Traduction:Les doxologies apostoliques

De mipe
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Traduit de l’anglaisJ.L. Harris

[The Present Testimony 1849, p. 281-305]

« Toutes tes œuvres te célébreront, ô Éternel ! et tes saints te béniront ». C’est une fin des plus dignes de Dieu ; et elle soulage l’esprit de bien des exercices anxieux pour garder constamment à la pensée que Sa propre manifestation est la fin de toute action de Dieu ; ou, en d’autres termes, Sa propre gloire. Ce qui peut être nécessaire pour que Dieu puisse se manifester Lui-même, peut seulement être connu de Dieu ; mais il est bon de poser cela comme un axiome, que toutes les œuvres de Dieu — toutes Ses opérations avec l’homme dans Ses diverses dispensations — sont nécessaires à Son propre grand but, se faire connaître Lui-même. Cela sera pleinement mis en évidence dans cette dispensation finale, quand « Dieu sera tout en tous ». La création inintelligente louera Dieu. Tous les êtres intelligents, créés ou rachetés, Le loueront — même les anges qui n’ont pas connu la rédemption pour eux-mêmes, loueront pourtant Dieu pour la rédemption, comme ce qui L’a fait connaître de la manière la plus distincte et la plus visible. Les anges reconnaissent avec admiration la dignité de l’Agneau. Il est l’objet de leur admiration aussi bien que de leur adoration (Apoc. 5 ; Héb. 1, 6). « Bénissez l’Éternel, vous, ses anges puissants en force, qui exécutez sa parole, écoutant la voix de sa parole ! Bénissez l’Éternel, vous, toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs, accomplissant son bon plaisir ! Bénissez l’Éternel, vous, toutes ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination ! Mon âme, bénis l’Éternel ! ».

La louange attend Dieu dans le silence en Sion, car Israël est aveuglé jusqu’à ce jour ; et quant à la création, elle « soupire et est en travail ensemble jusqu’à maintenant » ; si bien qu’il ne peut y avoir d’expression de louange, ni de la part d’Israël, ni de la création. Mais l’Église peut louer actuellement — oui, les saints peuvent maintenant bénir. Les éléments essentiels de la louange de l’Église sont la ferveur de l’affection, la profondeur de l’intelligence, l’admiration et l’adoration. C’est la louange dans son caractère le plus élevé. Elle peut « chanter avec intelligence ». La louange est l’élément propre de l’Église. « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom ». Mais la louange ne peut être forcée ; elle doit être spontanée : c’est en vain que ceux qui avaient dépouillé Israël lui disaient : « Chantez-nous un des cantiques de Sion ». Ils ne pouvaient pas « chanter un cantique de l’Éternel sur un sol étranger ». Le cœur doit être convenablement accordé pour louer. La mélodie doit être produite dans le cœur pour le Seigneur, avant qu’elle ne soit exprimée intelligemment par les lèvres en louange. Par conséquent, le cœur affermi dans la grâce et occupé de Jésus, considérant les pensées et les voies de Dieu telles qu’elles sont manifestées, est le seul à comprendre le charme de la louange. En considérant les doxologies apostoliques, nous ne pouvons pas manquer de nous apercevoir qu’elles sont les expressions d’un cœur qui déborde, rempli d’émerveillement et d’admiration, à cause de la grâce et de la sagesse que Dieu Lui-même dévoile à l’entendement spirituel. Quelquefois, un discours didactique est interrompu par un élan de louange intelligente. Quelquefois, l’âme éclate de joie, en contemplant la particularité de la relation de Jésus avec elle-même. Hélas pour nos cœurs ! si « lents à croire », combien peu de louange intelligente trouvons-nous parmi les chrétiens. Elle est effectivement reconnue comme une partie de l’adoration des chrétiens. La doxologie « Gloria patri » (« Gloire au Père », en latin) est fort ancienne, plus encore que le concile de Nicée[1], et est un témoignage précieux de la foi de l’Église ; pourtant, dans l’utilisation qui en est prescrite, combien peu est-il fait appel aux affections ; combien chaleureux autant qu’intelligent est le simple « Amen » de l’apôtre en Romains 1, 25. Il interrompt en effet le cours de son argumentation, mais il ne pouvait pas annoncer le Créateur béni éternellement, sans y ajouter son « Amen ».

La première doxologie formelle se trouve à la fin du chapitre 11 de l’épître de Paul aux Romains. Elle est très courte — « À lui soit la gloire éternellement ! Amen ». Mais la brièveté est ici bienvenue ; car la doxologie est l’expression d’une âme absorbée dans l’admiration à la fois de la sagesse et de la connaissance de Dieu. L’apôtre a jeté un rapide coup d’œil sur l’histoire passée d’Israël, son âme s’émouvant avec tendresse de leur aveuglement actuel ; de nouveau, elle est réchauffée par la joie à la pensée que le Libérateur viendra de Sion pour détourner de Jacob l’impiété. Quelle profonde instruction cet aperçu a-t-il dévoilée à son âme ! Le propos de Dieu dans l’élection et l’appel si pleinement justifiés — la justice légale inatteignable, mais la justice par la foi en Christ pleinement établie — l’échec de ce qui avait été dispensé extérieurement, et la sécurité d’un résidu — la diminution d’Israël, les richesses des Gentils — la haute pensée des Gentils quant à eux-mêmes mise en garde par ce qui est arrivé à Israël — Israël ennemi à cause de l’évangile, et pourtant bien-aimé à cause des pères — l’aveuglement actuel d’Israël servant au grand but d’amener la grâce et la vérité ensemble, car ils doivent être reçus comme des pécheurs d’entre les Gentils, sur le terrain de la grâce, et sur ce terrain seul, Dieu accomplissant envers eux toutes Ses promesses — non pas à cause de leur mérite, ou de leur justice, mais à cause de Sa grâce et de Sa vérité. Combien l’inspiration est différente d’un style simplement didactique. Le Saint Esprit, en instruisant la pensée spirituelle, fait appel aux affections spirituelles. L’homme regarde souvent l’évangile comme une théorie, comme un plan de salut ; mais le Saint Esprit a affaire avec la conscience et les affections des hommes. L’apôtre, sous Sa direction, ne peut laisser ce sujet sans une expression de son admiration — « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables ! ». Et qui est Celui qui expose ces voies, sinon Dieu Lui-même — non seulement comme les révélant, mais comme en étant Lui-même l’auteur, la cause, et la fin de toutes. « Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ». Cela résout bien des perplexités. Ce qui est caché aux sages et aux intelligents, parce qu’ils essaient de saisir l’infini par ce qui est fini, est clair pour le petit enfant. Il reconnaît Dieu, et la difficulté est résolue ; et alors, combien est convenable la brièveté de la doxologie : « À lui soit la gloire éternellement ! Amen ». Tout est perdu de vue, sauf Dieu ; et Dieu Lui-même est manifesté de la manière la plus bénie qui soit, même à travers la folie, la faiblesse, l’ignorance et le péché de la créature.

