Écho du Témoignage:Cœlestia/Partie 2

De mipe
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Voilà dix-huit cents ans que Christ est assis à la droite de Dieu, en témoignage de l’acceptation de Son sacrifice. De quel éclat brille dans ce fait la merveilleuse grandeur de Dieu condescendant à accepter quelque chose de nous ! Qu’Il puisse avoir toujours devant Lui ce magnifique don de Son amour comme le sacrifice accepté, et ensuite se tourner vers de pauvres choses telles que vous et moi et nous dire : « J’attends un sacrifice de vous (Héb. 13, 15, 16), j’ai besoin qu’un petit chant de louange ruisselle doucement de vos lèvres ! » — ah ! lorsque je pense comment Christ m’a aimé, qu’Il m’a lavé de mes péchés par Son sang, que j’ai part à toute la bénédiction qui repose sur la tête de l’homme céleste et que je dois en outre régner avec Lui — lors, dis-je, que je réfléchis à tout cela, n’ai-je rien à dire à Sa louange ? Oh ! quelle difficulté à formuler nettement la pensée de ce que je dois exprimer ! Comment, en présence de cette merveilleuse pensée que je suis ainsi rendu accompli, Dieu saint, tendre Père, par le sang de Son Fils, et que je dois régner avec Lui, comment pourrais-je savoir que dire ? Cela me fait recourir à Sa parole pour y trouver une expression adaptée à ce qui surpasse toute intelligence : Dieu m’ayant associé avec le Fils de Son amour ! « Il est digne ». On trouve toujours dans la pensée de ce sang précieux qui nous a lavés, quelque chose qui communique aux lèvres les plus affaiblies un nouvel élan de gratitude et de louange. Jusqu’à quel point vivons-nous dans une atmosphère de louange ? Rien de tel que le pouvoir vivifiant de la louange pour affranchir le cœur de tous les liens, de toutes les entraves du monde. Si une fois vous commencez à son égard, vous trouverez pour lui donner essor mille choses qui ne vous avaient jamais frappé auparavant, en connexion avec la personne et les offices du Seigneur Jésus. Si vous dites : Comment dois-je l’offrir ? Ah ! il faut qu’elle soit le produit de Son propre jardin ; il faut que vous cueilliez les fleurs et les fruits de la louange dans le jardin de Ses propres délices ; et si une fois vous êtes là, vous trouverez que votre cœur n’a jamais eu une idée de la masse de louanges qui s’élèvera de vos lèvres comme un encens continuel.

En 1 Jean 4, 7, nous avons le caractère de Dieu. Dieu est amour ; et c’est là le trait de famille des enfants de Dieu : « Quiconque aime est né de Dieu ». La justice et la sainteté de Dieu ont trait à la sphère des choses créées, mais ici nous voyons ce que Dieu est dans Sa sphère propre. Quelle douceur dans la pensée, comme contraste avec tout ce que l’homme est, que Dieu est amour ! Point d’égoïsme là — nul risque d’avoir à s’en revenir d’auprès de Lui parce qu’on n’en peut rien obtenir. Ce qu’est la pluie pour la terre altérée, cette parole : « Dieu est amour », l’est pour l’âme, qui trouve en elle, en toutes circonstances, un baume adoucissant ; et non seulement cela, mais elle se voit au milieu de scènes qui lui montrent que cet amour s’est manifesté. Dieu, dans Sa propre gloire, a pensé à de pauvres pécheurs. Qui étaient-ils et qu’étaient-ils, ceux pour lesquels Christ fut envoyé ? De pauvres choses « mortes dans les transgressions » ; rien que des atomes de poussière, qui sous le fouet de Satan, tourbillonnent vers la destruction. Mais dans Son insondable amour, Dieu pouvait dire : « ils peuvent être morts, ils peuvent n’être que de la poussière dans la main de Satan, mais j’enverrai mon Fils pour leur donner la vie ». Ah ! dans toute l’éternité nous ne trouverons rien en quoi nous réjouir autant, que dans la pensée que Dieu a envoyé le Fils de Son amour pour donner la vie à des pécheurs morts : Christ donné à nous par le Père comme vie éternelle dans toute la mort dans laquelle Il nous a trouvés ! J’eusse été mort pour l’éternité si Dieu n’était intervenu pour me donner la vie dans Son Fils et une nature capable de jouir de tout dans la gloire.

Lorsque je dis : « Dieu est amour », qu’entends-je par là, sinon que Dieu a envoyé Son Fils unique afin que nous eussions la vie par Lui ? Nous portons encore avec nous la vieille nature ; mais, béni soit Dieu, quoique Satan m’ait fait tomber plus d’une fois, jamais il n’a pu me détruire ; la propitiation est un fait accompli — je suis dedans, abrité par le sang, et pardonné.

Que deviendrais-je si j’avais à porter le fardeau de mes manquements de la semaine dernière ? même de ceux de hier seulement ? Ce serait comme le rongement du phosphore dans les parties les plus délicates du corps ; mais je possède Celui qui a pouvoir pour restaurer mon âme, Celui qui la restaure sans cesse et entièrement. Vous faites l’expérience combien vous êtes différent de Christ, mais Il est la propitiation tout le long du chemin jusqu’à ce que vous Le voyiez et que vous soyez semblables à Lui. L’amour en vous est très différent de l’amour en Dieu agissant dans Sa propre éternité, montrant Son amour par le don de Son Fils pour vous communiquer la vie, la puissance et l’amour. L’amour en Dieu se produit avec cette pensée de nous séparer de tout ce que nous sommes et nous introduire dans Sa propre bénédiction.

« Personne ne connaît le Fils sinon le Père ». Le Seigneur Jésus était ici-bas comme le livre ouvert pour révéler le Père. Nous n’avons pas autant de connaissance au sujet du Fils qu’au sujet du Père. Dans Sa conduite avec l’homme, le Fils manifestait le Père par tous Ses actes, toutes Ses paroles et toutes Ses voies : « Celui qui m’a vu a vu le Père ». Et s’Il était le livre ouvert pour nous révéler le Père, Il est aussi la porte ouverte par laquelle nous venons au Père ; et le Père dont Il vint nous annoncer le nom ici-bas, veut signaler ce Fils sur la croix comme la porte ouverte pour amener plusieurs enfants à la gloire.

En Jean 17, nous trouvons le Fils en communion avec le Père. Détournant Ses regards de la terre, Il les porte en haut ; et nous L’entendons exprimer les pensées qui Lui sont communes avec le Père, et parler de l’origine, de la sécurité, et de la destinée de ceux qui sont participants de l’amour du Père. Il les envisage comme des gens qui n’ont rien à faire avec le monde, débute avec eux comme vus avant la fondation du monde en association avec Lui-même par le Père. Il ne saurait y avoir d’origine plus haute de bénédiction — rien comme cela ! Ainsi revenir à Dieu le Père est la pensée la plus bénie de toutes. Pouvoir regarder quelqu’un d’un même esprit avec le Seigneur, et penser que c’est là un être que le Seigneur avait reçu en don comme étant au Père avant que le monde fût ! Donné à Christ, mais, avant cela, appartenant au Père. « Ils étaient tiens et Tu me les as donnés ». Et non seulement cela, le commencement de notre bénédiction, mais Il nous en parle dans une scène où ne saurait se trouver absolument rien du mal actuellement présent avec nous. Notre position, dans la pensée du Père avant même que le monde fût, voilà ce que nous trouvons ici. « Ils étaient tiens, et tu me les as donnés. C’était ton conseil et ton plan, tout cela connu de moi être ma récompense, qu’ils fussent fils et héritiers ».

Quelle pensée bénie exprimée par le Seigneur qu’ils devaient être faits ainsi un avec Lui-même afin que la gloire qui Lui était donnée pût leur être donnée aussi ; qu’ils devaient être manifestés comme le peuple de Son amour en qui sera déployée Sa gloire ! Du moment qu’ils L’entendent parler de la gloire qui Lui est donnée, ils entendent aussi qu’Il se propose d’agir dans toute la largeur de Son amour, et de la partager avec eux.

Il ne regarde pas à leur joie dans le désert — ce n’est pas là qu’est leur destinée ; Il regarde aux scènes de l’avenir, au temps où tout ce qui existe aujourd’hui aura croulé et sera disparu. Il contemple la maison du Père où tous ceux qui sont aimés du Père se trouveront pour être la manifestation de Sa gloire. Ah ! arrêtez-vous sur ces pensées de Christ pour vous ! Que le cœur de ce Seigneur de gloire ait ainsi pris plaisir, à l’heure de Sa propre détresse, à révéler l’origine, la sécurité et la destinée de ceux qui Lui étaient donnés par le Père, pour leur consolation alors qu’Il allait être retiré d’auprès d’eux !

Les saints de Dieu ne comprendront jamais quelles gens ils devraient être ici-bas, à moins qu’ils ne se soient saisis des pensées du Seigneur à leur sujet. Il faut que ces trois choses : leur origine, leur sécurité et leur destinée, agissent sur les autres vérités présentées. Son amour à permettre que nous L’entendissions exprimer ces pensées, doit être extrêmement remarqué par nous. Descendu du ciel, et y retournant, nous laisser un tel monument de l’amour du Père pour ceux qui avaient été élus en Lui, avant même qu’ils existassent !

Le vrai tabernacle est dressé. Dieu l’a arrangé dans le ciel. Si vous n’êtes pas venus là tout droit en Sa présence, vous n’avez pas obtenu une conscience bonne et purifiée. Nous ne pouvons nous approcher sans ces deux choses — « un cœur par aspersion purifié d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’eau pure ». Dieu a ouvert le chemin par quelque chose d’une valeur inestimable. Si je suis venu à Dieu, c’est comme quelqu’un qui en a éprouvé la valeur (en une certaine mesure mais véritablement). C’est la réponse à toutes les difficultés, parce que c’est la réponse qui a satisfait Dieu, savoir le sang de Son propre Fils. Êtes-vous à l’aise dans la présence de Dieu, en ces moments où votre âme se sent d’une façon toute particulière sous l’impression de la sainteté de Dieu ? Avez-vous une réponse telle que vous êtes capable de dire : « Je serais effrayé de ne pas être parfaitement à l’aise en Sa présence », à cause de cette réponse ? Dieu Lui-même a ouvert l’accès à la brillante lumière, fait un chemin pour le premier des pécheurs. Serai-je mal à l’aise en foulant ce sentier, quand je vois que Dieu peut dans Sa sainteté se retourner vers moi et me voir là avec une parfaite satisfaction en vertu de l’œuvre opérée par Son Fils ? Me tournerai-je vers une conscience purifiée et lui dirai-je : « Tu es un faux témoin », quand Dieu a Lui-même fourni le sang, et que le Saint Esprit est descendu Lui-même du ciel pour rendre témoignage à la parfaite acceptation d’un pauvre pécheur ? Pour ce qui est de ce chemin nouveau et vivant, je me prosterne et j’adore à mesure que j’entre, non pas en tremblant, mais avec assurance, parce que j’ai le témoignage que Dieu prend plaisir en ce chemin nouveau et vivant.

