Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 3

De mipe
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Vau. — v. 41. « Et que ton amour vienne sur moi, ô Éternel ! et ton salut selon ta parole. »

Or cette délivrance est l’espoir du juste ; Dieu l’a promise, Sa parole fait foi et elle est le fondement sur lequel son espérance est bâtie. Si Dieu a fait des promesses, ceux qui en sont les héritiers sont indubitablement les objets de Son amour ; c’est à ce point de vue que le juste se place, pour demander que le bon plaisir, que « l’amour de Dieu vienne ou repose sur lui » ; mais ici deux choses se présentent : 1° l’amour en action et 2° l’amour en repos. L’amour agit pour délivrer et quand la délivrance est accomplie, l’amour se complaît et trouve son repos en ceux qu’il a béni.

Cette bénédiction a été la part de Christ lorsque, aux jours de Sa chair, Il était l’objet des soins de Dieu et, en même temps, celui en qui Dieu prenait Son bon plaisir. Telle est aussi la part des chrétiens : Dieu les aime comme Il a aimé Christ (Jean 17) ! — Ils sont les objets desquels Son amour s’occupe et ils sont agréables devant Dieu, dans le Bien-aimé (Éph. 1).

v. 42. « Alors j’aurai de quoi répondre à celui qui m’outrage ; car je me confie en ta parole. »

Pendant que le juste est dans la fournaise, les méchants, jugeant sur les apparences, peuvent mettre en doute que le bon plaisir de Dieu demeure sur lui ; c’est ce qui arriva à Christ Lui-même (Matt. 27, 43) ; néanmoins la confiance du juste n’est point ébranlée et son cœur n’est pas troublé, par ce que les méchants disent, car la délivrance qu’il attend est assurée et Dieu Lui-même l’opérera ; alors le juste aura de quoi répondre à ses adversaires, dont les outrages n’auront eu aucun effet pour affaiblir l’espérance de sa foi : « En ta parole je me confie » — car « toute chair est comme l’herbe, et toute la gloire de l’homme est comme la fleur de l’herbe ; mais la parole de notre Dieu demeure éternellement ».

v. 43. « Et n’ôte pas entièrement de ma bouche la parole de la vérité, car je m’attends à tes arrêts. »

Dans le développement des dispensations de Dieu envers Son peuple, il peut arriver que, agissant par voie de châtiment, Dieu lui ôte entièrement le privilège de posséder ou de comprendre Sa Parole, et actuellement c’est bien le cas d’Israël — qui est sous la terrible prophétie d’Amos 8, 11. Le temps viendra où Israël retrouvera tout en Christ ; mais en attendant que cette bénédiction soit la part du peuple terrestre de Dieu, le juste ayant l’intelligence des voies de Dieu envers Son peuple, et ayant conscience du châtiment qui pèse sur lui, se soumet tout en demandant à Dieu la grâce que toute lumière ne lui soit pas ôtée, afin que, de sa bouche, il puisse encore, selon la vérité, rendre témoignage au Dieu d’Israël.

v. 44-45. « Alors j’observerai ta loi constamment, à toujours, à perpétuité ; — et je marcherai au large, car je recherche tes ordonnances. »

La vérité seule sanctifie et met l’âme en état de garder et de pratiquer ce que Dieu a ordonné à Son peuple ; or, Dieu est digne qu’on L’honore en agissant ainsi : le juste en a le sentiment, c’est pourquoi il expose à Dieu, avec simplicité de cœur, les heureux effets que la vérité produira en lui. Un tel langage montre que le cœur, placé sous l’effet de la Parole, est disposé pour Dieu, qu’il n’a pas en vue d’autres intérêts que ceux qui se rapportent à la gloire de son Dieu, gloire qui ressort d’un témoignage fidèlement rendu en face de la révolte des hommes contre Dieu.

v. 46. « Et je parlerai de tes témoignages en présence des rois, et je ne serai pas confus. »

Le juste sait quelle est la force que donne la vérité, pour parler librement même devant les rois. Les témoignages de Dieu sont certains, on peut en parler sans craindre d’être confus à leur sujet ; les méchants peuvent s’y opposer, et s’y opposeront toujours ; mais leur opposition ne peut en rien diminuer, dans le cœur du juste, l’appréciation qu’il fait des commandements de son Dieu, car il les aime et ils feront ses délices.