La doxologie suivante, dans l’ordre, se trouve en Romains 16, 25-27. Elle est d’une sorte des plus intéressantes pour notre étude, parce qu’elle concerne la manifestation des perfections de Dieu en relation avec nous-mêmes. Elle montre la capacité de Dieu à faire pour nous ce que nous ne pouvons faire pour nous-mêmes. Nous trouvons une admiration semblable de la puissance de Dieu exprimée dans la doxologie de Éphésiens 3, 20, 21, et aussi en Jude 24, 25. L’épître aux Romains pourrait bien se terminer avec le chapitre 15. Dans la dernière partie de ce chapitre, l’apôtre a dû écrire quant à ce qui le concernait lui-même, et en particulier de son désir et de son intention de visiter Rome ; et il termine par la bénédiction courte mais complète : « Or, que le Dieu de paix soit avec vous tous ! Amen ». Le chapitre 16 est comme un post-scriptum, recommandant Phœbé à leur attention, et saluant de façon distincte des individus par leur nom. C’est dans de telles notifications que nous trouvons des instructions qui pourraient difficilement être transmises par un enseignement méthodique. C’est l’expression de la pensée de Christ dans l’apôtre. Quel empressement il y a là à lier les autres avec lui. La reconnaissance de l’unité en Christ, un corps mais plusieurs membres, était une vérité profondément pratique dans l’âme de l’apôtre, et il ne manquait jamais l’occasion de manifester son plaisir quand l’unité en Christ avait été le moyen d’une association particulière entre lui et des individus. Il en est souvent ainsi dans les relations familiales ; des frères et des sœurs sont jetés par les circonstances comme par paire, et cela tend à renforcer l’intimité de leur relation effective. De même l’apôtre, dans la maison de Dieu, l’Assemblée du Dieu vivant, se réjouissant dans une filiation et un héritage communs, trouvait le lien commun renforcé en pouvant considérer les individus comme des compagnons d’aide, compagnons de captivité, compagnons de combat, compagnons de joug, compagnons de voyage. Il y avait une puissance dans la pensée de la communion qui élargissait grandement son cœur. Après ces salutations, l’épître se termine de nouveau par la bénédiction : « Que la grâce de notre seigneur Jésus Christ soit avec vous tous ! Amen ». La bénédiction est répétée après les salutations de plusieurs individus aux saints à Rome. Puis tout se termine par la doxologie : « Or, à celui qui est puissant pour vous affermir selon mon évangile et la prédication de Jésus Christ, selon la révélation du mystère à l’égard duquel le silence a été gardé dès les temps éternels, mais qui a été manifesté maintenant, et qui, par des écrits prophétiques, a été donné à connaître à toutes les nations, selon le commandement du Dieu éternel, pour l’obéissance de la foi,… au Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ — auquel soit la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 16, 25-27). En tout cela, il y a les marques d’une habileté divine. Il a plu au Saint Esprit de transmettre Son enseignement doctrinal sous une forme épistolaire. Dans cette forme, il y a abondamment place pour l’épanchement des affections. Dans la doxologie précédente, l’apôtre semblait perdu dans la contemplation des découvertes dont il était le canal de communication pour les autres ; maintenant, ses pensées se tournent — ne pouvons-nous pas dire, se tournent anxieusement — vers ceux devant qui le grand exposé des œuvres merveilleuses et pleines de grâce de Dieu envers l’homme, avait été si clairement présenté dans son évangile. Il savait bien que, ni la bénédiction de la vérité ainsi révélée, ni la merveille de sa prédication aux Gentils, ni le fait qu’elle était adaptée à leurs besoins dans sa grande vérité directrice de justice sans les œuvres, en lien comme elle l’était avec l’espérance de la gloire, ni le ministère apostolique faisant autorité, ne pouvaient affermir leurs âmes selon son évangile, quand un cœur mauvais et trompeur au-dedans, la puissance des circonstances au-dehors, et les ruses d’un adversaire spirituel, s’unissaient tous ensemble contre cet évangile. Leurs âmes devaient être pratiquement en relation avec Dieu. La foi en la puissance et la sagesse de Dieu pouvait seule les affermir. Avec quelle délicatesse les saints de Rome étaient ainsi instruits ! Il les remet à Dieu pour être gardés en sécurité. Il ne pouvait avoir aucune confiance en leur stabilité ; mais il avait toute confiance dans la puissance et la sagesse de Dieu pour les établir pour Sa propre gloire. Combien il est facile de dire que « Dieu est tout-puissant », ou que « Dieu est tout sage », mais combien il est difficile d’appliquer cette vérité. La toute-puissance attribuée à Dieu est la négation de la puissance de la créature. Si Dieu est « le Dieu qui seul est sage », « le bienheureux et seul Souverain », alors nous n’avons ni sagesse pour nous guider, ni force pour nous garder. « Toutes choses sont possibles à celui qui croit », parce que la foi est en Dieu, pour qui toutes choses sont possibles. « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse », parce que la foi regarde au Seigneur comme au seul capable de diriger dans un chemin trompeur et embarrassant. Dieu peut le faire, Dieu le fera. « Il garde les pieds de ses saints », obtenant Lui-même l’honneur dû à Son nom, en prenant ce qui en soi est faible et insensé, et en le gardant et l’établissant comme tel dans la vérité, alors que ce qui est sage et prudent trébuche et tombe. C’est une chose merveilleuse que chacun de nous soit gardé selon l’évangile que l’apôtre prêchait. L’histoire de la chrétienté n’est que la preuve de l’éloignement de cet évangile que l’apôtre appelle de façon si énergique « mon évangile ». L’autorité et la sagesse humaines ont réduit l’évangile à des articles de foi et à un système d’ordonnances. La pensée même que le Dieu tout-puissant et seul sage peut seul garder l’âme affermie dans la foi, est abandonnée. L’évangile de Paul, dans ses richesses de grâce et de gloire, a été réduit par les hommes au plus strict minimum de vérité nécessaire pour le salut. La manifestation de la gloire de Dieu dans le salut d’un pécheur, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, est quasiment oubliée. Et le grand but actuel de l’évangile, de donner à l’âme une heureuse confiance dans la présence de Dieu, a disparu avec. Que Dieu ait la puissance de garder et d’affermir peut encore être admis comme une vérité abstraite ; mais qu’Il le fasse afin de faire connaître Sa sagesse à d’autres intelligences, en gardant la plus faible des créatures, confrontée au plus fort des ennemis, d’être renversée — en gardant stable le plus inconstant — en donnant à l’ignorance elle-même une véritable sagesse — est saisi seulement par la foi. Et la foi donne la gloire là où elle est due. « Au Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ — auquel soit la gloire éternellement ! Amen ».

Bien qu’une doxologie formelle n’aie pas sa place dans les épîtres aux Corinthiens, il y a pourtant un caractère très particulier de louange que l’on trouve dans le premier chapitre de la seconde épître. La déclaration des lèvres provient d’un cœur qui déborde. La profonde anxiété de l’âme de l’apôtre, en ayant affaire avec les Corinthiens, était compensée par le fait d’apprendre pratiquement ce qu’étaient les miséricordes et les consolations que Dieu avait en réserve pour lui. Il n’aurait jamais appris ainsi cette leçon, sans l’affliction et l’épreuve dans lesquelles son service envers les saints de Corinthe l’avait amené. Mais si ces miséricordes suscitent la gratitude, son âme s’élève au-dessus des miséricordes — à la source de celles-ci. « Béni soit le Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation ». Ce n’était pas le sujet de ce qu’il avait à communiquer aux Corinthiens, mais sa propre expérience de Dieu, qui faisait surgir ce débordement d’un cœur reconnaissant.

