Traduction:Aumônes

De mipe
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Matthieu 6, 2-4

Traduit de l’anglaisW. Kelly

[Bible Treasury N5, p. 22-23]

Le Seigneur tient pour acquis que Ses disciples voulaient marcher justement devant Dieu dans les aumônes, la prière et le jeûne. Il ne se contente pas de leur enjoindre de donner à celui qui demande, comme dans le chapitre précédent (Matt. 5, 42), et de ne pas se détourner de celui qui veut emprunter. C’est, par la grâce de Christ, en contraste avec l’étroitesse légale. Ici, nous avons comme unique motif de plaire à notre Père qui est dans les cieux. Ainsi, leur lumière brillerait en Christ cru et confessé par eux, non pas leur justice produite devant les hommes pour être vue par eux, ce qui est la chose expressément défendue. Comme dans les aumônes, nous avons les nécessiteux et ceux qui sont dans la détresse placés directement devant nous, nous avons à la suite de ceci la prière à notre Père dans le cabinet, le jeûne y étant ajouté pour mettre de côté la propre complaisance pour le corps et pour laisser place à l’humiliation devant Lui ; ayant ainsi affaire avec l’homme, les apôtres, soi-même et Dieu, d’une manière qui convienne au Père révélé par le Fils.

« Quand donc tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, pour être glorifiés par les hommes. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, en sorte que ton aumône soit faite dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera ».

Ce n’est pas l’habitude de donner ou de prêter avec libéralité de cœur, sans compter et sans égoïsme, mais cette considération miséricordieuse à l’égard des misérables et de ceux qui souffrent, qui convient à ceux qui servent Dieu dans un monde en chute (Jacq. 1, 27). Chaque devoir a sa place. Tous deux ornent l’enseignement qui est de notre Dieu Sauveur, comme nous sommes appelés à agir en toutes choses. La prudence pourrait se poser des questions, le sens commun hésiter ; mais la foi agit à Sa parole, et sans la foi, il est impossible de Lui plaire. Il ne s’agit pas de faire la volonté d’un autre, mais celle de Christ.

Dans tous les cas, le piège est d’agir de façon ostentatoire, de produire notre justice devant les hommes pour être vu par eux. Dans ce cas, dit notre Seigneur, vous n’avez pas de récompense de la part de votre Père qui est dans les cieux. Il accorde la plus grande importance à la manière et au motif selon lesquels l’acte est réalisé. S’afficher en faisant l’aumône, Il compare cela à sonner de la trompette devant celui qui la fait, et Il le dénonce comme ce que font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, au-dedans et au-dehors, où les gens se rencontrent et passent. Peut-on concevoir quelque chose de plus bas qu’un enfant de Dieu jouant un rôle pour gagner l’attention et l’approbation des hommes ? Avec quelle solennité Il ajoute : « En vérité, je vous dis : Ils ont déjà leur récompense ! ».

Combien cela élève l’âme, en s’occupant de soulager la détresse parmi les hommes, d’agir dans le secret, et sous le regard du Père qui voit dans le secret, comme étant Celui qui doit récompenser ! Il ne suffit pas d’exclure les autres hommes. L’introduire Lui, et dans le secret, est essentiel à la pureté de l’affaire. C’est Lui qui est au-dessus de tout, et partout, et en nous tous ; et le moindre de Ses dons envers nous est ce qui nous permet d’aider ceux qui souffrent et sont dans le besoin. Le laisser à l’écart est l’essence de l’incrédulité. L’introduire est ce que nous Lui devons, comme Ses enfants, en amour et en honneur, le témoignage de notre dépendance, de notre gratitude, et de notre service fidèle.

Nous n’avons qu’à observer les manières de faire des hommes dans la chrétienté, pour apprendre où sont conduits Ses diciples qui négligent l’enseignement du Sauveur, et l’influence du moi, non seulement sur le monde, mais sur les saints influencés par l’esprit du siècle. Quelle notoriété ! Quelle émulation ! Quelle vanterie ou quel orgueil, et même quelle ambition ! Quel contraste avec Celui qui, étant riche, est devenu pauvre pour nous, afin que par Sa pauvreté nous fussions enrichis ! Et combien il est frappant que ce ne soit pas dans la riche Corinthe, mais dans les pauvres assemblées de la Macédoine, que l’Écriture nous parle de la grâce de Dieu accordée par ce moyen ; comment, dans une grande épreuve de tribulation, l’abondance de leur joie et leur profonde pauvreté ont abondé dans la richesse de leur libéralité ! Ce n’était pas même selon l’espérance de l’apôtre, mais au-delà ; et le secret de cela, c’était qu’ils s’étaient donnés eux-mêmes premièrement au Seigneur, et à nous par la volonté de Dieu. Ainsi était prouvée l’authenticité de l’amour.

Mais il y a une autre parole inestimable du Seigneur à ce sujet, qui réclame notre attention. « Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, en sorte que ton aumône soit faite dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera ». Ce n’est pas seulement aux autres, mais à nous-mêmes, que de tels actes doivent être cachés. Le moi est un mal plus subtil que les hommes. L’action de la grâce est souillée et devient un poison pour moi et un déshonneur pour Dieu, quand j’y pense avec satisfaction. Si elle est faite justement, elle est transmise à notre Père pour que Lui s’en souvienne, non pas nous.

C’est en cela que Job manquait, lui que ni les coups de Satan, ni le manque de sympathie, ni même la suspicion de ses amis, n’avaient touché. Il était un homme les plus remplis de grâce, mais il pensait à cela, et non pas à Dieu seul qui l’opérait en lui. C’est pour cela qu’il dut être et fut amené à se glorifier seulement en Dieu, à se juger lui-même, et à se soumettre de tout son cœur. Une partie de la leçon fut que sa main gauche ne devait pas savoir ce que faisait sa main droite. Au contraire de cela, jusqu’à la fin de sa plaidoirie (Job 31), elle ne le savait que trop bien. Mais tout fut changé quand, au lieu de regarder aux fruits de la grâce en lui, il vit Dieu, dans toute Sa fidélité, flétrir toute sa propre satisfaction. « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu : C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42, 5, 6).

Ainsi, nous comprenons que même dans les aumônes, le Père, dans le secret, doit être le motif, afin de les rendre agréables pour Lui. Le Seigneur insiste sur la vérité intérieure. Ô mon compagnon de péché, comment cela pourrait-il être, alors que vous êtes mort dans vos fautes et dans vos péchés ? « Il vous faut être nés de nouveau » ; et la vie, cette nouvelle vie, se trouve seulement en Christ. Mais Il est l’objet de la foi, établi par Dieu dans ce but. « Celui qui croit a la vie éternelle » ; et de même que Christ est la source, ainsi aussi Il est la force de cette vie. « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ».