Écho du Témoignage:Notre portion dans la maison du Père et notre puissance pour en jouir

De mipe
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Ce que nous trouvons en Jean 14, c’est, d’abord, notre portion dans la maison du Père ; et, en second lieu, notre puissance pour en jouir. Durant l’absence de Christ, je suis présent dans le corps, absent du Seigneur ; mais ma consolation est d’entrer dans la place où Dieu L’a amené. La portion de l’âme est là où est le cœur de Christ ; lorsque j’ai Christ devant moi, et que le Saint Esprit opère en moi, c’est là où Il vit que je vis aussi en esprit.

Dans ce chapitre Christ se présente comme s’en allant, après avoir accompli l’œuvre de la rédemption, et Il dit : « Que votre cœur ne soit pas troublé ». Il s’en allait au Père, et ils allaient Le perdre. Quelle devait être la consolation de leurs cœurs ? Premièrement, Son retour ; secondement, le Consolateur qu’Il leur enverrait. Voici Ses paroles : « Si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi ». Il ne pouvait pas rester ici avec Ses disciples, mais Il pouvait les prendre là où Il allait. Le monde L’avait rejeté, et il ne pouvait pas se former de lien avec Lui ici-bas. « Si je ne te lave (dit-il à Pierre), tu n’as pas de part avec moi ». Nous avons à faire un séjour ici, mais nous avons part avec Christ où Il est allé. Dieu ne pouvait pas s’arrêter dans cette scène de péché et de méchanceté ; mais cela servait seulement à faire ressortir la vérité précieuse que Christ allait nous donner le repos là même où Il avait trouvé Son repos auprès de Son Père. Son œuvre est tellement parfaite, tout Son ministère en grâce tellement efficace que, lorsqu’Il entrait de nouveau dans la gloire qu’Il avait eue auprès de Son Père avant que le monde fût, Il pouvait nous donner une place là — une portion où Il avait trouvé Son repos, en contraste avec tout ce qui était dans le monde — fruit du travail de Son âme. C’était dans la maison de Son Père, où Il était dans Sa demeure propre selon ce qu’Il était dans Sa nature éternelle comme Fils — c’était là même qu’Il allait nous préparer des demeures ! Quelle bénédiction ineffable ! Une place avec Lui-même là où Il est parfaitement chez Lui ! Pensez à ce que doit être la demeure d’un cœur tel que celui de Christ ! où toutes Ses affections divines pouvaient s’épancher : le Fils divin et toutefois un homme ! Pensez à la nature des délices qu’Il aurait là, et considérez que c’est dans ce lieu-là même qu’Il va nous amener : merveilleuse pensée — là où Il est chez Lui ! « Je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi » ; Il ne dit pas : Vous me suivrez, ou je vous enverrai prendre ; mais, « Je reviendrai ». Quoiqu’Il s’en soit allé dans la gloire, et qu’Il soit assis sur le trône du Père, Il quittera cela afin de venir pour nous. Il n’est pas satisfait sans venir Lui-même. Quel profond intérêt personnel Il leur portait ! Occupé d’eux en venant la première fois afin d’expier leurs péchés ; occupé d’eux en s’en allant s’asseoir à la droite de Dieu pour leur justification ; occupé d’eux en revenant de nouveau pour les prendre avec Lui-même.

Maintenant il y a en tout cela plus qu’une ineffable bénédiction pour nous, c’est en outre et avant tout la révélation du cœur de Christ. Il a besoin de nous avoir avec Lui-même ; et il est de toute importance que nos cœurs soient engagés dans les affections de Christ. Pourquoi aimé-je ma mère ? — Parce que son amour s’est saisi de mes affections. Il en est de même par rapport à Christ. Quand nous connaissons Son amour qui surpasse toute connaissance, nos cœurs sont attirés à Lui. « Je reviendrai », etc. Il ne s’agit point là d’une vérité que nous puissions saisir ou ne pas saisir ; c’est quelque chose d’essentiel à la marche journalière du chrétien, de ce qui constitue pour tout enfant de Dieu sa propre, son unique, sa bienheureuse espérance. Les Thessaloniciens « s’étaient tournés des idoles vers Dieu pour attendre des cieux le Fils » (1 Thess. 1), ils avaient été convertis à cela. La parole du serviteur : « mon maître tarde à venir », a mené à toute la chute de l’Église. Jusqu’à quel point attendons-nous habituellement Christ, dans nos affections, dans notre vie ? Vivre dans cette espérance est la meilleure manière d’en rendre témoignage. « Trouvés irréprochables devant lui ». Je n’aimerais pas que Christ vînt et me trouvât en quelque chose dont j’aurais à me débarrasser, mais bien occupé du service qu’Il m’a confié et le cœur rempli de saintes et radieuses affections.