Les accusations de Satan causent aux croyants faibles beaucoup d’inquiétude ; mais quelle est la réponse ? Qu’il aille où est le juge. Quant à la valeur de l’accusation, qu’il demande quelle est la valeur du sang. Qu’est tout ce que Satan peut dire contre des gens sous l’aspersion du sang, sinon une accusation directe contre Dieu ? Le peuple de Dieu peut dire : « Qu’il maudisse celui que Dieu a béni ». Ce n’est pas là jeter un voile sur le péché, ce n’est point l’excuser ; mais répondre tout simplement à chaque accusation : « Oui mais Christ mourut, le juste pour les injustes » ; présentant toujours cette mort du Seigneur Jésus comme la réponse à tout cela. Dieu visiterait-Il une seconde fois pour le péché ? Non. Je puis dire : Christ a porté mes péchés, et je suis pardonné ; je suis le premier des pécheurs, mais je suis pardonné.

Quelle chose étrange, incompréhensiblement étrange, de trouver ce Fils éternel de Dieu sous la colère, fait péché ! Il y a là des hauteurs et des profondeurs que nous ne pourrons jamais comprendre. Mais nous avons aussi besoin de voir le Seigneur vivant, maintenant en la présence de Dieu pour nous.

Les parvis d’en haut sont pour moi un lieu étrange à fouler. Comment puis-je m’y trouver à l’aise ? Ah ! à cause de l’acceptation de Son sacrifice, toute chose là-haut appartient à Christ. Sans Lui le ciel eût été pour moi un lieu parfaitement étranger ; mais aussitôt que ma pensée est occupée de Lui dans le ciel, je sais qu’il est vrai de moi devant Dieu que Christ est là comme le sacrifice accepté en ma faveur ; et la foi part du fait qu’Il est là, pour me donner parfait repos. Quelle chose que d’être certain que si j’étais ce soir hors du corps, je possède une vie liée avec Christ là-haut, et que j’ai trouvé une paix pratique dans le fait qu’Il est là-haut comme mon sacrifice accepté. Comment puis-je hésiter à m’approcher de Dieu quand Il nous a déclaré que tout Son plaisir est dans le sacrifice accepté qui m’a rendu accompli pour toujours ! Ce sang a fait cela — cette mort qui est devenue un monument dans le ciel de ce qu’est le péché, aussi bien que du fait glorieux et béni qu’il a été ôté de devant Dieu.

Oh ! quelle lumière Dieu a fait rayonner sur moi, s’Il m’a fait connaître quelle misérable chose je suis, rien que ruine et misère ! Mais, ô bonheur ! je suis échu en lot à ce Seigneur Jésus ; je ne suis pas un homme misérable, je suis un homme sauvé ; et là où tout est entièrement gâté et ruiné, oui justement là, je puis dire : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ ». Je ne Lui rends pas grâces pour la ruine ; mais sachant ce que je possède par ce dernier Adam, je Lui rends grâces.

Philippiens 3. On voit dans la vie d’un homme comme Paul l’immense trésor de joie donné à un homme en communion avec Dieu. Christ a dit : « Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père ». Vous suffit-il toujours que Jésus soit heureux ? Trouvez-vous toujours le repos de vos cœurs dans la pensée que Celui qui a tout fait, tout souffert pour vous, a trouvé Son repos ? Quelle marque de la position d’un disciple à présent, pendant l’absence de Christ, d’être pénétré de la pensée que Christ est chez Lui, de Le voir comme quelqu’un qui est rentré dans Sa propre joie et qui tourne Ses regards vers lui ici-bas et l’engage à se réjouir avec Lui ! Est-ce que vos cœurs sont remplis de cette joie céleste, et trouvent leur repos dans la joie actuelle de Christ ?

L’unique propos arrêté de Christ, ici-bas, était de faire la volonté de Dieu, et Il la fit de la manière la plus complète. Il était un éclatant et ferme témoignage à Dieu, et rien qu’à Dieu ; et plus il y avait de force et de résolution dans ce dessein, plus il devait y avoir de souffrance dans un monde tel que celui-ci. Mais la question était si le Seigneur dans le chemin de l’obéissance descendrait aussi bas que la mort de la croix. Il le fit, et la colère de Dieu éclata sur Lui. Cela fut essentiellement Sa croix, telle que la nôtre ne saurait être.

Je ne pense pas à ce que nous serons dans la gloire ; ma pensée est : Christ sera là. Je serai où tout est gouverné par la pensée de Christ. Avez-vous connu ici-bas l’effet plein de douceur et de calme que produit la réalisation de Sa présence, en L’entendant murmurer doucement comme de l’huile sur les eaux, cette ineffable parole : « C’est moi » ? Et que sera-ce dans un monde où tout sera assujetti à Celui qui donne, même ici-bas, une telle paix ! Que ne sera pas le ciel, lorsque tout ce qu’Il est, toute Sa parfaite grâce, nous sera révélé dans la maison du Père ! Que sera-ce là où toute chose sera en harmonie avec le nom de Jésus ! Ses affections déborderont dans leur flot intarissable et répandront partout la bénédiction, « Sa plénitude » épanchée pour remplir tous les cœurs, et tous les cœurs parfaitement remplis et rassasiés de Sa plénitude.

Comment Christ pouvait-Il se trouver dans la compagnie d’une créature telle que la femme de Samarie ? Comme un Sauveur, d’une manière admirable, parce qu’elle se connaissait comme une pauvre indigne créature — et que c’était les indignes et les perdus qu’Il venait sauver.

En tant que chrétien, j’ai à connaître le Seigneur Jésus Christ dans le ciel, et à marcher d’une manière digne de Lui durant la nuit, comme un oiseau de jour et non pas de nuit. La lumière de l’œil de Christ tombe directement sur moi ; si un coin de mon cœur est voilé, je suis mal à l’aise sous son rayonnement. Je ne puis pas m’asseoir dans la maison du Père et voir Son œil rencontrer un coin de mon cœur non manifesté. Je ne veux qu’il y ait en lui un coin recouvert du plus léger voile possible. C’est une chose solennelle mais bénie pour l’âme que l’œil de Dieu pénétrant en elle directement. De quel prix n’est-ce pas que l’œil de Celui qui vous a lavés dans Son propre sang et s’est chargé de vous conduire au ciel, regarde dans tous les replis de votre cœur, et peut découvrir le moindre bourgeon de mal ! Quand vous avez fait quelque chose que vous jugiez bonne, Il a vu peut-être le mal secret, et Satan près de vous ; et Il vous l’a découvert et vous a rendu capable de le juger dans la lumière, de sorte qu’il n’aura pas à être jugé plus tard. Il repassera tout plus tard, si vous ne le faites pas maintenant. Il parlera aux siens de leur marche, et l’effet en sera une confiance bénie, parfaite entre votre âme et le Seigneur. Si je commets quelque péché à présent, la découverte de ce péché dans la lumière est accompagnée de combat et de souffrance : alors Il me dira de quelle manière Il m’a rencontré et éprouvé, afin que je pusse avoir toutes mes pensées manifestées.

C’est une pensée solennelle et bénie que Dieu attende que vous marchiez comme quelqu’un en Sa présence. La vie d’une personne peut être parfaitement irrépréhensible, et toutefois cette personne peut avoir à dire : « Ah ! mais j’ai besoin d’une plus grande mesure de la puissance de la vie de Christ ». Il est la Tête — il ne s’agit pas d’un défaut ou d’une tâche çà et là, mais j’ai besoin que la vie et les affections de Christ soient manifestées en moi dans une plus grande mesure, de telle sorte que je sois pratiquement ici-bas un témoignage pour Lui là-haut. Rien ne devrait nous satisfaire que la puissance et le témoignage qui disent que Christ, notre Tête, est à la droite de Dieu. Quelle différence entre le témoignage de quelqu’un qui, comme Paul, a Christ dans son cœur, estime toutes les autres choses comme des ordures et du fumier, et pose son pied partout où Christ a laissé une empreinte de Ses pas pour Le suivre de près, et le témoignage d’un homme qui vit selon le travail de ce monde ; reposant, il est vrai, sur le fondement, mais édifiant sur lui du bois, du foin, du chaume, au lieu d’y édifier de l’argent et des pierres précieuses ! Immense différence entre Abraham et Lot, dans cette vie et aussi dans la vie à venir — bien que Lot soit sauvé parfaitement. « Quelle beauté ! » m’écrierai-je, quand je verrai un homme tel que Paul manifesté dans la cité d’or, un homme qui pouvait dire pendant qu’il était ici-bas : « Pour moi vivre c’est Christ ». Ah ! il y aura une récompense pour les œuvres qui sont le fruit de la grâce et de la foi.

Paul savait que son acceptation était si parfaite, qu’il pouvait regarder d’un œil d’aigle directement dans la lumière de la présence de Dieu, et dire à tous ici-bas : « Vous m’avez vu habiter dans la lumière et avez vu la lumière rayonner de moi ; tout ce qu’il y a dans le fond même de mon cœur a été rendu manifeste dans la lumière ».

Ce dut être pour les anges une étrange chose de voir le Fils de Dieu habitant ici-bas comme un homme ; mais toute la plénitude de la divinité était en cet homme. Jamais homme ne parla comme Lui, expression parfaite de la pensée de Dieu, capable de communiquer la vie éternelle, opérant toutes sortes de miracles ; homme, mais différent de tous les autres hommes. Jamais rien que perfection en Lui. Du moment que nous voyons Christ, nous devons bénir Dieu de ce que nous Le voyons comme Celui qui a répondu à la pensée de Dieu du commencement à la fin.

La perfection de Christ est ma condamnation, à moins que je ne l’aie à la place de ce que je suis, et alors apparaissent toutes les pensées de Dieu me concernant. Il a placé ce Christ à Sa droite pour être justice pour moi, et cela change tout relativement à ce que je suis. Si Dieu a trouvé pour moi en Christ, force, sagesse, justice, toute chose, je puis remercier Dieu qu’il y ait eu sur la terre une personne telle que le Seigneur Jésus. Non seulement je puis dire que Christ est sur le trône du Père, mais je puis dire : « C’est l’Être béni qui m’a aimé et s’est donné Lui-même pour moi. Il est heureux dans l’amour de Son Père, et mon cœur (mis en liberté par la rédemption) est heureux parce que Son cœur est heureux. S’Il est la vie éternelle de mon âme, je ne puis qu’être heureux ». Il dit : « Vous êtes mon débiteur, et je puis vous introduire dans ma joie avec mon Père ». Et je puis dire : « Je me réjouis, ô Seigneur, de ce que tu jouis des délices de ton cœur, dans ton repos avec le Père, car je t’aime ».

Je puis dire : « Ma communion est avec le Père et le Fils ». La communion n’est pas une chose future, mais une chose que nous possédons pendant que nous sommes dans ces vases de terre. C’est en haut sur le trône avec Christ que nous l’avons, elle ne peut changer. Quelle position ! Christ dans le ciel dans la parfaite lumière, et moi amené là par Lui, tout ce qui est en moi-même en contraste avec ce qu’Il est, avoir découvert à la fois toutes ténèbres en moi-même et toute lumière en Lui !

