Messager Évangélique:L’Assemblée de Dieu/Partie 2

De mipe
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Après avoir attiré l’attention des frères sur la position de l’Assemblée et le vrai caractère de l’unité chrétienne, je voudrais maintenant rappeler brièvement quelques-unes des exhortations de la sainte Parole, qui se lient à la connaissance de ces choses ; car ici, comme ailleurs, nous apprenons à la fois quels sont nos privilèges et quels sont nos devoirs. Notre responsabilité est inséparablement unie aux bénédictions dont nous sommes faits participants, et à la vocation à laquelle nous sommes appelés. À tous égards, le caractère et la direction de notre vie se rattachent aux différentes manifestations de la gloire de Christ ; nous trouvons en elles, en même temps, l’intelligence de la volonté de Dieu à notre égard et la puissance pour marcher dans cette volonté (voyez Col. 1, 9 et suiv.). Puissions-nous le bien comprendre, afin de nous conduire d’une manière digne de Dieu, pour Lui plaire à tous égards.

Mais si nous entrons ainsi dans le domaine de la vie pratique, on dira peut-être que depuis les temps apostoliques, tout a bien changé ? En effet, au lieu d’assemblées, réunies sur le pied de l’unité du corps, d’assemblées en paix, édifiées, marchant dans la crainte du Seigneur, et croissant par la consolation du Saint Esprit (voyez Act. 9, 31), il n’y a que désordre, division, fausses doctrines ; un torrent dévastateur a tout ravagé, il ne reste de l’édifice que des ruines. L’homme avait une part dans l’œuvre du rassemblement et de l’édification ; il avait été appelé à être « collaborateur de Dieu » (1 Cor. 3, 5-17) et par cette voie le mal est entré. L’Assemblée aussi était appelée à rendre un témoignage, et elle a manqué à sa responsabilité. Ce qui était réellement la maison de Dieu est devenu « une grande maison », dans laquelle il y a des vaisseaux à honneur et des vaisseaux à déshonneur ; le corps visible que Dieu avait fait dépositaire de Ses glorieuses révélations et gardien de la vérité, n’a pas su conserver intact le dépôt de Dieu, et les croyants, au lieu d’être rassemblés ensemble en dehors du monde, se sont trouvés isolés et dispersés au milieu de la grande masse professante du christianisme de nom. Toutefois, quel que soit le résultat de l’infidélité de l’homme quant à l’œuvre et au témoignage que Dieu lui avait confiés, la position et la vocation du croyant ne sont pas changées : ce que Dieu a élevé et qui est assis dans les lieux célestes avec Christ, n’en redescend pas ; ce que Dieu aussi a bâti sur la terre et où Il est venu habiter par l’Esprit, demeure en dépit de la puissance des portes du hadès. L’Assemblée est toujours ; elle est toujours la maison de Dieu, la colonne et l’appui de la vérité ; la vie y est, le Saint Esprit y demeure, car Jésus L’a envoyé pour demeurer éternellement avec les siens ; la grâce aussi, et l’opération de la grâce du Chef, pour nourrir et faire croître les membres, ne s’affaiblissent pas, non plus que l’amour du cœur du Sauveur de qui cette grâce découle. Au milieu de tout le désordre et des ruines qui nous entourent, Dieu et Sa Parole nous restent, pour nous conduire saintement et justement dans la voie de l’obéissance, au travers de tout, jusqu’à la gloire qui nous attend.

Prêtons donc une sérieuse attention aux avertissements de la sainte Parole de Dieu, et écoutons ses enseignements à l’égard de nos devoirs comme « membres du Christ ».

