Traduction:L’appel et l’espérance du chrétien

De mipe
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Éphésiens 1, 3-14

Traduit de l’anglaisW. Kelly

[Bible Treasury 7, p. 89-92]

La juste application de la vérité de l’Église, à la fois dans son appel et dans son espérance, dépend, plus que beaucoup de chrétiens n’en ont conscience, de la condition spirituelle de l’âme. Je ne doute pas, en effet, que la condition spirituelle a beaucoup à voir avec toute l’appréhension de la vérité divine, mais avant toute autre chose, pour la simple raison que les privilèges de l’Église sont si infinis et si spéciaux, que la pensée de l’homme et même le cœur du croyant ont bien des difficultés à les accepter simplement dans leur totalité. La conscience même du croyant devient une difficulté, à moins qu’il n’y ait une acceptation enfantine de la parole et de la grâce de Dieu. Nous pouvons facilement le comprendre ; car il est naturel, même pour le croyant, de mêler la question de ses propres sentiments quant à l’acceptation, avec la réception de la vérité de Dieu. Il s’examine lui-même, mais ne trouve que de l’indignité ; il ressent douloureusement et de manière humiliante, jour après jour, ses propres défauts et ses fautes positives. De ce fait, il semble que c’est une chose difficile de recevoir la vérité étonnante que la grâce lui a même donné d’être un avec Christ.

Pourtant, le grand caractère distinctif de l’appel du chrétien se trouve dans ces termes mêmes : « Ensemble avec Christ ». La grâce souveraine peut seule en rendre compte. Comme Dieu revendiquait et exerçait le droit, en tout temps, de bénir selon Son propre bon plaisir, ainsi maintenant Il met les membres du corps de Christ à la place qui Lui semble bonne. Il désire une soumission sans réserve dans nos cœurs. Et, en proportion que nous serons simples en nous inclinant devant Dieu, Sa grâce et Sa vérité s’épanouiront bien plus largement et plus clairement dans nos âmes. Maintenant, on verra bientôt mieux la portée de ceci, quand j’aurais fait quelques remarques sur le passage qui vient d’être lu. Le sujet en est l’appel et les espérances de l’Église — ces dernières, bien entendu, en lien avec la venue du Seigneur. Le Saint Esprit entame le sujet par une sorte d’allusion à la position d’Israël. Ils étaient le peuple élu, mais c’était sur la terre et pour la terre. Je ne nie pas qu’il y avait des hommes élus en Israël, dans les cœurs desquels des espérances plus brillantes s’étaient fait jour. Sans aucun doute, Abraham n’était qu’un exemple des fidèles. Et en effet, dans les opérations de Dieu, avant qu’un peuple ne soit appelé, il y avait ceux qui regardaient, par la foi, au-delà de la terre, qui voyaient ce qui est plus brillant que les espérances terrestres. Mais ici, nous avons un caractère différent de la bénédiction : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ». Les lieux célestes sont clairement en contraste avec la position terrestre d’Israël. Maintenant, Israël cherchait, et cherchait justement, à être ainsi béni ici-bas ; et de fait, c’est dénigrer la Parole de Dieu que de perdre cela de vue : Dieu leur fera du bien, dans un jour à venir.

