Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 13

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Koph. — v. 145-149. « J’ai crié de tout mon cœur ; ô Éternel ! réponds-moi, afin que j’observe tes statuts. — J’ai crié vers toi ; sauve-moi, afin que j’observe tes témoignages. — J’ai prévenu le point du jour et j’ai crié ; je me suis attendu à ta parole. — Mes yeux ont prévenu les veilles de la nuit pour méditer ta parole. — Écoute ma voix selon ta miséricorde ; ô Éternel ! fais-moi revivre selon ton ordonnance. »

Maintenant l’effet de toutes les circonstances que traverse le juste est de le porter « à crier de tout son cœur » vers l’Éternel ; il n’y a pas en lui d’arrière-pensée, ni d’inconstance dans ses voies, car Dieu est son objet ! Les méchants qui entourent le juste sont nombreux et plus forts que lui, et ce n’est que de Dieu qu’il peut attendre du secours ; mais c’est sur Lui que son cœur se repose entièrement. Une chose ressort dans tout ceci, c’est le désir du juste de glorifier Dieu en gardant ce que l’Éternel a donné : Ses statuts et Ses ordonnances. Or, pour atteindre ce but, le juste se livre à un travail pieux et actif, il ne se donne aucune relâche et avant que les veilles de la nuit aient pris fin, il médite cette parole, qui fait sa joie et sa force en la foi. On peut remarquer, en ces versets, deux choses : 1° le nom de l’Éternel est plus fréquemment dans la bouche du juste, ce nom si grand, si glorieux et auquel se rattache l’existence d’Israël en tant que peuple de Dieu ; 2° la confiance de son cœur et son assurance dans les circonstances critiques où il se trouve sont exprimées avec une énergie et un sentiment particulièrement profond. Quelle grâce, vu les circonstances serrées où le juste se trouve, qu’il n’y ait aucun affaiblissement dans sa foi — quelle fidélité de Dieu envers celui qui est fidèle !

v. 150. « Ceux qui sont adonnés aux machinations se sont approchés de moi — ils se sont éloignés de ta loi. »

Si le caractère religieux du juste est en relief, le caractère impie des méchants ne l’est pas moins ; le juste les connaît comme tels. Or, outre leur caractère apostat, ils paraissent ici comme les instruments dont Satan se sert pour augmenter les peines et les souffrances des fidèles. Toutefois Dieu n’abandonne pas le juste, Sa présence est une réalité pour l’âme dans le combat. C’est l’expérience du juste, car, dit-il :

v. 151. « Tu es aussi près de moi, Éternel ! et tous tes commandements ne sont que vérité. »

Quand l’Éternel est là, que peuvent faire les méchants ? Sans doute, Dieu peut permettre bien des choses pour l’épreuve de la foi, si cela est nécessaire ; néanmoins le méchant ne peut pas aller au-delà de ce que Dieu permet (2 Rois 19, 32-33). Outre cela, les commandements de l’Éternel sont le cercle où les pensées du juste se meuvent, et cela avec une telle certitude que :

v. 152. « Dès longtemps je sais, dit-il, que tu les a établis pour toujours. »

L’homme n’a rien pu changer et il ne peut rien changer à ce que Dieu a établi pour la bénédiction du juste. Le juste, lui, n’y changera rien, car c’est un privilège pour lui de les posséder tels que Dieu les a donnés.

