Écho du Témoignage:Les voies de Dieu. Le gouvernement, la grâce et la gloire/Partie 1

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À une époque, comme celle dans laquelle nous vivons, si pleine d’événements se pressant les uns les autres dans l’histoire de ce présent siècle, siècle qui se termine avec des conséquences si profondes et si solennelles pour le monde, mais si plein de bénédiction pour le chrétien et l’Église de Dieu — c’est une bénédiction du Seigneur si nos pensées sont dirigées vers la parole prophétique et sur les voies de Dieu. Il est dit dans 2 Pierre 1, 19, de la parole prophétique : « Vous faites bien d’y être attentifs comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire et que l’étoile du matin se soit levée dans vos cœurs ».

Nous désirons donc mettre devant l’esprit des saints, aussi brièvement que nous le permettra le but que nous avons en vue, et selon qu’il plaira au Seigneur de nous diriger et de fournir à nos besoins, une vue générale des grandes dispensations de Dieu, de ce qu’il Lui a plu, dans Sa sagesse infinie, de nous faire connaître au moyen de Sa parole, en vue du déploiement de Ses voies successivement sous le triple aspect du gouvernement, de la grâce, et de la gloire. De cette manière, quelques-uns du moins pourront être rendus capables de suivre ces voies dans leur ordre consécutif d’aussi près qu’il est possible, et de saisir les desseins de Dieu ainsi révélés.

En vérité, nous pouvons bien dire que « nous ne connaissons qu’en partie » ; mais le Seigneur est plein de miséricorde et ménage notre lenteur à apprendre.

Nous ne prétendons pas donner une vue complète de ces choses, mais nous y arrêter assez pour amener le cœur à rechercher plus attentivement les moindres détails de la Parole de Dieu, et une intelligence plus parfaite de Ses desseins et de Ses voies.

Dans la poursuite d’un tel but, bon nombre de vérités bien connues depuis ces derniers temps au milieu du peuple de Dieu seront placées devant nous — et cela par nécessité — pour que des parties plus importantes ne soient ni oubliées ni omises dans l’ordre consécutif des voies de Dieu. Et, si nous trouvons qu’il soit nécessaire de nous éloigner de cet ordre, ce ne sera que pour rattacher plus pleinement et plus clairement les événements les uns aux autres, afin que la pensée puisse suivre toute la chaîne sans qu’un seul chaînon soit oublié.

Le but de ces articles est de placer devant l’esprit, d’une manière claire et simple, la vérité d’après les Écritures, pour « l’édification qui est en la foi », et non pour combattre l’erreur, quelque utile et nécessaire que cela puisse être à sa place. Car nous sentons bien que lorsque la vérité brille dans l’âme avec sa lumière pure et parfaite, elle dissipe les ténèbres et trouve un lieu de repos dans le cœur qui désire être soumis à la Parole de Dieu.

Puisse la considération de ces vérités être une bénédiction de Celui qui seul peut bénir ; et puisse-t-Il nous rendre capables de vivre dans la puissance des choses invisibles et éternelles, et bénir abondamment Sa propre Parole !