v. 47-48. « Et je ferai mes délices de tes commandements que j’aime. — Et je lèverai mes mains vers tes commandements que j’aime et je méditerai tes statuts. »

C’est donc à une telle source que le juste se propose de puiser la jouissance de son âme ; d’ailleurs, il ne saurait la trouver au milieu d’un peuple, où l’autorité de Dieu est méconnue ; et qui honore Dieu de ses lèvres et non du cœur. Notre glorieux Sauveur, dans les jours de Sa chair, a réalisé une telle position, selon la perfection qui Lui était propre, au milieu d’un peuple transgresseur et qui rejetait le témoignage qui lui était présenté par Lui-même. Au milieu des Juifs Sa jouissance était restreinte à Sa communion avec le petit nombre de ceux que la libre grâce de Dieu avait rassemblés autour de Lui (Ps. 16, 3).

Toutefois, quel que soit l’état du peuple, au milieu duquel le juste se trouve, c’est vers les commandements de son Dieu qu’il lève ses mains, car ce sont eux qui donnent à son cœur la sagesse et qui lui servent de clef pour méditer les statuts de son Dieu.

Zaïn. — v. 49. « Souviens-toi de ta parole [donnée] à ton serviteur, puisque tu as mis en moi l’espérance. »

Ici, le juste n’est plus uniquement préoccupé de l’énergie selon laquelle il se propose d’agir, lorsque Dieu aura accompli envers lui tout ce que son cœur désire (v. 41 : L’amour est la plénitude de Dieu) ; ses circonstances extérieures ont pour un moment replié ses pensées sur lui-même ; mais la foi est dans son cœur, elle s’attache aux promesses de Dieu, car Il est fidèle à Sa parole ; c’est pourquoi le juste n’est nullement surmonté par le découragement que sa position pourrait si facilement produire : Dieu a mis en lui l’espérance, et selon cette espérance, il sera tiré de son affliction, car c’est sur Dieu qu’il compte pour cela.

v. 50. « Voici ma consolation dans mon affliction, c’est que ta parole me fait revivre. »

La position du juste est ici bien dessinée : il est « dans l’affliction » ; son espérance n’est pas encore accomplie, quand elle le sera il n’y sera plus ; car « Dieu essuiera toutes les larmes de ses yeux ». Mais quoique dans l’affliction, la parole dont il se nourrit produit en son cœur une force spirituelle qui le tient debout dans son affliction ; outre ce bon effet, il est consolé par la considération que c’est cette parole qui le fait vivre. Or s’il vit, c’est pour Dieu.

v. 51, 52. « Les orgueilleux se moquent fort de moi, je ne me détourne pas de ta loi : — je me souviens de tes arrêts de jadis, Éternel ! et je me sens consolé. »

Alors qu’importe que les orgueilleux se moquent de lui ; la Parole l’élève au-dessus de leurs moqueries, car par elle il a l’intelligence pour comprendre que les moqueries sont toujours, au milieu d’un peuple infidèle, la portion de celui qui craint Dieu et Le sert. La conduite des orgueilleux envers le juste fait donc ressortir le bon état de son âme et ce ferme attachement pour la loi de son Dieu : « je ne me détourne pas de ta loi : je me souviens de tes arrêts de jadis, ô Éternel ! et je me sens consolé ». Ce verset rappelle à notre souvenir l’expérience du pieux Asaph, au psaume 73 : son cœur était rudement éprouvé au milieu de son peuple, car peu s’en fallut que son pied ne glissât ; mais entrant dans le sanctuaire du Dieu fort, il y apprend ce que Dieu a arrêté concernant les méchants ; en même temps il apprend ce qui arrivera à lui-même ; alors il est fortifié et consolé. C’est exactement la même expérience ici : Dieu, dès longtemps, a arrêté que le méchant serait jugé, et le juste délivré et béni ; ce rayon de lumière produit son effet en lui, son cœur est consolé, il le sent ; ce n’est pas une illusion, car il peut dire : « Je serai donc toujours avec toi, tu m’as pris par la main droite, tu me conduiras par ton conseil, et après cela, tu me recueilleras dans la gloire ».

v. 53. « Une ardente indignation me saisit à cause des injustes qui abandonnent ta loi. »

Plus on est dans la lumière de Dieu, plus le caractère de Dieu s’imprime, en quelque sorte, en nous ; les sentiments qui s’y rattachent se produisent, par conséquent, à la vue du mal qui se pratique : on est rempli d’indignation, on voudrait venger Dieu du déshonneur qui Lui est fait, par l’abandon de la loi qu’Il a donnée pour règle à Son peuple.

