Messager Évangélique:Romains 7

De mipe
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Il n’est pas question de Christ dans ce chapitre.

Il est question du jugement que porte l’homme nouveau sur le vieil homme. C’est seulement une nature qui peut juger l’autre, car avant sa conversion, l’homme ne peut sentir que le péché est en lui. Il peut sentir bien des péchés, parce que sa conscience l’avertit et lui montre les fruits du péché, mais non pas le péché. C’est là l’œuvre du nouvel homme ; le vieil homme ayant non seulement sa volonté dépravée, mais étant encore destitué d’intelligence (Rom. 3, 11). L’apôtre ici en parle comme n’étant plus sous l’empire de la loi, pour lui le danger est passé ; il le voit, mais il en est affranchi ; de même qu’un homme enfoncé dans un marais qui n’a aucune issue, ne peut parler de son état qu’avec angoisse ; s’il vient à en sortir et qu’il se trouve en sûreté au milieu de ses amis, il peut alors parler avec calme de ce qu’il était, de ce qu’il a éprouvé.

Il ne faut pas rester dans le marais, en nous considérant seulement nous-mêmes ; mais il est bon comme expérience, de voir ce que nous sommes, et ce que nous pensons. C’est donc là l’expérience de ce que l’homme nouveau est sans le secours du Saint Esprit pour le vivifier ; c’est l’homme nouveau regardant ce que la chair produit sous la loi, mais sans force parce qu’il ne regarde pas à Christ, et ce n’est qu’en Christ qu’il est vainqueur. Dans cet état, le Saint Esprit ne rend pas témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Cette expérience est personnelle ; l’apôtre dit, verset 18 : « je sais » ; mais lorsqu’il s’agit de ce que Christ est pour tous, il dit : « nous savons » (8, 28). Il ne faut donc regarder à nous que pour rester dans une complète dépendance. Lorsque nous regardons à Christ, que nous nous voyons en Christ, jouissant des privilèges de Christ, dans l’amour du Père, nous pouvons tout ; rien n’effraye, rien n’est difficile, nous sommes en quelque manière tout puissants. Mais si nous nous arrêtons à regarder ce que la grâce a produit en nous, nous sommes tout de suite affaiblis ; nous nous complaisons dans les fruits, dans les fruits de l’amour de Christ, mais non pas dans l’amour de Christ, nous ne sommes plus à la source.

Que nous ne regardions donc plus à nous, que pour y voir, ce qui est bien vrai, notre complète impuissance ; non pour y rester, mais pour être poussés à nous voir en Christ. C’est seulement alors, que nous pourrons porter des fruits à la gloire du Père.

Il n’y a aucune assurance d’élection que dans l’amour de Christ ; aucun passage dans la Bible ne peut me confirmer que moi je suis un élu ; mais si je regarde à Christ, je vois en Lui mon élection. Si je devais trouver en moi quelque chose qui pût m’assurer que je suis un élu, ne fût-ce qu’un sentiment, eh bien ! ce serait un nuage sur l’amour de Christ. Ainsi, comme Son amour pour moi n’a pas d’autre cause que Son amour, mon élection est immuable comme Son amour. Voilà, quant à moi, la certitude de mon élection ; quant aux autres, je ne puis en juger que par leurs fruits. Si je suis dans l’amour de Dieu, j’ai la liberté d’être en Sa présence sans crainte, et cette liberté-là me donne, non pas le droit de pécher, mais, au contraire, la puissance de ne pas pécher. C’est la liberté glorieuse de l’enfant de Dieu ; quand il est dans la présence et en la communion de l’amour de Dieu, il est fort comme un lion contre le péché ; mais hors de ce bienheureux état, le péché et toutes choses sont comme un lion contre lui.