La première chose à laquelle nous soyons appelés sous ce rapport, c’est de « retenir le Chef », car Il est notre vie cachée en Dieu. Entré devant Dieu, après qu’Il a glorifié Dieu au sujet de nos péchés, Il est dans Sa position actuelle l’expression vivante de la valeur et de la perfection de son œuvre, l’expression parfaite de notre délivrance, de notre acceptation devant Dieu, et de la gloire à laquelle nous sommes appelés, car nous porterons Son image. Le Saint Esprit qu’Il a envoyé du ciel, a pour office de rendre témoignage de Lui, de prendre toutes les gloires qui sont en Lui, le Chef, pour nous les communiquer, afin qu’ainsi nous croissions en Lui, et que nous soyons fortifiés en toute force selon la puissance de la gloire de Celui qui est « l’image du Dieu invisible ». Toute plénitude s’est plu à habiter en Lui, qui est le chef de toute principauté et autorité ; et en Lui nous sommes accomplis : la purification de nos péchés, notre vivification, notre délivrance de la loi, du monde, de la puissance de Satan, notre espérance, tout pour nous se rattache à Lui, qui est l’expression de toute la plénitude de l’amour et de la faveur de Dieu envers nous. C’est en tant qu’uni à ce Chef, et que retenant le Chef, que tout le corps fourni et bien uni ensemble, croît d’un accroissement de Dieu (Col. 2, 19 ; comp. avec 1, 9 et suiv. ; 2 et 3, 1-4). Sa mort nous a rassemblés en un, et Sa présence est la bénédiction de deux ou trois réunis en Son nom. Retenons donc le Chef, réclamons-nous de Lui, réunissons-nous en Son nom et autour de Lui avec tous ceux qui L’invoquent d’un cœur pur, car c’est en Lui que nous croyons et pour Lui que nous avons été baptisés, comme Israël l’avait été pour Moïse. S’attacher à un autre chef, quel qu’il soit, chercher un autre centre de rassemblement, se réunir autour d’un autre drapeau, ce n’est pas retenir le Chef, c’est se détourner de Lui et ne pas Lui rendre l’honneur qui Lui est dû. « Chacun de vous dit : Pour moi je suis de Paul, et moi d’Apollos, et moi de Céphas, et moi de Christ. Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés au nom de Paul ? » (1 Cor. 1, 12, 13). Lui est le Sauveur du corps, et l’Assemblée Lui est soumise comme à son Seigneur. Ses soins fidèles ne nous feront pas défaut, car Il chérit l’Assemblée et la nourrit : personne n’a jamais eu en haine sa propre chair (Éph. 5, 22-32). Monté en haut, Il a envoyé le Saint Esprit pour être Son vicaire sur la terre, et Il a distribué les dons nécessaires au rassemblement et à l’édification des saints, afin que nous croissions jusqu’à Lui, « le Chef, duquel tout le corps bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit l’accroissement du corps pour l’édification de soi-même, en amour, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure » (Éph. 4, 16).

Au Chef, dans le ciel, correspondent sur la terre un corps et un Esprit : l’Écriture nous dit qu’il y a « un seul corps et un seul Esprit », comme aussi nous avons été appelés à une seule espérance de notre vocation, et elle nous exhorte à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix (Éph. 4, 3, 4). Après nous avoir montré la gloire du Chef dans le ciel, elle dirige nos regards sur la terre où elle voit maintenant le corps, cette vaste unité, formée et existant sur la terre, comme fait divin, par la présence et la constante opération de l’Esprit. Quelle qu’ait été l’infidélité de l’homme, le corps reste toujours un seul corps ; et l’Esprit qui l’unit en un, en poursuit l’édification : descendu sur la terre, Il habite toujours dans la maison, qui croît pour être un temple saint dans le Seigneur : on peut l’ignorer, on peut le nier, mais il en est ainsi, et nous tous qui avons cru, nous appartenons à ce seul corps et nous devons toujours garder l’unité de l’Esprit. Nous pouvons aller ici ou là, nous joindre à telle secte ou à telle autre secte, nous appeler d’un nom ou d’un autre nom, nous n’en appartenons pas moins toujours au seul vrai corps universel dont Dieu nous a faits les membres, auquel Il nous a ajoutés ; nous sommes membres du corps. Prenons donc, comme des enfants obéissants, la place que Dieu nous a faite ; reconnaissons en toutes choses cette unité du corps et de l’Esprit ; soyons de fidèles témoins de la vérité de Dieu, au lieu de la contredire par toutes sortes d’inconséquences et d’infidélités. Les membres du corps sont plusieurs, mais le corps est un seul ; il y a une seule unité reconnue de Dieu, gardons-la « par le lien de la paix ». Au lieu de cela, ne faisons-nous pas plutôt comme ces Corinthiens à qui Paul disait : « Il m’a été dit de vous… qu’il y a des dissensions parmi vous », et plus loin : « Car puisqu’il y a parmi vous de l’envie et des querelles et des divisions, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ? Car quand l’un dit : Pour moi je suis de Paul, et l’autre : Pour moi je suis d’Apollos, n’êtes-vous pas charnels ? Qui donc est Paul, et qui Apollos ? Des serviteurs par lesquels vous avez cru, et comme le Seigneur a donné à chacun d’eux. Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a donné l’accroissement ; de sorte que ni celui qui plante, ni celui qui arrose, ne sont rien, mais Dieu qui donne l’accroissement » (1 Cor. 1, 11 ; 3, 3-8).