Je ne suis pas débarrassé du péché jusqu’à ce que Christ change ce corps vil, mais le péché n’a plus empire sur moi. Quand on devient une nouvelle créature en Christ, le corps n’est pas changé, mais une nouvelle nature est communiquée et nous sommes amenés dans la lumière ; et tandis que nous marchons dans la lumière, nous avons une bonne conscience. La racine du péché est bien encore là, mais le cœur occupé de Christ ne sort pas pour voir le péché. Mais si un saint quitte cette place et s’occupe des choses d’ici-bas, il perdra la puissance qui, tant qu’il est dans la lumière, donne au cœur de découvrir tout ce qui lui est contraire. Si je sors de la place bénie où le Père m’a amené quand Il m’a cherché, je reviens là où le mal règne, je suis où chacun a des je veux, et des je ne veux pas, alors viennent la souffrance et le châtiment.

Christ sur la terre était la lumière parfaite, et toute chose était manifestée par elle. « En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ». Nous sommes devenus participants de la vie. Nous sommes là-haut par l’esprit, de corps ici-bas. Si le corps doit être tenu assujetti, il doit l’être par la communion avec le Père et le Fils. Dans la pratique, il y aura manquement ; mais ne dites jamais qu’il faut que nous manquions, bien qu’il nous arrive de manquer. De fait Paul faillit. La Parole ne dit pas : « Lorsque quelqu’un a péché », mais : « Si quelqu’un a péché, nous avons un Avocat ». — Voilà la fontaine. Je crois qu’on ne pense pas comme on devrait le faire à cette œuvre de Jésus Christ comme avocat. Il ne s’agit pas de sacrifice pour le péché ; cette question est réglée pour toujours du moment que nous croyons. Nous n’avons jamais à recourir à Lui, comme notre Avocat, pour ce qui est de notre acceptation personnelle. C’est lorsque l’accepté pèche : et il n’y a pas une seule tâche, un seul manquement pratique, qui n’ait été pleinement dans la lumière, Son œil l’a découvert. Les saints oublient souvent que Christ est bien plus vigilant qu’ils ne le sont. Il dit à Pierre avant qu’il faillît : « J’ai prié pour toi ». Aussitôt que le cœur d’un croyant reconnaît le péché, il doit reconnaître Christ priant pour lui. Ce précieux Seigneur n’est pas seulement Celui qui restaure nos âmes, mais Celui qui renouvelle continuellement les fleuves d’affection entre le Père et l’enfant errant.

Le Père a tout Son plaisir en Christ comme la parfaite expression de Son amour, de tout ce qu’Il est ; et nous entrons dans Son plaisir. Quel Dieu ! Il ne s’est pas contenté d’être Lui-même lumière et amour, dans Sa propre gloire, mais Il nous a présenté lumière, amour et gloire en Son Fils. Les délices et la félicité de la communion avec Lui là-haut nous ont-elles révélé la pauvreté de toute chose ici-bas ? Sommes-nous des gens célestes ? Avons-nous des trésors célestes amassés en Christ ? Pourquoi renvoyer la joie du ciel à un jour à venir ? Pourquoi ne pas commencer à présent de vivre dans le ciel ? Dieu nous appelle à nous réjouir en Christ et à jouir de Christ maintenant.

Est-ce que je puis rattacher à la gloire de Christ toutes les souffrances du désert ? Est-ce que j’ai pris pour devise : « Pour moi, vivre c’est Christ » ? Est-ce à la gloire de Christ que je me dévoue, moi et tout ce que j’ai, prenant occasion de tout pour Le magnifier ?

Si mon cœur est brisé, qu’importe ? si je possède Christ. Il aime un cœur brisé. Son cœur est occupé de moi, comme nulle mère ne s’occupe de son enfant. Chaque battement de votre cœur Lui est connu, et Il sait magnifiquement vous montrer combien Il est parfaitement en état de vous donner le repos et une paix qui surpasse toute intelligence. Et si vous êtes réduit en pièces, ce n’est qu’afin de vous rendre propre à occuper la place qu’Il a préparée pour vous. Il y a pour le cœur qui se repose dans l’amour de Christ, un repos parfait, une paix divine que Satan ne saurait ébranler. Vous serez étonné de votre paix, vous serez en état de dire de ce qui détruit les espérances les plus chères de votre cœur : « Je te rends grâces ».

Dans la personne avec qui j’ai à faire, j’ai la Parole de Dieu, le précieux Seigneur dont la gloire personnelle est proclamée dans la révélation. Et si je suis dans ce Christ de Dieu, qui ne connaît jamais la moindre hésitation à faire la volonté de Dieu, cela me fera m’abaisser jusqu’au fond même du moi. S’Il connaît individuellement tout ce qu’il y a en moi, Il le connaît par le contraste parfait de tout cela avec tout ce qu’il y a en Lui-même. Est-ce que vous avez formé et que vous cultivez des relations intimes avec la Parole si puissante à sonder le cœur, qui regarde au fond même de votre cœur, découvre le premier germe de tout mal, et fait agir la main de Dieu pour l’arrêter ? S’Il a à faire avec un peuple racheté, jusqu’à quel point trouve-t-Il chacun un vaisseau propre à Lui servir de demeure ?

S’il y a dans mon cœur un petit coin que Christ n’ait pas sondé jusqu’au fond, c’en est fait de moi. Voudrais-je avoir un Christ aveugle, quelqu’un que je n’aimerais pas voir sonder toutes les parties de mon être ? Ah ! je préfère Christ découvrant, signalant tout, à des amis louangeurs. J’adore Dieu qui me L’a donné. Qui suis-je, que mon Seigneur condescende ainsi à me sonder ? Et c’est précisément là où il se trouve du mal en moi que Dieu fait couler en moi Ses rivières. Il voit tout ce qui obstrue, tout ce qui fait obstacle — voudrais-je arrêter Sa main ?

La raison du peu de croissance dans la sainteté pratique et dans le caractère céleste, c’est que le cœur ne demeure pas dans la lumière du regard scrutateur de Christ dans le ciel, et ne la laisse pas descendre tout droit dans toute sa vertu jusqu’au fond même de toute chose. Il ne peut y avoir de puissance dans la bénédiction qu’en ce qui commence avec Christ, en ce qui nous rejette (dans la lumière) sur le cœur de Jésus, sur l’amour qui sait comment sympathiser en tout, l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur, cet amour dont rien ne peut nous séparer. Toute la gloire divine rayonne sur nous dans la face de Jésus Christ ; nous sommes en Lui, et nous avons avec Lui une communion telle que ce qui est vrai de la Tête, quant aux délices que Dieu prend en Lui, est vrai des membres. La grande chose qui donne liberté au cœur, c’est de connaître notre association avec un Seigneur ressuscité et monté en haut et d’être ainsi capable de demeurer ferme, en comptant sur l’amour de Dieu en Lui. Le cœur de Jésus est tout palpitant de cet amour à mesure qu’Il nous regarde comme ceux qui Lui ont été donnés du Père — saveur divine et avec plénitude parce que c’est l’amour de Dieu ; amour parfaitement divin qui se saisit de chaque individu comme de quelqu’un qui Lui est donné du Père ; amour qui ne change jamais, et duquel rien dans le ciel ou sur la terre ne saurait séparer !

Christ fait savoir dans nos cœurs qu’en Lui il y a le oui et l’amen à toutes les promesses. Nous trouverons une immense force dans cette pensée en un jour ténébreux comme le moment actuel (nous sommes comme une goutte d’eau répandue sur la terre), où le monde nous enveloppe de nuages et nous trouble de tous côtés ; mais tournons-nous vers Lui, et tout en Lui est « oui et amen ». Il certifie toutes les promesses. S’il jaillit quelque lumière d’une promesse, si quelque parcelle de vérité arrive au cœur fraîche et avec puissance, c’est Lui uniquement qui le fait.

D’où vient que les pensées de plusieurs sont vivement excitées par la question : « Où est l’Église du Dieu vivant » ? C’est parce que Christ ne l’a pas oubliée. D’où vient que la pensée de Sa venue fait tressaillir tant de cœurs ? C’est parce qu’Il ne l’a pas oubliée.

Jamais aucun saint ne trouve le repos dans la pensée de la gloire et du ciel, à moins qu’il ne voie réellement que tout se résume dans la personne de Christ. Si je parcourais tout le ciel et que je n’y trouvasse pas Christ, de quelque beauté et de quelque éclat que tout resplendît, je dirais : « Cela ne fera pas sans Christ ». Il faut que le Seigneur Lui-même ait de la vie dans l’âme, qu’Il y ait une place vivante, si les affections de la nouvelle nature doivent être satisfaites.

Quoi ! cet Être, ce Rocher frappé, duquel le fleuve de vie coule — cet Être, qui connaît tous les secrets du cœur du Père ! est-ce que je sais qu’Il m’aime, moi ? qu’Il mourut pour moi ? J’avais mes péchés et rien que mes péchés, quand Il arrêta sur moi Ses regards. Son sang a-t-il pu emporter tout leur cramoisi et les rendre blancs comme la neige ? et Dieu est-Il satisfait ? Est-ce que Dieu trouve là quelque défaut, quelque imperfection dans cette œuvre ? Oh, non, certainement ! Il a arrêté Ses regards sur moi, le premier des pécheurs, et je dois être un spécimen du pouvoir purificateur de ce sang. Quelle pensée bénie ! Quel amour que le sien ! Quelle énergie, quelle force dans sa puissance contre tout ce qui lui est contraire, à mesure qu’il coule dans le cœur d’un saint ! Comme il rend capable de regarder en haut et de dire : « Je te connais là-haut, Seigneur Jésus, comme Celui qui m’a aimé dans toute ma misère, qui t’es interposé entre moi et mes péchés, et as obtenu et m’as donné le droit d’être un royal sacrificateur pour Dieu ton Père, et m’as fait connaître cela maintenant ». Comment se fait-il qu’il y ait si peu de louange ? Parce qu’il y a si peu d’appréciation de Christ et de l’œuvre de Christ, de la manière dont ce sang nous a purifiés et nous a donné place dans la gloire. Pourquoi n’y a-t-il pas d’empressement dans les saints à se dépouiller pour Christ, comme fit Jonathan pour David ? Pourquoi ne les voit-on pas sous cette puissante énergie d’amour qui déborde en louanges, comme elle fit à Jean lorsque jaillit de son cœur : « À Lui qui nous aime » ? Toutes les fois qu’un saint se trouvera en intime communion avec Christ Lui-même et en verra découler les fleuves de vie, il ne pensera point à lui. Quand je penserai à moi dans la gloire et que Christ dira : « Voilà un homme que j’ai lavé de ses péchés dans mon propre sang », je ne voudrais pas de gloire pour moi-même, je la voudrais toute pour Lui : et quel bonheur d’être à présent comme un témoignage de Son amour dans le monde pour parler de Sa gloire, à Sa louange !

Êtes-vous occupé de la personne de Christ seulement ? Vous ne sauriez L’avoir comme l’objet de votre vie à moins que vous ne soyez occupé de Lui, Lui-même. Rien d’aussi béni pour le cœur comme de réaliser la personne de Christ, Celui-là qui doit venir nous prendre à Lui-même, Lui, le centre de toute la gloire divine.

Nous ne connaîtrons rien de la beauté de la marche, jusqu’à ce que nous arrivions à comparer notre marche avec la marche de Christ sur la terre.

