Écho du Témoignage:Les voies de Dieu. Le gouvernement, la grâce et la gloire/Partie 2

De mipe
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L’histoire passée du peuple d’Israël

Après avoir pris une vue rapide des diverses dispensations en général, nous en venons maintenant à considérer les voies de Dieu telles qu’elles sont exposées plus en détail ; et pour cela nous nous tournons vers ce peuple ou cette nation qui fut tout particulièrement la scène de leur manifestation en gouvernement, en long support et en miséricorde — le peuple d’Israël.

Nous avons vu l’état du monde et la chute de l’homme dans les jours qui précédèrent le déluge ; ensuite, Noé établi sur une terre renouvelée, le monde tombant dans l’idolâtrie, et, parmi les éléments contraires des volontés humaines, l’homme s’efforçant de se faire un centre et un nom à part de Dieu, et le jugement de Dieu sur cela — la division du monde en nations, dans la famille de Noé. Dieu à cette époque, avait déjà dans Sa pensée et Ses conseils un dessein que nous trouvons en Deutéronome 32, 8 : « Quand le Souverain partageait les nations, quand Il séparait les enfants des hommes les uns des autres, Il établit les bornes des peuples selon le nombre des enfants d’Israël. Car la portion de l’Éternel, c’est son peuple ; et Jacob est le lot de son héritage ». Nous trouvons ici que bien des siècles avant qu’ils existassent comme nation, les conseils de Dieu s’occupaient d’eux. Ses voies avec les nations du monde étaient dirigées en vue de la semence de Jacob.

Le monde avait perdu la connaissance du seul vrai Dieu pour courir après les idoles ; même la famille de celui dont il avait été dit : « Béni soit l’Éternel, le Dieu de Sem ». Satan avait réussi à gagner la place que Dieu aurait dû occuper dans les pensées et les cœurs des hommes : « Vos pères, Térakh, le père d’Abraham et le père de Nakhor, ont anciennement habité au-delà du fleuve, et ont servi d’autres dieux » (Jos. 24, 2). Nous apprenons de 1 Corinthiens 10, 20 où l’apôtre cite Deutéronome 32 que ces dieux étaient des démons. Cela étant le cas, Dieu fait choix d’un homme, qu’Il appelle à sortir de son pays, à se séparer de ses associations et de sa parenté pour être Son témoin dans le monde et contre le monde. À cet homme, Abraham, Dieu fait certaines promesses, tant spirituelles que temporelles. Comme c’est l’histoire passée de la nation d’Israël qui fait notre sujet, nous ne nous occuperons que des promesses temporelles. Lorsqu’Abraham fut venu dans le pays de Canaan, Dieu lui dit : « Je donnerai ce pays à ta postérité » (Gen. 12, 7). Quand Lot se fut séparé de lui, ces promesses sont renouvelées. « Lève maintenant tes yeux, et regarde du lieu où tu es, vers le septentrion, le midi, l’orient et l’occident ; car je te donnerai, et à ta postérité, pour jamais, tout le pays que tu vois » (Gen. 13, 14, etc.). Et encore dans le chapitre 15, nous trouvons la promesse renouvelée et les limites du pays établies : « Je suis l’Éternel, qui t’ai fait sortir d’Ur des Chaldéens, afin de te donner ce pays-ci pour le posséder ». Et encore : « J’ai donné ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate ». Dans une vision du même chapitre, Dieu révèle à Abraham que sa postérité séjournerait comme étrangère dans un pays qui ne lui appartiendrait pas, et serait asservie à ses habitants : « et ils seront affligés pendant quatre cents ans… et après cela ils sortiront avec de grands biens ».

Or ces promesses étaient entièrement sans conditions : elles furent données par Dieu et reçues par Abraham sans condition aucune. Nous les trouvons, toujours sans conditions, répétées à Isaac en Genèse 26 et à Jacob en Genèse 28. Nous arrivons à Exode 2, lorsque les quatre cents ans sont écoulés, et nous trouvons qu’il y est fait allusion à ces promesses faites aux pères. « Dieu ouït leurs sanglots, et Dieu se souvint de l’alliance qu’Il avait faite avec Abraham, Isaac et Jacob. Ainsi Dieu regarda les enfants d’Israël, et Il fit attention à leur état ». Le peuple est racheté et tiré hors d’Égypte, et le nom de Jéhovah, en rapport avec l’alliance, leur est révélé. Ensuite ils apprennent quel était le dessein de Dieu dans cette délivrance dont ils étaient ainsi l’objet. « Afin que tu connaisses que l’Éternel (Jéhovah) est celui qui est Dieu, qu’il n’y en a point d’autre que Lui » (Deut. 4, 35). Ou bien, comme Il dit en Ésaïe 43, 12 : « Vous êtes mes témoins que je suis Dieu ». À la suite de la rédemption du peuple, Dieu fait Son habitation au milieu d’eux dans la nuée et la gloire.