Sous l’évangile, ce sentiment est le même quant au mal : « il faut haïr la robe souillée par la chair » ; mais non quant à celui qui le pratique, car il est écrit : « Ayez pitié des uns, en usant de discrétion ; et sauvez les autres par la frayeur, les arrachant comme hors du feu ». « Là où le péché a abondé, la grâce y a surabondé » (Jude 22, 23 ; Rom. 5, 20).

v. 54. « Tes statuts sont [le sujet de] mes cantiques, dans la maison de mon pèlerinage. »

Ici, le juste en revient à ce qui le regarde personnellement : il n’est pas sans espérance pour ce qui le concerne ; son cœur est joyeux, quoique loin de sa patrie ; car dans son exil, les soins de son Dieu se montrent envers lui : dans sa marche il est guidé par des statuts qui le rendent sage, tellement qu’il marche en assurance en face de ses ennemis.

v. 55. « La nuit, je me souviens de ton nom, ô Éternel ! et je garderai ta loi. »

Mais une autre grâce est accordée au juste : il se souvient du nom qui caractérise les rapports de Dieu avec Israël (Ex. 6). Lorsque Israël eut abandonné la loi et qu’il se fut rendu abject aux yeux de Dieu par toutes ses iniquités, il perdit la jouissance de ce nom glorieux ; mais ici, le cœur du juste est converti à Dieu, il trouve de nouveau la jouissance du nom qui est à la base de ses relations avec Dieu. La nuit même ne peut interrompre sa communion avec Jéhovah, car le nom qui relève Israël aux yeux des nations, lui est révélé. Jouissant d’un tel privilège, sera-t-il indifférent à l’égard de la fidélité qui glorifie Dieu ?

v. 56. « Voici ce qui m’est propre, c’est que j’observe tes ordonnances. »

Non, dit le juste, « ce qui m’est propre, c’est que j’observe ses ordonnances » ! On voit ici la nouvelle naissance — le langage d’un cœur nouveau. Un cœur de pierre n’a pas de tels désirs pour Dieu ; ce qui est propre à la chair, c’est le péché et rien autre. Or ici, l’effet de la vie de Dieu, communiquée à l’âme, c’est de produire le bien : savoir de bons fruits, car la vie nouvelle est en accord avec les ordonnances de Dieu ; la chair, au contraire, s’y oppose toujours.

Heth. — v. 57. « Ô Éternel ! j’ai conclu que ma portion est de garder tes paroles. »

Le juste est ici pleinement fortifié dans son âme et c’est à pleines voiles qu’il entre dans la jouissance de ses privilèges. Quelle grâce ! — Quel bonheur, en effet, lorsqu’au milieu du mal, et exposé au mépris des hommes sans Dieu, on ne veut d’autre portion que celle-là, étant profondément convaincu que c’est le seul moyen d’honorer Dieu. Remarquez encore que le juste n’a que cela ; il est rejeté de son peuple et il n’a rien, pas même un lieu où reposer sa tête. Tel a été le cas de Jésus au milieu d’Israël et tel sera aussi aux derniers jours le cas du juste (ou résidu), dont les sentiments sont ici exprimés, sentiments qui seront en contraste avec ceux de la masse des Juifs, à cette époque future ; alors qu’une affreuse révolte éclatera non seulement au milieu des nations, mais aussi au milieu des Juifs incrédules.

v. 58. « Je t’ai supplié de tout mon cœur ; aie pité de moi selon ta parole. »

Toutefois, de telles circonstances sont une occasion pour que la foi se montre ; la connaissance de Dieu et de Ses pensées élève le cœur du juste et il peut exposer, sans détour et sans crainte, son état et ses circonstances à Dieu, car le secours ne peut venir que de Lui ; et il sait, par la Parole, quel est le sentiment qui préside, dans les réponses de Dieu au juste : Dieu est pitoyable, Il aura pitié du juste qui crie à Lui.

v. 59. « J’ai fait le compte de mes voies, et j’ai rebroussé chemin vers tes témoignages. »