Mais nous-mêmes sommes dans la même position que ces croyants auxquels s’adressait l’apôtre Paul : « Bénis de toute bénédiction spirituelle… en Christ ». Ce petit mot, « en Christ », est la clé de tout. Dans un sens, un chrétien n’est rien en lui-même ; en Christ, il a tout. Que mon cœur saisisse seulement cette précieuse vérité. Christ montre maintenant ce qu’est un chrétien dans la présence de Dieu. Sans aucun doute, outre le fait d’être l’homme ressuscité, Il est aussi Dieu, l’objet de l’adoration, égal au Père. Il a un droit divin à tout, quoiqu’il Lui plaise de posséder tout par le droit de la rédemption, comme l’homme glorifié. Il vint dans ce monde. Il le revendiquait seulement comme homme, car Lui seul avait accompli la volonté de Dieu. Il était la manifestation parfaite de ce que l’homme devait être pour Dieu sous la loi, et Il était la manifestation parfaite de ce que Dieu est en amour pour l’homme ; Il était au-dessus de la loi — c’était la grâce. Si la loi avait affaire avec le mal, elle devait le détruire. La grâce prend alors le dessus. Il montre la grâce à ceux qui ne la méritent pas. Christ, comme étant sous la loi, a montré en perfection ce qu’était la volonté de Dieu. Puis Il a manifesté ce que Dieu est pour l’homme. C’était Sa part de manifester une grâce et une vérité parfaites. Christ reçoit l’héritage non comme homme ou comme Dieu seulement, mais comme Rédempteur. Il a souffert sur la croix afin qu’Il puisse le faire partager à d’autres, que d’autres puissent dire : « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ». C’était seulement dans la résurrection que le Seigneur Jésus a reçu toutes choses. Quand Il était sur la terre, Il n’a pas reçu l’héritage ; Il a reçu l’affliction, Il a reçu la honte, Il a reçu les souffrances — toute sorte de haine de la part de l’homme. Il a pris le jugement de Dieu contre le péché. En cela, Il fut seul sur la croix, parce que là, le merveilleux problème fut résolu, savoir comment le péché pouvait être ôté. Christ a aboli le péché afin que Dieu puisse justifier justement, afin que Dieu puisse manifester tout Son caractère.

Ici, toutefois, il s’agit d’une application plus large que la simple justification. Dieu bénit de toute bénédiction spirituelle en Christ. Il n’avait jamais employé un tel langage auparavant. Dans l’Ancien Testament, il n’y a aucune pensée de Christ ayant des membres. Vous avez un roi régnant en justice, et des nations bénies par Christ, Celui qui est béni et qui recevra tout de Dieu. Ce que nous avons ici est bien différent. C’est Dieu, non seulement pardonnant, non seulement justifiant, mais qui fait des chrétiens des membres de Christ, de Sa chair et de Ses os. Ici, nous avons un langage qui s’élève au-dessus de tout ce que les croyants avaient avant la rédemption. Il n’y a pas de dépréciation des privilèges des saints d’autrefois, mais ce que je désire montrer, c’est que les chrétiens ne vivent en général pas dans leurs propres privilèges.

La première chose à souligner est celle-ci : « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Remarquez le langage. C’est Dieu agissant selon cette relation particulière. Il veut bénir le croyant comme Il bénit Christ. C’est-à-dire, non pas comme Christ est béni en tant que personne divine — ce serait un blasphème. Ici, nous avons ce qui Lui est conféré comme homme dans le ciel. « La gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée » est une vérité similaire. Christ, comme l’homme ressuscité, est exalté en haut, la gloire Lui ayant été conférée en tant qu’homme ressuscité qui, par la grâce de Dieu, était entré dans la mort. L’homme ressuscité est aussi Dieu, mais nous ne devons jamais confondre Sa déité avec Son humanité. Comme ainsi ressuscité, Il disait : « Je monte vers mon Dieu et votre Dieu, vers mon Père et votre Père ». Là, nous avons Son Dieu et Père et le nôtre, et l’apôtre montre que nous recueillons une bénédiction infinie de chacune de ces relations. Comme le Dieu de notre Seigneur Jésus, Il nous donne d’avoir part à la nature divine, saints et irréprochables devant Lui en amour. Il veut avoir des hommes dans le ciel avec Jésus. Avoir là cet homme béni et glorifié ne suffit pas. Il donne à Jésus des compagnons. Ces compagnons pour Lui doivent avoir moralement, bien entendu, la nature divine (2 Pier. 1).