Toutefois, la question de la justice n’avait pas encore été soulevée. Le peuple voyage de la mer Rouge à la montagne de Sinaï, comme l’objet d’une grâce parfaite. Ici, Dieu leur propose certaines conditions de relation avec eux. « Vous avez vu ce que j’ai fait aux Égyptiens, comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle, et vous ai amenés à moi ; maintenant donc, si vous obéissez exactement à ma voix et gardez mon alliance, alors vous serez d’entre tous les peuples mon plus précieux joyau, quoique toute la terre m’appartienne » etc. (Ex. 19). « Et tout le peuple répondit d’un commun accord : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit ». Voyez aussi chapitre 24, 3, 7, où l’alliance est ratifiée avec le sang. Ainsi ils entrent sous une alliance d’obéissance comme condition de leur relation avec Dieu. Au lieu de dire : « Nous ne pouvons en rien compter sur nous-mêmes ; si nous acceptons de telles conditions, nous sommes sûrs de manquer, nous ne serons pas capables de conserver nos bénédictions une heure seulement ». Au lieu de cela, ils se montrèrent pleins de confiance, et tout à fait ignorants d’eux-mêmes. Le résultat est clair et solennel. Le législateur monte sur la montagne en feu pour recevoir les termes de l’alliance ; et, avant son retour, le peuple fait un veau d’or et l’adore comme le Dieu qui les a fait sortir d’Égypte ; ils disent : « Lève-toi, fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car quant à ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu » (Ex. 32, 1). Moïse revient avec les tables de la loi dans ses mains. Il aperçoit, en approchant du camp, la musique et les danses ; il voit que du côté du peuple les termes de relation étaient enfreints, et, sa colère s’allumant, il jette les tables et les brise au pied de la montagne. La loi pure et sans mélange n’est donc jamais venue au milieu du peuple. Le législateur retourne à la montagne et remonte ; et « peut-être je ferai propitiation pour vos péchés », et, en réponse à la prière de Moïse, le peuple est épargné, et une alliance de longanimité, de patience et de miséricorde est ajoutée à celle de la loi ; et elle est établie entre les mains du médiateur et du peuple (Ex. 34, 27).

Le livre du Lévitique, entre autres choses, règle ce qui concernait la sacrificature et la manière de s’approcher de Dieu qui habitait au milieu d’eux.

Le livre des Nombres donne le voyage à travers le désert.

Quand ils furent prêts à entrer dans le pays, l’alliance établissant les termes de leur possession du pays, à condition qu’ils les observeraient, fut renouvelée de la manière la plus claire dans le livre du Deutéronome. Le chapitre 27 pose le principe de la justice légale, et le chapitre 28, comme d’autres portions du livre, les conditions de leur héritage et de leur bénédiction dans le pays. « Or il arrivera que si tu obéis exactement à la voix de l’Éternel, ton Dieu, et que tu prennes garde de faire tous Ses commandements que je te prescris aujourd’hui, l’Éternel, ton Dieu, te rendra haut élevé par-dessus toutes les nations de la terre. Et toutes ces bénédictions viendront sur toi et t’atteindront, quand tu obéiras à la voix de l’Éternel, ton Dieu. Tu seras béni dans la ville, tu seras béni aussi aux champs. Le fruit de ton ventre sera béni, et le fruit de ta terre, et le fruit de ton bétail ; les portées de tes vaches, et les brebis de ton troupeau. Ta corbeille sera bénie, et ta huche aussi. Tu seras béni en ton entrée, et tu seras aussi béni en ta sortie » (Deut. 28, 1-6). Et puis l’alternative : « Mais si tu n’obéis pas à la voix de l’Éternel, ton Dieu, pour prendre garde de faire tous ses commandements et ses statuts que je te prescris aujourd’hui, il arrivera que toutes ces malédictions-ci viendront sur toi, et t’atteindront. Tu seras maudit dans la ville, et tu seras maudit aux champs ; ta corbeille sera maudite, et ta huche aussi. Le fruit de ton ventre sera maudit, et le fruit de ta terre ; les portées de tes vaches, et les brebis de ton troupeau. Tu seras maudit en ton entrée, et tu seras aussi maudit en ta sortie » (Deut. 28, 15-19). Le chapitre tout entier établit d’une manière solennelle les conditions de leur possession et de la conservation de leurs bénédictions dans le pays. Et nous lisons dans le chapitre 28, 69 : « Ce sont ici les paroles que l’Éternel commanda à Moïse de traiter avec les enfants d’Israël, au pays de Moab des confins d’Israël, outre l’alliance qu’Il avait traitée avec eux en Horeb ».

