Livre:Le dernier message/La porte ouverte à la repentance

De mipe
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Nous avons vu comment le prophète dévoile solennellement le bas état moral du résidu, état qui attire la main de l’Éternel en châtiment et appelle bien haut le jugement.

Et en effet, au chapitre 3, le résidu est averti de la venue du Seigneur en jugement (v. 1-5). Lassés de la confusion amenée par leur propre folie, ils s’étaient écriés : « Où est le Dieu de jugement ? » (2, 17). La réponse vient immédiatement : « Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple » (3, 1). « Mais », demande le prophète, « qui supportera le jour de sa venue, et qui subsistera lorsqu’il se manifestera ? » (v. 2). L’Éternel Lui-même ajoute : « je m’approcherai de vous en jugement » ; et quand Il viendra, Il sera un prompt témoin contre le mal et contre ceux qui font le mal (v. 5).

Ainsi, après les reproches adressés au résidu en raison de son mauvais état vient l’avertissement du jugement que cet état attire. Mais Dieu n’est pas seulement un Dieu de jugement, Il est aussi un Dieu de grâce ; Sa manière de faire est toujours d’accorder la grâce à celui qui se repent, avant que le jugement ne tombe. Cependant, que ce soit en jugement ou en grâce, Dieu agit toujours en se fondant sur ce qu’Il est dans Sa nature immuable. C’est pourquoi nous avons ici la déclaration formelle que le caractère de Dieu ne change pas : « Moi, l’Éternel, je ne change pas ; et vous, fils de Jacob, vous n’êtes pas consumés » (v. 6). Dieu ne change pas dans Sa sainteté, et c’est la raison pour laquelle Il doit châtier Son peuple quand il pèche. Mais Dieu ne change pas non plus dans Ses conseils de grâce et de bénédiction, et c’est pourquoi Son peuple n’est pas consumé.

Ayant ainsi fait retentir la voix d’avertissement, Dieu, selon Ses principes d’action constants, appelle Son peuple à la repentance : « Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées » (v. 7). L’Éternel les encourage à revenir en déployant les bénédictions qui suivront la repentance : 1° ils seront eux-mêmes enrichis ; les écluses des cieux leur seront ouvertes, et des bénédictions qui dépassent leur capacité d’absorption seront déversées sur eux (v. 10) ; 2° ils deviendront un témoignage à l’Éternel devant le monde : « toutes les nations vous diront bienheureux » (v. 12).

Et non seulement l’Éternel les appelle à la repentance, mais Il leur en montre le chemin. Il est bon de voir en face notre bas état, de le confesser devant le Seigneur ; mais l’occupation de notre propre mal ne suffit pas en elle-même pour nous amener à la restauration. Ce n’est pas la méchanceté de l’homme, mais la bonté de Dieu qui pousse à la repentance (Rom. 2, 4).

Ce chemin de la restauration réside, croyons-nous, dans l’appréciation de tout ce que Dieu est pour Son peuple, comme le premier chapitre de cette prophétie l’a montré, sous trois aspects :

— l’amour souverain de l’Éternel (1, 2),

— le propos immuable de l’Éternel (1, 5, 11),

— la grande puissance de l’Éternel (1, 14).

Regardons brièvement ces trois grandes vérités.

L’amour souverain de l’Éternel

La prophétie s’ouvre avec cette déclaration sublime : « Je vous ai aimés, dit l’Éternel » (1, 2). Cette grande déclaration est riche d’instruction :

1° Elle assure que, quelle que soit la condition du peuple de Dieu, Son amour envers lui ne change pas. Israël peut s’écarter de l’Éternel, il peut tomber dans l’idolâtrie, il peut aller en captivité, il peut être restauré puis retomber dans un bas état moral, mais, dit l’Éternel par la bouche du prophète Jérémie : « Je t’ai aimée d’un amour éternel » (Jér. 31, 3). De même, les disciples peuvent manquer ; ils peuvent abandonner le Seigneur et même Le renier, mais, « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin » (Jean 13, 1).

2° Quelle que soit la solennité avec laquelle l’Éternel doive nous parler de notre état moral, et quelle que soit la sévérité avec laquelle il Lui faille agir envers nous à cause de cet état, il y a toujours l’amour derrière Ses réprimandes et Ses châtiments. La main qui frappe est toujours mue par un cœur qui aime.

