Messager Évangélique:Pensées sur 2 Corinthiens 12/Partie 1

De mipe
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Ce chapitre nous fait voir, d’une manière remarquable, d’où procède la force par laquelle le chrétien peut marcher dans ce monde. Il ne s’agit pas seulement d’un sentier dans lequel le chrétien peut marcher, mais du moyen d’avoir la force pour y marcher, et de ce qu’est l’œuvre parfaite de Dieu pour l’y faire marcher. Nous avons ici deux extrêmes : jusqu’où un chrétien peut s’élever, et jusqu’où il peut tomber.

Au commencement du chapitre nous voyons un homme ravi au troisième ciel : là il était au suprême degré de la béatitude spirituelle. Et cette béatitude qu’il avait éprouvée était telle, qu’il ne pouvait l’exprimer quand il était revenu à son état naturel. Nul doute que la foi de l’apôtre n’ait été par là fortifiée pour son œuvre ; mais il ne pouvait parler de telles choses. C’est bien là l’état de spiritualité le plus élevé que vous puissiez supposer, et néanmoins c’est ce qui est vrai pour chacun de nous. Sans doute, cela avait pour l’apôtre une application toute spéciale, mais la bénédiction qu’il a ainsi réalisée est vraie pour nous aussi. Puis, à la fin du chapitre, nous avons l’autre extrême, l’état terrible dans lequel un saint peut tomber. Il est question d’animosités, de colères, d’intrigues, d’impureté, de fornication, etc. L’état des Corinthiens était tellement mauvais que l’apôtre ne pouvait aller à Corinthe dans ce moment-là. C’était un lieu tellement corrompu qu’il avait même passé en proverbe parmi les anciens ; et ceci se trouvait être vrai même à l’égard des saints qui y étaient, que « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ». C’est pourquoi l’apôtre dit : « Je crains que quand j’arriverai je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que moi je ne sois trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas ». D’abord il ne voulait pas retourner chez eux ; mais maintenant sa première lettre avait agi sur l’esprit des Corinthiens, et ils avaient retranché l’homme qui avait commis le terrible péché. Tite aussi avait été chez eux, en était revenu, et lui avait parlé de leur repentance, de leur douleur et de leurs fervents désirs quant à lui, en sorte que son cœur avait été consolé. Cependant ils étaient dans une position fort difficile, et de grands pièges les environnaient, car, dit-il, « je crains qu’il n’y ait parmi vous des querelles, des animosités, des colères, des intrigues », etc. Il y avait même eu parmi eux une telle fornication qu’il n’en était pas fait mention de pareille parmi les nations. Ils avaient, il est vrai, reçu la répréhension de l’apôtre, et l’homme avait été retranché ; mais ils étaient si accoutumés à voir le mal tout autour d’eux, qu’ils ne le sentaient pas. Il en est autrement pour nous, attendu que nous avons été élevés de manière à juger de tout d’après une lumière morale, qui est répandue dans le monde depuis que le christianisme y est professé. Mais eux avaient été de tout temps accoutumés à l’impureté ; ils avaient corrigé les choses en gros, néanmoins l’apôtre tremblait encore pour eux. « Je crains que quand j’arriverai… je ne sois trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas ». Je serai trouvé bien sévère à votre égard ; il se peut que je vienne avec la verge. Il tremblait d’être contraint d’exercer cette espèce de sévérité envers ceux qui ne s’étaient pas repentis.