Ce que le Seigneur fait ressortir comme nous disant où Il va, c’est la personne auprès de laquelle il se rend ; Il va au ciel. Si vous envoyez un enfant quelque part, il aimerait sans doute que ce fût un lieu agréable ; mais le grand sujet de sa préoccupation c’est le caractère de la personne avec laquelle il va vivre : voilà le sentiment auquel le Seigneur répond ici. Il s’en va au Père. Cela nous révèle tout. Le ciel est un beau lieu, mais le ciel est un mot vague. Qu’est-ce que je sais de lui ? Nous nous plaisons dans l’amour divin, dans la sainteté de la divine nature ; mais si l’amour n’était pas là, pourrions-nous, vous et moi, habiter dans un lieu saint ? Non certainement, il y aurait un vide immense pour le cœur. Aussi, quand Il nous parle de nous prendre avec Lui-même, le Seigneur nous dit-Il que le Père est révélé en Lui, et que c’est à la maison du Père qu’Il nous prendra. De là, en connaissant le Père, nous savons où nous allons. Ce que le Père est, devient, alors, la chose importante. « Montre-nous le Père », dit Philippe. Quoi, répond le Seigneur, ne m’as-tu pas connu ? N’avez-vous pas connu le Père ? Vous l’avez vu tout ce temps-ci ; vous avez été en relation intime avec Lui, « celui qui m’a vu a vu le Père ». Dans l’objet placé devant eux, tout ce que pouvait donner le lieu où Il allait, ils l’avaient déjà ! Pouvons-nous dire : Je connais tellement Christ que je connais le ciel comme une chose présente ? J’ai tellement vu le Père dans la personne du Fils que j’ai tout trouvé ? Je sais ce que sera ma félicité éternelle : toute cette faveur divine qui repose sur Christ reposant sur moi ! Avons-nous suivi Christ dans Son histoire dans les évangiles ? Avons-nous appris les voies du Père dans cette révélation du Fils ? Sommes-nous venus à Lui comme fit Marie — assis à Ses pieds et savourant Ses paroles ? Avons-nous vu que quoi que ce fût que le Père Lui faisait connaître, Il le passait dans Sa propre joie parfaite, à Ses disciples, afin que, comme Il le dit, « vous avez ma joie accomplie en vous » ? Toute la faveur, toute la félicité ainsi révélée repose sur nous. Je ne puis en apprendre quoi que ce soit qui ne soit pas mien, car Christ demeure en elle, et l’introduit dans mon cœur, et nous ne pouvons non plus connaître cela qu’en le possédant : « Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu ». Il est le Fils unique, et toutes les délices du Père se concentrent en Lui. C’est Lui qui L’a fait connaître. Quoique sur la terre Il était toujours dans le sein du Père ; et en lisant Sa vie ici-bas, mon âme demeure avec le Père et le Fils. Le Saint Esprit occupe mon âme de l’amour du Père pour le Fils ; et Il dit : « Tout cela est à vous ».

« Communion avec le Père et le Fils » ! N’est-ce pas assez pour me remplir ? C’est un grand mot que ce mot communion : il fait voir à quelle position nous sommes amenés, si seulement nous savions y marcher par grâce libres de toutes ces influences qui ne font que troubler, et par l’efficace opération du Saint Esprit le cœur attiré au Père et au Fils en sainteté de pensée, d’affection et de piété — d’une piété divine, conformément à cette divine relation, car la communion consiste à avoir les mêmes pensées, les mêmes joies, les mêmes affections, les mêmes sentiments. Lorsque nous vivons dans la puissance du Saint Esprit, nos pensées et nos sentiments conviennent au Père et au Fils. Supposez que mon âme soit occupée de tout ce qu’il y a de saint, de béni, dans l’obéissance de Christ ici-bas, quand Il dit : « Maintenant mon âme est troublée ; que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ». « Père glorifie ton nom, etc. » ; mon âme se tient là en adoration devant Lui, Le contemplant, se nourrissant de Lui. Et pensez-vous que le Père ne contemple pas aussi cela, et n’y prend pas Son plaisir ? Christ dit encore : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que je laisse ma vie, etc. ». Et moi ne L’aimé-je pas à cause qu’Il a laissé Sa vie ? Et de même aussi que le Fils prend Son plaisir dans le Père, nous, comme fils, nous nous réjouissons dans le Père. Notre objet, nos sentiments, notre caractère sont les mêmes. Ce qui est devant nous comme notre objet nous mène à ce qui est notre portion éternelle. « Celui qui a le Fils a aussi le Père ». Ce que nous aurons dans le ciel est ce que nous avons en esprit maintenant, et selon la mesure dans laquelle nous sommes spirituels, nous y faisons dès à présent notre demeure. Ne vous tenez pas pour satisfaits si vous ne savez pas ce que c’est que de jouir de la faveur du Père dans le Fils. Il est venu ici-bas dans la voie de la grâce : le voile est déchiré, Il est la révélation parfaite du Père. Jusqu’à quel point avez-vous appris de ce qui est dans Son cœur pour vous faire connaître où vous allez et ce qui constitue là votre portion ? Ensuite, Il continue en disant : « Je vous donnerai un autre consolateur lequel le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ». Le monde aurait dû recevoir Christ, mais le monde n’a rien à faire avec le Saint Esprit. Il appartient aux saints exclusivement. « Mais vous le connaissez, parce qu’Il demeure avec vous, etc. ». Ici nous est présenté un contraste. Christ ne pouvait pas demeurer ; et davantage encore.