Dans l’épître aux Galates, l’adresse de l’épître se termine par une courte doxologie. Mais l’adresse elle-même contient une profonde vérité doctrinale — la vérité même qui répond à l’erreur particulière des assemblées de la Galatie. Dans le troisième verset, nous trouvons la forme habituelle de la bénédiction des adresses de l’apôtre. Mais dans les circonstances où il écrivait, la mention même du nom de notre Seigneur Jésus Christ semblait amener devant la pensée de l’apôtre la honte et le déshonneur jetés sur l’œuvre parfaite de Christ par ces Galates changeants. Ils retournaient en réalité au courant de ce présent siècle mauvais, alors que Christ s’était donné « lui-même pour nos péchés, selon la volonté de notre Dieu et Père », pour nous en délivrer. Combien reconnaître cette vérité étonnante de « la croix » servait, pour l’âme de l’apôtre, de réponse à tout argument en faveur de la loi. La loi ne pouvait jamais délivrer de ce présent siècle mauvais. Mais après avoir connu la délivrance de celui-ci, sur lequel le jugement de Dieu allait venir, y retourner de nouveau doit être le plus épouvantable égarement. Et il ne peut se produire qu’en perdant de vue la croix de Christ, dans laquelle l’apôtre voyait la gloire de Dieu si brillamment manifestée. Et donc, il termine cette déclaration doctrinale, des plus brèves mais des plus condensées, par la doxologie : « Auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ».

Dans l’épître aux Éphésiens, l’objet de l’apôtre n’est pas de corriger l’erreur, mais de leur faire connaître, et à travers eux à l’Église dans son ensemble, ces riches révélations de ses bénédictions célestes en Christ — son union avec Christ — et sa position dans les lieux célestes en Christ. L’apôtre termine son enseignement doctrinal avec cette magnifique doxologie à la fin du chapitre 3, si strictement conforme à la merveilleuse doctrine de la partie qui précède de l’épître : « Or, à celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous, à lui gloire dans l’assemblée dans le christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen ». La force réelle et la puissance pratique de cette doxologie sont quelquefois perdues quand on en utilise une partie comme une proposition abstraite — que « Dieu peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons ». C’est indubitablement vrai ; et dans la perplexité, quand nous ne savons pas quel chemin prendre, il est bon de se souvenir que « pour Dieu, toutes choses sont possibles ». Mais une telle utilisation de ces mots aboutira à détourner l’esprit de la pensée complète et bénie qu’ils contiennent, tels qu’ils sont prononcés par l’apôtre. Son âme retrace les communications qui lui ont été faites du mystère auparavant caché, et qui par lui a été maintenant donné à connaître aux fils des hommes. Il est absorbé dans un amour admiratif, et son cœur éclate dans cet élan de louange. Suivons avec lui les merveilleuses choses dévoilées. Au départ, nous trouvons que son cœur débordait de reconnaissance devant l’immensité du sujet qu’il avait à communiquer. Il ne pouvait pas en parler seulement d’une manière froidement didactique : c’est une déclaration du cœur. En lisant les quatorze premiers versets de l’épître, nous voyons que le Saint Esprit ne lie pas la langue qu’Il utilise comme Sa plume, aux règles de la rhétorique humaine ; et pourtant quel cœur n’a pas été réchauffé, quelle âme n’a pas rayonné d’une intelligence nouvelle, en lisant de temps en temps ce passage ? Combien cela est différent de lire les mêmes vérités dans une théologie méthodique. Le sujet communique sa grandeur à la langue dans laquelle il est transmis ; et une telle dignité, une telle bénédiction, se résout seulement en ce qui en Dieu Lui-même, « selon le bon plaisir de sa volonté »« selon les richesses de sa grâce »« selon son bon plaisir, qu’il s’est proposé en lui-même »« selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté ». Pourquoi sommes-nous si peu intelligents dans les choses de Dieu ? N’est-ce pas parce que nous venons pour être enseignés comme « sages et intelligents », au lieu de l’être comme de petits enfants qui regardent à Dieu pour qu’Il leur donne l’esprit de sagesse et de révélation ? N’est-ce pas parce que souvent, nous oublions pratiquement notre unique condition, à savoir des pécheurs sauvés par grâce, à qui Dieu peut faire connaître ce qu’Il peut faire pour Sa propre gloire — pour « la louange de la gloire de sa grâce » — pour « la louange de sa gloire » ?

