Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 48

De mipe
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Powerscourt, le 18 février 1831
Mon cher ami,

Bénissez Dieu et baisez la berge dont Il vous frappe. Il s’occupe de vous maintenant. Abandonnez-vous donc à Lui. S’Il vous dit : Éprouve-moi, mon enfant, c’est pour qu’Il puisse vous introduire dans les cabinets les plus secrets de Sa fidélité. S’Il vous fait passer par des difficultés et par des angoisses, c’est pour qu’Il puisse vous faire expérimenter toute la réalité de cette promesse : « Je suis ton bouclier et ta grande récompense ». Abandonnez-vous entièrement à Lui, et qu’aucune autre confiance ne se glisse dans votre cœur ; aucun autre que Jésus ne peut faire du bien au pécheur sans force. Nous sommes trop disposés à penser que, si nous avions quelque autre course à fournir que celle qui est devant nous, il nous serait plus facile de nous avancer rapidement vers le but. Dans ce moment je me sens arrêtée par le poids de mon château, et il me semble que si je pouvais m’en débarrasser et n’avoir plus rien, je pourrais marcher avec plus de patience à la suite du crucifié. Quant à vous, je pense que vous ne devez avoir aucun scrupule de conscience et que vous devez vous sentir là où le Seigneur vous veut. Il ouvre un chemin particulier devant chacun de nous, et, « en attachant nos yeux sur Jésus », nous avons la force nécessaire pour y marcher. Mais je sais de quelle douleur votre cœur est rempli, et je demande que le baume soit répandu sur la plaie qui saigne encore, afin que votre esprit vive en haut avec Jésus et avec les esprits des justes. Pour que l’harmonie du cantique nouveau soit complète, il faut que nous fassions notre partie. Jésus ne peut être satisfait du travail de Son âme avant d’avoir entièrement opéré notre salut. Dévoile-nous tes mystères, ô notre Sauveur, enseigne-nous tes œuvres et tes plans ! Que notre âme soupire après toi, comme le cerf brame après les eaux courantes ! Crée en nous une soif que rien ne puisse satisfaire, que la source de l’éternel amour ! Voyez avec quelle rapidité l’aiguille vole à l’aimant lorsqu’elle peut en sentir l’influence ; ainsi nous nous hâterons de courir à notre bien-aimé, si nous nous plaçons sous l’influence de Son amour. Bientôt nous serons délivrés de l’horrible corruption de notre nature ; bientôt nous aurons retiré nos mains arrière des pots (Ps. 81, 6) ; puis étant comme les ailes d’un pigeon couvert d’argent (Ps. 68, 13), nous ferons retentir les cieux de nos alléluias.

Oh ! qu’Il nous fasse devenir tels qu’Il veut que nous soyons ; qu’Il nous donne un œil simple et une conscience délicate !

Croyez-moi votre très affectionnée

T.A. Powerscourt