Nous avons donc, au commencement du chapitre, le point extrême où un chrétien peut arriver en fait de spiritualité, et à la fin l’autre extrême auquel il peut descendre, dans la chair. Tel est le mal terrible qui reste en nous-mêmes, chrétiens, et d’un autre côté la béatitude dont un homme est susceptible en fait de jouissance spirituelle. Ce n’est pas, cela va sans dire, que chacun soit élevé au troisième ciel ; mais tous les croyants possèdent, d’un côté, la bénédiction d’un homme en Christ ; de l’autre, l’incorrigible méchanceté de la chair. Je ne dis pas d’un homme dans la chair, car ceci n’est pas l’état chrétien du tout. Nous voyons ce qu’est la place du chrétien, au point de vue de ses privilèges, et puis ce qu’il est, considéré dans sa marche ici-bas, et comment il se fait qu’une personne, susceptible de toute cette infirmité, si elle ne marche pas dans la vigilance, peut pourtant marcher suivant ses privilèges. Nous sommes ici dans un monde de tentation et de mal, et nous avons la chair, par laquelle le diable cherche constamment à nous entraîner ; et comment est-il possible qu’une personne, marchant au milieu de la tentation, la chair étant là, et le diable aussi, comment est-il possible qu’une telle personne marche selon cet état céleste dans lequel elle a été placée ? La première chose qu’il faut savoir, c’est ce en quoi le privilège consiste. L’apôtre avait été rendu capable d’en jouir d’une manière extraordinaire ; mais la place qu’il se donne à lui-même est une place qui, en principe, appartient à tout chrétien. Le titre de Paul pour être au troisième ciel est le titre de tous. Nous ne le réalisons pas maintenant au degré où il le réalisait, mais il n’en est pas moins vrai que ce titre nous donne place au ciel. Nous sommes venus à la gloire de Dieu maintenant ; c’est la place qui nous est donnée. C’est pourquoi il dit : Je ne parle pas de Paul — « Je connais un homme en Christ », je ne dis pas un homme dans la chair, mais un homme en Christ. C’est là que l’Esprit de Dieu place un chrétien. C’est la place de tout croyant ; ils peuvent passer par de grands exercices de cœur avant d’y arriver, mais l’Esprit de Dieu les place, non pas dans la chair, mais en Christ. Ce n’est pas la chair, c’est la gloire à la droite de Dieu. Un homme dans la chair ne peut être là.