En tout cela, nous trouvons le cœur de l’apôtre « bouillonnant d’une bonne parole ». Alors suit une prière afin que les saints connaissent ce que sont vraiment leurs bénédictions, et en particulier quel était le caractère de cette puissance de Dieu qui les avait atteints et avait opéré en eux. Ceci est décrit comme « l’excellente grandeur de la puissance de Dieu ». Elle n’a aucun parallèle dans la création ni dans le jugement de destruction. C’est le triomphe de Dieu sur tout obstacle. Dans une seule et unique occasion a-t-elle été pleinement illustrée — dans la résurrection, l’ascension et la séance actuelle de Christ à la droite de la Majesté dans les cieux. C’est le caractère de la puissance par laquelle Dieu, « pour qui toutes choses sont possibles », est seul à travailler pour une véritable bénédiction. Il a opéré en nous qui croyons, et c’est encore la puissance avec laquelle la foi a affaire. « Pourquoi, parmi vous, juge-t-on incroyable que Dieu ressuscite des morts ? ». Il a ressuscité Jésus d’entre les morts et L’a établi à Sa droite dans les lieux célestes. Il agit encore « selon l’opération de la puissance de sa force ». Oui, pauvre croyant tremblant, il a opéré en toi, et il reste encore à manifester publiquement ce qui a été opéré en toi. Ne soyez pas surpris d’être incapables de donner aux autres une preuve plus convaincante qu’une telle puissance a opéré en vous. D’autres peuvent voir un changement de caractère et l’attribuer à une influence forte ; mais une puissance a ouvert vos yeux pour voir un objet béni que vous n’aviez jamais vu auparavant ; une puissance a débouché vos oreilles pour entendre les paroles mêmes qui ont été prononcées, comme pour les sourds, des centaines de fois déjà ; une puissance vous a donné de nouvelles sensibilités, de nouvelles craintes, de nouvelles affections. Aux yeux des autres, vous êtes un homme changé — dans la perception la plus profonde de votre propre âme, vous êtes un homme nouveau — si réellement tel, que vous pouvez vous juger vous-mêmes. « Les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ». Plusieurs influences morales, et diverses circonstances, peuvent modifier le caractère (quoiqu’aucune personne réellement convertie ne puisse jamais se sentir assez confiante dans son propre changement de caractère) ; mais c’est une puissance unique seule qui détourne un homme de lui-même, pour voir, se réjouir dans, et vivre d’un objet en dehors de lui-même — Christ Lui-même — dans la gloire de Sa personne — Christ dans la perfection de Son œuvre ; et cette puissance est la même que celle opérée par Dieu en Christ quand Il L’a ressuscité d’entre les morts. La puissance est manifestée comme étant la puissance de Dieu, en étant sans effort. Elle n’est pas perceptible aux sens, dans son fonctionnement réel. Elle opère silencieusement et en secret, mais pourtant puissamment. Le fait qui a montré l’excellente grandeur de la puissance de Dieu — la résurrection de Christ — a produit peu de bruit dans un monde qui était le terrain de la manifestation des énergies de l’homme. C’était, pour le monde, une simple question de superstition juive, « touchant un certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant ». Et ainsi, maintenant, la grande puissance de Dieu en vivifiant une âme, est ignorée. Elle se passe silencieusement et secrètement, et sera seulement manifestée de façon palpable dans la résurrection glorieuse des saints. Mais la foi en est le résultat, et a affaire avec cette puissance, et en porte les résultats bénis. A-t-elle opéré en Christ — Le ressuscitant d’entre les morts — Le faisant asseoir dans le ciel ? Ainsi de même a-t-elle opéré en nous — morts dans nos fautes et dans nos péchés — et nous a-t-elle rendus vivants en et avec Christ — nous a ressuscités aussi, avec Lui, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Nous n’osons pas dire que quoi que ce soit de moindre que cela soit notre part, si la même puissance qui a opéré en Christ a aussi opéré en nous. Et il est intéressant de remarquer la difficulté même de définir avec un certain degré de précision où se termine la prière de l’apôtre dans le premier chapitre. Il semblerait presque comme si le Saint Esprit avait conduit l’apôtre de la prière à une sainte méditation, et ainsi faisait ressortir la profonde instruction qui est notre part, au chapitre 2, 1-10. La double action de la croix de Christ, non moins manifestée en amenant dans un heureux accord les classes d’homme les plus séparées qui soient, qu’en amenant l’homme, pécheur séparé de Dieu, dans la proximité de Dieu ; le merveilleux « seul homme nouveau » — son privilège d’accéder au Père par un seul Esprit par Jésus — le nouveau temple encore en train d’être érigé — et pourtant déjà maintenant l’habitation de Dieu par l’Esprit. L’apôtre passe à l’application ; mais ici se trouve une autre interruption, car l’application pratique reprend au premier verset du chapitre 4. Il se détourne (assurément, le Saint Esprit le conduisant ainsi) pour parler de la grâce particulière qui lui a été donnée comme l’apôtre des Gentils ; de sa profonde intelligence du mystère maintenant révélé, et de l’Église elle-même maintenant utilisée comme moyen pour instruire les principautés et les autorités dans les lieux célestes, et tout cela, selon le dessein éternel de Dieu qu’Il s’est proposé dans le Christ Jésus notre Seigneur. Église si hautement favorisée ! Église si hautement honorée ! mais toujours subordonnée à ce qui est plus élevé encore — son propre Seigneur — sa propre Tête. L’Église n’a jamais chuté plus bas que quand elle s’est occupé de sa propre gloire et de sa beauté, de son élévation et de sa dignité. Elle s’est considérée elle-même, au lieu de Christ, comme étant le but de Dieu. Elle est effectivement appelée selon le propos de Dieu, mais ce « propos est en Jésus Christ notre Seigneur ». Quelle confiance pour y accéder cela nous donne. Et combien l’Église est véritablement exaltée quand la seule pensée qui l’absorbe est l’honneur de son Seigneur et de sa Tête. Alors suit une autre prière — mode béni d’instruction — très différente de celle du chapitre 1. C’est une prière pour la puissance et la jouissance présentes de nos propres bénédictions — fortifiés « par l’Esprit quant à l’homme intérieur »« Christ habitant par la foi dans le cœur » — l’anticipation bénie de Lui-même nous recevant à Lui, et d’être avec Lui là où Il est. C’est une prière pour que nous prenions notre place dans l’amour dans lequel nous sommes placés, et par là, à examiner ce qu’est véritablement cet amour ; et cette prière se termine par la doxologie évoquée ci-dessus. Ne pouvons-nous pas suivre la pensée de l’Esprit dans cette doxologie ? Que nous puissions connaître l’ordre et le caractère de la puissance selon laquelle Dieu agit pour bénir, est un sujet de la prière dans le premier chapitre. C’est la puissance qui nous a atteints — et s’exerce à présent envers nous. Il y aura des difficultés et des perplexités en cherchant à maintenir la position et les privilèges de l’Église ; difficultés d’autant plus grandes que nous saisissons la véritable dignité de notre vocation ; difficultés encore augmentées par le fait connu du mal de la chair, impossible à modifier, car il est dit à ceux qui sont assis dans les lieux célestes en Christ : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus ». « Qu’aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche ». Le Saint Esprit est l’Esprit de vérité. Il ne considère pas moins notre condition réelle dans la chair, qu’Il ne nous révèle et ne nous conduit dans la jouissance de ce que nous sommes et de ce que nous avons en Christ. Les difficultés là seront de maintenir « l’unité de l’Esprit par le lien de la paix », quand il se trouve en même temps en chacun de nous, naturellement, des principes et des dispositions qui attirent, repoussent et divisent — des difficultés certainement plus grandes que jamais, quand nos habitudes, nos pensées et nos sentiments ont tous été formés d’après l’état actuel de l’Église, dans sa condition divisée et dispersée, de telle sorte que le terme même de « catholique » est presque devenu synonyme de corruption. Mais quelles difficultés sont insurmontables pour cette puissance qui agit envers nous, qui a déjà triomphé de bien des difficultés signalées — ayant ressuscité Christ du déshonneur du tombeau, après qu’Il a « porté nos péchés en son corps sur le bois », et L’a mis à la place la plus élevée dans le ciel ; cette puissance aussi qui nous a vivifiés, nous qui étions morts dans nos fautes et dans nos péchés ; cette puissance qui a ainsi détruit, par la croix et la résurrection, tout ce qui séparait les deux hommes les plus opposés qui soient, le Juif et le Gentil, pour les conduire « d’un commun accord, d’une même bouche, à glorifier Dieu ». Toute impossibilité naturelle et morale a été vaincue par cette puissance, et cette puissance est encore brillamment manifestée en guidant les pauvres, faibles et indignes créatures que nous sommes en nous-mêmes, dans des circonstances si embarrassantes, que la sagesse et la prudence humaines font complètement défaut. Ce n’est pas ainsi, en un sens, que désormais est donnée à connaître, par l’Église, aux principautés et aux autorités dans les lieux célestes, la sagesse si diverse de Dieu. « Ayez foi en Dieu ». Voici notre grand manque ; rien ne peut compenser la perte de foi en Dieu. Les règles les plus sages et leur respect le plus honnête ne peuvent qu’échouer à faire face aux difficultés toujours croissantes dans le chemin de l’Église. Mais Dieu « peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous ». Avec quelle tendresse sommes-nous ainsi remis à Celui qui a cette capacité. Cela ne parle-t-il pas à nos cœurs, plus significativement que l’avertissement le plus solennel ? Ce qui est si merveilleux dans sa révélation, si bénie même dans sa plus faible compréhension, est seul sûr, tant que nous comptons par la foi non seulement sur la puissance de Dieu pour nous, mais sur Dieu comme exerçant réellement en nous la puissance même qui a ressuscité Christ, et nous a vivifiés. Assurément, nous pouvons dire : « Le Seigneur s’est hautement élevé ». Cherchons à dire avec intelligence : « Mon âme, tu as foulé aux pieds la force ». À Lui seul appartiennent la puissance et la gloire, qu’Il triomphe pour nous ou en nous. Et il est bon de remarquer en passant, qu’en cela les saints ont, en toute circonstance, leur seul droit et leur seule sécurité pour avoir la puissance d’agir, selon que l’Église doit le faire. C’est Dieu — le Dieu vivant et vrai — et quelle que soit leur faiblesse, Il « peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous ». « Seigneur, augmente-nous la foi ». Tout peut sembler en ruine ; la déception peut être amèrement éprouvée dans les attentes les plus chères ; la mort peut être écrite contre nous, et sur toutes choses — mais « Dieu peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons ».