Là encore, les anges sont des serviteurs : ils ne s’élèvent jamais au-dessus de la nature de serviteurs. L’archange même ne s’élève jamais au-dessus de la position d’un serviteur. Les anges sont appelés les fils de Dieu, dans un certain sens, comme tout homme l’est en vertu de la création. Les anges sont une classe d’êtres spirituels, mais ils n’ont pas l’intimité de ceux qui sont nés de Dieu, la position d’enfants, l’Esprit d’adoption, etc. Maintenant, j’attire votre attention sur cela, parce que ce n’est que faiblement compris par les chrétiens en général. Ce n’est pas de la présomption de savoir que nos péchés sont pardonnés. Je voudrais demander à toute personne qui connaît le nom de Christ, qui L’aime : Sur quelle base prenez-vous la place d’un croyant ? Sur quelle base avez-vous reçu faveur de la part de Dieu ? Croyez-vous en Jésus comme Celui qui a souffert pour les péchés ? Je vous demande : A-t-Il accompli l’œuvre parfaitement, ou non ? Il n’y a pas un croyant qui ne réponde immédiatement : Oui — parfaitement. Alors, aussi sûrement que vous êtes un croyant, vous avez la rédemption par Son sang, et même le pardon des péchés. Si vous n’avez pas ce pardon, quand pourrez-vous l’avoir ? Christ ne souffrira pas de nouveau. Souffrir et offrir vont ensemble. Ils doivent aller ensemble dans la pensée de Dieu. Une fois purifiés, est la parole qui s’applique à un chrétien — une fois, parce que cela a été fait parfaitement, fait pour toujours. Maintenant, je maintiens que c’est accompli pour chaque chrétien. Tout chrétien est redevable à Christ de croire sans hésitation qu’Il a accompli parfaitement l’œuvre d’ôter le péché. Il peut y avoir des manquements. Loin de moi de vouloir dire qu’un croyant ne devrait pas toujours confesser ses manquements. Les fautes quotidiennes réclament une humiliation quotidienne devant Dieu. Cependant, le fait de la rédemption demeure inchangé. Prenez le cas d’un enfant : il peut offenser, et offenser gravement, mais il reste votre enfant tout de même. Plus vous lui faites sentir qu’il est votre enfant, plus sa faute est sentie, car c’est ce qui en soi est le pire. De la même manière, au lieu que tenir ferme notre relation affaiblisse vraiment le sentiment du péché, c’est le seul et unique terrain pour le juger convenablement. C’est ce qui rend le péché si excessivement pécheur.

Nous avons là le tableau complet du privilège chrétien. Combien il est frappant que dans tout ce passage, il n’est pas dit un mot sur notre condition originelle comme pécheurs. Dans l’épître aux Romains, c’est une toute autre manière de faire. En Éphésiens 2, nous avons un caractère du péché plus profond même que dans les Romains — « morts dans nos fautes et dans nos péchés », etc. Mais tout d’abord, nous trouvons Dieu dévoilant Ses conseils qui se rapportent au chrétien. C’était le propos de Dieu en Christ avant la fondation du monde, entièrement indépendant de la condition de l’homme sur la terre. Nous trouvons ici la vérité bénie même que la rédemption n’est pas un simple remède, c’était le premier choix de Dieu. Dieu avait pris conseil et déterminé cela en Lui-même, avant qu’il y eut aucune créature ; Il avait déterminé qu’Il aurait des êtres dans le ciel capables de communion avec Lui et avec Son Fils. Alors, Il permit que l’homme soit éprouvé sur la terre. Cela eut lieu avec Israël, etc. Quand la méchanceté du monde atteignit son point culminant à la croix de Christ, en ce moment même où Juifs et Gentils s’unissaient pour mettre à mort le Seigneur de gloire, Dieu répondit à leur affreuse conspiration en manifestant Sa plus riche grâce. Dieu montrait par et dans Son Fils un salut qui non seulement répondait à l’homme ruiné sur la terre, mais qui donnerait à l’homme une part éternelle avec Christ dans la présence de Dieu. L’Église est constituée non seulement de personnes pardonnées et sauvées, de personnes regardant vers le ciel, mais elle a un caractère de relation plus profond, elle implique l’union avec Christ dans le ciel. C’est ce que Dieu donne actuellement aux croyants.

