église ne soit pas le sujet propre de la prophétie, pendant qu’elle subsiste comme reconnue de Dieu certaines choses sont prédites en connexion avec elle, c’est-à-dire, son déclin et sa corruption, comme un avertissement moral pour le temps présent ; mais cet état devient à la fin celui de pure iniquité apostate, comme objet distinct du jugement. Ainsi donc, je n’en doute pas, et c’est ce que croient un très grand nombre de chrétiens, quand le Seigneur voulait donner un tableau de l’histoire de l’Église, comme corps extérieur dans le monde, en grande partie dans un état tel qu’Il ne saurait aucunement la reconnaître comme Son corps céleste, Il choisit, dans Sa sagesse divine, sept églises qui fournissaient le caractère moral des états successifs dans lesquels elle tomberait, et leur présente avec insistance Ses jugements. Mais cela ne forme pas un sujet positif de prophétie. Quel que soit notre sentiment sur la partie subséquente de l’Apocalypse qui traite des événements qui suivent la période des sept églises, il est certain qu’elle consiste en des jugements sur le monde, et nullement en des prophéties sur l’Église, sauf, comme il a été dit, à la fin. Il y a le simple fait que la bête vaincra certains saints, et qu’il mettra à mort deux témoins. On ne trouve aucune prophétie générale quant à l’Église elle-même dans le cours de l’Apocalypse. Il était bon de donner ces faits. La raison en est évidente pour quelqu’un qui sait ce qu’est l’Église. Elle n’est pas du monde. Elle est, comme telle, assise dans les lieux célestes en Christ, ce qui est au-delà de la portée de la prophétie. Elle ne sera jamais établie sur la terre comme les Juifs. Ce n’est pas sa vocation. Le gouvernement de Dieu ne l’y établira jamais en paix. La bénédiction qu’Il lui réserve c’est de l’enlever de la terre pour être avec le Seigneur en l’air. Je ne nie pas une application partielle de l’Apocalypse à ce qui porte le nom de l’Église, mais qui est la puissance du mal dans le monde ; mais cela ne fait pas de l’Église un sujet de prophétie. D’après cela, comme nous l’avons dit, nous trouvons l’Église dans le ciel à la fin, en connexion avec la terre, quand toutes choses sont réunies dans le Christ ; mais aucune mention de voies quelconques de Dieu pour l’établir, ni de progrès vers un résultat d’aucune sorte. Elle doit régner avec Christ et souffrir avec Lui.

Les autres sphères du déploiement de la gloire de notre Sauveur béni, ce sont les Juifs et les Gentils ; ils sont, à des degrés différents, les sujets de Son gouvernement terrestre, comme l’Église fut la pleine manifestation de Sa grâce souveraine en rédemption, laquelle la place dans les lieux célestes en Christ, afin que Dieu montre « dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce, par sa bonté envers nous dans [le] Christ Jésus ». Cette distinction est pleine d’intérêt. L’homme n’est pas gouverné en étant introduit dans l’Église. Qu’il soit Juif ou Gentil, il est pris, comme un pécheur rebelle, perdu, haïssant Dieu, enfant de colère, et mis dans la même place que Christ. Il ne s’agit pas là de gouvernement, mais de grâce. Les Juifs sont le centre du gouvernement immédiat de Dieu, manifesté moralement selon Sa volonté révélée. Les Gentils sont amenés à reconnaître Sa puissance et Sa souveraineté déployées dans Ses voies avec eux. Je parle de la chose, à proprement parler, en son caractère selon ce qui en est révélé ; car tout pécheur qui est sauvé, dans tous les siècles, est sauvé comme tel, individuellement, par grâce, et tout chrétien est sous le gouvernement immédiat du Père, comme appartenant à la famille céleste ; mais pourtant le but de ce gouvernement est différent. Avec le chrétien, c’est de le préparer pour le ciel ; avec les Juifs, au contraire, c’est de manifester la justice de Dieu sur la terre ; je parle des Juifs comme formant un corps ou un peuple. Christ et l’Église souffrent pour la justice et règnent. Les Juifs, comme peuple, souffrent pour leur péché, et le résultat de leur histoire sera : « Quoiqu’il en soit, il y a une récompense pour le juste ; quoiqu’il en soit, il y a un Dieu qui juge en la terre ».