Je crois que beaucoup de chrétiens ne connaissent rien d’un Christ vivant dans le ciel, occupé d’eux et eux de Lui, ne Le connaissent pas comme Celui qui les appelle à saisir ce pourquoi Il les a saisis. Combien avez-vous eu aujourd’hui de pensées indiquant que vous savez que Christ a saisi exactement ce que vous devez être dans la gloire ? Le cœur n’a pas la force de saisir tout cela, mais pouvez-vous dire qu’Il vous en a montré des fragments et que vous Le suivez pour en saisir davantage ? Est-ce là la puissance qui forme votre cœur ? Rattachez-vous cela avec votre marche dans le désert ici-bas ? Oh, combien manifeste, combien net et distinct dans la pensée de Christ est ce pourquoi Il vous a saisis ! Je puis poursuivre, trouvant constamment dans Son amour de nouveaux sommets, des profondeurs nouvelles, et cependant avoir encore à dire : « Je n’ai pas atteint, mais je tends avec effort ».

Comment peut-on marcher en communion avec Christ et ne pas venir en conflit avec le monde ? Est-ce que je marche comme quelqu’un qui est en communion actuelle, vivante, avec le cœur de Christ, mon cœur étant formé et façonné par la contemplation et le sentiment constant de Sa gloire ? Et s’il en est ainsi, comment puis-je me conformer au monde ? Croyez-vous que Christ n’a pas honte de confesser votre nom devant le Père, comme quelqu’un qu’Il a saisi pour la gloire ? Oh, ne se rattache-t-il pas quelque plénitude divine, quelque chose d’insondable, à l’amour qui nous dit : « De quelle manière marchez-vous ? Est-ce comme quelqu’un qui avance et court vers le but ? ». Si je suis appelé à abandonner certaines choses, à me séparer de certaines choses, est-ce douleur ou joie pour moi, sous l’œil de Christ qui me conduit dans la gloire avec Lui-même ?

On ne trouvera jamais de vie céleste sauf en quelqu’un qui est en communion actuelle avec Christ relativement au lieu auquel Il nous mène ; et pareillement, un cœur ne peut jamais demeurer en communion avec le cœur de Christ et être identifié avec le monde qui ne Le connaît pas. Le Saint Esprit nous invite à tenir nos regards fixés sur Christ pendant qu’Il nous conduit à la gloire, car, ô merveille ! c’est pour elle qu’Il nous a saisis. Il fallait à Paul la pleine manifestation de Christ en gloire, son regard était fixé sur Lui dans le ciel, attendant Sa venue. Voilà ce que demain est pour Christ : qu’est-Il pour nous ? Sa venue est-elle notre demain ? Paul avait rejeté tout ce qui s’interposait entre lui et un Christ ressuscité sur le trône. Paul se tenait sur la montagne, regardant droit au ciel, vivant de l’espérance de la venue de ce Christ-là. Est-ce que nous vivons vous et moi dans la lumière de la venue, à tout moment, du Seigneur Jésus Christ ? Est-ce là l’espérance qui projette sa lumière sur tout ? Elle est d’une consolation pratique immense aussi bien que d’une grande puissance. Si elle était constamment l’objet réel de nos cœurs, comment serait-il possible que nous fussions vaincus par les épreuves et les difficultés que nous avons à traverser ? Il se peut qu’Il vienne ce soir, ou que nous ayons encore des années d’épreuve et de persécution dans le désert, mais avec la pensée de Sa venue pour nous prendre et de Sa main pour nous soutenir, ne pouvons-nous pas jusqu’alors oublier ce corps d’humiliation et ces épreuves ? Si je puis compter sur Son amour tout le long du chemin, je serai en état de faire face à toutes les difficultés. L’amour qui Le fait venir me chercher brillera alors, et je puis compter aujourd’hui sur son éclat. Si quelqu’un dit : « Je sais que Christ viendra à la fin me chercher, mais à présent Il m’oublie dans mes difficultés », voici ma réponse : Quiconque ne marche pas avec Lui peut dire cela. Pouvons-nous le dire ?

La grande expression de Son amour, c’est qu’Il viendra Lui-même nous chercher pour nous amener dans la maison de Son Père. Le Saint Esprit ne nous présente pas d’autre demain, que Christ dans le ciel venant pour nous prendre là-haut avec Lui.

À mesure que les pensées de Dieu et de Christ dans le ciel coulent en nous, elles nous rendent manifeste le solennel contraste qu’il y a entre elles et ce que nous trouvons en nous-mêmes. Mais avec quelle douceur, en tout ce qui nous rappelle ce qu’il en est même de ces corps que nous avons, nous est rappelé aussi l’amour qui, avant que nous soyons pris là-haut, les changera et les rendra conformes à Son propre corps glorieux ! Dans quel vêtement dois-je paraître en Sa présence ? En un vêtement façonné comme le sien propre. La pensée de la puissance donnée pour qu’un corps humain devienne un corps immortel et incorruptible, est peu de chose en comparaison du fait qu’il sera rendu conforme au propre corps de la gloire de Christ. Il eût pu se borner à me donner l’incorruptibilité ; mais non, Il veut que nous soyons comme Lui quand nous Le verrons tel qu’Il est. Quelle pensée ! Ce Christ venant bientôt pour me rendre semblable à Lui-même ! Est-ce que je L’aime, et que je suis un citoyen du ciel parce que je suis caché en Dieu avec Lui, jusqu’au temps où Sa gloire sera pleinement manifestée ? Quelles pensées réveillent chez vous celle que vous aurez des corps comme le sien ? Comme elle élève le cœur au ciel où ce corps-là se trouve — un corps humain, bien que glorieux !

Quelle exquise douceur dans cette association « avec Lui et comme Lui » quand nous Le verrons tel qu’Il est ! Jusqu’à ce qu’Il vienne c’est une chose précieuse de pouvoir nous dire que nous n’avons à penser à rien d’autre qu’aux choses célestes, à rechercher rien d’autre. « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». Toute la mondanité consiste en quelque plan pour le moi, quelque chose d’attrayant, de séduisant pour le moi ici-bas, en quoi le moi trouve à se complaire. Mais notre plan est-il d’attendre Christ qui vient ? L’attrait de ce Christ devrait faire que toutes les choses du monde tombent et soient jugées. Quand Il viendra comme l’homme honoré de Dieu, ce ne sera pas seulement pour nous conduire dans le ciel, mais pour pénétrer avec une puissance qui se les assujettisse dans les choses qui sont la source de douloureux gémissements. Il a versé la vie dans mon âme, mais ce corps a encore la mort en lui, et Christ le changera selon l’opération de cette puissance par laquelle Il peut même s’assujettir toutes choses. Est-ce que nous marchons comme des gens qui aiment la croix de ce Christ ! Quand Celui qui mourut sur elle descendit du ciel, une gloire rayonna de Lui, la gloire comme du Fils unique du Père, et Sa vie fut la parfaite expression de ce que doit être notre vie. Regardez à ce Christ en vue de la puissance pour la marche et ne cherchez rien ici-bas pour vous y appuyer. Ne laissez pas se glisser dans votre âme l’oubli de ce qui est votre lot dans le désert. Soyez de bons soldats de la croix.

C’est vraiment étrange que je ne sois pas constamment à regarder en haut, si j’attends de voir s’ouvrir la porte du ciel et Celui que j’aime en sortir. Oh ! quelle scène, lorsqu’Il s’avancera pour changer ces corps vils, les rendant conformes au propre corps de Sa gloire !

Gardez-vous bien de la pensée que Celui qui vous a sauvés d’Égypte veut que vous erriez dans le désert, comme s’Il n’avait pas de lieu convenable préparé pour vous. Il veut que vous marchiez comme des gens pour qui la place est préparée. Une place où Il aura autour de Lui tous les siens dans toute Sa propre beauté, tous débordant de toute Sa propre joie, quand Il aura détruit pour toujours toutes les racines qui nous troublaient dans le désert. Les pèlerins et soldats de la croix seront changés selon une forme telle que rien d’ici-bas ne saurait être assez bon pour eux ; il ne faudra rien de moins que le ciel (ne vous contentez de rien moins). Christ n’eut jamais de demeure ici-bas, c’était un désert pour Lui, l’empreinte du cœur de Son Père ne s’y voyait point. S’il y a une place étrangère pour moi, ce doit être celle où mon Seigneur fut crucifié.

Il n’existe pas dans cette vie de joie pareille à la joie de marcher avec Dieu, pareille à la joie de bien choisir mes pas à la suite de mon Seigneur et Son œil fixé sur moi suivant mes pas tout le long du désert.

Quelle triste chose que d’être appelé à marcher avec une quantité de choses à régler ! Mais, par contre, combien il est précieux de pouvoir dire : « Le petit brin d’œuvre que le Seigneur m’a donné à faire est fait, et je suis prêt à tout moment à monter à la maison du Père » ! Aimeriez-vous que le Seigneur vînt vous prendre par surprise ?

Voyez ce que le Seigneur fait entrer dans l’âme d’Étienne — quelque chose en rapport avec la saveur de Son amour, quelque chose qui découle de Lui-même servant à Son serviteur ; non pas seulement pour montrer la fidélité de ce serviteur, mais pour donner ce qui rendait capable Son serviteur de Le servir avec une joie entière. Tout ce que l’homme pouvait faire ne pouvait empêcher l’expression de l’ardente sympathie de Christ pour lui. Pendant qu’on le lapidait, il pouvait regarder en haut et dire : « J’ai la sympathie de Celui qui est debout à la droite de Dieu ». Cela changeait tout pour Étienne. Auparavant il ne possédait pas un flot pareil des affections, un tel goût de l’ardente sympathie de Christ. Étienne est-il le seul martyr qui ait eu un tel goût de l’amour de Christ que son cœur ne put pas le contenir et que toutes ses affections en furent embrasées ? Est-il le seul homme dans le cœur duquel la sympathie de Christ ait pénétré ? Chacun de nous ne peut-il pas répondre « non » ? Et si j’étais dans la compagnie d’Étienne je pourrais dire que j’ai goûté aussi tout cela, bien que sans doute dans des circonstances beaucoup plus humbles. Ne connaissons-nous pas l’effet de la sympathie de Christ ? Combien nous l’avons goûtée dans nos cœurs maintes fois ?

Ensuite, voyez Paul. « Pourquoi me persécutes-tu ? Si vous les touchez, vous me touchez, moi ». Toute la lumière de la sympathie de Christ avec un peuple souffrant ici-bas éclata pratiquement dans le cœur de Paul ; et voyez-le plus tard en Actes 18, 8-10. Quelle différence entre se voir confier le dépôt d’une dispensation de l’évangile, et s’entendre dire de ne pas se décourager parce qu’il avait toute l’ardente sympathie du cœur de Christ ! C’est l’intelligence que Paul avait du fait que les affections du cœur du Seigneur coulaient pour lui ici-bas.

Paul savait qu’il sortait de l’eau de ce Rocher frappé — une provision coulant toujours pour lui. Il est en la présence de Dieu, toujours vivant afin d’intercéder pour nous ; mais de plus, quand Il est retourné au ciel, Il en a envoyé un autre pour être le Consolateur et le gardien de Son peuple, un Consolateur tel que toutes Ses ardentes sympathies pourront découler par Lui sur Son peuple sur la terre.