Dans nos recherches sur ces sujets, une bien grande portion des Écritures sera nécessairement déployée devant nous, outre les Écritures prophétiques qui embrassent cinq grands sujets distincts : – 1° la corruption ou la ruine d’Israël ; 2° le jugement qui suit la ruine ; 3° le temps des Gentils ; 4° la crise de l’histoire du monde ; 5° la gloire ou le royaume. Je présenterai d’abord une remarque sur 2 Pierre 1, 20 : « Sachant ceci premièrement, qu’aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même ». Il y a eu dans les temps passés, certains accomplissements partiels de la prophétie qui, sans nul doute, étaient largement empreints, au moment où ils avaient ainsi une application première, des traits des événements définitifs auxquels ils se rapportaient ; mais si nous disions que leur portée se bornait là, nous nous méprendrions sur la pensée de l’Esprit dans le sujet de l’Écriture, et nous en ferions une interprétation privée. La prophétie commence dans les pensées et les conseils de Dieu, et n’est terminée que lorsque Sa propre gloire sera révélée, complétée et déployée dans Son Fils. Elle relie deux choses : les conseils de Dieu et leur accomplissement en Christ. Nous ne pouvons donc pas commencer à un point postérieur ou nous arrêter à aucun point antérieur à la fin, sans en perdre la grande portée. N’importe l’exactitude qu’ait pu présenter l’accomplissement apparent de certaines prophéties, quand nous venons à examiner les détails, nous sommes sûrs de trouver des traits qui montrent clairement que, quand il a plu à Dieu de se servir de circonstances futures ou de circonstances présentes, Il a toujours montré que ce qui occupait Sa pensée, c’était l’accomplissement de Ses pleins desseins et de Sa propre gloire dont les circonstances du moment n’étaient pour Lui que comme un type. En outre la prophétie s’occupe des choses terrestres et des choses célestes. « Autre est la gloire des terrestres, autre celle des célestes », c’est vrai ; mais la prophétie se tait sur « le mystère caché en Dieu depuis le commencement des siècles », mystère caché depuis le commencement mais maintenant rendu manifeste. « Ce mystère est grand ; mais moi je le dis par rapport à Christ et à l’assemblée ».

Vue générale des voies de Dieu

En rapport avec ce sujet, nous nous référerons à trois passages de l’Écriture. « Mais quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi » (Gal. 4, 4). « Lequel Il s’est proposé en Lui-même pour l’administration de la plénitude des temps, savoir, de réunir en un toutes choses dans le Christ, tant les choses qui sont dans les cieux, que celles qui sont sur la terre en Lui, en qui, nous aussi, nous avons été faits héritiers (Éph. 1, 10-11). « Et l’ange… jura par celui qui est vivant aux siècles des siècles… qu’il n’y aurait plus de délai ; mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnera de la trompette, le mystère de Dieu sera aussi terminé » (Apoc. 10, 6, etc.). Ces trois portions de l’Écriture mentionnent trois grandes époques ou événements importants dans les desseins de Dieu envers le monde. La première est passée ; les deux autres évidemment à venir, la différence entre les deux dernières époques consistant en ce que l’une commence lorsque l’autre finit. Nous essaierons maintenant de prouver par l’Écriture à quelles voies de Dieu déjà accomplies le passage des Galates fait allusion : « quand l’accomplissement du temps fut venu ». Pour cela, il nous faut jeter un coup d’œil général sur l’histoire passée du monde, telle qu’elle nous est révélée.

Allons d’abord à Genèse 1 ; 2. Là nous trouvons que Dieu, ayant créé l’homme et la femme, leur donne la domination sur « les poissons de la mer, et les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout reptile qui rampe sur la terre ». Il leur est accordé une domination universelle sur toutes les choses qui avaient été créées. Nous passons à Genèse 3, et nous y trouvons que Satan était intervenu et avait réussi à obtenir cette suprématie au moyen de la chute de l’homme et de ses convoitises après qu’il se fut éloigné de Dieu. À Adam, fait âme vivante et innocent, avait été donnée une loi de l’observation de laquelle dépendaient le maintien de ses bénédictions et de son autorité et son propre maintien à lui, comme créature, dans sa vraie place de soumission à Dieu. Adam, ainsi tombé, entend la promesse que la semence de la femme (ce qu’il n’était pas) écraserait, au temps convenable, la tête de Satan qui avait obtenu la suprématie par sa ruse ; et avec cela, il est mis hors de la présence de Dieu. « Ainsi il chassa l’homme ». Alors commence le temps d’épreuve de l’homme dans cette condition, épreuve qui durera environ quatre mille ans, jusqu’à ce que « l’accomplissement du temps fût venu ».