En outre, la prophétie ne s’applique pas à un état où le peuple de Dieu, responsable sous le gouvernement immédiat de Dieu, marche bien, en sorte qu’Il peut le bénir comme marchant sous Son regard, en témoignage de Sa faveur. Cette intervention spéciale, car telle est la prophétie, s’appliquait au cas de leurs manquements. Ainsi, après que Silo fut renversé et l’arche prise, Samuel fut suscité ; c’est pourquoi il est dit de lui : « Tous les prophètes depuis Samuel ». Ce caractère de la prophétie devient complètement évident quand on lit les prophètes, qui adressaient leurs prophéties au peuple en général. Et même le principe en est évident. Mais si les prophètes montraient au peuple ses transgressions, ils signalaient constamment le Messie, le grand Libérateur. Ainsi, dans le cantique d’Anne (1 Sam. 2, 9, 10), où le gouvernement du monde par Jéhovah en Sa souveraineté[1] et l’exaltation du Messie sont pleinement présentés. Ainsi, historiquement, Samuel fut suscité à la chute et à la ruine d’Israël, et introduisit David. La prophétie juge le peuple en sa responsabilité, et annonce le souverain dessein de Dieu.

Mais cela me conduit à faire remarquer deux caractères de la prophétie, qui dérivent, pour ce qui regarde les Juifs, des deux positions différentes dans lesquelles nous les trouvons dans l’Écriture : d’abord comme un peuple plus ou moins pleinement reconnu de Dieu — Dieu agissant au milieu d’eux d’après des principes connus de gouvernement ; en second lieu, rejetés pour un temps, et le pouvoir souverain sur la terre confié aux Gentils. Cette dernière période forme le temps des Gentils. Pour le moment, je me borne aux Juifs. Tant que Dieu peut en quelque manière reconnaître Son peuple, Il s’adresse directement à lui. Jusqu’au temps de Nebucadnetsar, le trône et la présence de Dieu étaient au milieu d’Israël. Depuis cette époque, le pouvoir souverain sur la terre cessa d’être immédiatement exercé par Dieu, et fut confié à l’homme parmi ceux qui n’étaient pas Son peuple, en la personne de Nebucadnetsar. Ce fut là un changement d’une immense importance, soit par rapport au gouvernement du monde, soit par rapport au jugement de Dieu sur Son peuple. L’un et l’autre ouvrent le chemin aux grands objets de la prophétie développés à la fin, le rétablissement — à travers la tribulation — d’un peuple rebelle, et le jugement du chef infidèle et apostat du pouvoir parmi les Gentils. Néanmoins, les relations antérieures d’Israël et des nations ne sont pas omises ; mais nous devons présenter un autre point de toute importance pour le développement de cela. Nous avons vu qu’Israël, quant à ses rapports avec Jéhovah, avait été infidèle, et qu’I-Cabod avait été écrit sur lui ; l’arche de Dieu, la gloire et la force de Dieu en Israël, avait été livrée entre les mains des ennemis — des ennemis laissés dans la terre par l’infidélité d’Israël. Mais Dieu intervient, en Sa grâce souveraine, et suscite David, figure de Christ, qui descendit de lui selon la chair, roi d’Israël en grâce et en délivrance. Le mal se montrant dans ses descendants, la majeure partie d’Israël se révolte contre le roi qui était de sa famille : deux tribus restent, et c’est à un résidu de ces tribus, ramené de Babylone, que Christ est présenté, mais Il fut rejeté. Ainsi donc, deux choses donnèrent l’occasion du jugement d’Israël, l’idolâtrie et la rébellion contre Jéhovah, puis la réjection de Christ. Ayant présenté cette seconde cause de jugement, je la laisse pour le moment, afin de considérer la première cause, la rébellion contre Jéhovah. Israël aurait dû être le témoin de la bénédiction qu’il y avait à être dans une telle relation avec l’Éternel. « Oh ! que bienheureux est le peuple auquel il en est ainsi ! Oh ! que bienheureux est le peuple duquel l’Éternel est le Dieu ! ». Israël, au contraire, apprit les voies des païens ; il devint même plus corrompu qu’eux, et l’Éternel permit aux nations environnantes de les attaquer et de les opprimer. La chose eut son plein développement dans les dix tribus ; la maison de David, suscitée en grâce, étant pour un temps un appui pour Juda. Quoique toutes les nations environnantes aient eu leur part dans ces attaques, en résultat la principale fut Assur. En conséquence, à la fin, cette puissance prévalut entièrement contre Israël et envahit Juda ; et le Seigneur seulement à la fin défendit Jérusalem, où le fils de David était un appui en justice. Pourtant, si Israël avait mérité tout ce châtiment, ces verges dont Dieu s’était servi pour le châtier avaient, dans leur animosité, méprisé l’Éternel, Son peuple et Son trône. Assur, particulièrement, s’était glorifié contre l’Éternel, comme la cognée « contre celui qui en coupe ». Dès lors elles devinrent elles-mêmes les objets de jugements destructeurs.