3° L’amour du Seigneur est la vraie mesure de nos manquements. Nous ne pouvons sonder la profondeur de ceux-ci qu’en mesurant la hauteur de Son amour. Et ceci est vrai aussi bien pour les manquements d’Israël que pour ceux de l’Église, aussi bien pour une rechute individuelle que pour une débâcle générale. Je ne peux évaluer mes manquements personnels qu’au regard et à la lumière de l’amour personnel de Celui « qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2, 20). Combien l’histoire de l’Église est noire, et combien sa ruine est grande, quand on les voit à la lumière de la grande vérité que « Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (Éph. 5, 25) ! Nos divisions, nos disputes, nos amertumes l’un à l’égard de l’autre — la tendance à trouver son prochain en faute pour s’exalter soi-même, à mal interpréter les actions ou les paroles des autres en cherchant à y trouver du mal — combien toutes ces choses sont méprisables quand nous entendons les paroles touchantes du Seigneur : « Comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre » (Jean 13, 34) ! Quelle petitesse consternante trahissent souvent nos paroles et nos actions, quand nous nous rappelons que « Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous » (Éph. 5, 2) !

4° Mais l’amour du Seigneur n’est pas seulement la mesure de nos manquements, il est aussi le moyen de notre restauration. N’est-ce pas un regard de cet amour qui a restauré Pierre ? Pierre renie le Seigneur avec jurements et imprécations. Puis « le Seigneur, se tournant, regarda Pierre » (Luc 22, 61). Regard d’amour infini ! Par ce regard, Pierre découvrit que son reniement n’avait pas altéré l’amour du Seigneur pour lui. Et Pierre sortit, pleurant amèrement. L’amour l’avait brisé. Nos péchés brisent Son cœur, mais Son amour brise nos cœurs. Comment Joseph dissipa-t-il les doutes restant chez ses frères qui l’avaient traité de façon si honteuse ? « Il les consola, et parla à leur cœur » (Gen. 50, 21). Il leur confirma son amour. Et comment, à la fin des temps, l’Éternel restaurera-t-Il Son peuple retombé dans le mal ? Nous lisons en Osée ces touchantes paroles : « Je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur » (Os. 2, 14). Dans le cadre propice du désert, Dieu parle à son cœur, lui ouvre une porte d’espérance, et là, quand l’amour a fait son œuvre, le peuple recommence à chanter comme au jour où il sortit du pays d’Égypte (v. 15). Dans les douloureux jours actuels, le Seigneur agit de la même manière à l’égard de Son peuple céleste. Combien pleurent la perte de quelque être aimé, dont ils ne verront plus le visage ici-bas. La femme pleure son mari, les enfants pleurent leur père, la mère son fils. Ainsi, pour beaucoup, le Seigneur a changé le monde en un désert. Il nous a attirés dans le désert, mais en faisant ainsi, Il nous a attirés à Lui pour parler à nos cœurs au milieu des larmes, et pour bander nos plaies.

À la lumière de ce grand amour, puissions-nous juger notre bas état, et sous Sa puissante contrainte, ne plus vivre désormais pour nous-mêmes, mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5, 15) !

Le propos immuable de l’Éternel

L’Éternel rappelle à Son peuple qu’Il l’aime, et Il voudrait toucher son cœur en déployant devant lui les plans de Son amour. Ceci nous conduit à la deuxième grande vérité développée par le prophète. Nous lisons : « L’Éternel sera magnifié par-delà les confins d’Israël » (1, 5), et plus loin : « Du soleil levant jusqu’au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, l’encens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l’Éternel des armées » (v. 11). À la déclaration de l’amour de l’Éternel, le résidu avait rétorqué : « En quoi nous as-tu aimés ? » (v. 2). Et l’Éternel répond à cet aveuglement spirituel en donnant la preuve de Son amour. Il les ramène dans le passé et leur rappelle l’amour souverain qui choisit leur père Jacob ; puis Il les conduit à considérer le futur, et leur montre Son amour qui se propose de faire d’Israël le centre de la bénédiction de la terre. L’Éternel sera magnifié, mais ce sera à partir des confins d’Israël. Et l’accomplissement de ce grand dessein manifestera l’amour de l’Éternel. Au jour du prophète, ils affirmaient qu’ils ne pouvaient voir cet amour ; ils disaient : « En quoi nous as-tu aimés ? ». Mais l’Éternel répond qu’un jour viendra où ils verront : « Vos yeux le verront, et vous direz : l’Éternel sera magnifié par-delà les confins d’Israël ». Édom peut chercher à s’opposer, mais en vain ; Édom sera appelé « contrée de méchanceté », mais « l’Éternel sera magnifié par-delà les confins d’Israël ».