Pendant à peu près seize ou dix-sept cents ans de ce temps d’épreuve, les hommes sont laissés à eux-mêmes (quoique Dieu ne se laisse jamais sans témoignage) jusqu’au déluge, quand la terre fut corrompue devant Dieu et remplie d’extorsions. « Dieu donc regarda la terre ; et voici, elle était corrompue, car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre ». « Ce qu’on ne peut voir de lui, savoir sa puissance éternelle et sa divinité, se discernent depuis la fondation du monde par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites », les laissant « sans excuse ». « Et Dieu dit : La fin de toute chair est venue devant moi, car ils ont rempli la terre d’extorsion, et voici, je les détruirai avec toute la terre ». Et ainsi Il fit venir le déluge sur un monde d’impies… et le monde d’alors périt, « étant submergé par les eaux du déluge » ; et ainsi se termina l’épreuve de l’homme laissé à lui-même.

Noé et sa famille sont sauvés à travers ce jugement, et nous le trouvons sur la terre ainsi purifiée. Entre ses mains est remise « l’épée », le gouvernement lui est confié. — « Quiconque aura répandu le sang de l’homme, par l’homme son sang sera répandu ; car Dieu a fait l’homme à son image ». Noé ainsi revêtu d’autorité se mit à cultiver la terre ; il plante la vigne, en boit le fruit et s’enivre, perdant ainsi moralement la position dans laquelle il avait été placé par Dieu.

Le culte des démons commence. Les hommes après avoir connu Dieu, « ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ils ne lui ont point rendu grâces ; mais ils sont devenus vains en leurs raisonnements, et leurs cœurs destitués d’intelligence ont été remplis des ténèbres : se disant sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible, en la ressemblance de l’image d’un homme corruptible, et d’oiseaux et de bêtes à quatre pieds et de reptiles ». « Les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu ».

La volonté propre remplit ainsi le cœur de l’homme — volonté propre qui prétend à être centre elle-même, ayant perdu le lien qui la rattachait à Dieu, le seul centre du bien — et les hommes s’unissent pour faire un centre d’unité à part de Dieu. « Bâtissons une ville et une tour, de laquelle le sommet monte jusqu’aux cieux, et acquérons-nous de la réputation, de peur que nous ne soyons dispersés sur toute la terre ». L’homme voulait appeler cela unité ; Dieu l’appelle confusion (Babel), et Il descend et disperse les hommes, leur donnant le frein des langues, « une ceinture de fer autour des hommes ».

Quand le monde fut ainsi tombé dans l’idolâtrie et qu’ils se furent mis à « honorer et servir la créature plutôt que le Créateur béni éternellement », Dieu mit à part pour soi-même un homme, Abraham, et en lui une famille, une nation, afin qu’Il pût (entre autres conseils) placer l’homme sous une autre épreuve, sur un nouveau terrain. Dans la suite du temps, Il sépare cette nation d’Israël du monde (Égypte), pour Lui-même ; habite au milieu d’eux et leur donne Sa loi. Cette loi représentait à l’homme la règle de sa responsabilité comme pécheur, tout en représentant aussi l’autorité de Dieu. S’ignorant eux-mêmes, ils l’acceptent comme condition de leur relation avec Dieu ; le législateur va pour la recevoir, et avant même que les conditions soient proclamées, ceux qui les avaient acceptées établissent un veau d’or, l’adorent comme leur Dieu et tombent ! Dieu met alors la loi entre les mains d’un médiateur, et ajoute à Ses exigences des conditions de long support et de miséricorde. L’histoire du peuple d’Israël ainsi établi sur un terrain nouveau nous donne le résultat de cette nouvelle épreuve de l’homme. Elle dura jusqu’à la captivité de Babylone. Pendant ce temps d’épreuve, nous entendons la voix d’intervention des prophètes et des messagers de Dieu s’efforçant de ramener le peuple rebelle à l’observation des conditions de leur relation avec Lui, et à garder la loi qui les déterminait. « Mais, dit le prophète, comme Adam, ils ont transgressé l’alliance, ils se sont portés perfidement contre moi » (Os. 6, 7). Ils rompirent l’alliance de laquelle dépendaient les bénédictions, comme Adam avait fait.