Et toute la discipline la plus humiliante peut ainsi être mise à profit de cette manière — afin que nous n’ayons pas confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts. « À lui gloire dans l’assemblée dans le christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen ».

Il est facile de reconnaître combien est convenable la brièveté de la doxologie en Philippiens 4, 20. L’apôtre avait compté largement et avec confiance sur son Dieu. « Mais mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le christ Jésus ». L’apôtre était très intimement lié avec les Philippiens dans la communion de l’évangile. Eux seuls, parmi toutes les assemblées qu’il avait plantées, avaient envoyé quelque chose pour ses besoins matériels. En retour, il leur envoie, dans les mots hardis ci-dessus, cette bénédiction du Seigneur qui enrichit, et à laquelle ne s’ajoute aucune peine. La communion dans l’évangile, se ramifiant en diverses communications pleines d’amour entre lui et les Philippiens, amène son âme à la source principale d’où tout provient, et vers laquelle, comme aboutissement, il voudrait que tout soit dirigé — même l’amour de Dieu comme Père. « Or à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ».

La doxologie suivante, dans l’ordre, est la sublime doxologie de 1 Timothée 1, 17 : « Or, qu’au roi des siècles, l’incorruptible, invisible, seul Dieu, soit honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen ». L’âme de l’apôtre était remplie de la pensée de « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux ». Il lui semblait être l’exemple particulier de la gloire de l’évangile de la grâce de Dieu. Il pouvait répondre à son cas, lui qui était auparavant un blasphémateur et un persécuteur et un outrageux. Et quel Dieu bienheureux Il devait être, Celui dont la grâce pouvait non seulement abonder par-dessus tout ce péché, mais faire que celui même qui avait été si évidemment un persécuteur et un blasphémateur, soit maintenant encore plus manifestement pour la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus ! Et, oh, quel Dieu bienheureux, qui non seulement triomphe ainsi dans Sa grâce, mais qui lui confie le ministère de ce si glorieux évangile ! Ce n’est pas seulement un cœur débordant de reconnaissance — « je rends grâces au christ Jésus, notre Seigneur » — mais le cœur est aussi rempli d’admiration, et trouve son expression dans cette doxologie. La gloire d’une telle grâce sera pour toujours attribuée « au Roi des siècles, l’incorruptible, invisible ». L’apôtre la déclare maintenant avec le plus profond sentiment personnel, quoique regardant toujours à lui comme un exemple et un spécimen de ceux qui viendront à croire en Jésus pour la vie éternelle. Une telle attribution de gloire jaillirait de tous les rachetés comme d’une même pensée et d’une même bouche. Ce n’est pas une doxologie passagère ; elle est adressée au « Roi des siècles », etc. — adressée à Lui comme tel par l’apôtre sur la terre, mais qui doit être poursuivie avec une intelligence plus profonde dans le ciel. Mais quelle multitude de pensées trouvons-nous ici — « le Roi des siècles » — Celui qui a ordonné tout âge et toute dispensation, afin qu’Il soit pleinement manifesté Lui-même ; « immortel » (ou « incorruptible », comme en Rom. 1, 23), jamais atteint par quelque souillure que ce soit, même en communiquant avec des pécheurs souillés dans un monde souillé — sans tache dans Ses propres perfections en ayant affaire avec eux selon les richesses de Sa grâce — et capable aussi dans Sa grande puissance d’élever ce qui est semé en corruption, à l’incorruptibilité. « Invisible », bien que toutes les choses visibles déclarent « Sa puissance éternelle et Sa divinité » ; « invisible » à la recherche de l’homme dans ce qui manifeste Sa gloire la plus élevée, et pourtant pleinement vu dans « le Fils unique, qui est dans le sein du Père ». « Le Dieu seul sage »[2], comme seul capable de se faire connaître Lui-même ; sage comme seul capable de rendre heureuse la créature ; sage dans Son évangile glorieux, qui met ainsi en harmonie la connaissance du Dieu bienheureux avec la bénédiction d’un pécheur ruiné ; « le Dieu seul sage » comme utilisant les instruments les plus appropriés pour l’accomplissement des desseins de Sa grâce, même le blasphémateur et le persécuteur, pour proclamer aux autres les richesses de la grâce et les richesses de la gloire de l’évangile. « Au seul Dieu soit honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen ». Comme « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux » a brillamment manifestée la distinction des personnes de la déité ; car il est impossible de discerner correctement la rédemption sans appréhender tout particulièrement et apprécier comme il faut la doctrine de la Trinité. — La doxologie apparaît être spécialement adressée à la divinité — le Père, le Fils et le Saint Esprit. Et le contexte en est remarquable — « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux » — et « je rends grâces au Christ Jésus, notre Seigneur » — « et la grâce de notre Seigneur » — « afin qu’en moi le premier, Jésus Christ montrât toute sa patience ». La déité de Christ, la gloire de la personne du Fils, l’image du Dieu invisible, et Celui qui a envoyé le Saint Esprit, semblent avoir été devant l’âme de l’apôtre. Dans d’autres passages, Christ comme médiateur peut être davantage en vue ; mais dans celui-ci, la gloire de Sa personne, à laquelle est suspendue toute rédemption, est davantage visible. Ainsi, dans la doxologie précédente (Rom. 16), nous avons : « au Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ, — auquel soit la gloire éternellement ». Là, il semble que l’apôtre regardait, pour la joie de sa propre âme, à Jésus Christ, dans Sa propre gloire comme le grand centre de toutes choses. En voyant la déité manifestée en Lui —  « la plénitude de la déité habitant en lui corporellement » — il éclate dans cette déclaration bénie. Et dans la mesure où il nous est possible de connaître Dieu, et de nous réjouir en Lui, ce sera dans le Christ Jésus et par Lui, éternellement et à jamais.