Tous ces éléments se retrouvent à la fin, quoiqu’il y ait eu un accomplissement historique partiel, Nebucadnetsar ayant exécuté le jugement à cette époque. Les nations envahiront le pays. L’Assyrien, en particulier, sera le fléau de Dieu, comme un torrent débordé, et le double événement aura lieu ; d’abord Juda et Jérusalem, puis par une attaque avant la fin[2] tout le peuple (preuve de l’application à la fin) sera envahi ; mais plus tard, quand le vrai Fils de David sera là, et que le pays sera de fait le pays d’Emmanuel, Jérusalem sera préservée, et toutes ces nations seront jugées. Jérusalem les foulera comme les gerbes sur l’aire. Ces circonstances, sous l’enseignement de Dieu, éclaircissent une vaste masse de prophéties, dont Ésaïe donne le cours de la manière et dans l’ordre les plus complets, tandis que d’autres prophètes en présentent diverses parties.

Mais la famille de David elle-même, en tant que placée avec sa responsabilité sur le trône de Dieu à Jérusalem, fut infidèle, comme nous le savons ; et le péché de Manassé rendit leur gouvernement intolérable pour Jéhovah. Juda fut aboli de devant Sa face, comme Israël l’avait été. Mais alors que restait-il de la sphère du gouvernement direct de Dieu d’après une loi donnée ? Rien. Sa gloire se retira de Jérusalem et de la terre, car elle avait rempli le temple de Jérusalem (voyez Ézéchiel 1 à 10). Ce jugement avait donc un caractère et une signification bien plus importants. Il abolit le gouvernement de Dieu de dessus la terre, et confia le pouvoir au chef des Gentils. Israël fut mis de côté pour un temps. Mais Juda fut providentiellement rétabli d’une manière partielle, et le Messie lui fut présenté ; mais, comme nous l’avons vu, il Le rejeta en déclarant qu’ils n’avaient pas d’autre roi que César. Cela plaça Juda sous le pouvoir des Gentils, non seulement comme un châtiment pour leur rébellion contre Jéhovah dans les personnes de leur roi et de la race de David ; mais sur le fondement qu’ils avaient eux-mêmes rejeté le Messie promis, et pris le Gentil pour leur chef. Cela aussi, conséquemment, trouve son accomplissement en jugement dans les derniers jours. Dans les prophètes qui s’adressent à Israël comme étant plus ou moins reconnu de Dieu, il y a à peine une allusion à la part spéciale des Gentils dans la chose. C’est le sujet de Daniel et, nous pouvons ajouter, de l’Apocalypse, par une raison que nous donnerons tout à l’heure. Juda est vu dans la prophétie, dans les derniers jours, sous l’oppression du chef du pouvoir des Gentils, séduit par un faux Christ et opprimé. Mais Dieu regarde encore Israël comme étant à Lui, l’ayant fait passer à travers la tribulation la plus profonde. Ceux qui, par grâce, s’attachent à l’Éternel, invoquent Son nom et reçoivent la parole de l’Esprit de Christ, au lieu de se joindre à l’idolâtrie avec les Gentils et leur chef, seront délivrés, et la puissance apostate des Gentils ainsi que le faux prophète seront jugés.