L’homme maintenant obtient une nouvelle épreuve. Le pouvoir suprême est placé dans ses mains. La domination universelle est remise entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone. « Toi, ô roi, es le roi des rois ; le Dieu des cieux t’a donné le royaume, la puissance, la force et la gloire ; et en quelque lieu qu’habitent les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, il les a donnés entre tes mains, et t’a fait dominer sur eux tous » (Dan. 2, 37-38). Comment en usera-t-il ? Sera-ce à la gloire et à l’honneur de Celui dont il l’a reçue ? Le résultat est connu. S’élevant dans l’orgueil de son cœur, il fait de lui-même un centre et, pour obtenir une unité religieuse et idolâtre, à part de Dieu, il persécute Son peuple. Plein d’orgueil, il dit : « N’est-ce pas ici Babylone, la grande, que j’ai bâtie pour être la demeure royale, par le pouvoir de ma force, et pour la gloire de ma magnificence ! » (Dan. 4, 30). Il perd son sens moral, et devient une brute !

Et maintenant dans ce désert du monde, au lieu où Dieu avait placé Sa vigne et planté Son cep afin qu’elle Lui rapportât du fruit — vigne qu’Il avait entourée d’une haie, dont Il avait ôté les pierres, et qu’Il avait plantée des ceps les plus exquis, et dont Il pouvait dire : « Que pouvais-je faire de plus à ma vigne que ce que j’ai fait ? », et qui, lorsqu’Il s’attendait qu’elle produirait des raisins, n’a produit que des grappes sauvages — dans le désert moral de ce monde, dis-je, et dans ce petit lieu sur lequel Il avait déployé tant de soin, s’est accomplie Sa dernière épreuve de l’homme ! « J’ai un Fils, peut-être le révéreront-ils lorsqu’ils le verront ». L’histoire est bientôt dite : on Lui donna une croix, lorsqu’Il était venu chercher Sa couronne ! On Lui cracha au visage, lorsqu’Il était venu chercher du fruit ! Et ainsi se termine l’épreuve de quatre mille ans sous toute sorte de formes diverses ; l’accomplissement du temps était venu !

L’homme ne peut pas dire à présent qu’il y a une seule voie dont Dieu n’ait pas essayé ; il reste sans excuse.

La plénitude des temps était venue et Dieu envoya Son Fils. Le Fils vint chercher et sauver ce qui était perdu ! Il prit la double position, de « né de femme », par qui était entré le péché ; « né sous la loi », par laquelle l’homme était sous la condamnation, pour « racheter ceux qui étaient sous la loi », afin que nous reçussions l’adoption de fils et que Dieu pût déployer les richesses immenses de Sa grâce envers ceux qui étaient pauvres et misérables par le péché. Le résultat pour ceux qui croient est : « Nous avons la rédemption par Son sang, le pardon des péchés selon les richesses de Sa grâce ».

C’est à des êtres ainsi bénis qu’est révélé Son dessein, « pour l’administration de la plénitude des temps, savoir : de réunir en un toutes choses dans le Christ, tant les choses qui sont dans les cieux, que celles qui sont sur la terre en Lui, en qui nous avons été faits héritiers ». Et lorsque ces plénitudes des temps auront achevé leur cours, l’ange puissant jurera par Celui qui vit à jamais, qu’il n’y aura plus de retard et que, quand sonnera le septième ange, « le mystère de Dieu sera accompli » (Apoc. 10). « Et le septième ange sonna de la trompette, et il y eut dans le ciel de grandes voix disant : Le royaume du monde de notre Seigneur et de Son Christ est venu, et Il régnera aux siècles des siècles » (Apoc. 11, 15).

Maintenant considérons « ces temps » qui se poursuivent jusqu’à leur « plénitude ». « L’accomplissement du temps » est évidemment passé ; la « dispensation de la plénitude des temps » visiblement future.

1. C’est maintenant le temps du témoignage de la croix et de la résurrection de Jésus ; et le rassemblement des cohéritiers pour Lui en qui nous avons obtenu un héritage : le temps pendant lequel l’œuvre de Dieu se poursuit, appropriant les pierres spirituelles à Sa maison spirituelle.

2. Le temps de l’Église souffrant dans le brisement du cœur et la faiblesse ici-bas, dans le royaume et la patience de Jésus.