Il y a une courte doxologie au dernier chapitre de cette même épître à Timothée, versets 15, 16, courte mais pleine d’intérêt. Le contraste, dans la pensée de l’apôtre, était entre le « gain », ou les avantages présents que l’on peut avoir comme chrétien, en particulier son atténuation des difficultés de la condition d’esclave, et la vie éternelle sans avantage présent. L’un pouvait être apprécié par les sens, l’autre seulement par la foi. L’un pouvait être acquis par ce à quoi, hélas, a conduit l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux, dans l’utilisation corrompue que nous en avons faire — même à lutter pour les droits de l’homme ; l’autre ne sera saisi qu’en combattant « le bon combat de la foi ». L’un était visible, palpable et actuel ; l’autre était invisible et non pas présent, mais seulement l’objet d’une confession qui semblait contredite par les apparences. C’est cette confession que l’apôtre exhorte Timothée à garder dans son intégrité, jusqu’à ce que la nécessité de la confession elle-même disparaisse, à la pleine manifestation de son objet, que ce soit la gloire de Jésus Lui-même, ou celle de Ses saints en Lui et avec Lui. « Je t’ordonne devant Dieu qui appelle toutes choses à l’existence, et devant le christ Jésus qui a fait la belle confession devant Ponce Pilate, que tu gardes ce commandement, sans tache, irrépréhensible, jusqu’à l’apparition de notre seigneur Jésus Christ, laquelle le bienheureux et seul Souverain, le roi de ceux qui règnent et le seigneur de ceux qui dominent, montrera au temps propre, lui qui seul possède l’immortalité, qui habite la lumière inaccessible, lequel aucun des hommes n’a vu, ni ne peut voir, — auquel soit honneur et force éternelle ! Amen ».

Abraham se tenait devant Dieu comme Celui qui vivifie de les morts, de sorte que les chose qui n’étaient pas devenaient pour Abraham comme si elles étaient. Dans ce passage, Dieu est dépeint comme vivifiant toutes choses. La confession de Timothée apparaît à certains comme si elle était envers quelqu’un sans importance, mais Dieu lui donne vitalité et existence. Jésus Christ Lui-même avait rendu témoignage à la vérité de Sa propre royauté au milieu de circonstances qui semblaient la contredire entièrement. Mais l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ lèvera tout doute et toute difficulté, et cette apparition se fera au temps voulu de Dieu, le temps propre convenable ; comme il y a eu un accomplissement du temps dans le conseil divin pour l’incarnation, dont même nous pouvons en quelque manière discerner la pertinence, et une heure fixée pour la croix, qu’aucun homme ne pouvait hâter, ainsi de même il y a un accomplissement du temps pour l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ, duquel Dieu seul est juge, mais Ses temps sont justes et appropriés. « celui-ci [Jésus], Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et l’a donné pour être manifesté, non à tout le peuple, mais à des témoins qui avaient été auparavant choisis » — mais « en Son temps », Dieu montrera publiquement, à tous, l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ. Pas la moindre trace de doute ne subsistera dans la pensée d’aucune de Ses créatures intelligentes quant à la gloire de Sa personne, ou quant à ce que cet être glorieux est Jésus le crucifié. Si nous pouvons parler avec révérence, sans nous immiscer dans les choses que nous n’avons pas vues, « Ses temps » viendront après qu’il y ait eu la manifestation complète de l’énergie humaine et de son triste échec à assurer le bonheur de l’homme. « Voici, ce n’est pas de par l’Éternel des armées que les peuples travaillent pour le feu, et que les peuplades se lassent pour néant ». Et alors Dieu, comme bienheureux et seul souverain, se manifestera Lui-même dans ce caractère, et tous les attributs qui l’accompagnent, en montrant l’apparition de Jésus. À Lui, l’Esprit dans l’apôtre attribue « honneur et force éternelle ». Ce que l’homme s’est arrogé pour lui-même sera alors publiquement attribué à Dieu. Mais l’Église n’attend pas l’avenir ; ce qui est éternel est pour elle comme déjà présent, et donc, le refus de l’honneur et de la puissance à Dieu seul de la part de l’homme revendiquant les deux pour lui-même, est, de la part de l’Église, attribué maintenant à Dieu. « À Lui soit honneur et force éternelle ! Amen ».

La doxologie de 2 Timothée 4, 18, quelque courte qu’elle soit, nous montre combien le cœur de l’apôtre était disposé à faire tourner toutes choses à la proclamation de Sa louange, à Lui qui l’avait appelé des ténèbres à Sa merveilleuse lumière. L’apôtre avait, dans les souffrances de son ministère, bu longuement à la coupe de son Seigneur, autrefois rejeté, mais maintenant glorifié. La désertion avait été la part du Maître à l’heure de Son épreuve — « tous les disciples le laissèrent et s’enfuirent ». Et quand Son fidèle serviteur et témoin se tenait devant César pour répondre pour lui-même, « personne n’a été avec lui, mais tous l’ont abandonné ». « Que cela, dit-il, ne leur soit pas imputé ». « Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie ; et j’ai été délivré de la gueule du lion ». Dans son cas, la tribulation avait produit « la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance ». Et quelle espérance confiante ! « Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste ». C’est au Seigneur, à Jésus, à qui il attribue la gloire de sa délivrance actuelle, se tenant près de lui quand d’autres l’avaient abandonné, et le délivrant de la gueule même du lion. C’est à ce même Jésus qu’il regarde pour la délivrance à venir, et pour être conservé sûrement pour Son royaume céleste. Son cœur doit dire : « À lui la gloire, aux siècles des siècles ! Amen ».

Oh quelles délivrances d’un cheveu ! Oh, quelles promptes délivrances pourront retracer les saints en gloire, quand ils connaîtront pleinement les soins de leur Seigneur comme berger ! Combien il est sage d’entraîner le cœur à remarquer dès maintenant de telles délivrances, et à Lui en attribuer la louange. Assurément, « notre Dieu est un Dieu de salut ».

Nous trouvons une courte doxologie au Seigneur Jésus en Hébreux 13, 21, qui fait référence à Lui dans un de Ses anciens caractères, comme le berger d’Israël. « Voici, le Seigneur l’Éternel viendra avec puissance, et son bras dominera pour lui. Voici, son salaire est avec lui, et sa récompense devant lui. Comme un berger il paîtra son troupeau ; par son bras il rassemblera les agneaux et les portera dans son sein ; il conduira doucement celles qui allaitent ». Mais quel profond intérêt se trouve donné à ces mots quand nous les appliquons à Jésus, le bon Berger, qui a mis Sa vie pour les brebis et a établi un nouveau parc pour elles dans le ciel, dans lequel Lui-même est la porte, et où les brebis trouvent la sécurité, la liberté et de la pâture. Le Berger frappé a été ramené d’entre les morts. Quelle grâce a été manifestée en ceci : combien Dieu est magnifiquement manifesté comme le Dieu de paix. « Or le Dieu de paix qui a ramené d’entre les morts le grand pasteur des brebis, dans la puissance du sang de l’alliance éternelle, notre seigneur Jésus, vous rende accomplis en toute bonne œuvre pour faire sa volonté, faisant en vous ce qui est agréable devant lui, par Jésus Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ». À Lui, Celui qui est toujours rejeté par Israël, mais exalté par Dieu, et possédé par chaque croyant, comme la substance de toute ordonnance et office judaïque — « À Lui », dit l’âme admirative de l’apôtre, « soit la gloire aux siècles. Amen ».