La chose suivante vue ici est que non seulement Dieu nous introduit dans cette position étonnante de bénédiction, mais Il ouvre Ses secrets : « Nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté ». Ainsi, tout d’abord, Il nous rend saints en Christ ; puis, Il nous donne la position de fils envers Lui ; et enfin, Il nous fait connaître ce qu’Il va faire. Et qu’est-ce que c’est ? Placer tout l’univers sous la domination de Christ, pour que tout dans le ciel et sur la terre soit assujetti à l’homme glorifié. C’est la première partie du secret de la volonté de Dieu ; la suivante est que les croyants — tous ceux qui croient en Christ — sont maintenant faits cohéritiers avec Christ sur cet héritage. Non pas que nous soyons l’héritage — le peuple juif sera une partie de l’héritage — mais le caractère particulier des chrétiens, c’est qu’ils sont héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ.

À cet égard, la simple question est : Que dit l’Écriture ? Quel est l’enseignement de Dieu sur ce sujet ? Il est dit que c’est un mystère, ce qui veut dire que ce qui ne pouvait être découvert par l’esprit de l’homme, pouvait être compris une fois révélé. « Le mystère de Christ » consistait en ceci — Christ, le centre de toutes les opérations de Dieu, et les croyants qui Lui sont maintenant unis. Il n’y a rien de merveilleux dans le Fils de Dieu dominant sur toutes choses. Il ne pouvait être dit que Dieu le Père conférait quoi que ce soit à Dieu le Fils en tant que tel : ce serait nier Sa déité suprême. Mais pourtant, il est tout à fait certain, d’après l’Écriture, que Jésus reçoit maintenant tout de Dieu le Père. Un homme est à la droite de Dieu ! — un homme est l’objet des délices et de l’adoration du ciel ! Mais plus que cela. Par le Saint Esprit, l’Église est unie avec cet homme glorifié, l’Ève spirituelle du dernier Adam. L’Assemblée est l’Épouse, la femme de l’Agneau, comme elle est le corps du Christ glorifié qui est Chef sur toutes choses. Ainsi est-il écrit à la fin de ce chapitre. Christ est dit être « Chef sur toutes choses à l’assemblée, qui est son corps ». L’Assemblée est véritablement associée avec Christ sur toutes choses, « la plénitude de celui qui remplit tout en tous ».

Le merveilleux mystère est ici donné à connaître — l’Assemblée appelée à être unie avec Christ. Dans ce seul corps, nous sommes maintenant baptisés par l’Esprit ; et maintenant est le temps où le croyant est responsable de le recevoir dans son âme, et de le manifester dans ses voies. Bien entendu, c’est une question de foi ; car, quant à son corps, il est le même que celui de tout homme. Il ne peut triompher que par Christ ; mais il a Christ dans la gloire non seulement comme sa justice, mais comme sa vie, oui, étant un avec Lui. Tout ce que Dieu confère à Christ, Christ le partage avec l’Assemblée. L’effet en est immédiat et immense. Supposez que quelqu’un venait à réaliser qu’il était le fils de la reine, cela n’aurait-il pas une forte influence pratique sur lui ? Ainsi, avoir la connaissance maintenant non seulement qu’une personne est sauvée, mais qu’elle partage avec Christ tout ce qu’Il possède, qu’elle est membre de Son corps, qu’elle est vue désormais comme parfaite par Dieu en Christ : telle est la position d’un chrétien. Ce n’est pas que l’on ne tienne pas compte du manquement d’un chrétien : Je le fais, mais le meilleur moyen pour sentir notre manquement est de tenir ferme notre relation avec Christ. La pratique chrétienne est basée sur la doctrine chrétienne.