Un autre élément s’introduit ici. Après la réjection des Juifs, comme nous le savons, le christianisme est entré. Mais, hélas ! l’homme y fut aussi infidèle que dans le judaïsme. De bonne heure dans le temps des apôtres, le mystère d’iniquité commença déjà à se mettre en train, devant se terminer dans une apostasie, et les dix rois du monde des Gentils livreraient combat à l’Agneau. En un mot, une apostasie publique dans la sphère de la profession du christianisme, et la révélation de l’homme de péché, la guerre ouverte de la bête et des rois associés avec elle contre le Seigneur, interviennent comme un élément des événements des derniers jours, complétant le caractère et la description de la puissance des Gentils qui avait pris la place du trône de Dieu à Jérusalem, et à laquelle Dieu avait confié l’autorité dans le monde. C’est là, avec ses antécédents, ce que fournit l’Apocalypse du volume prophétique. Le résultat de la destruction de cette puissance, ainsi que de celle de l’Assyrien et des autres nations, c’est l’établissement d’Israël en bénédiction sous Christ sur la terre, le trône de Jéhovah étant ainsi rétabli en sûreté à Jérusalem. La destruction de la puissance des Gentils n’atteint pas entièrement cette dernière époque. C’est pourquoi Daniel, qui traite de la période de la puissance des Gentils, ne parle jamais du millénium. Dieu a voulu qu’il arrivât juste à la délivrance ; et il s’arrête là. L’effet de la destruction de la puissance des Gentils, c’est de réunir le Seigneur, Jérusalem et Israël, et alors vient le jugement de l’Assyrien et des divers ennemis qui se sont élevés contre le Seigneur et contre Son peuple. Cela introduit le règne de paix[3]. Leur connexion avec Israël a conduit, sous bien des rapports, à anticiper sur ce qui regarde les Gentils. Toutefois il sera bon de parler aussi d’eux.

Nous trouvons dans l’Écriture un double caractère des Gentils, comme on l’aura déjà remarqué : leur opposition au peuple de Dieu quand il avait ce caractère du moins extérieurement ; et leur orgueil, leur rébellion, et l’oppression par eux de ceux qui avaient porté le nom de Son peuple, quand le pouvoir leur fut donné de Dieu. La différence de ces deux états était grande. Jusqu’au temps de Nebucadnetsar, divers royaumes et diverses nations furent reconnus comme tels dans le gouvernement providentiel de Dieu, bien qu’entièrement laissés à eux-mêmes moralement, leur existence étant le fruit de Son propre jugement en Babel. Israël était le centre de ce système général, étant reconnu comme Son peuple (seul connu de Lui d’entre toutes les familles de la terre), l’Éternel ayant, quand Il séparait les fils d’Adam et partageait aux nations leur héritage, établi les bornes des peuples selon le nombre des enfants d’Israël. Mais Israël ayant failli dans cette position, et les nations — surtout l’Assyrie — ayant été en faute et coupables, Dieu les juge tous ; car Israël dédaignait la verge de Son Fils (Éz. 21, 10 — vers. angl.), et comment les autres subsisteraient-ils ? Tout l’ordre gouvernemental est mis de côté, et avec Israël l’indépendance de toutes les nations est perdue, et partout où habitent les fils des hommes, la domination d’Adam est placée entre les mains du chef des Gentils. Quant à toutes ces nations qui existaient avant Nebucadnetsar (outre lesquelles Ésaïe 18 fait allusion à un certain peuple non nommé, en dehors de leurs limites, et Ézéchiel introduit la puissance du nord, Gog, dans son invasion aux derniers jours), leur histoire et leur jugement dans les derniers jours sont donnés dans les prophètes, et on les trouve d’une manière ou d’une autre hostiles à Israël, et assemblés contre Jérusalem dans les derniers jours. En général, nous trouvons Zacharie 12 et 14, Ésaïe 30, Michée 4 et d’autres passages, qui révèlent le rassemblement des nations contre Jérusalem. Mais ces passages révèlent aussi que Jérusalem est prise une fois, et qu’une seconde fois elle ne l’est pas, parce que le Seigneur est là et qu’Il la défend. Les nations elles-mêmes sont jugées. En cela le fier orgueil des nations est brisé, comme celui d’Israël (qui, à l’exception du résidu, avait cherché du secours loin de Dieu, et avait été brisé et opprimé) est abaissé par ses propres épreuves. Et quel que soit le degré auquel les nations ont pu s’élever, on les verra s’incliner devant la souveraineté et la puissance de Dieu, et reconnaître qu’Il est au milieu d’Israël qu’elles ont méprisé. Celles d’entre elles qui sont épargnées reconnaîtront Jéhovah en Sion quand Il aura apparu — Sion étant établie en paix par la présence de Jéhovah.