Quand l’apôtre dit : « Lorsque nous étions dans la chair », il entend par là que nous n’y sommes plus ; c’est une chose passée. Si je dis : Quand j’étais à Paris, je faisais ainsi et ainsi, cela veut dire que je n’y suis pas maintenant. Et c’est de cette même manière qu’il dit : « Quand nous étions dans la chair ». Il connaissait le commandement, dont il pouvait dire qu’il était bon, mais il ne pouvait obtenir de la force par ce moyen. Il n’était donc pas alors question pour lui de se réjouir toujours dans le Seigneur, et de dire : « Je me glorifierai d’un tel homme ». Son être même, sa nature, sa marche, tout en lui était opposé à Dieu, et le sentiment qu’il avait de lui-même et de sa chair était celui-ci : « Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ». Voilà ce dont il avait la conscience devant Dieu. Supposant un homme qui désirait faire ce qui était bon, mais ne le faisait pas — faisait plutôt le contraire — il avait la conscience d’être tel devant Dieu. Dans Romains 7, étant dans le premier Adam, il marchait dans le péché et dans la mort, et était responsable pour cela. Au chapitre 8, il dit autre chose : « Vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit ». Là nous avons l’homme en Christ, et : « Il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ». Là on pourra voir ce que c’est que marcher, non selon la chair, mais selon l’Esprit. Mais où est maintenant la puissance pour le faire ? « Ce qui était impossible à la loi en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché en la chair ». Remarquez que quand il est sous la loi, et qu’il a ces saints désirs que la nouvelle nature doit toujours avoir, il voit que la loi est juste, il l’approuve comme étant bonne ; mais il voit une autre loi dans ses membres, qui le rend captif de la loi du péché. Il voit qu’elle ne lui sert de rien. Comment puis-je subsister devant Dieu ? Je voudrais faire le bien et je fais le mal. Ne suis-je pas responsable envers Dieu ? Et comment puis-je Lui répondre, si je fais toujours ce qui est mal ? Dans toute cette portion de Romains 7, remarquez que Paul ne parle pas de Christ, mais de l’homme dans la chair. Il y avait bien en lui de nouveaux désirs, mais il ne les accomplissait pas ; et le voilà, homme responsable, ayant à répondre de son propre état devant Dieu ; et il dit : Mon état est entièrement mauvais. « Misérable homme que je suis », etc. Cela était vrai, mais de quoi parlait-il pendant tout ce temps ? De la loi. « Nous savons que la loi est spirituelle, mais je suis charnel, vendu au péché ». C’était non seulement la loi jugeant quelque acte grossier, mais requérant de lui qu’il fût ce qu’il devait être, ranimant en lui le désir d’être tel, et néanmoins il n’était pas cela. « J’approuve la loi, reconnaissant qu’elle est bonne ». Il a à faire avec la loi. Ensuite en quoi prend-il plaisir ? « Je prends plaisir à la loi quant à l’homme intérieur ». J’ai le vouloir de faire ce qui est bien, mais je n’ai pas de Sauveur. J’ai une loi ; et que dit-elle ? Tu dois aimer Dieu de tout ton cœur. Mais je ne le fais pas. — Alors tu es perdu. Elle exige de moi ce que je devrais être, mais ce que je ne suis pas. Elle requiert d’un homme qu’il ne convoite pas ; qu’il aime Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force, et son prochain comme lui-même. Mais qui est cet homme duquel tout cela est requis ? Eh bien ! c’est un homme dans la chair, avec toutes les convoitises de la chair, l’entraînant constamment au mal. La loi demande d’un homme pécheur qu’il ne soit pas pécheur ; c’est précisément cela. Si donc, comme être responsable, je suis sous la loi, que peut-elle faire ? Hélas ! me condamner — me condamner justement ; elle ne pourrait absolument rien faire que me condamner. Elle vient exiger de moi, quand je suis pécheur, que je sois ce que, en tant que pécheur, je ne puis être ; par conséquent, pour un homme dans la chair, si la loi de Dieu vient, elle le condamne. Elle doit le condamner, parce que le cœur est si foncièrement corrompu et méchant, que le fait même qu’un commandement est donné n’a d’autre résultat que de manifester le mal qui s’y trouve. Nous le savons par l’expérience de nos propres cœurs. S’il y avait quelque chose sur cette table, et que je disse : Je ne veut pas que personne sache ce qui est là, aussitôt chacun désirerait savoir ce que c’est. Voilà précisément ce qu’est la nature humaine ; ce n’est pas du tout la faute de la loi. Supposons que vous ayez des enfants ; ils pourront n’avoir aucun désir particulier de sortir de la maison ; mais si vous leur dites de ne pas sortir, et que vous mettiez une barrière pour les en empêcher, en voilà tout de suite un qui a envie de sortir, et s’il rencontre la barrière, il la poussera d’autant plus fort. La loi dit qu’elle veut être obéie ; mais j’ai une volonté désobéissante. La loi dit qu’elle ne peut tolérer une convoitise ; mais la convoitise est là, et c’est pourquoi la loi dit : « Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire ». Il va sans dire que la loi de Dieu est juste en le disant. Mais dans tout cela il n’y a pas un mot de Christ. Nous avons là les droits de Dieu quant à l’homme, considéré comme responsable, comme enfant d’Adam, quand il est dans ses péchés, la loi réclamant de lui qu’il n’ait pas de péchés.