Serions-nous tentés aujourd’hui, en raison de la difficulté des temps, de remettre en question l’amour du Seigneur, en répétant comme autrefois : « En quoi nous as-tu aimés » ? Si cela nous arrive, rappelons-nous l’amour souverain du Père qui nous a choisis en Christ dès avant la fondation du monde (Éph. 1, 4). Rappelons-nous aussi Son propos établi de se glorifier dans l’assemblée dans le Christ Jésus pour toutes les générations du siècle des siècles (Éph. 3, 21). Que les douleurs passagères du temps présent n’obscurcissent pas notre vision de l’amour qui nous a choisis avant que le temps fût, et qui nous bénira éternellement quand le temps cessera d’être.

La puissance de Satan et l’intrusion de la chair et du monde ont ruiné le témoignage de l’ancien peuple de Dieu aussi bien que celui du peuple de Dieu actuel. Néanmoins, à la fin, le propos de Dieu prévaudra, aussi bien pour le peuple terrestre que pour le peuple céleste, et le glorieux résultat en sera que « l’Éternel sera magnifié » et que « son nom sera grand » (1, 5, 11). Nous serons bénis, mais Lui sera magnifié. Et de même que Son nom sera grand parmi les nations sur la terre, Son nom sera grand parmi les armées du ciel. En effet, il est écrit : « son nom sera sur leurs fronts » (Apoc. 22, 4). Nos noms peuvent être écrits dans les cieux (Luc 10, 20), mais Son nom seul y sera vu.

La grande puissance de l’Éternel

Ce que Son amour s’est proposé, Sa puissance l’accomplira. C’est ainsi que le prophète nous présente la grande puissance de l’Éternel : « Je suis un grand roi, dit l’Éternel des armées, et mon nom est terrible parmi les nations » (1, 14). Le Seigneur, l’Éternel, est grand en majesté et grand en puissance. Des armées innombrables sont à Sa disposition (Matt. 26, 53). Le chapitre premier commence avec l’annonce touchante : « Je vous ai aimés, dit l’Éternel », et il s’achève avec la déclaration sublime : « Je suis un grand roi, dit l’Éternel des armées ». L’amour et la puissance se combinent pour accomplir les plans de Dieu.

Combien est solennel l’état du résidu lorsqu’on le voit à la lumière de l’amour de l’Éternel pour Son peuple, du propos de l’Éternel d’exalter Son nom et de bénir Son peuple, et de la puissance de l’Éternel en faveur de Son peuple ! Leur condition est si basse qu’ils ne peuvent même pas discerner Son amour, et ils profanent Son nom, traitant avec mépris Celui qui est le grand roi et l’Éternel des armées.

Et le bas état de ceux qui constituent le peuple de Dieu aujourd’hui n’est-il pas complètement mis en évidence lorsqu’on le voit à la lumière de l’amour souverain qui les a choisis, de la haute destinée qui les attend, et de l’excellente grandeur de la puissance de Dieu envers eux (Éph. 1, 19) ? Ne nous convient-il pas de retourner au Seigneur, et, dans Sa présence, de reconsidérer notre condition morale et spirituelle à la lumière de ces grandes vérités ? N’avons-nous pas à réviser notre manière de vivre (la vie intérieure comme la vie extérieure), les choses qui retiennent nos affections et nourrissent nos pensées, les paroles que nous prononçons et l’esprit dans lequel nous les prononçons, les choses que nous faisons aussi bien que les motifs qui nous poussent à les faire ? Si nous faisons cet examen à la lumière de l’amour de Dieu, de Son propos et de Sa puissance, il nous faudra confesser qu’une bonne partie de notre vie apparaît bien pauvre et misérable.

Pourtant, il ne faut pas nous décourager. Ce qui nous permet de mesurer nos manquements est aussi le moyen de restauration pour ceux qui sont exercés à leur sujet. Tant que nous demeurons appuyés sur le Seigneur, sur l’amour qui nous a choisis, sur la glorieuse destinée qui nous attend, et sur la grande puissance qui opère en nous, nous serons délivrés de tout ce que nous sommes, et nous nous réjouirons en tout ce qu’Il est, Lui.