C’est une chose solennelle que le Saint Esprit soit présent dans l’Assemblée ; lorsqu’Il agit, que fait-Il ? Il réalise Christ à nos âmes. Il nous montre ce qu’est ce Christ ; l’âme s’élève jusqu’à Lui, et nous avons tout ce qui peut nous consoler en connexion avec les affections d’un homme.

C’est dans la place même où toute la gloire apparaît à la droite du Père que Christ s’est proclamé tête d’un corps. Notre vie est-elle l’expression de la communion que nous avons avec Celui qui est notre portion là-haut où Il est assis jusqu’à ce qu’Il se lève pour nous prendre à Lui-même ? Un homme comme Paul ne pouvait pas comprendre pourquoi, si le Seigneur s’était donné Lui-même pour lui — il ne se donnerait pas lui-même pour Christ, esprit, âme et corps ; pour lui « vivre c’était Christ ». Tout le désir de son cœur était de mettre toute chose aux pieds de Christ, non seulement sa vie, mais tout.

« Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité ». Il pouvait se mettre Lui-même à part, mais Il ne pouvait pas se purifier Lui-même, parce qu’Il était la pureté divine même. La lèpre s’enfuyait de devant Lui, Son attouchement apportait la purification aux autres. Ici il ne s’agit pas de pureté, mais s’il y a une telle chose que d’être mis à part, séparé pour Dieu. Le sang sépare, met à part le peuple de Dieu, parce qu’ils ne sont pas à eux-mêmes, mais sont achetés par prix. Là où le sang est connu comme la puissance de séparation c’est une chose bénie ; mais le croyant est rendu parfait à perpétuité par une seule offrande. La valeur toute entière de l’offrande a pour but et pour effet de rendre parfaits ceux qui sont séparés. Qu’est-ce qui pourrait justifier une pauvre créature ruinée de dire : « Je suis rendu parfait à perpétuité », si cette offrande ne l’avait pas fait, et ne l’avait pas établi comme quelqu’un rendu parfait à perpétuité ? Si Christ s’est donné Lui-même pour rançon et a été accepté, cela suffit pleinement. Je ne saurais voir Christ dans le ciel, sauf comme une créature ruinée ; et c’est comme une créature ruinée que j’ai à adorer ; et je ne puis Le voir sans que mon cœur même se fonde en adoration et en culte devant Lui.

Du moment que la gloire de Christ brille sur mon âme, tout est changé.

Il importe extrêmement en ces jours d’avoir Christ comme le centre de toutes choses pour nous, de manière à être capable de dire : « Pour moi, vivre c’est Christ » ; de marcher dans la lumière de Sa gloire rayonnante ; sur notre sentier, cette gloire gardée en tout prédominante ; de ne pas tolérer deux vies en nous, la vie de la chair et la vie de l’Esprit, mais de couler bas la vie de la chair, et d’avoir uniquement la vie de Christ vivante en nous.

Une des plus grandes bénédictions que l’âme puisse avoir, c’est la capacité d’entrer dans le rafraîchissement de cœur que le Seigneur Jésus Christ eut pendant qu’Il était sur la terre, et c’est ce qui rend si précieuse la scène qui se passa entre Lui-même et le larron mourant : non seulement cette pauvre chose trouvant la lumière par une porte ouverte, mais c’est si infiniment précieux de penser que Celui qui sauva ce larron vit en lui un des fruits du travail de Son âme ! tant précieux qu’Il y vit le fruit de Son travail, avant qu’il se tournât et implorât une bénédiction ; et de L’entendre parler de bénédiction à cette pauvre chose avant de crier d’une forte voix et de rendre l’esprit.

C’est extrêmement solennel, en rapport avec ceux qui sont membres de Son corps et un seul esprit avec Lui, que l’œil du Seigneur vienne tout sonder en eux, et qu’il connaisse toutes les intentions et toutes les pensées du cœur et de l’esprit. Mais s’il ne le faisait pas, nous ne saurions avoir une chose aussi bénie qu’un Être toujours vivant afin d’intercéder pour nous, car s’Il ne le faisait pas, Il ne saurait de quelle manière nous rendre profitable cet office. Aussitôt qu’Il aperçoit en nous quelque chose qui le rend nécessaire, Il plaide auprès de Dieu ; et non seulement Il voit la chose, mais Il nous la fait voir. Tout nous est découvert. Il nous fait voir chaque infirmité, chaque symptôme de maladie spirituelle, afin que nous puissions connaître Sa guérison ; et Il nous met en harmonie avec le caractère de la place dans laquelle nous sommes en Lui.

C’est si précieux, la manière dont le Seigneur nous enseigne touchant Lui-même comme une personne vivante ! Et c’est surtout dans le désert que nous Le voyons comme une personne vivante. Nous sommes pleins d’impatience de Le voir là-haut, mais ce ne serait pas la même chose si nous ne L’avions pas vu et connu dans le désert. C’est en Lui que Dieu présente Son propre caractère, et à mesure que nous passons par le labeur de la vie, qu’est-ce qui peut nous y fortifier, nous y être en aide, si ce n’est de Le voir pour nous, Lui, le Christ vivant ? Quand Il nous introduit dans la lumière et qu’Il nous montre que toute chair est de l’herbe, qu’est-ce qui peut soulever et établir le cœur, si ce n’est la pensée qu’il est occupé de Lui, l’Être qui ne change point ? Le péché en nous, Lui entièrement à part du péché, et toutefois pour nous. Ce Seigneur dans le ciel était le livre vivant de Paul.

La foi devrait être énergique, active : il ne faut pas que je me borne à méditer sur la gloire ; mais la certitude d’avoir été saisi par Christ pour elle, doit me faire regarder droit en avant, courant vers le but. Qu’est-ce que l’affection pour Christ, si elle ne sépare pas le cœur du monde ? C’est bien différent de dire : « Je connais la croix », ou de dire : « J’ai trouvé la chose dans laquelle je puis me glorifier, rempli d’étonnement et de joie, à travers tout le monde ».

Dieu vit dans la croix de Son Fils la seule porte par laquelle Il pouvait entrer pour bénir des pécheurs.

C’est extrêmement précieux de voir les pensées différentes qu’a le cœur de Christ, dans les diverses épîtres en rapport avec Sa venue. D’abord, dans les Éphésiens, Il se présente à Lui-même comme l’épouse une Église glorieuse, sans tâche ni ride. En second lieu, dans les Philippiens, pauvres choses gémissant dans des corps vils, Il opérera en eux, et changera le corps de leur humiliation en un corps glorieux. Troisièmement, dans les Colossiens où la vie est cachée en Lui, Il vient pour qu’ils soient manifestés avec Lui en gloire. Dans très peu de temps, Celui qui est votre vie apparaîtra, et vous avec Lui. En quatrième lieu, en 1 Jean 3, c’est la relation formée par Christ, de fils avec le Père, et Il les traitera comme fils. Ils Le verront et Lui seront semblables, Il se montrera Lui-même à eux tel qu’Il est.

Les saints délogés n’ont pas encore obtenu la pleine bénédiction, mais ils ont fait un pas immense en avant. La portion des croyants n’est point changée par la mort. Ils étaient dans l’attente lorsqu’ils étaient ici-bas, ils attendent encore dans l’état de gloire avec le Seigneur où ils se trouvent, l’âme séparée du corps. Il n’y a jamais eu, en rapport avec le premier Adam, une pensée telle que l’âme dans un lieu et le corps dans un autre. Dans le cas d’Étienne, nous voyons comment le Seigneur prend l’âme pour être immédiatement avec Lui ; et tous nos chers délogés (s’ils sont morts en Jésus) sont dans l’expérience de cet état. Cela répond au besoin du cœur quand il souffre sous l’épreuve d’un deuil et sent l’amertume qu’il y a dans de tels départs de la terre. La mort est humiliante, et c’est une chose amère d’avoir tous ses plans renversés et toutes ses affections naturelles déchirées en deux par elle ; mais il y a quelque chose de plus profond dont les saints n’auraient pu faire l’expérience s’ils n’étaient pas passés de la terre dans la présence du Seigneur — le sentiment de la sympathie du Seigneur quand la mort venait et les emportait.

Le Seigneur Lui-même viendra prendre Son peuple en haut à Lui-même. Il y a quelque chose d’inexprimablement doux dans la pensée que c’est le Seigneur Lui-même qui est ainsi mis en avant, que ce Jésus qui laissa le tombeau se mettra Lui-même en rapport avec ceux qui sont morts en Christ ; que le Seigneur Lui-même, le Fils de l’homme, se lève de cette place de gloire dans laquelle Il était auparavant comme Fils de Dieu. À présent, la gloire est toute renfermée en Lui, mais bientôt elle sera révélée. Le Seigneur descendra Lui-même du ciel avec un cri de commandement ; la propre voix du Seigneur retentissant avec une douceur ineffable jusqu’au fond de l’âme, entendue par tous les siens, que leurs corps soient réduits en poussière ou encore en vie ici-bas.

Les morts en Christ ressusciteront premièrement. Je ne laisserais pas effacer pour rien au monde le mot « premièrement », parce que c’est précisément ce que j’ai toujours observé dans le Seigneur, c’est-à-dire que Son amour se montre spécialement là où se trouve l’expression de la faiblesse. J’ai besoin de cet amour spécial dans ma faiblesse, mon cœur en a besoin ; mais voilà ce qu’est mon Seigneur, c’est justement là que Son amour s’épanche.

Quelle pensée, que ce Seigneur Jésus sache où chercher et recueillir chacun des siens de la poussière de la mort ! Faisant lâcher à la poudre ce qui y fut déposé, pour rendre chacun un corps de gloire formé à la ressemblance du sien propre et pour établir chaque cœur en Sa propre présence et dans la gloire ! Le point le plus élevé vers lequel vous puissiez tourner vos regards, c’est le Fils de l’homme dans la gloire du Père. De ce point-là tournez-les vers l’autre extrême, ce Fils de l’homme se levant et descendant de cette hauteur jusqu’à la poussière dans laquelle il a été permis à Satan de dissoudre les parties constitutives des corps de ceux qui se sont endormis en Lui, chacun desquels doit se lever comme un témoin de la vérité qu’Il est la résurrection et la vie, chacun s’élançant tout à coup de la poussière de la mort, au premier mot de Sa bouche, à Lui, le premier-né d’entre les morts, le premier-né entre plusieurs frères, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur : Voilà ce qui est pour mon âme si ineffablement doux, si divinement et parfaitement plein de grâce. Que serait-ce si Dieu avait fait Son Fils chef sur toutes choses, et qu’Il n’eût pas formé les cœurs des siens pour ce Seigneur Lui-même ? S’Il avait ouvert tout à coup les portes du ciel, tout ce qu’il renferme n’eût pas été pour mon âme les volumes que je trouve dans cette parole : « toujours avec le Seigneur ». La pensée que j’ai à rencontrer le Seigneur Lui-même pour être toujours avec Lui, me pénètre jusqu’au fond du cœur. Est-ce possible que ce précieux Seigneur qui m’a aimé d’un si patient amour, et m’a gardé avec une si sainte sollicitude depuis qu’Il m’a donné la vie, me dise : « Vous viendrez à ma rencontre » ? Et plus que cela, qu’Il va descendre pour me rencontrer dans l’air ? Ces yeux, mes propres yeux, Le verront, ces oreilles L’entendront (Celui qui m’a aimé et qui s’est donné Lui-même pour moi, ajoutant à toutes les autres cette dernière expression de Son amour pour ceux que le Père Lui donna avant la fondation du monde) ! Et ce ne sera point une rencontre passagère ; Il va me prendre pour que je sois toujours avec Lui. Que connaissait du paradis le larron mourant ? Mais il savait que c’était pour être avec Celui sur lequel il avait fait reposer Son âme pour l’éternité. N’importe où je suis si je suis avec Lui ; tout est dans ce mot « avec Lui » ; et c’est précisément ce que nous avons dans l’état intermédiaire : absents du corps et présents avec le Seigneur. Si je laissais le corps, ce serait pour être avec Celui qui est la source abondante de toute la bénédiction qui coule maintenant sur mon âme. Ce serait une pauvre place que d’être dans la nouvelle Jérusalem sans Lui. Que serait sans Lui tout l’éclat de la gloire céleste ? Pour moi, il n’y a qu’une seule chose — je serai pour toujours avec Lui.