3. Le temps de la confusion et du désordre pendant lequel le jugement est tellement séparé de la justice que, lorsque celui qui était le seul juste comparaissait devant le siège judiciaire, reconnaissant que le pouvoir qui y siégeait était de par Dieu — « Tu n’aurais aucun pouvoir s’il ne t’était donné d’en haut » — le jugement condamna l’innocent.

4. Le temps d’aveuglement du peuple bien-aimé, le voile étant sur sa face, la plénitude des Gentils étant en voie de se rassembler.

5. Le temps de la domination des Gentils pendant lequel la grande statue de Daniel n’a pas encore reçu le coup sur ses pieds par la pierre taillée sans main.

6. Le temps pendant lequel la création tout entière soupire et est en travail, attendant la manifestation des fils et héritiers de Dieu.

7. Le temps pendant lequel Satan rôde comme un lion rugissant déchaîné, cherchant qui il pourra dévorer, et dont nous entendons la voix dans les malins esprits disant : « Ne nous tourmente pas avant le temps ».

8. Le temps du « mystère de Dieu », pendant lequel Il supporte avec longanimité le mal sans le juger ; pendant lequel la méchanceté est dans les hauts lieux et la bonté foulée aux pieds ; pendant lequel le mensonge triomphe et la vérité est foulée aux pieds dans les rues.

9. Et le temps pendant lequel Jésus, rejeté par le monde, est assis à la droite de Dieu, attendant que « Ses ennemis soient faits le marchepied de ses pieds ».

Mais il nous faut revenir en arrière. Nous avons vu l’homme perdre sa suprématie et l’autorité qui lui avaient été données en Genèse 1 et 2. Nous allons au psaume 8 et nous y trouvons un « Fils de l’homme » auquel cette domination est conférée. « Tu l’as établi dominateur sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds ; les bœufs et les brebis sans réserve, même les bêtes des champs, les oiseaux des cieux et les poissons de la mer, ce qui traverse par les sentiers de la mer ». Qui est « ce Fils de l’homme » ? Quand cette domination doit-elle être exercée et goûtée ? Hébreux 2 nous répond. « Car ce n’est pas aux anges qu’il a assujetti le monde habitable à venir (οιϰουμενη) duquel nous parlons, mais quelqu’un a rendu ce témoignage quelque part, disant : Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme que tu le visites ? Tu l’as fait un peu moindre que les anges, tu l’as couronné de gloire et d’honneur. Tu as assujetti toutes choses sous ses pieds… nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties, mais nous voyons Jésus… couronné de gloire et d’honneur ». C’est dans le siècle à venir que cette domination s’exercera et sera goûtée par Celui qui est aussi « le Fils de l’homme » maintenant couronné de gloire et d’honneur.

Nous allons à Éphésiens 1, 19-23, et nous trouvons l’apôtre citant le même psaume. Il parle de l’excellente grandeur de la puissance opérée en Christ « quand Il le ressuscita d’entre les morts, et le fit asseoir à Sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité et puissance et domination, et au-dessus de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir. Il a assujetti toutes choses sous ses pieds et l’a donné pour être Chef sur toutes choses à l’Église, qui est Son corps et la plénitude de Celui qui remplit tout en tous ». Nous apprenons par là, et par d’autres portions des chapitres 1 à 4 que, tandis qu’Il est ainsi exalté, se forme pour Lui un corps d’entre les Juifs et les Gentils ; et que la même puissance qui fut déployée pour ressusciter Christ et L’exalter comme homme à la droite de Dieu (Il était toujours le Fils éternel, la Parole qui était avec Dieu) est déployée pour transmuer, ressusciter et unir à Lui les cohéritiers qui forment Son corps, l’Église.

L’apôtre cite encore ce psaume dans 1 Corinthiens 15, 27. Là, nous apprenons que cette domination est accomplie dans la résurrection, la résurrection des saints d’entre les morts, dont traite ce chapitre ; que, quand viendra ce jour, quelques-uns ne se seront pas endormis en Christ ; mais tous (vivants ou morts) seront transmués. C’est dans cette époque que la dispensation de la plénitude des temps aura son cours, que Dieu aura réuni en un en Christ toutes choses dans le ciel et sur la terre, et où cette parole sera accomplie : « la mort est engloutie en victoire », 1 Corinthiens 15, 54 ; Ésaïe 25, 8. C’est alors qu’Il travaillera, comme nous le voyons dans des passages analogues d’Ésaïe, à accomplir les bénédictions terrestres, et que les royaumes de ce monde deviendront le « royaume de notre Seigneur et de Son Christ » quand l’Éternel des armées régnera en la montagne de Sion et à Jérusalem, et ce ne sera que gloire en la présence de ses anciens.