Il en résulte une complète condamnation, dont l’homme ne peut se délivrer. C’est que, non seulement il tombe et retombe dans tel ou tel péché ; mais que, de plus et surtout, l’arbre est mauvais, la volonté est mauvaise. Or c’est justement le contraire de ce que nous trouvons en Christ. Christ, en entrant au monde, dit : « Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Et il en est ainsi du saint dans sa mesure. Mais la loi étant là, et la convoitise aussi, un droit exigé de lui a pour effet moral de l’amener à sentir que, considéré comme étant dans la chair, il est un pécheur aux yeux de Dieu. Cela lui montre sa condition réelle, mais ne l’en sort pas ; et en conséquence il s’écrie : « Misérable homme que je suis », etc. Il avait fait des efforts pour devenir meilleur, et le seul résultat en est qu’il acquiert cette expérience de lui-même, et cela par le moyen même de la loi que Dieu lui a donnée, comme règle de ce qu’il devait être. Alors il dit autre chose : « Qui me délivrera de ce corps de mort ? ». Il cherche maintenant, non pas comment lui, en tant que dans la chair, pourrait s’améliorer ; ce qu’il cherche, c’est qu’un autre vienne, et prenne l’affaire à sa charge, et l’accomplisse entièrement. Voilà où une âme est amenée lorsqu’elle est convertie, quand elle se découvre non seulement pécheresse, mais sans force. Alors seulement j’ai la conscience de la faiblesse que le péché a produite dans ma chair, et je dis : Il faut que quelqu’un se charge de l’œuvre à ma place ; je ne puis la faire moi-même. J’ai la conscience de ce que le péché m’a fait être en la présence de Dieu, et je ne puis sortir de cette condition. « Qui me délivrera ? ». Remarquez la réponse : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ». Tout est donc bien réglé ; il rend déjà grâces à Dieu. Pourquoi cela ? Parce que, « ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair »… (la loi était bonne ; mais ce que la loi ne pouvait faire)… « Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché en la chair ». Là je trouve Dieu faisant tout. Ce que la loi ne pouvait faire, à cause de ce principe de péché qui est en moi, Dieu l’a fait en envoyant Son Fils. Supposez que je dise à mon enfant : Tu dois m’aimer, et si tu ne le fais pas, je te fouetterai. Pensez-vous que cela produirait de l’affection pour moi dans le cœur de mon enfant ? Certainement non. Je n’obtiendrais pas de lui un atome d’amour. Ainsi en est-il de la loi. La loi dit : Aime Dieu, mais elle ne produit jamais l’amour ; le commandement ne change jamais la nature humaine qui n’aime pas. Qu’est-ce donc qui peut le faire ? « Nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier ».

La loi me dit que Dieu est un juste juge ; elle me dit ce que je devrais être, mais que me dit-elle de Dieu, sinon ceci qu’Il ne veut tolérer aucun mal ? Elle me dit que je dois aimer Dieu, mais me dit-elle ce qu’est le Dieu que je dois aimer ? Elle n’en dit rien. Elle dit : tu L’aimeras, et si tu ne le fais pas, tu seras puni ; elle ne me dit pas ce qu’Il est, afin que je L’aime.

Mais qu’est-ce que me dit l’évangile ? Il me dit : Tu n’as pas aimé Dieu, cependant Dieu t’a aimé. Or voici le point de départ pour l’âme : Dieu m’a aimé quand je ne L’aimais pas. Il est vrai que nous avons de nouvelles pensées et de nouveaux désirs ; or si je suis simple, l’effet en est que ma conscience entrant dans la lumière, elle voit et juge tous mes péchés dans cette lumière ; mais je trouve que cet amour de Dieu, ayant envoyé Christ, et Christ venant dans le même amour, Dieu ne dit pas : Je veux t’aider à m’aimer, mais je veux t’aimer toi ; tu ne saurais te débarrasser de ce péché dans la chair, mais je veux t’aimer. « Ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu ayant envoyé son propre Fils… pour le péché, a condamné le péché en la chair ». Où est-ce qu’Il l’a condamné ? À la croix. Maintenant donc, je suis pardonné, maintenant je suis libre. Je vois l’amour de Dieu, en ce que quand je me trouvais dans cette terrible condition de mort dans le péché, dans la chair, Christ s’est placé dans cette condition et l’a condamnée. La sentence de Dieu a été sur cet état de l’homme et c’en est fait. C’est pour cela que, regardant à Christ, l’homme peut dire : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ ». Quand il a vu ce qu’est l’homme, considéré comme responsable envers Dieu sous la loi, il dit : « Misérable homme que je suis ! ». Mais ensuite il voit que Christ a été là et a tout fait pour lui, et il peut dire : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ».