Toute notre marche comme membres de Christ se rattache à ces deux principes : « retenir le Chef », « garder l’unité de l’Esprit ». Ils nous amènent naturellement au seul rassemblement des saints qui soit selon Dieu, au rassemblement des saints autour du Seigneur sur le pied de l’unité de l’Esprit.

L’épître aux Hébreux exhorte les saints à ne pas négliger le rassemblement d’eux-mêmes, « comme quelques-uns ont l’habitude de faire » (voyez Héb. 10, 23-25). À cette réunion appartiennent les privilèges mentionnés par le Seigneur Lui-même au chapitre 18 de l’évangile de Matthieu : « En vérité, je vous dis : Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle leur sera faite par mon Père qui est aux cieux ; car où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matt. 18, 18-20 ; comp. Luc 24, 33-49 ; Jean 20, 19-29).

Il faut bien remarquer que ce qui nous est recommandé, c’est « le rassemblement de nous-mêmes », le rassemblement des membres de la grande unité que Dieu a formée sur la terre. Il ne suffit pas, pour répondre à la pensée de Dieu, que nous nous réunissions, d’une manière ou d’une autre, avec quelques frères de notre choix, ou sans distinguer entre les vaisseaux à honneur, et les vaisseaux à déshonneur dont nous devons nous purifier : le rassemblement, selon Dieu, c’est le rassemblement de nous-mêmes, des frères, quels qu’ils soient. Notre propre volonté, nos choix, nos sympathies, n’ont aucun titre à intervenir ici, non plus que le plus ou moins de connaissance ou d’avancement spirituel des frères qui nous entourent. Dieu a ajouté à l’Assemblée ceux qu’Il a reçus à Lui en Christ, et ceux qu’Il a reçus à Lui, nous devons les recevoir[1]. Le vrai rassemblement de nous-mêmes est celui qui se fait sur le pied de l’unité de tous les saints, de l’unité de « tout le corps ». — Tout principe de rassemblement qui n’embrasse pas « tout le corps », est faux et sectaire, contraire à la Parole de Dieu, ce principe est d’une grande simplicité, et il est une pierre de touche pour toute assemblée. Apprenons à nous en servir et à le mettre en pratique ; n’en acceptons point d’autre, ni dans nos cœurs, ni dans notre service. Dieu, on ne saurait trop le répéter, ne reconnaît qu’une seule unité, l’unité de « tout le corps » ; tout chrétien est membre de cette unité-là, et non pas de telle ou telle assemblée locale, ou de telle ou telle confédération d’assemblées, car le corps n’est pas composé de plusieurs corps, mais il est un seul, et il a plusieurs membres, nous sommes ses membres chacun en particulier. Il n’y a pas pour Dieu, et il ne doit pas y avoir pour nous, d’autre corps que celui-là, et d’autres membres que ceux-là. L’unité est le seul vrai principe de rassemblement, mais l’unité de tout le corps.