Alors que le croyant, déjà maintenant, est placé dans cette position bénie de jouissance, Dieu a envoyé ici-bas le Saint Esprit pour habiter en lui, d’une manière telle que cela n’avait jamais eu lieu auparavant. Il n’y a jamais eu un temps où le Saint Esprit n’opérait pas ; sans aucun doute, Il est l’agent actif dans toutes les opérations de Dieu ici-bas depuis la création. Il ne pouvait pas y avoir de puissance de Dieu à l’œuvre dans l’homme sans l’Esprit de Dieu. Mais je n’en maintiens pas moins, avec cela, que le Seigneur Jésus Christ a préparé les disciples à une bénédiction plus grande que celle que eux ou d’autres avaient connue jusque-là. Il leur disait : « il vous est avantageux que moi je m’en aille », etc. Qu’est-ce qui pouvait compenser une telle perte ? La réponse est : « si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai ». C’est contraire à l’Écriture, ou même au sentiment, de supposer que c’était simplement prolonger quelque chose qu’ils possédaient auparavant. Non, c’était une bénédiction plus importante. C’était le même Esprit qui les avait fait naître de nouveau, mais Il était maintenant, pour la première fois, envoyé ici-bas du ciel pour habiter dans les saints.

Qui a jamais été béni ainsi auparavant ? Oui, il y en a eu un qui avait joui ainsi de Lui. Qui était cette personne qui avait été le temple de Dieu sur la terre ? C’était Jésus. Sur Lui, le Saint Esprit ne venait pas comme une flamme de feu, mais comme une colombe, le témoin de la perfection sans tache de Jésus. L’humanité de Jésus étant absolument pure et sainte (Luc 1), il n’y avait pas le moindre obstacle à l’habitation du Saint Esprit en Lui. Nous pouvons comprendre que Jésus était corporellement le temple ou l’habitation du Saint Esprit ; mais comment cela pouvait-il être vrai de nous, méchants et souillés que nous sommes par nature ? Christ a si parfaitement ôté le péché et les péchés d’un croyant, que c’est comme si le mal, racine, branche et fruit, n’avait jamais existé. Ainsi, le Saint Esprit est descendu du ciel, et Il demeure maintenant de fait dans le croyant, comme preuve et résultat de la mise de côté parfaite du péché par le sacrifice de Christ.

Les saints d’autrefois attendaient ce qui devait venir ; ils savaient qu’il y avait de bonnes choses à venir. « Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils administraient ces choses, qui vous sont maintenant annoncées par ceux qui vous ont annoncé la bonne nouvelle par l’Esprit Saint envoyé du ciel » (1 Pier. 1, 12).

Manifestement donc, il y a une bénédiction spéciale dans le don de l’Esprit consécutif à la rédemption. Quand nous savons et pesons ce qu’est la rédemption, il y a moins de difficultés. C’est une pauvre notion partielle de la rédemption comme fait accompli, qui fait que les gens demandent : Pourquoi Dieu n’agit-Il pas toujours de la même façon ? La juste compréhension de Son œuvre infinie, nous enseigne que Dieu voit une telle vertu dans la croix du Seigneur Jésus Christ, qu’Il réserve une bénédiction particulière pour ce moment. Le croyant est maintenant béni avec Lui, et partagera Sa suprématie sur toutes choses.