L’homme maintenant n’est pas sur le pied de pécheur responsable envers Dieu, parce qu’il s’est reconnu entièrement perdu dans cet état, et ce qu’il a appris est ceci, savoir, que Dieu a envoyé Son Fils, et a condamné le péché en la chair. Par conséquent il n’y a aucune condamnation. Dieu l’a déjà condamné, et ainsi le croyant en vient à n’être plus un homme dans la chair, mais un homme en Christ. C’est ce que nous avons dans le chapitre 8. Il est considéré en Christ ; il a Christ comme sa vie dans l’Esprit. Maintenant il peut dire : Je suis en Christ. Le second Adam, après avoir ôté mon péché à la croix, et être ressuscité, me communique Sa vie. C’est la vie éternelle qui était auprès du Père, et qui nous a été manifestée. J’ai vu cette vie ; j’ai contemplé Christ marchant dans le monde, et je vois quel amour, quelle bénédiction il y avait dans toutes Ses voies ; quelle tendresse, quelle patience avec Ses disciples. C’est bien là en effet la vie éternelle, la vie de Dieu ; elle m’a été manifestée. Dans le second chapitre, Jean dit : « Ce qui est vrai en lui et en vous ». Et maintenant je suis en la présence de Dieu, non plus dans la vieille et misérable chair, mais je suis un homme en Christ, parce que Christ est ma vie. Voilà la position dans laquelle nous sommes placés. Christ est notre nouvelle vie, et nous sommes en Christ, en la présence de Dieu.

Dans le cas de Paul, où cette vérité avait eu sa plus haute réalisation, il était au troisième ciel. Le corps ne pouvait avoir aucune part à cette place. Il était là, ne sachant pas si c’était dans le corps ou hors du corps, et c’est ce qu’il appelle « un homme en Christ ». Il est un homme qui vit, tirant réellement sa vie de Christ, et uni à Lui dans la puissance du Saint Esprit, joint à Lui dans un même Esprit, et cela, non dans sa condition d’enfant d’Adam, mais comme né de Dieu. Ainsi quand je regarde à Christ, marchant dans ce monde, je puis dire que c’est cela qui est ma vie. Je vois en Lui cette vie dans toute sa perfection, et je dis : C’est très précieux. Je vois cette vie éternelle qui était auprès du Père, et je dis encore : C’est là ma vie. J’avais une vie dans le premier Adam, qui produisait les fruits amers du péché et de la corruption, mais maintenant j’ai la vie de Christ. Cependant Paul ne pouvait pas rester au troisième ciel ; il avait à marcher dans ce monde. Mais même comme marchant dans le monde, c’est toujours cet Être béni qu’il faut prendre comme notre vie. Quand je contemple Christ marchant dans ce monde, y avait-il en Lui quelque chose qui fût en désaccord avec cette place céleste ? Jamais. Il était la manifestation de la nature divine ici-bas. Eh bien ! c’est ce que vous devez être. « Celui qui dit qu’il demeure en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché ». J’ai reçu, non pas seulement ce qu’avait l’homme sous la loi, mais ce qu’est la nature divine, exprimée dans un homme sur la terre, et c’est là ce qu’un chrétien doit être. C’est un homme qui est devenu un être céleste, qui a sa place en la présence de Dieu, le péché étant ôté pour toujours, et le Saint Esprit l’unissant à Christ ; il est en esprit et par la foi en la présence de Dieu. Maintenant il doit agir dans le monde, non pas comme étant dans la chair, mais la chair étant là ; et dans tous les genres d’épreuves qu’il a à traverser, dans tous les devoirs qu’il a à accomplir, il doit demeurer avec Dieu. S’il ne peut pas demeurer avec Dieu dans ce qu’il a à faire, il faut qu’il y renonce.