Nous trouvons cela dans Ésaïe 24-26 : le monde et ses systèmes amenés en jugement lorsqu’il chancellera de côté et d’autre comme un homme ivre sous le jugement de Dieu. Quand Dieu visitera dans un lieu élevé l’armée superbe : Satan et ses anges chassés des hauts lieux (Apoc. 12) après avoir si longtemps obscurci et entravé la bénédiction de Dieu. Les rois de la terre seront punis sur la terre lorsqu’ils seront rassemblés contre le Roi des rois et le Seigneur des Seigneurs (Apoc. 19). Ce jugement universel prépare la voie à l’établissement de Son trône en Sion. « L’Éternel des armées fera à tout Son peuple un banquet de choses grasses, un banquet de vins purifiés, de choses grasses et moelleuses, et de vins sans aucune lie bien purifiés. Il enlèvera le voile qui est étendu sur toutes les nations. Il ôtera l’opprobre de Son peuple d’Israël, le résidu de la nation qui se sera attendu à Lui, qui ont été la force du chétif, du misérable en sa détresse, le refuge contre le débordement, l’ombrage contre le hâle ; quand le souffle du terrible est comme un débordement contre la muraille, Il abattra le branchage des terribles et fera que le pied des affligés et les plantes des chétifs, résidu de son peuple, marcheront dessus, et Il leur enseignera en ce jour de leur délivrance et de leur restauration à chanter ce cantique dans la terre de Juda : Nous avons une ville forte, la délivrance y sera mise pour muraille et pour avant-mur ». Les trois chapitres en entier sont d’une beauté admirable, montrant ce que fera l’Éternel quand cette parole sera accomplie : « la mort est engloutie en victoire », quand tout ce qui a été détruit et gâté entre les mains du premier Adam sera renouvelé dans celles du dernier Adam et qu’Il exercera la souveraineté du psaume 8, comme Rédempteur héritier — les cohéritiers unis avec Lui ; quand le nom de l’Éternel sera exalté par toute la terre et que Sa gloire, non seulement comme Roi sur Sion, mais sur tout ce qu’Il a établi au-dessus des cieux, se déploiera dans les cieux et sur la terre aux temps « du rétablissement de toutes choses ».

En définitive, nous voyons que l’homme s’est détruit lui-même ; chaque nouvelle épreuve démontrant seulement combien complète a été sa ruine et sa chute. Il a forfait par le péché à ses bénédictions aussitôt qu’il les a reçues. Mais tout ce que l’homme a ruiné, tout ce en quoi il a failli, Dieu l’accomplira dans un sens bien plus élevé et à Sa propre gloire dans le Fils de l’homme — le second Adam — en Christ ! Ce que nous avons considéré n’embrasse que la période de l’épreuve de l’homme jusqu’à la croix et au rejet de Dieu Lui-même dans la personne de Christ. Nous verrons ressortir plus clairement, en considérant d’autres sujets, cette découverte humiliante et pourtant nécessaire. Il est vrai que l’homme — le premier Adam — était aussi réellement ruiné et perdu aux jours de Genèse 3 que lorsqu’il rejeta Christ ; mais ce rejet fit ressortir définitivement l’inimitié de son cœur à l’égard de Dieu et du bien. Avant la croix, il n’y avait pas de preuve manifeste de cela. Il avait failli dans bien des épreuves que Dieu avait faites de lui avec tant de patience ; mais sa ruine fut pleinement prouvée quand Dieu vint au milieu des hommes en amour, en douceur, en tendresse, en compassion, plein de grâce et de vérité, et fut rejeté dans la personne de Jésus Christ !