Dans quelle mesure la doxologie en 1 Pierre 4, 11 est introduite de façon appropriée, nous pouvons l’estimer justement par la douloureuse expérience de l’échec du but proposé par l’apôtre quant à l’utilisation des dons. Le ministère de la grâce diverse de Dieu devrait être désintéressé et pour l’ensemble, sous la responsabilité directe de Dieu, de manière à ce que la grâce et la puissance de Dieu puissent être vues dans le don, et que l’homme ne s’attribue à lui-même ni la gloire ni la puissance de la possession d’un don. Quel empressement ne trouvons-nous pas dans notre propre cœur à oublier Dieu Lui-même comme le but de tout ce qu’Il fait en nous sauvant, et de toute la grâce qu’Il nous accorde. C’est Dieu, connu et vu dans le Christ Jésus, et agissant par Lui, « à qui », dit l’apôtre, « est la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ».

Du fait que la même doxologie se trouve dans le chapitre suivant, nous pouvons en conclure qu’il y a une pensée directrice dans l’esprit de l’apôtre. « Gardés par la puissance de Dieu par la foi pour le salut », est ce qui vient de la façon la plus convenable de la part de celui qui a connu, par une expérience amère, le roseau cassé de la confiance en soi. Mais après cette amertume, il a profondément connu la puissance de la grâce qui restaure — « quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères ». Avec quelle signification intense ces paroles proviennent d’un Simon tombé et restauré. « Mais le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le christ Jésus, lorsque vous aurez souffert un peu de temps, vous rendra lui-même accomplis, vous affermira, vous fortifiera, et vous établira sur un fondement inébranlable. À lui la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ». C’est l’apôtre qui a été si engagé dans la confiance charnelle, qui dit : « gardé par la puissance de Dieu par la foi pour le salut ». C’est le même apôtre qui disait : « Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ; que nous adviendra-t-il donc ? » — qui dit : « étant sobres, espérez parfaitement dans la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ ». Il est maintenant occupé du Dieu de toute grâce et de Sa capacité à garder. Si Pierre était resté ferme dans sa confiance charnelle, la gloire et la puissance auraient pu être revendiquées par Pierre. Mais, connaissant la merveilleuse puissance de la grâce qui restaure, la gloire et la domination sont attribuées à Dieu « aux siècles des siècles ! Amen ».

La fin de la seconde épître comporte une doxologie, qui suit un précepte : « Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui la gloire, et maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen ». Cette épître traite en grande partie de temps affreux — « de faux docteurs qui introduiront des sectes de perdition, et à cause d’eux la voie de la vérité sera blasphémée ». La dépravation doctrinale est présentée dans sa relation avec la dépravation morale, et un retour à la corruption du monde. Où est alors la sûreté ? Le cœur et l’âme occupés de la grâce, et une étude plus approfondie du Seigneur Jésus Christ. Deux choses difficilement séparables ; car à moins que le cœur ne soit établi dans la grâce, il ne peut pas bien étudier le Seigneur Jésus Christ comme objet du plus profond intérêt. L’habitude de l’âme de Lui donner gloire dès maintenant, n’est que l’anticipation de ce qui sera l’effet de la connaissance plus profonde, à la fois de la grâce et du Seigneur Jésus Christ, que les saints auront dans la gloire. « À lui la gloire, et maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen ».

L’épître de Jude nous dévoile un caractère très particulier de la corruption de la foi une fois enseignée aux saints. Que la grâce de Dieu soit pervertie dans les droits de l’homme, c’est, à première vue, monstrueux, quoiqu’il soit possible de le suivre historiquement. Une telle corruption est intimement liée à une autre forme mentionnée par l’apôtre Paul : « Les hommes seront égoïstes »[3]. Ainsi, en inversant la caractéristique pratique principale de l’évangile, en mettant la recherche de soi à la place du reniement de soi-même, ces formes de corruption proches sont nées de la première tentative de mettre un morceau neuf sur un vieil habit, de la part d’hommes utilisant les préceptes de l’évangile, dans la mesure où ils conduisaient à un avantage présent — « estimant que la piété est une source de gain ». L’affirmation des droits de la conscience contient la vérité importante, que Dieu n’a jamais confié à personne la domination sur la conscience de son prochain. Mais encore, si cette déclaration ne va que jusque-là, ce n’est qu’une vérité partielle, qui conduit nécessairement à des conséquences erronées. Il doit y avoir la déclaration positive aussi bien que la négative — c’est-à-dire, que Dieu, et Dieu seul, a la domination sur la conscience, et exige qu’elle soit exercée devant Lui par chaque individu. Et on trouvera que cela fait une différence très importante dans l’état de l’âme, si le droit de Dieu à être obéi est affirmé, ou le droit de la conscience. Combien facilement, sous prétexte de la conscience, la propre volonté trouvera-t-elle un abri ; alors que quand l’autorité de Dieu est reconnue, l’alternative est toujours : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Mais quand l’évangile de la grâce de Dieu est perverti de telle manière, qu’il est transformé en une sanction de la propre volonté, il est considéré par Dieu comme le reniement de notre seul maître et seigneur, Jésus Christ ; et, comme une conséquence nécessaire, le mépris de la domination (l’autorité sous toutes ses formes) et mal parler des dignités. Le reniement ouvert de la seigneurie de Jésus, amène le point culminant du mal ; car c’est, de fait, le reniement de la profession chrétienne : « si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur » ; « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». Les hommes disent : « Nos langues sont à nous ; qui est seigneur sur nous ? ». La réponse de la foi est : « Le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades, pour exécuter le jugement ». Ce sont vraiment des jours très fâcheux, quand la grâce de Dieu est ouvertement faite l’abri de l’obstination de l’homme ; alors le devoir des saints est double : combattre sérieusement pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints ; et « s’édifier eux-mêmes sur leur très sainte foi ». Dans chaque corruption de la foi, il y a eu la tendance, dans les saints, à y remédier par des arrangements humains ; mais l’apôtre conduit l’âme à revenir aux principes du commencement de la dispensation, à la fois pour montrer la grandeur de l’éloignement de l’origine divine, et le remède en revenant à Dieu Lui-même. Quelque conscients que nous puissions être que la sainteté des chrétiens est en effet très basse, nous ne relions pas facilement le défaut à quelque errement, errement pratique dans la foi. La seigneurie de Jésus est la seule sanction de tout acte de l’Église sur la terre, dans la mesure où cet acte est reconnu dans le ciel. C’est ainsi que s’exprime la garantie : « au nom de notre Seigneur Jésus Christ, vous et mon esprit étant assemblés, avec la puissance de notre Seigneur Jésus Christ ». Ou encore, dans une marche personnelle : « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du seigneur Jésus ». La solidité de la foi a à voir avec la sainteté et la discipline de l’Église. Mais dans les jours mauvais, le cœur est nécessairement très découragé de combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints, et est facilement disposé même à compromettre la foi pour l’amour de la paix et de la tranquillité.