Resch. — v. 153-154. « Regarde mon affliction et m’en retire ; car je n’ai pas oublié ta loi. — Soutiens ma cause et rachète-moi ; fais-moi revivre selon ta Parole. »

Ici, le juste place toute son affliction devant Dieu, car au milieu des méchants, tout principe de justice est perverti ; il ne peut attendre la délivrance que de Dieu seul. Toutefois l’affliction produit son fruit, et le cœur n’en a été que plus lié à la Parole de Dieu ; Dieu émonde le sarment qui porte du fruit, afin qu’il en porte davantage. Tel est le but de Dieu, quand Il afflige. — Or, au sein de l’apostasie des derniers jours, et c’est là où se trouve le juste, s’attacher à la Parole, en savourer la douceur au sein de la souffrance, n’est pas sans valeur devant Dieu, qui en tient compte selon Sa justice. Or, l’affliction du juste a deux causes : sa fidélité personnelle et sa relation avec Israël placé sous l’indignation de l’Éternel ; c’est ce que Christ Lui-même a éprouvé au milieu des Juifs. Cette position de Christ en Israël explique la raison pour laquelle Il s’identifie si intimement, en esprit, au résidu des derniers jours, souffrant en Judée. C’est toujours ce qu’on peut remarquer dans les Psaumes. La cause du juste est donc placée dans les mains de Dieu, car quand, au milieu de ce qui a la profession d’être le peuple de Dieu, le droit et la justice sont pervertis, à qui s’adresser et sur qui compter, sinon sur Dieu seul ? C’est donc à l’Éternel que le juste fait appel, car c’est en Lui qu’il se confie ; — c’est Lui qui mettra fin à son affliction et le fera revivre selon Sa Parole.

v. 155. « Le salut est loin des méchants, parce qu’ils n’ont point recherché tes statuts. »

Vérité solennelle ! et qui contraste avec la délivrance que le juste attend, et qui lui est assurée. Les méchants, n’ayant fait aucun cas des statuts de l’Éternel, subiront inévitablement le sort qu’encourent leur état d’infidélité et leurs mauvaises voies. Quant au juste, bien que les souffrances dont il est abreuvé soient grandes, néanmoins il verra les biens de l’Éternel, dans la terre des vivants ; son âme en jouira et en sera rassasiée, mais il n’en sera pas de même des méchants. Le gouvernement de Dieu, dans ses résultats, est caractérisé par ces deux choses : le jugement du méchant et la délivrance du juste.

v. 156. « Tes compassions sont en grand nombre, ô Éternel ! Fais-moi revivre selon tes ordonnances. »

Une autre chose se voit dans ce verset, le juste est ici préoccupé, non de sa fidélité personnelle, mais de sa position, en tant qu’elle se rattache à Israël placé sous le jugement de Dieu, à cause de ses transgressions et du mépris qu’il a fait de la grâce dans la personne de Christ. C’est donc aux compassions de Dieu qu’il regarde et qu’il s’attend, car le misérable état du peuple en rend nécessaire l’entier déploiement. David, Daniel, ont l’un et l’autre eu recours aux compassions de Dieu, à l’occasion du péché (2 Sam. 24, 14). Daniel, dans son humble confession des péchés, s’exprime ainsi : « Nous ne présentons pas nos supplications devant ta face, appuyés non sur nos justices, mais sur tes grandes compassions ». Quelle profondeur, quelles richesses se trouvent dans ces paroles ! Quelles ressources pour l’âme qui a péché !

v. 157-158. « Ceux qui me persécutent et qui me pressent sont nombreux ; toutefois je ne me suis point détourné de tes témoignages. — J’ai considéré les perfides et j’ai été rempli de tristesse, de ce qu’ils n’observaient pas ta parole. »

Le caractère des méchants se dessine toujours davantage : infidélité envers Dieu et violence envers le juste ; ils sont ennemis et perfides. Toutefois le juste a le courage de ses propres convictions ; leur conduite à son égard ne lui fait pas prendre une voie qui, en mettant la chair à l’abri, éloignerait des témoignages de l’Éternel ; il demeure ferme. Une chose néanmoins l’afflige, c’est la perfidie de ses ennemis ; le juste tient à la vérité et il voudrait qu’il en fût ainsi de tous, mais son œil voit l’abandon de la Parole que Dieu a donnée à son peuple, et ses ennemis trahissant la cause de la vérité quand ils devraient y être fidèles.