Telle est l’histoire des nations, comme telles ; mais, outre tout cela, la statue (ou les bêtes) est une histoire distincte, comme nous l’avons vu, et aussi un sujet prophétique distinct. L’homme employa la puissance que Dieu lui avait confiée, pour s’élever contre Dieu et opprimer Son peuple et fouler aux pieds Son sanctuaire. Et ce n’est pas tout : la dernière bête en particulier trempa ses mains — lavées en vain devant les hommes — dans le sang innocent du Fils de Dieu, et s’associa ainsi à la portion apostate du peuple juif. Hélas ! ce n’était pas tout. Le mystère d’iniquité agissant au milieu de l’Église y produit l’apostasie ; et des hommes méchants, se glissant parmi les fidèles, manifestent le caractère particulier de ceux qui seront jugés par Christ à Sa venue au dernier jour. Cette apostasie donne occasion à la manifestation de l’homme de péché ; ce qui est la pleine expression de la méchanceté du cœur humain sous la puissance complète de Satan. Il ne reconnaît aucun Dieu ; il se présente comme étant Dieu, séduisant comme un faux Christ par des signes et des prodiges ; telle est la fin religieuse de l’homme abandonné à lui-même : tout cela est lié avec la puissance publique de Satan sur la terre, et maintient cette puissance ; tel est le dernier caractère de la puissance des Gentils, où le christianisme avait été introduit. Elle aura une forme à la fois athée et propre à l’apostasie des Gentils, provenant des formes de la chrétienté apostate et accompagnée de ces formes. Les derniers actes de puissance, rebelles et exaltant l’homme, à Jérusalem, attireront la ruine sur le chef et ses adhérents, par la manifestation du Seigneur Jésus — alors suivra ce dont nous avons déjà parlé — la prise de possession de la puissance royale en Israël par Christ le Seigneur, et la destruction de tous les ennemis qui se seront assemblés contre Lui.

C’est ici que nous trouvons l’Église dans la prophétie. Les noces de l’Agneau ayant eu lieu, après que l’Église est montée au ciel, les saints en sortent avec le Seigneur monté sur le cheval blanc, pour la destruction triomphante de la bête et du faux prophète. Puis l’Église est vue dans sa relation avec la terre en bénédiction, comme la Jérusalem céleste, en contraste frappant avec les rapports corrompus et corrupteurs de Babylone avec les rois de la terre, rapports qui se terminent par le fait que les nations et la bête haïssent Babylone et la détruisent.