En tout ceci le juste n’agit pas à la légère ; il ne perd pas de vue quel est le sérieux qui se rattache à sa marche journalière : « il fait le compte de ses voies » ; il ne veut pas aller en avant, sans que ses voies soient justifiées sur les témoignages de Dieu ; car « il y a telle voie qui semble droite à l’homme et dont la fin est la mort ». — Rien donc de plus heureux pour celui qui craint Dieu, que de prendre le chemin de Ses témoignages.

v. 60. « Je me suis hâté, et n’ai point différé à garder tes commandements. »

Il y entre même sans retard, il a hâte que ce qui glorifie Dieu s’accomplisse. Que de fois l’on est exposé à se hâter pour ses propres affaires et non pour celles de Dieu. C’est pour cela que l’obéissance chrétienne est si souvent négligée. Cette obéissance devient pourtant facile, lorsque le cœur est détaché des choses de cette vie, et qu’il n’en jouit que pour Dieu.

v. 61. « Les troupes des méchants m’ont pillé, mais je n’ai point oublié ta loi. »

Les méchants alors peuvent venir et piller le juste sans que pour cela sa fidélité à Dieu en soit ébranlée. On peut accepter avec joie l’enlèvement de ses biens quand on sait que dans les cieux, il y en a de meilleurs et de permanents qui nous attendent. Ainsi on ne devient pas infidèle à Dieu pour garder ses biens terrestres. Leçon sérieuse pour peu qu’on y réfléchisse ; voir 1 Corinthiens 6, 7, 8 et Actes 5.

v. 62. « Je me lève à minuit pour te célébrer, à cause des ordonnances de ta justice. »

Le joug du Seigneur est aisé et son fardeau est léger ; celui qui s’en charge peut se lever et chanter, car bien que la chair n’y gagne pas, le juste est heureux de ce que Dieu l’enseigne par les ordonnances de Sa justice ; s’il les observe, il n’y aura pas pour lui d’occasion de chute.

v. 63. « Je m’accompagne de tous ceux qui te craignent et qui gardent tes commandements. »

De plus, ceux qui se trouvent dans ce chemin ne peuvent pas rester isolés ; un besoin de communion, d’épanchement de cœur, se fait sentir ; toutefois, ce n’est qu’avec ceux qui craignent Dieu et qui pensent à Son nom (Mal. 3, 16), que le juste réalise cette douceur. Il est heureux, lorsque le jugement spirituel est ainsi formé à discerner ce qui diffère ; car le formalisme religieux n’est pas la vraie piété : le juste, celui qui se tient près de Dieu, ne s’y trompe pas, car pour lui elle consiste dans l’observation des commandements de Dieu.

v. 64. « Éternel, la terre est pleine de tes faveurs, enseigne-moi tes statuts. »

Le juste s’attend à Dieu, Sa bonté s’étend à tous ; elle se montre dans les faveurs que Dieu accorde à tous, car Il est le conservateur de tous les hommes, mais particulièrement des fidèles. Il y a donc cet avantage pour le juste, que sa foi voit Dieu, qu’elle compte sur Sa puissance pour l’accomplissement de tout ce qu’Il a promis à la foi. Étant ainsi l’objet des soins de Dieu, le juste aime à être enseigné de Dieu, son cœur n’étant pas préoccupé par les soucis de la vie. Or, en proportion que l’on dépend de Dieu, on aime à être enseigné par Lui.

Teth. — v. 65. « Éternel, tu as fait du bien à ton serviteur, selon ta parole. »

Plus on s’attend à Dieu, plus on expérimente qu’Il est bon et fidèle à Sa parole ; la confiance que l’on met en Lui ne peut être trompée ; il peut arriver qu’il y ait des exercices de cœur avant la délivrance, mais ces exercices préparent le cœur du juste à jouir des rafraîchissements que Dieu veut lui accorder, en attendant que la pleine bénédiction soit établie dans le pays d’Emmanuel.

v. 66. « Enseigne-moi à avoir du sens et de l’intelligence, car j’ai cru à tes commandements. »

En savourant le bien que Dieu a fait à son âme, le juste désire avancer toujours davantage dans le bien ; il désire gagner en bon sens et en intelligence pour bien comprendre quelle est la volonté de Dieu à son égard, afin de régler toujours mieux son témoignage et sa marche selon la pensée de Dieu ; car il a foi à Ses commandements.