Quoique le Père fut révélé en Lui, Il demeurait avec eux, mais non pas en eux. Le nouveau Consolateur devait demeurer éternellement, non pas seulement avec et dans l’Église, mais en eux et avec eux individuellement. Jusqu’à ce que l’Église soit enlevée, le dernier des saints aura le Saint Esprit demeurant en lui et avec lui. Maintenant étant sous l’aspersion du sang de Christ, nous sommes parfaitement nets ; non pas simplement nés de nouveau, mais justes devant Dieu, en sorte que le Saint Esprit peut demeurer en nous. Nos corps sont le temple du Saint Esprit. Dieu demeure comme un hôte en nous ! Quelle pensée ! Et qui pourrait, en la gardant devant son cœur et son esprit, employer son corps au service du péché, ou l’orner des parures de la vanité ? Mais nous l’oublions, ou nous ne pourrions jamais agir de cette manière.

Si nos cœurs s’étaient saisis réellement de cette vérité, quels serviteurs de Christ ne serions-nous pas en tout — ne contristant jamais en rien le Saint Esprit ! Nous demeurons en Dieu, et Dieu demeure en nous. L’effet de cela est que nous savons que le Fils est dans le Père. « En ce jour-là vous connaîtrez, etc. ». (v. 20). Cet homme béni est dans le Père comme le divin Fils. Celui qui fut défait de visage plus que pas un des enfants des hommes, qui a passé par tous les outrages ici-bas, c’est Lui qui nous amène Dieu, et nous amène à Dieu. Et qu’est-ce qui suit ? « Et vous en moi et moi en vous ». Ce n’est pas là une vérité abstraite, mais je dois vivre dans la conscience que je suis en Christ et Lui en moi. En Christ, devant Dieu, j’ai conscience que la faveur divine repose sur moi ; mais la présence de Christ en moi me donne le niveau que doit réaliser ma marche. Christ est devant Dieu pour moi et moi en Lui. Je suis devant le monde pour Christ, et Lui en moi. Eh bien, si Christ est en vous, faites-Le moi voir. Je m’attends à ne rien voir en vous que Christ. Est-ce de Christ que vous êtes l’expression dans vos voies, dans vos pensées, dans votre toilette, dans vos mœurs, dans toute votre manière de vous comporter ? Le manifestez-vous dans tout ce qui constitue votre vie de chaque jour ? Jusqu’à quel point remplit-il toute cette région intime du cœur dans laquelle le cœur passe son temps ? L’y passe-t-il en Christ ou dans le vain babil du monde ? Oh ! puisse l’Esprit avoir en nous son libre et riche courant ! Qu’est-ce qui s’élève quand nous nous rencontrons les uns avec les autres ? Tout ce qu’il y a dans le cœur, est-ce ce qui jaillit de la fontaine de Christ ? « Fortifiés en puissance par son Esprit dans l’homme intérieur, de sorte que le Christ habite dans vos cœurs par la foi », nous réalisons Sa présence, et, au milieu des mille choses que nous avons à faire dans ce monde, c’est Christ que nous faisons voir.

Et qu’est-ce qu’Il nous donne ? La paix. Sa paix. « Je ne vous donne pas comme le monde donne » (v. 27). Le monde donne selon qu’il peut épargner ; il livre quelque chose et ne l’a plus. Christ donne ce qu’Il a Lui-même et en Lui-même comme en étant la source. Nous découvrons ce qu’est Son cœur pendant que nous demeurons et que nous marchons dans Son amour ; et nous voyons aussi de quelle manière Il s’identifie avec nous et s’attend à ce que nos cœurs soient identifiés avec Lui. Il attend que nos affections soient occupées de Lui ; voici Ses paroles : « Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père ». Je ne connais rien qui exprime d’une manière plus admirable que cette parole l’étroite intimité dans laquelle Il est venu à nous, ou dans laquelle Il nous a amenés avec Lui. Une telle condescendance, quand nous pensons qui Il était ! Nous apprenons là comment Son cœur est tout entier dans l’attente que nos cœurs répondent au sien.

Que le Seigneur nous accorde de tenir nos yeux arrêtés sur Sa beauté, et le prix inestimable de la grâce qui est en Lui, de sorte que nous fassions l’expérience de la pleine suffisance de Sa force qui s’accomplit dans l’infirmité !