Suis-je heureux ? C’est parce que Christ m’aime et qu’Il est heureux. Qui est-ce qui, fait un avec le Seigneur, pourrait dire : Je ne suis pas heureux, si Christ l’est ?

Ah ! si nous savions faire usage de l’expérience de Christ, elle produirait sur nous un effet merveilleux. Passant par un état de souffrance, nous n’aimerions pas à en parler en présence de la souffrance de Christ ; et pareillement de la joie aussi. Et Il a un cœur large et sait comment être Celui qui donne de la joie.

Le peuple de Dieu peut avoir à goûter un peu des eaux du fleuve ténébreux de la mort, mais Christ y est descendu jusqu’au fond, et Il est ressuscité, et est vivant aux siècles des siècles.

Si Christ est à nous, Il est un Christ vivant, et Il envoie par nous des messages et des messages spéciaux. Il peut mettre au cœur d’aller avec la parole de la vérité vers quelque pécheur lourdement chargé, et la personne peut le faire sans la moindre pensée qu’elle a quelque puissance, jusqu’à ce qu’elle trouve que Christ a daigné se servir d’elle comme d’un chaînon entre Lui et un peuple sur la terre. Et c’est de la même manière qu’Il fait passer quelque parole de consolation ou de vérité, des lèvres d’un saint, à celui qui en a besoin.

Quel Christ Il est ! Comme Il est vigilant à nous bénir ! Y a-t-il quelque chose qui soit l’objet de la sollicitude de votre cœur ? Eh bien ! vous n’en êtes pas occupé la moitié comme Christ s’occupe de vous. Ne pensez point que Son œil n’a pas été sur chacun de nous aujourd’hui. Nous savons peu de quelle manière Il nous regarde comme Lui ayant été donnés du Père, comme des gens pour lesquels Il a si bien fait ce qu’Il a fait, des gens si complètement identifiés avec les affections de Son propre cœur. Ah ! ce Christ aime entendre les siens parler de Lui et pour Lui. Il prend soin que des personnes aient ici-bas quelque chose à dire pour Lui, qu’elles soient des témoins pratiques pour Lui ici-bas. Il exerce une action à cet égard, et Il la révélera nettement s’il en est qui soient pratiquement Ses serviteurs. Jean l’exerçait, et il en est de même de nous à présent. Vous vous êtes arrêté peut-être sur un passage de l’Écriture, disant un mot pour Lui, et Christ n’intervenait-Il pas ? Vous ne savez pas de quelle manière, mais c’était Christ, Christ voulant s’abaisser au plus bas de la faiblesse de Son serviteur afin de donner à ce serviteur le pouvoir de témoigner pour Lui.

C’est une chose très bénie de voir une petitesse pareille à celle d’un enfant en des saints comme Jean et Paul, de les voir soutenus par Christ à chaque pas du chemin ; de voir Christ prendre occasion de notre petitesse pour montrer la grâce exquise qui se rattache à Sa gloire divine. Nous pensons à Sa gloire, et non à Sa grâce dans cette gloire ; tout ce qui caractérise le Seigneur est grâce.

C’est à Lui-même que tout se rattache, qu’il s’agisse de ce qui soutient la foi ou de ce qui fait déborder la louange.

Nous pouvons nous tourner vers un homme dans le ciel et dire : « Voilà Jéhovah, le Dieu Sauveur ». Quelle hauteur de gloire dans ce salut qui se rattache à Dieu manifesté en chair ! C’est Lui qui à la droite de Dieu reçoit de Dieu tout ce dont Son peuple a besoin. Ce n’est pas seulement lorsqu’Il était ici-bas qu’Il était serviteur, mais Il l’est aussi dans la gloire, dans tous les offices en vue desquels Il est placé là. Ce n’est pas seulement pour que je sache que je suis un être faible et que je n’ai point de sagesse, mais pour qu’il y ait un homme placé là sous la responsabilité à l’égard du Père de prendre soin des faibles. Il ne s’agissait pas pour Paul ou Jean de marcher dans leur propre force.

Christ a un service spécial pour chaque saint. Souvent nous voulons arranger les choses d’avance, mais cela n’est jamais le plan de Christ ; Il attend que nous regardions à Lui pour avoir la parole qu’Il veut que nous disions, montrant par là que nous croyons qu’Il est une personne vivante. Nous ne pouvons pas voir le cœur de ceux auxquels nous parlons, mais, Lui, Il le peut ; Il connaît chaque pensée de chaque cœur, et nous devons regarder à Lui pour être dirigés dans ce que nous avons à dire. Si vous marchez avec Christ comme avec un Seigneur vivant, vous verrez qu’Il vous dirige en tout. Il a tous les sentiments d’un homme, et Il entre dans tous les nôtres.

Comme nos cœurs savent peu aimer les choses selon leur proximité avec le cœur de Christ ! Quelle petite pensée nous avons de la valeur des chrétiens comme chers à Christ ! Il nous faut aimer les bonnes choses pour l’amour de Christ, et pas seulement pour la rosée qui distille d’elles pour notre rafraîchissement.

Jusqu’à ce que Christ eût pris la place du rocher frappé, nous ne pouvions point parler de la fontaine comme étant ouverte dans le ciel. Non seulement Il est la fontaine d’eaux vives, mais Il pouvait dire : « Moi et mon Père nous sommes un ; celui qui m’a vu a vu le Père ». Il n’a pas pris la place d’une fontaine d’où les eaux coulaient, jusqu’à ce qu’Il se soit assis à la droite du Père. Et Il n’est pas cela seulement, mais en Lui est la lumière de la vie. Il est la lumière des hommes. La vie que j’ai me vient par le Fils de l’homme. Il nous associe avec Lui-même dans les choses qui Lui appartiennent comme Fils de l’homme. Comme Fils de Dieu, Il est assis sur le trône de Dieu. Je ne saurais, moi, faire cela. Mais Il a un trône qui Lui a été donné comme Fils de l’homme, et je puis être là avec Lui. Il ne peut me donner la gloire qu’Il avait auprès du Père depuis toute éternité, mais Il peut dire : « La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée » ! Christ peut placer les siens dans cette gloire-là, mais non dans la gloire de Dieu dans laquelle Il est l’objet du culte.

Dans les lettres aux sept églises, nous trouvons que Christ se saisit de leurs cœurs, comme Il fait à l’égard des nôtres maintenant, en révélant quelque vérité particulière. Il en est de même, quand d’abord Il vivifie l’âme. Il a révélé une vérité particulière et a donné la vie à mon âme.

Christ ne dit jamais que ma chair peut surmonter le monde ; mais voici ce qu’Il dit : que si j’ai la foi, elle saisira ce qu’Il présente, et je serai un vainqueur. C’est la foi dans la Parole que Christ nous révèle qui nous donne la victoire, et rien d’autre ne peut le faire. À quoi que ce soit qu’il s’agisse de remédier, Il propose de donner quelque chose : « Je vous donnerai à manger de l’arbre de vie » ; « Je te donnerai la couronne de vie », etc.

En connexion avec Sa gloire divine comme Fils de Dieu Il est un donateur, et, pour Lui, rien n’est trop grand à donner. Un des traits les plus beaux du caractère du Seigneur est celui qu’Il a en connexion avec Dieu comme donateur, et tout est donné sur la plus magnifique échelle, d’une manière digne de la gloire divine, unie avec la grâce la plus exquise. Il est dans Sa propre éternité ; Il connaît les secrets de Dieu, et Il se tourne vers moi, pauvre petite chose travaillant dans un véritable bourbier de difficultés, et me dit : « Regarde cet arbre de vie au milieu du paradis de Dieu : si tu es vainqueur tu en auras ». Est-ce que je puis me voir ravir cette magnifique promesse ? Puis encore : « Vous êtes dans la souffrance et appelés à passer par la tribulation ; mais soyez fidèles jusques à la mort, et je vous donnerai la couronne de vie ».

Quel est ce distributeur de couronnes qui peut donner une couronne de vie et en faire resplendir tout l’éclat autour d’eux, juste en contraste avec l’ombre de la mort ? Ah ! qu’est-ce que la mort du corps mise en contraste avec cette couronne de vie et avec la certitude de ne pas être touché par la seconde mort ? Si je pose ma tête sur mon oreiller et que je monte ainsi vers la gloire, ou si comme Étienne j’y monte lapidé, eh bien ! quelle mort est cela ? Ce n’est point la seconde mort ; et Christ tient la couronne de vie pour moi, et me met à l’abri de la seconde mort. « Je lui donnerai un caillou blanc » ; Christ lui donne un nouveau nom duquel nul ne connaît le sens que Lui-même et celui qui le reçoit. Il y aura dans la gloire un secret entre Christ et moi-même et personne ne s’y immiscera.