C’est quand la grandeur de la corruption de la foi est découverte en partie (car quelle est la portion de la foi une fois enseignée aux saints qui est restée intacte ?), quand la grâce même de Dieu a été faite l’abri de la propre volonté humaine, et quand la divinité et la seigneurie de Jésus est ainsi reniée, que les hommes n’ont aucune autorité établie du tout, que le cœur devient prêt à sombrer, et à abandonner tout comme perdu, et à considérer comme tout à fait vain d’essayer d’endiguer le courant général qui emporte tout avec lui. Mais il y a une ressource, toujours la même, pour la foi, et c’est Dieu Lui-même. Et de quelle façon bénie l’apôtre, qui a dépeint d’une façon si imagée la corruption, et signalé aux saints leur devoir au milieu de celle-ci, termine-t-il son épître avec cette magnifique doxologie : « Or, à celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez ». Un seul est capable de nous garder fidèles au milieu de l’infidélité — de nous faire connaître la grâce de Dieu comme nous enseignant à renier l’impiété et les convoitises mondaines — de faire de la reconnaissance pratique de la seigneurie de Jésus, la base de la reconnaissance de toute autorité légale ; et Il est le seul Dieu, mais Il est aussi un Dieu Sauveur. Mais, non seulement est-Il capable de nous garder dans la foi, mais aussi de nous placer irréprochables devant Sa gloire avec abondance de joie. Hélas, les fêtes mêmes de la charité avaient été gâtées par des intrus, et les saints pouvaient bien craindre la contamination ; mais le seul Dieu et Sauveur était capable de les garder ainsi, comme de les placer irréprochables devant Sa propre gloire. C’est assurément une pensée surprenante. La gloire même dans laquelle Il sera révélé pour exécuter le jugement sur les impies, était celle devant laquelle Il voulait placer Ses saints. Mais quand il est ajouté « avec abondance de joie », assurément l’âme ne peut qu’admirer et adorer. Le lépreux dit-il : « Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net », la réponse est prête : « Je veux, sois net ». L’âme du saint, éveillée au sentiment alarmant de tout ce qui est contre elle, et à la prévalence de la corruption de tous côtés, dit-elle : « Garde-moi, et je serai gardé ; soutiens-moi, et je serai sauvé » ? La réponse est, non seulement qu’Il est capable de garder et de placer irréprochable devant Sa propre gloire ; mais aussi que c’est Sa joie abondante de le faire (voir Soph. 3, 17). Comment sommes-nous, même après le grand fait de l’incarnation, revenus à l’idée abstraite de Dieu, au lieu de contempler dans « Dieu manifesté en chair », l’amour aussi bien que la puissance de Dieu, intéressés à notre sécurité ? Dieu a « le fleuve de Ses délices »« Il prend son plaisir en la bonté », et nous fait connaître cela, pour notre joie et notre consolation. L’attribution de la louange à Dieu comme le seul Dieu notre Sauveur apparaît tout à fait convenable, aussi bien que dans ce qui Lui est attribué spécialement ici. C’est à Dieu, dans le caractère sous lequel Il a été renié — Dieu en Christ — « notre seul maître et seigneur, Jésus Christ », que la gloire est ici attribuée. C’est en cela que la valeur de la foi une fois enseignée aux saints est perçue. Une idée abstraite de l’unité de la divinité, interrompt nécessairement toute relation entre l’homme et Dieu, parce que l’homme est un pécheur, et que la sainteté sans relation avec Dieu est impossible. Mais quand l’Éternel dit : « Hors moi il n’y a pas de Dieu ; — de Dieu juste et sauveur, il n’y en a point si ce n’est moi », l’idée même amène Dieu en contact avec l’homme. Et quand ceci devint manifesté dans l’incarnation et à la croix du Seigneur Jésus Christ, le reniement de la véritable divinité propre du Seigneur Jésus Christ prive forcément le salut de son fondement, et la foi de sa sainteté. C’est à Dieu en Christ — Dieu comme Dieu Sauveur — que le Saint Esprit, par l’apôtre, attribue ce qui Lui est refusé par l’homme. Ils nient la seigneurie, et parlent mal des dignités ; Il Lui attribue « gloire, majesté, force et pouvoir » ; et cette gloire, cette majesté, cette force, ce pouvoir, seront tout spécialement manifestés en gardant les saints sans qu’ils bronchent, dans les jours mauvais, et en les plaçant irréprochables devant Sa gloire avec abondance de joie ; de telle sorte que quelque manifestation ultérieure qu’il y ait, dans les siècles à venir, de la gloire, de la majesté, de la force et du pouvoir de Jésus Christ, le seul maître et seigneur, les saints eux-mêmes en seront la plus merveilleuse illustration, et seront occupés à la fois de l’exposer et de la reconnaître aux siècles des siècles.

La dernière doxologie apostolique est d’un intérêt tout particulier et d’un caractère bien instructif. La bénédiction introductive de l’apôtre Jean aux sept églises d’Asie, est significativement différente des bénédictions similaires dans les épîtres. Mais bien que le Seigneur Jésus soit mentionné sous des titres qui ne sont pas utilisés dans de telles occasions dans les épîtres, à savoir comme « le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre », l’Esprit dans l’apôtre donne cours à l’expression des sentiments de son propre cœur, à la mention du nom de Jésus Christ, et y attache, en son propre nom et au nôtre, cette doxologie des plus touchantes : « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ; — à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen ». Et y a-t-il une scène qui nous est ouverte dans ce merveilleux livre, où l’âme n’est pas conduite à se souvenir de cette doxologie, pour son repos ? C’est la déclaration caractéristique de l’Église, tout comme dans le dernier chapitre nous avons la réponse caractéristique de l’Église à la propre annonce du Seigneur : « Oui, je viens bientôt. — Amen ; viens, seigneur Jésus ! ». La doxologie ici, si on peut utiliser cette expression, jaillit d’un sentiment personnel. La spontanéité et l’intelligence y sont également remarquables. Ce n’est pas ce que Jésus Christ est comme révélé dans l’Apocalypse, mais ce qu’Il est pour celle à qui est donnée l’Apocalypse. Quand tout genou se ploiera au nom de Jésus, des choses célestes, et terrestres, et infernales (en dessous de la terre), et que toute langue confessera que Jésus est Seigneur — ceux qui seront associés avec Lui dans le ciel, Sa propre Épouse, tout en reconnaissant volontiers ce que les autres reconnaissent, mentionnera tout spécialement ce qu’Il est pour elle, et cela aussi en étant revêtue de la majesté royale et sacerdotale. Cette majesté même témoignera de la valeur précieuse de Son sang ; et au lieu de chercher à rivaliser avec ou à éclipser Sa gloire, ce sera l’occasion même de Lui attribuer le plus complètement toute gloire et domination. Heureuse Église — si heureusement sauvée, jusqu’à trouver sa plus grande joie et dignité en Lui attribuant toute gloire. Heureuse Église, qui sera pour toujours dans la dépendance, et héritière de toutes choses ; pour attribuer continuellement le droit et le titre qu’elle seule a à l’héritage, au même sang par lequel ses péchés ont été lavés, et elle-même présentée par Jésus à Lui-même sans tache ni ride, ni rien de semblable, et présentée par Jésus à Son Dieu et Père comme rois et sacrificateurs. « À lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen ».



  1. An 325. (NdE)
  2. Selon la traduction du texte reçu. (NdE)
  3. En anglais, « s’aimant eux-mêmes ». (NdE)