Qu’est-ce qui fait de nous des membres du corps de Christ ? Nous sommes rendus tels par l’Esprit, et non par la foi seulement. Bien entendu, seul un croyant a cette position ; mais il n’est dit nulle part que c’est par la foi, mais par le baptême du Saint Esprit (1 Cor. 12). Les saints de la période précédente n’étaient pas baptisés en un seul corps. Il n’y avait rien de la sorte. Les Juifs conservaient leur place à part ; les Gentils pouvaient entrer (comme prosélytes), mais il n’y avait pas identité : encore moins l’un ou l’autre était-il fait un avec Christ. Dans le christianisme, ces distinctions disparaissent. Il y avait de la foi, chez les saints de l’Ancien Testament, mais il n’y avait pas encore « un corps » ; pas même quand notre Seigneur était sur la terre. Il disait aux disciples qu’Il n’était envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. La croix de Christ, du côté de l’homme, était une union de tous les hommes (Juifs et Gentils) en méchanceté ; du côté de Dieu, elle conduisait à une union des Juifs et des Gentils dans une bénédiction commune par grâce. En Matthieu 16, Pierre répond à la demande de Christ par la confession : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Christ dit : « Sur ce roc je bâtirai mon assemblée ». Que veut-Il dire par là ? Pierre confesse Sa gloire non seulement comme Messie ou Christ, mais comme le Fils du Dieu vivant. Il a été déterminé Fils de Dieu par la résurrection des morts. « Il est le chef du corps, de l’assemblée, lui qui est le commencement, le premier-né d’entre les morts ».

Quelle espérance convient à un tel appel ? Jésus dit : « Que votre cœur ne soit pas troublé. Je vais vous préparer une place ; et si je m’en vais, je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi ». La position d’un chrétien est celle que Christ a. Même maintenant, Il nous a été fait sagesse, et justice, et sainteté, et rédemption. Comme Lui a pris notre place sur la croix, ainsi nous avons Sa place dans la gloire. Il bénira les Juifs sur la terre. Dieu a promis de le faire. Alors qu’Il nous a bénis en titre avec Christ dans le ciel. Certains pensent que le mystère était que les Gentils devaient être appelés, mais il y est clairement fait référence dans l’Ancien Testament. Le mystère va bien plus loin, c’est-à-dire, que tous ceux qui croient maintenant, Juifs et Gentils, devaient être unis ensemble comme le seul corps de Christ, Chef sur toutes choses.

Notre espérance est que Christ vienne et nous prenne pour être avec Lui dans la maison du Père. Cela implique la plus grande scène de réjouissance, même dans le ciel. Y a-t-il un lieu qui puisse être trop élevé pour Christ ? Assurément pas. Le Père manifeste ainsi Son amour pour Son Fils. Si Dieu nous donne une telle position en Christ, nous devons le croire ; et ce n’est pas seulement pour nous-mêmes, mais pour tout croyant, même pour tout chrétien. Ceci, et rien de moins, est la portion de tous ceux qui croient à l’évangile. Christ viendra Lui-même, afin que là où Il est, nous, nous soyons aussi. Nous serons avec Lui, dans cette gloire qui est entièrement au-dessus du monde. « L’Esprit et l’épouse disent : Viens » (Apoc. 22, 17). Dire « Viens », ne dépend pas d’une grande connaissance, mais de Son grand salut et de Son amour.

On ne peut trop insister sur le fait qu’il n’y a pas de différence entre la position d’un croyant et celle d’un autre. Quand vous en arrivez à une question de fidélité, il y a des degrés ; mais supposer une différence dans la blancheur de la robe, ou dans la justice que nous sommes devenus, c’est supposer une valeur différente du sang de Christ, ou une incertitude dans la puissance de Sa résurrection. Il n’y a pas de différence quant au péché d’un côté, tous étant également morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. De même, il n’y a rien de tel qu’un saint amené plus près de Dieu qu’un autre par la rédemption ; cela nierait l’œuvre de Christ. Tous les croyants sont actuellement également, c’est-à-dire, parfaitement, rendus proches quant à leur position, quoique de mauvais enseignements fassent beaucoup pour obscurcir la vérité, et que le manque de spiritualité entrave la sainte jouissance, même là où la vérité peut avoir pénétré. De plus, nous sommes faits un avec Christ, mais pour cela, le don de l’Esprit était nécessaire.

Là où Christ est devant nous, il n’y a rien que nous ne puissions faire par Lui qui nous fortifie.