Que sont les erreurs et les chutes de l’Église, mises toutes ensemble, si elles donnent lieu à l’expression de la douceur de l’amour de Christ : ce Christ à la droite de Dieu, maintenant l’homme de patience, jadis l’homme de douleurs, et qui doit être plus tard l’homme de joie : trois manifestations de Christ bien différentes. En Christ ici-bas — le petit enfant dans la crèche — méprisé et rejeté, et sachant ce que c’est que la langueur, nous voyons l’homme de douleurs ; et toutefois nous ne trouvons nulle part comme à la croix une telle gloire divine. Et, comme pécheur, d’où ai-je été retiré, et où ai-je été amené par cette croix ? La pensée suivante est celle-ci : Où se trouve-t-Il maintenant, le Christ dont la mort a fait tout cela ? La réponse est : À la droite de Dieu, où comme l’homme de patience. Il a attendu presque deux mille ans la gloire et le peuple — siens, comme la récompense d’un tel service. Et qu’est-ce qu’Il fait ? Ce qu’Il fait ? Il regarde vers nous et nous dit : « Je m’occupe de vous dans la gloire, j’entre dans toutes vos douleurs, tournez vos regards ici en haut, ouvrez-moi vos cœurs, laissez-moi voir tout ; comme berger je m’occupe de chaque brebis, bandant chaque blessure, réparant chaque accroc, chaque déchirure dans la toison ». Mais plus tard, quelle pensée bénie ! Celui qui fut si particulièrement ici-bas l’homme de douleurs sera vu comme l’homme de joie, « oint d’une huile de joie par-dessus Ses compagnons » ! Mais il est bon de penser souvent à Lui, comme l’homme de douleurs, en connexion avec ce que nous avons à traverser. Entassez, amoncelez toutes vos souffrances jusqu’à ce que vous ne puissiez plus en entasser ; puis tournez-vous vers Celui dont le cœur éclata de douleur, et parlez, si vous le pouvez, de vos souffrances, de tout ce qui vous a consumés, en présence de Celui qui vous dit : « Y eut-il jamais une douleur pareille à ma douleur ? ». Toutefois Il sera l’homme de la joie. Ah ! cette pensée de la joie de Christ est-elle douce pour vos cœurs ? Aimez-vous à penser qu’il n’y aura pas de face aussi belle que Sa face, pas de cœur aussi radieux et aussi parfait dans Sa joie que Son cœur ? Rien de pareil à Sa beauté ! Toute la gloire là ne sera que comme le montage de cette pierre précieuse. Et ce nouveau nom à Lui sera écrit sur vous ! Assurément cette pensée est bien de nature à donner un peu de patience pendant que vous traversez le désert éprouvés par l’âpreté du chemin, comme s’Il disait : « Courage ; rien qu’un petit moment de plus, et j’écrirai sur vous mon nom de joie ». Le cœur de Christ ne se nourrit pas de l’extérieur de la gloire, mais de la joie de servir Dieu ; ce sera la joie de voir ramenés tous les enfants que Dieu Lui a donnés — le nouveau nom écrit sur eux, ce sera la joie de Christ.

Avez-vous besoin de consolation ? Rien ne saurait en donner autant que la pensée de Sa venue. Il peut y avoir de la souffrance durant la nuit ; mais il y aura assez de joie — plénitude de joie — dans ce matin où nous Le verrons tel qu’Il est : plénitude de joie d’être semblables à Lui et avec Lui aux siècles des siècles.

Comme Dieu, toute gloire est à Lui ; mais comme le Dieu-homme, il y a quelque chose d’autre que rien ne peut satisfaire que d’avoir une réponse aux affections parfaites de Son cœur humain parfait. « Je déclarerai ton nom à mes frères ».

C’est une chose précieuse pour les gens d’être amenés en association vivante avec Christ Lui-même ; s’ils dorment, Il ne dort jamais ; s’ils manquent, Il ne manque jamais. Il sera aussi tendre et plein de grâce que possible ; mais quoi que ce soit qu’Il voie requis par la gloire divine, Il donnera des oreilles pour entendre sur ce point.

Vous ne sauriez jamais dire ce que Christ veut que vous fassiez, mais si vous marchez avec Lui en toute chose, il y aura accord avec les voies de Christ. Si vous allez avec le moi, vous trouverez un obstacle.

Rien ne rend l’âme aussi capable de discerner entre ce qui est de la chair et ce qui est de l’Esprit, comme d’avoir l’œil simple pour Christ. Et si je suis occupé de Lui, ce sera : « Voici, je viens pour faire ta volonté ».

Lorsque tout vous sourit, il se peut que vous pensiez qu’il n’est pas besoin de parler d’une chose telle que d’être séparé de l’amour de Christ ; mais si la persécution survenait et que vous dussiez être conduit au bûcher, vous sentiriez que l’amour de Christ est une chose très précieuse.

« Voilà l’Agneau de Dieu » (Jean 1). Qui est cet Agneau qui ôte le pêché du monde ? Qui est-Il, cet homme de douleurs, qui vient dans le monde et dit qu’Il peut prendre la question du péché et la régler ? Un simple homme ne saurait faire cela. Qui donc celui-là est-Il ? Si nous allons au commencement du chapitre, nous trouverons comme une réponse à cette question toute une chaîne de gloires en rapport avec cet Agneau — le Seigneur Jésus Christ. On a vu souvent des personnes portant un chapelet sur chaque grain duquel elles avaient à répéter tant ou tant de prières, et l’on s’est dit dans le cœur : Ah ! si les gloires du Seigneur Jésus étaient vues par les siens comme un riche collier de perles tellement qu’ils sussent comment compter sur ces gloires, quels cœurs bien plus heureux, quelles faces bien autrement rayonnantes les saints de Dieu n’auraient-ils pas ! On ne peut passer des titres de gloire les plus élevés aux titres d’humiliation, sans voir se dérouler des profondeurs de gloire morale. Dieu ayant à s’arrêter très bas, parce qu’Il allait toucher cette solennelle question du péché, Lui seul était compétent pour le faire : « Voilà l’Agneau ! ». Cette parole fut comme une pierre de touche vivante pour le cœur de ceux qui se tournèrent et Le suivirent. Le Christ, cet Agneau de Dieu qui les attirait à Lui-même, se saisit de leur cœur. C’est précisément de la même manière qu’Il est à l’œuvre aujourd’hui : on ne peut pas dire comment cela se fait, mais elles sont attirées et contraintes d’aller chercher ce Seigneur. Elles éprouvent qu’Il fond leur cœur dur et sont attirées à Le suivre ; homme encore, quoique maintenant dans la gloire au lieu d’être ici-bas. Il a laissé la porte du ciel ouverte, afin que la gloire puisse être vue, et nous pouvons entrer par le voile déchiré. Nous pouvons entrer par un chemin nouveau et vivant dans le lieu où Il est. — Nous pouvons Le suivre dans le ciel même.

À moins que le cœur ne soit embrasé pour avoir vu Jésus, comme il suffit de la moindre chose pour le détourner de la gloire de ce Seigneur ! Comme ce petit mot « Nazareth » se plaçait entre Nathanaël et le Fils de Dieu ! Mais lorsqu’il voit Jésus, il trouve que Philippe n’a pas dit la moitié assez, et il se prosterne aussitôt en adoration. Comme un simple mot de ce Christ put dévoiler la gloire plus profonde que Nathanaël vit et reconnut !

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ». Pensez à de pauvres choses telles que vous et moi assises devant Christ comme une fontaine ouverte et disant : « J’ai soif » ; et vos cœurs seront alors remplis d’heureuses pensées. Vous en voyez entrer un autre, un pauvre vieux saint fatigué — eh bien, le voilà heureux aussi, Christ introduisant aussi dans son cœur d’heureuses pensées, et il se met à parler de ces pensées à un voisin qui entre. Des pensées pareilles sont un fleuve d’eau vive qui coule, et c’est Christ dans le ciel qui fournit l’eau aux âmes altérées. N’est-ce pas assez pour faire bondir de joie le cœur d’entendre Christ disant : « Venez à moi et buvez ; je suis venu pour ceux qui ont soif » ? Que votre première pensée soit de boire avant de donner ; vous occupant non pas des frères, ni des dons, ni de votre place dans le corps, mais des eaux vives qui coulent.

N’avez-vous aucune vérité ? Quelque peu que vous en ayez, parlez-en — « disant la vérité dans l’amour, afin que nous croissions en Christ en toutes choses ». Il ne s’agit pas là des dons. Si vous avez reçu Christ, vous avez à dire ce qu’Il donne à chaque saint comme membre du corps ; vous êtes positivement sous la responsabilité de le faire. La plus petite parcelle de vérité goûtée de Christ n’est pas uniquement pour vous-même mais doit être mise en usage pour les autres. Supposez qu’il y eût un pauvre saint alité, et qu’il dût vous dire : « Ne me plaignez pas, je suis à Christ, et Il est la porte même du ciel pour mon âme », n’aimeriez-vous pas d’aller parler à ce pauvre saint, et de procurer ainsi du bonheur à votre âme ?

Les vaisseaux fêlés ne retiennent point l’eau. Si vous êtes en Christ, vous serez rempli d’eau. Un vaisseau qui n’a pas de fond peut être tenu plein d’eau s’il est dans une fontaine. Hors de Christ nous sommes des vaisseaux rompus qui n’en contiennent point. Il n’y a rien dans le vaisseau à part de Christ.

Quelle chose merveilleuse d’avoir vu Celui que nous sommes appelés à adorer à la droite de Dieu, descendant comme homme toujours plus bas jusqu’à ce qu’Il eût pris la coupe de colère ; et puis élevé à cause qu’Il était descendu si bas : Dieu disant précisément alors qu’Il devait être couronné d’honneur et de gloire.

Paul avait vu Christ dans cette gloire. Par la foi en Lui il fut amené dans la présence de Dieu et put se tenir là dans la justice de Dieu, comme si Dieu disait : « Je veux vous montrer le genre de faveur dont j’honore ceux que j’aime. Regardez à ce Seigneur Jésus : Il est descendu jusqu’au fond pour satisfaire à ma justice, et maintenant Il est couronné de gloire et d’honneur à ma droite. Voyez si je ne bénis pas ceux qui sont en Lui, absolument de la même manière ». Ils sont « rendus agréables dans le Bien-aimé ».

Quelle différence entre un homme qui marche dans les ténèbres, et un homme qui se tient dans la pleine lumière de la présence de Dieu, ayant reçu Christ pour justice, et faisant partie de l’Épouse céleste ! Ceux qui connaissent Christ voient dans Son amour une telle plénitude et une telle fraîcheur qu’il suffit de Sa pensée pour mettre en mouvement toutes leurs affections. Et quand il est question de ce qu’il y a en Lui, je trouve qu’il ne m’en a pas été dit la dixième partie.

Si vous ne tenez pas vos yeux très simplement fixés sur Christ dans le ciel, vos voies ne seront pas les voies de gens qui ont une portion céleste. Lorsque cette portion a place dans le cœur, oh ! de quel éclat elle resplendit, et quel puissant attrait elle exerce ! Non pas à cause de la gloire, mais parce que Christ est là. Si vous êtes occupés de ce Christ vous verrez découler de Lui dans vos âmes une bénédiction qui fera du ciel votre demeure, non pas le ciel au loin, mais tout près. Christ est là, votre bourgeoisie est là. Christ a-t-Il été placé devant vous comme une porte ouverte, une fontaine non fermée ? Pouvez-vous regarder à Lui et dire : « Tout ce que Christ est, et tout ce qu’Il a est mien », et ne pas vous réjouir d’une joie ineffable et glorieuse ? Oh ! si vous détachez vos cœurs des choses de la terre et que vous vous teniez à part avec Christ, vous trouverez un semblable volume non pas seulement à Son sujet mais en Lui ! Est-ce de la joie pour vous quand vous pensez que Christ vous a saisi ? qu’il y a pour vous personnellement dans Son cœur quelque chose pour laquelle Il vous a saisi ? Les premiers chrétiens avaient cette joie ineffable et glorieuse : l’avez-vous ? Est-ce que je l’ai ? Dieu voit-Il mon cœur tournant autour de Christ comme l’unique objet de ma vie ? — Pour moi vivre, c’est Christ.

