Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 6

De mipe
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Lamed. — v. 89. « Ô Éternel ! ta parole subsiste à jamais dans les cieux. »

Ici, le juste est délivré de l’abattement par lequel il a passé, les nuages ont disparu de son esprit et son âme s’est élevée à la source de l’espérance de la foi ; aussi est-il, comme on pourrait dire, dans son assiette. — Ce ne sont plus ses circonstances extérieures qui le préoccupent, mais c’est la parole vivante et permanente à jamais, établie dans les cieux. Là est le siège de la puissance et de l’autorité du Dieu d’Israël, et c’est de là que viendra la délivrance que le juste attend.

Lorsque la force du peuple de Dieu s’en est allée, et qu’il n’y a plus rien dans la condition extérieure de ce peuple qui rappelle les bénédictions d’autrefois, alors l’office de la foi est de faire jouir le juste des choses cachées : La « voie de Dieu est dans son sanctuaire ». — Pour avoir l’intelligence des voies de Dieu, il faut que le juste entre dans ce sanctuaire du Dieu fort (Ps. 73, 16-17). C’est là que Dieu découvre tout à la foi, en sorte que le juste est tranquille, sachant que quoi qu’il en soit, rien n’est plus sûr que les choses que la Parole révèle, bien qu’elles restent encore à réaliser. Or, si le peuple a fait défaut à ses engagements, Dieu est demeuré fidèle, Sa fidélité est immuable et d’âge en âge elle se retrouve.

v. 90. « Ta fidélité dure d’âge en âge ; tu as établi la terre, et elle demeure ferme. »

Cela conduit le juste à exalter les attributs de la puissance de Dieu, manifestés dans la création, « car sa puissance éternelle et sa divinité, se voient quand on considère ses ouvrages ». C’est le déploiement de cette même puissance, qui est nécessaire pour que le juste soit délivré ; or, si cette puissance souveraine est manifestée, la délivrance du juste est assurée : elle détruira tous ses ennemis. Toutefois, le juste ici ne s’élève pas plus haut que l’idée de ce qu’a produit et de ce que peut produire encore la puissance de Dieu. Pour le chrétien, le niveau spirituel où il se trouve placé est plus élevé : l’humiliation du Christ — la nécessité de Sa mort pour le salut du pécheur, sont tout autant de sujets dont il a saisi la portée et compris l’importance pour son âme. Ce qui le rend heureux, c’est la mort du Fils, qui le réconcilie avec Dieu et le délivre du péché. Le Juif pieux attend et soupire, au contraire, après cette manifestation glorieuse et publique de la puissance de Christ au milieu des hommes. L’éclatant déploiement de cette puissance réalisera ses vœux et toutes ses prières.

v. 91. « Selon tes ordonnances tout subsiste aujourd’hui, car toutes choses te servent. »

Remarquons, avant que d’aller plus loin, comment l’Esprit de Christ révèle au juste les sources auxquelles, dans son épreuve, il peut restaurer son âme. 1° C’est la parole établie dans les cieux ; — 2° c’est la fidélité de Dieu, en ce qui concerne l’accomplissement de Ses promesses ; — 3° c’est la fermeté des ordonnances de Dieu, fermeté qui ressort du fait que « tout subsiste aujourd’hui », comme au commencement. Cette fermeté des ordonnances de Dieu, telle qu’elle est manifestée dans Son gouvernement des choses créées, est pour le juste qui soupire une vraie consolation ; car de ce que toutes choses subsistent par la volonté souveraine du Très-haut, il peut en conclure, que ce que Dieu a ordonné touchant l’avenir de Son peuple ne saurait manquer et qu’ainsi il peut et il doit persévérer dans l’espérance de sa foi. Les moqueurs, au contraire, partant du même fait, concluent que les choses demeureront à jamais ce qu’elles sont et que l’espoir du juste ne saurait avoir sa réalisation (2 Pier. 3, 4) — et ainsi, ils s’endurcissent dans le péché. Or par la foi, le juste voit les choses selon la vérité et il comprend que « toutes choses servent » à l’accomplissement des plans de Dieu ; qu’Israël, même dans sa rébellion, sert à l’accomplissement du dessein de Dieu.

v. 92. « N’eût été que ta loi a fait tout mon plaisir, j’eusse déjà péri dans mon affliction. »

Ces paroles révèlent le secret de la force du juste dans son affliction : « la loi de l’Éternel fait tout son plaisir » ; ce champ de la révélation divine fait connaître au juste quel sera le résultat des voies de Dieu envers Son peuple : « Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob l’impiété ». Ainsi, un résidu selon l’élection de la grâce sera sauvé et la gloire de l’Éternel paraîtra encore au sein d’Israël. La connaissance de ces choses procure au juste un plaisir vrai, son cœur est plein de l’avenir qu’il a devant lui et c’est là ce qui le garde dans son affliction — dans ces moments d’épreuve excessive où l’ennemi bat en brèche l’édifice de la foi. Ici donc, le juste est victorieux, la loi de son Dieu l’a gardé du mal et a empêché que, par l’affliction, Satan eût le dessus. Cet exemple est un pressant encouragement à prendre notre plaisir dans les choses que Dieu a révélées à notre foi ; il n’y a que cela qui puisse garder nos cœurs, et quelle grâce ! que nous soyons appelés de Dieu à nous approprier ces choses ! « Jeunes gens, disait l’apôtre, je vous ai écrit parce que vous êtes forts et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le méchant ». La joie et la force est ce que la Parole produit en nos cœurs, lorsqu’ils y prennent leur plaisir.

v. 93. « Jamais je n’oublierai tes commandements, car par leur moyen tu m’as fait revivre. »

Or ayant fait une expérience si heureuse, le juste peut-il oublier ce qui a été pour lui la lumière et la force au moyen desquelles il a été gardé ? C’est à cette question que répond notre verset. Le juste ne peut oublier ce qui est sa sauvegarde, aussi longtemps que dure sa responsabilité, et ce n’est qu’à l’apparition du Christ qu’elle a son terme. Ici, le juste voit qu’il est encore dans la position où il a besoin des commandements de Dieu ; il a expérimenté de quelle utilité ils sont pour lui et il en connaît la valeur. Au reste, son âme est encore exercée, et les commandements de Dieu seront seuls son soutien jusqu’au bout.