Si Dieu nous exhorte à ne pas négliger le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude de faire, soit par ignorance, soit par lâcheté ou par esprit sectaire, Dieu ne nous laisse pas non plus sans les directions et la puissance nécessaires, pour que nous nous réunissions à notre profit, et non pas à notre détriment. À l’occasion des désordres qui se manifestaient déjà du temps des apôtres, Dieu nous a donné les directions dont nous avions besoin pour éclairer notre sentier et Il y est avec nous, car c’est Son chemin. Son apôtre, lorsqu’il voit par avance le désordre et les faux docteurs qui ravageront le troupeau, ne remettait-il pas avec confiance les saints à Dieu et à la parole de Sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de conduire jusqu’à l’héritage (Act. 20, 29-33) ? N’est-ce pas aux Écritures que le même apôtre renvoie Timothée, lorsqu’il voit poindre déjà ces temps fâcheux où les hommes auront l’apparence de la piété, mais en en reniant la puissance (2 Tim. 3, 1-17) ? N’est-ce pas lui encore qui, à propos des désordres qui avaient envahi l’assemblée à Corinthe, nous donne de la part du Seigneur ce qu’il a reçu de Lui, et tous ses enseignements qu’il veut que nous recevions comme des commandements du Seigneur ? « Car moi j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné » ; et plus loin : « Si quelqu’un pense être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des commandements du Seigneur ; et si quelqu’un est ignorant, qu’il soit ignorant » (1 Cor. 11, 23 ; 14, 37, 38). Nous avons besoin d’apprendre chacun à notre place, comme Timothée à la sienne, comment il faut se conduite dans la maison de Dieu, qui est l’Assemblée du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité ; nous avons besoin, comme les Corinthiens aussi, de savoir comment nous devons nous réunir ensemble pour la cène du Seigneur et pour l’édification ; et Dieu a abondamment pourvu à cela, pour qui veut écouter, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints (1 Cor. 14, 33) (voyez en particulier 1 Cor. 11, 17 et suiv. ; 12 ; 13 ; 14, et les deux épîtres à Timothée). — Oui, quelle que soit notre faiblesse, la Parole infaillible nous reste, Dieu et la Parole de Sa grâce ; Jésus est toujours présent là où deux ou trois sont rassemblés en Son nom ; Il a envoyé Son Esprit pour demeurer avec nous éternellement, afin que, en paix, nous soyons édifiés et nous croissions par Sa consolation. Avons-nous besoin d’autre chose ? Serons-nous plus en sûreté en nous appuyant sur l’homme et sa sagesse, sur ce bras de la chair, sur ce bâton qui n’est qu’un roseau cassé, qui, lorsqu’on s’appuie dessus, vous entre dans la main et la transperce (voyez És. 36, 6 ; Jér. 17, 5-8) ? — Béni soit l’homme qui se confie en Jéhovah et duquel Jéhovah est la confiance !

Dans ces directions que nous fournit la Parole de Dieu au sujet du rassemblement des saints, le nom de Jésus et la cène occupent le premier rang (voy. 1 Cor. 10, 16-21 ; 11, 17-34 ; comp. aussi Act. 20, 7). La bénédiction de deux ou trois rassemblés au nom de Jésus, c’est que Lui-même est au milieu d’eux ; c’est Lui qu’ils sont venus rechercher, et Sa présence les console, les fortifie, les réjouit et les unit ensemble dans un même sentiment par le Saint Esprit. En leur laissant le mémorial de Sa mort, Il a voulu en faire le centre moral de leurs pensées ; ils sont devant Dieu comme le fruit de Ses souffrances, de Sa mort, du travail de Son âme ; ils ont connu l’amour en ce qu’Il a mis Sa vie pour eux, et ainsi ils annoncent ensemble Sa mort jusqu’à ce qu’il vienne. Précieuse bénédiction ! Puissant témoignage aussi, car en même temps, ayant communion avec l’autel, « participant tous d’un seul pain », ils deviennent la manifestation, voulue de Dieu, de l’unité du corps dont ils sont les membres chacun en particulier. « La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion du corps de Christ ? Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous sommes tous participants d’un seul pain » (1 Cor. 10, 16-21) ! Il faut bien saisir ce point : la manifestation de l’unité du corps ne consiste pas seulement dans le fait que les frères sont réunis ensemble pour prier ou pour s’édifier, mais essentiellement dans la fraction du pain, dans la participation à un seul pain.