Quelle pensée pour moi, pauvre vase portant la semence incorruptible, que Christ veille pour m’élever au-dessus de toutes les difficultés, pour me rendre capable de vaincre ! L’unique moyen d’être vainqueur, c’est précisément d’avoir la foi dans ce Christ de Dieu. Dieu peut s’en remettre à Christ du soin de nous faire surmonter toutes les difficultés et toutes les extrémités. Dieu emploie le désert comme le lieu où chaque pas laisse les traces de Ses gratuités ; le lieu tout entier rappelle à Dieu la manière dont Il a conduit chaque croyant à Son paradis, les difficultés mêmes étant l’occasion pour une association plus étroite avec Son Christ.

Toute la beauté et toute la grâce qu’on pourrait voir dans l’homme tel que Dieu le créa, se voient en Christ. Nous apprenons pourquoi une pareille beauté se trouvait en Lui, quand nous demandons : « Qui est cet homme ? » et qu’il nous est répondu : « Avant qu’il fût ici-bas un petit enfant, Emmanuel, Dieu avec nous, Il était dans la gloire de Dieu, Il était auprès de Dieu, Il était Dieu ».

Il n’est pas une seule chose qu’un saint puisse avoir sauf en connexion avec ce Christ Jésus. Où est ma vie à présent ? Elle est en Lui. Lorsque Christ ressuscita, Il prit la place de vivificateur ; une fontaine d’eaux vives fut ouverte, et les eaux coulèrent ; la vie descendit sur des hommes comme les pécheurs de Jérusalem qui avaient trempé leurs mains dans le sang de Celui qui vivifie. La vie en Christ intervient entre nous et tout ce qui est de la chair. Elle a puissance pour garder le cœur loin de tout ce qui plaît à la chair. Qui eût pensé que Dieu se glorifierait par les chutes même d’un croyant ? De quelle manière agit-Il à l’égard du fils prodigue ? « Ah ! dit-Il, après tout Il est mon enfant ! ». Quelle sagesse dans le Père ! Il sait comment prendre soin de Sa propre gloire. Si Satan a fait tout ce qu’il pouvait dans le mal, Dieu peut aller au-delà : Il peut ouvrir un chemin tel que le premier des pécheurs puisse approcher, rendu propre pour la maison du Père. Quel autre que Dieu eût pu penser à une chose pareille ! — Quel spectacle, quand Son Fils bien-aimé viendra, et que des multitudes innombrables se lèveront pour aller à Sa rencontre, faites semblables à Lui en gloire ! Quel aspect aura votre personne en ce jour-là, où vous serez délivré de votre corps actuel de souffrance et d’humiliation et revêtu d’un corps de gloire — un corps humain (chair et os) semblable au sien !

Christ fouillera dans tous les coins de la terre pour recueillir la poussière de Ses saints, les ressusciter resplendissants de perfection et de beauté, et les mener à la maison du Père. Oh, comme cela change les pensées et les sentiments à l’égard des douleurs et des détresses de la scène présente, de penser à la puissance et à la gloire du vivificateur qui va bientôt être mis en avant pour faire toutes choses nouvelles et resplendissantes ! Quelle pensée merveilleuse ! Christ venant pour effacer de la terre toute trace de Satan, et rendre tout magnifique.

Et ce Christ est-Il ce qui est le plus précieux à nos yeux, la fontaine qui remplit tous les fleuves d’eaux vives ? Il est le point central dans le ciel, s’Il ne l’est pas dans nos cœurs. Pouvons-nous ne pas nous réjouir qu’Il soit là ? ne pas nous réjouir qu’Il soit hors de ce désert ? Pouvons-nous, repoussant toute pensée égoïste, ne pas être heureux qu’Il soit dans la maison du Père ? Mais il y a encore une autre pensée : ceux qu’Il a appelés sont associés à tous Ses actes. Je suis dans un monde où il ne vient pas un rayon de lumière si ce n’est de la face de Jésus Christ, et je suis quelqu’un dont la conversation est avec Lui dans le ciel ; je suis même ressuscité maintenant avec Celui qui changera ce corps vil et le rendra semblable au sien propre : c’est là ce qui complète la réalisation de cette pensée de conversation, de bourgeoisie. Je dois donc, premièrement, me réjouir parce que Christ est heureux, et ensuite parce qu’Il est la charte de ma bourgeoisie ; mon nom est écrit dans Son sein, et Il est la charte de toute ma bénédiction — mais Il n’a pas encore changé mon corps vil. Quand Il quittera la droite de Dieu, Il déploiera Sa puissance pour changer ce corps vil. N’y a-t-il pas de la douceur dans la pensée de voir une autre manifestation de puissance que l’on n’a vue jamais jusqu’ici ? le déroulement d’une autre scène sur laquelle jusqu’à présent le pouvoir de Christ n’a pas été manifesté ? Et les manifestations de Sa puissance sont toujours si précieuses et si bénies !

Nous n’attendrons pas jusqu’à ce que le Seigneur descende sur la terre, mais nous monterons à Sa rencontre dans l’air ; et plus tard nous descendrons avec Lui. Il viendra et fera de ce monde la scène de Sa puissance ; nous aurons alors une autre sphère pour la manifestation de la grandeur de Sa puissance ici-bas. Est-ce que nous montrons dans notre vie comment notre joie dépend de l’attente de la venue du Seigneur ? Si je ne fais pas de Lui mon unique objet, comme Il est l’unique objet de Dieu, mon œil est-il simple ? Certainement non ! certainement non ! Si mon œil est toujours fixé sur Sa manifestation dans l’exercice de Sa seigneurie, alors il est simple.

Aussitôt que le Saint Esprit fut descendu, tous les cœurs furent animés d’un unique désir, celui de voir le Seigneur Lui-même — l’unique pensée était d’attendre du ciel le Fils de Dieu. Mais comme les saints ont perdu ce désir fervent et cette constante préoccupation après Lui ! Quelle torpeur s’est glissée dans leur âme, en contraste avec cette brillante espérance, comme les générations se suivaient ! Mais n’est-il pas vrai qu’aujourd’hui Dieu tourne de nouveau les cœurs vers ce point ? Dieu ne connaît personne qu’un Christ glorifié, Il ne nous voit seulement qu’en Lui assis là-haut sur le trône, Tête de Son corps l’Église ; et Dieu en agit avec nous maintenant en connexion avec ce Christ. Et penser que nous serons accueillis dans le ciel comme partie de ce Christ-là et inséparables de Lui ! Mais quelle bénédiction de savoir que c’est uniquement en Christ et par le moyen de Christ que Dieu peut me bénir !

Dieu voudrait que nous vécussions comme des gens célestes, qui peuvent être tels là où nous sommes à présent parce qu’Il nous voit dans le Christ qui est à Sa droite, en une inséparable union, élevés avec Lui. Oh ! sommes-nous des témoins à cet égard ? Sommes-nous des gens célestes dont l’âme goûte ce que c’est que vivre au-dessus des choses d’ici-bas ? Nous ne saurions abaisser les ordres de Dieu ; tout en déplorant nos manquements, implorons-nous la puissance, la grâce, de marcher comme des témoins pour Lui, comme un peuple céleste ? Il se peut que nous fassions de tristes expériences, et sans aucun doute Dieu conduit les siens par cette voie, et les ramène souvent où Il commença avec eux, comme « morts, ensevelis, et ressuscités avec Lui ». Il veut ramener le cœur, et le ramener encore. Il veut avoir de vrais adorateurs comme un témoignage pour Lui-même sur la terre. Oh ! si seulement il y avait plus de rapports entre nos âmes et ce Christ dans le ciel, pour un plus grand abaissement de nos âmes devant Dieu dans la conscience de ce que nous sommes ici dans le corps et ce que nous sommes comme membres du corps de Christ ! Non pas pour ce qui est de notre acceptation — si cette question s’élève, le travail d’humiliation est arrêté en nous, parce qu’il y a alors une autre question à régler. Si je connais Christ, je suis devant Dieu aussi parfaitement sans faute, aussi certainement accepté que Christ Lui-même.

Le croyant passe à travers le désert dans la gloire, son âme en communion avec Christ dans la lumière, il a obtenu la clé à toute bénédiction en Christ ; mais quand il est question de Satan ou du monde, le mot est : « Ne t’irrite pas ». Que Dieu nous rende capables de voir pourquoi Il emploie la fournaise, et que c’est afin de nous faire voir ce que nous sommes. C’est très humiliant — mais si Dieu se sert de la chair (parce que nous avons marché dans la chair) pour nous humilier et nous découvrir ce que nous sommes, ne dirons-nous pas avec Job : « Je suis un homme vil et j’ai horreur de moi-même » ? Mais, ô Dieu, continue de me le faire sentir, fais-moi voir ce que je suis, mais que ce soit avec toi, en ta présence.

Pensez-vous que nous aurons besoin de parler du moi quand nous serons dans le ciel ? Je tiens pour sûr que, lorsque la gloire brillera dans nos cœurs, nous ne pourrons parler que de Christ. Si nous sommes dans la douleur, et que quelqu’un entre et parle du monde, cela réjouit-il le cœur ? Non ; mais s’il parle de Christ et de toute Sa gloire, le cœur éprouve aussitôt de la consolation. Pourquoi tant parler du moi maintenant ? Pourquoi se tant tourmenter pour le moi, se tant agiter l’esprit ? Et pourquoi entend-on si peu parler de ce Christ qui nous a amenés là où nous avons toute la pensée de Dieu et du ciel ? Je voudrais que la pensée du Christ vivant dans le ciel fût tellement l’unique objet contemplé par l’âme, que lorsque nous nous rencontrons les uns les autres nous ne fussions occupés que de Christ — parfaitement satisfaits avec Lui. Peut-il y avoir quelque manque de joie ? Oh ! non ; Christ est mort pour moi ; quelque manque de gloire ? Oh ! non ; je suis avec Lui à la droite de Dieu.

Mais souvent, même quand il est donné à Christ une large place, on oublie que ce doit être uniquement Christ, et non le moi. Si je suis occupé de Christ, que sont mes propres pensées, mes propres combinaisons ? Nous pouvons donner une large place à Christ et au plan de Dieu, et oublier que notre activité propre va à l’encontre de Christ. Si vous êtes vivifié, vous devez vous attendre à mourir tous les jours, à laisser mourir tous vos propres plans, toute votre énergie propre. Qu’est-ce que mon énergie a de commun avec Christ ? L’énergie humaine me rattache aux choses qui m’entourent ici-bas, mais ne me rejette jamais sur Christ.

Dès que vous connaissez Christ vous devez Le suivre. Il nous trace un sentier qui ne nous laisse aucune retraite ; Il nous place immédiatement, par la foi, en association actuelle avec Lui-même. Si nous devions vous et moi aller cette semaine pleins de foi dans la puissance du Saint Esprit, occupés de Christ, réellement comme Le voyant, quelle seule chose du moi, de notre propre fonds, resterait ? Le suivant comme un petit navire remorqué tout le long du chemin par un grand vaisseau ; et non seulement cela, mais notre communion, notre joie et notre gloire étant toutes en Lui, parce que nous sommes Son peuple heureux. Oh ! qu’il nous soit accordé grâce pour Le servir et Le suivre maintenant, pour confesser ouvertement Celui qui nous a rendus capables de dire que nous sommes acceptés en Lui, que toute Sa gloire est notre gloire ; grâce pour marcher ici-bas conformément à la place de bénédiction dans laquelle nous sommes !