Dans cette scène de malheur, qui précède la destruction de la bête, nous trouvons dans les prophètes un résidu de Juifs, qui, dans la profondeur de leur détresse, regardent vers Jéhovah, et apprennent toujours plus à regarder à Lui, étant animés par l’Esprit prophétique de Christ et enseignés par cet Esprit. C’est à ceci que s’applique tout le corps des Psaumes, nous en donnant l’expression diversifiée, outre la sympathie de Christ avec eux. Ésaïe 65 et 66 parlent longuement de ce résidu. Il faut remarquer ici une autre circonstance dont parle la prophétie. Avant l’exécution du jugement, il y aura un témoignage de Dieu dans le cercle de ce mal spécial et en dehors de ce cercle. Ces choses ne doivent pas être confondues. Dans la première moitié de la dernière semaine de Daniel[4], il y aura un témoignage rendu au Dieu de la terre. La bête, montant dans sa dernière forme, y mettra fin, ajoutant cela au reste de sa méchanceté, afin de plaire aux hommes et de poursuivre sa carrière dans le mal sans être arrêtée. Pendant la dernière moitié de la semaine, il n’y a point d’obstacle, sinon le refus d’adorer la bête. En même temps, il y aura un témoignage au royaume qui vient, envoyé au loin parmi les nations, afin que tous ceux qui ont des oreilles pour entendre puissent, par grâce, échapper au jugement qui va arriver. C’est là ce qui donne occasion au jugement de Matthieu 25. Sur ce point le lecteur peut consulter Matthieu 24, 14 ; Apocalypse 14 et Psaume 96.

Le résultat sera le plein établissement de ce qui avait été préfiguré, ou plutôt qui avait été lié avec la responsabilité de l’homme dans la condition précédente ; savoir, la pleine bénédiction de ce peuple et le trône de Jéhovah à Jérusalem ; mais il y a encore une chose ajoutée, qui avait été préfigurée dans la puissance des Gentils, la pleine domination du Fils de l’homme sur le monde. Il reste à ajouter que la prophétie de l’Ancien Testament et du Nouveau déclare également que Satan sera lié, qu’il sera chassé du ciel (d’où il a corrompu même le bien que Dieu avait placé entre les mains des hommes), et bientôt après, de la terre aussi. Il sera enfermé dans l’abîme, et la bénédiction du monde continue sans être interrompue jusqu’au moment où il est de nouveau délié. Et même alors, il ne paraît pas que les saints auront à souffrir. Ils seront rassemblés, séparément de ceux qui seront séduits. Le jugement des morts vient après, puis le nouveau ciel et la nouvelle terre, le règne médiatorial étant terminé et remis à Dieu le Père ; et la famille du dernier Adam jouira de la bénédiction pleine et entière, éternelle, laquelle leur a été acquise par leur Tête.



  1. Le lecteur fera bien de consulter ce passage, qui, comme l’introduction du nouvel ordre de choses pour Israël, donne le caractère de la prophétie d’une manière bien remarquable.
  2. Il y aura deux attaques. Jérusalem sera foulée par la première ; à la seconde, Christ sera là, et le jugement aura lieu. Ésaïe et Zacharie sont clairs sur ce point.
  3. Pour ce qui regarde Israël, voici l’effet moral. — Afin de se sauver du fléau débordé, Juda, qui avait rejeté Christ, se liguera avec l’Antichrist et les Gentils apostats, et se joindra même à l’idolâtrie ; mais, malgré tout cela, le fléau débordé traversera. Un résidu, méprisé, souffrant et rejeté, reculera devant ces choses, reconnaîtra Jéhovah, et croîtra graduellement en lumière, mais au milieu d’une grande affliction telle qu’il n’y en eut jamais. Quand tout espoir semble perdu et que l’ennemi revient en son orgueil, l’Éternel paraîtra et les sauvera, et entreprendra leur cause contre tous leurs ennemis. — Pour ce qui regarde les dix tribus, du moins la plus grande partie, ce ne sera pas là leur histoire. Comme ils ont arrêté d’être comme les Gentils, Dieu ne l’a pas permis ; ils ne sont pas sous l’Antichrist, ni retranchés dans le pays, mais ramenés, comme Israël sortant d’Égypte, sous la verge de Dieu, et les rebelles sont retranchés, afin qu’ils n’y entrent pas. Israël et Juda seront alors réunis sous un seul chef, Christ, qui rassemblera de toutes parts ceux qui sont laissés en divers pays.
  4. L’auteur écrivant sur l’Apocalypse en 1861 — plus de dix ans après cet écrit — dit : « J’envisagerai toute la période déterminée qui doit précéder l’apparition du Fils de l’homme dans les nuées du ciel, comme formant une seule demi-semaine et non pas deux. Ce point de vue ne change rien aux faits, ni aux personnages » — etc. (Trad.)