Après avoir traité de la cène, et nous avoir montré la place qui lui appartient dans les assemblées des saints, l’épître aux Corinthiens s’occupe des dons et de l’édification. Le Saint Esprit distribue ses dons à qui Il veut ; ils sont placés dans l’Assemblée, et sont donnés pour l’utilité, pour l’édification du corps. Les dons sont des membres du corps ; ils sont divers ; car aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs ; ceux qui paraissent les plus faibles sont nécessaires, Dieu ayant composé le corps de telle manière, qu’Il a donné plus d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y eût point de division dans le corps, mais que les membres eussent un soin égal les uns des autres (voir 1 Cor. 12). Dieu a pris un soin particulier de nous faire bien comprendre, que les serviteurs qui exercent les dons, sont donnés en pur don à l’Assemblée, comme les Lévites à Aaron et à ses fils et à tout Israël, pour servir, et qu’ils ne constituent point une caste privilégiée, placée entre Dieu et le peuple comme la sacrificature : on remarquera que selon le point de vue auquel l’Écriture envisage les dons, la nomenclature qu’elle en fait diffère essentiellement (comp. 1 Cor. 12 ; Rom. 12 ; Éph. 4 ; 1 Pier. 4, 10, 11 ; voyez aussi 1 Cor. 16, 15-18). L’amour est la source de l’activité de celui que Christ a appelé par grâce à être Son serviteur, et qu’Il a donné en pur don à l’Assemblée ; c’est pourquoi le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens vient interrompre les instructions relatives aux dons et à leur exercice dans l’Assemblée, nous montrant la place que l’amour occupe dans cet exercice, dont le Saint Esprit est la puissance, et la Parole la lumière dirigeante. « Les esprits des prophètes sont assujettis aux prophètes » (1 Cor. 14, 32). Dieu a placé les dons dans l’Assemblée, non pas dans une réunion particulière ou locale ; ils appartiennent à l’Assemblée tout entière dans son universalité, et jamais Dieu ne suppose qu’une certaine fraction de l’Assemblée, réunion locale, ou confédération, n’importe, soit organisée comme unité distincte et complète en elle-même, et si les choses sont ainsi dans l’état de santé, à plus forte raison le sont-elles quand tout est en ruine. — Les anciens ou évêques et les diacres se rattachent à une assemblée locale ; les dons sont donnés à l’Assemblée et placés dans l’Assemblée ; la sacrificature forme elle-même l’Assemblée comme corps d’adorateurs. Dieu a composé le corps de telle façon qu’il n’y ait point de division dans le corps ; Il a donné des dons pour le perfectionnement des saints, pour l’édification du corps, jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants — mais que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à Lui, qui est le Chef, duquel tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit l’accroissement du corps pour l’édification de soi-même en amour, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure (Éph. 4, 12-16 ; comp. 1 Cor. 12 ; 14).

Quand l’œuvre de l’édification sera ainsi complète, le Seigneur répondra à la prière de l’Esprit et de l’Épouse, qui disent : « Viens ! » — et Il nous soutient et nous encourage jusque-là par la promesse : « Oui, je viens bientôt » (Apoc. 22, 17, 20) !

Ces lignes se sont étendues plus que je ne pensais. Puissent-elles, par la bonté de Dieu, parler à la conscience et au cœur de plusieurs de ceux qui les liront. Dieu tourne nos regards vers la gloire à laquelle Il nous appelle, Il nous montre quelle est l’espérance de notre vocation et quelles sont les richesses de la gloire de Son héritage dans les saints, afin que, dans la puissance de l’Esprit, avec l’intelligence de Sa volonté, comme des enfants obéissants, nous marchions d’une manière digne de Sa vocation. Comme un bon Père, qui sait ce qui convient à Ses enfants, Il veut que nous comprenions bien quelle est Sa volonté, et que, ne restant pas toujours des enfants en connaissance, nous sachions nous conduire en hommes faits, qui, pour y être habitués, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal. « Or à celui qui, selon la puissance qui opère en nous, peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et pensons, à lui soit gloire dans l’Assemblée dans le Christ Jésus, pour tous les âges du siècle des siècles. Amen ! ».



  1. Je laisse ici de côté, bien entendu, tout ce qui concerne la discipline, au sujet de laquelle la Parole nous fournit encore toutes les directions qui nous sont nécessaires.