En conséquence, nous les voyons entrer dans le pays sous la conduite de Josué ; les eaux du Jourdain se partageant, et le « Dominateur de toute la terre » passant dans le pays devant Son peuple pour posséder par eux la terre. C’est un titre important que prend maintenant l’Éternel, titre auquel nous aurons occasion de revenir.

Le livre de Josué donne l’histoire de leurs conquêtes et de leur établissement dans le pays. Dans le dernier chapitre nous voyons Josué établir une alliance avec le peuple, par laquelle ils s’obligent à servir l’Éternel, leur Dieu, et à obéir à Sa voix ; et sous ces conditions à conserver la bénédiction.

Nous voyons maintenant un autre point clairement établi, point de la plus grande importance, savoir, que le peuple n’a pas encore possédé jamais le pays, ni les bénédictions promises aux pères, selon les promesses faites en termes absolus et sans conditions à Abraham, Isaac et Jacob. Ces promesses sont encore à accomplir et doivent être accomplies en grâce.

Nous trouvons dans le livre des Juges et dans d’autres portions des Écritures, les résultats de leur héritage du pays et des bénédictions sous condition d’obéissance. « Les enfants d’Israël donc firent ce qui déplaît à l’Éternel, et servirent les Baals. Et ayant abandonné l’Éternel, le Dieu de leurs pères, ils allèrent après d’autres dieux, d’entre les dieux des peuples qui étaient autour d’eux, et ils se prosternèrent devant eux ; ainsi ils irritèrent l’Éternel. Ils abandonnèrent donc l’Éternel, et servirent Baal et Ashtaroth… Et la colère de l’Éternel s’enflamma contre Israël. Et Il dit : Parce que cette nation a transgressé mon alliance, que j’avais commandée à leurs pères, et qu’ils n’ont point obéi à ma voix, aussi je ne déposséderai plus de devant eux aucune des nations que Josué laissa quand il mourut, afin d’éprouver par elles Israël et voir s’ils garderont la voie de l’Éternel pour y marcher, comme leurs pères l’ont gardée, ou non », etc. (Jug. 2, 11-13, 20-23). Ce livre nous fait voir leur chute, et la fidélité et la longanimité de Dieu qui suscite de temps en temps des juges et des libérateurs pour leur accorder des délivrances passagères des mains de leurs ennemis.

Dans 1 Samuel, nous avons la chute de la sacrificature dans la famille d’Éli. Nous lisons : « Or les fils d’Éli étaient de méchants hommes et ils ne connaissaient point l’Éternel » (1 Sam. 2, 12). Le chapitre en entier traite de cette chute et de la connaissance qu’en prend l’Éternel. Dans le chapitre 3, l’Éternel établit la ligne régulière des prophètes avec Samuel, « avant que les lampes de Dieu fussent éteintes dans la maison de l’Éternel », pour rétablir le lien entre Lui et les consciences du peuple. Dans le chapitre 4, l’arche de Dieu sur laquelle Il manifestait Sa présence est prise. Éli meurt, et la femme de Phinées donne naissance à son enfant qu’elle nomme « I-Cabod », disant : « La gloire de l’Éternel est transportée d’Israël ». Le prophète Samuel est maintenant le lien entre Dieu et le peuple. « Il jugea Israël tous les jours de sa vie ». Quand il fut devenu vieux, il établit ses fils juges sur Israël, « mais ils ne suivirent pas son exemple, car ils se détournaient après le gain déshonnête, ils prenaient des présents et s’éloignaient de la justice ».

Le peuple maintenant désire un roi. « Samuel fut affligé de ce qu’ils lui avaient dit : Établis sur nous un roi pour nous juger ; et Samuel fit requête à l’Éternel. Et l’Éternel lui dit : Obéis à la voix du peuple en tout ce qu’ils te diront ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté, afin que je ne règne point sur eux ». L’Éternel leur donne alors un roi, un homme selon leur propre choix, Saül, fils de Kis. Les chapitres 9 à 15 nous donnent l’histoire de son élévation et de sa chute. Il manque dans ce en vue de quoi il avait été élevé. « Alors Samuel lui dit : L’Éternel a aujourd’hui déchiré le royaume d’Israël de dessus toi, et l’a donné à ton prochain, qui est meilleur que toi » (15, 28). Dieu alors leur donne un roi, un homme de Son propre choix, David, fils de Jessé, qui, enfin, est établi dans le royaume. Après lui, son fils Salomon monte sur le trône du royaume, dans la plénitude de la prospérité et de la bénédiction, « n’ayant point d’ennemis, ni d’affaires fâcheuses » (voyez 1 Sam. 16 ; 1 Rois 10). Mais Salomon « fit venir des chevaux d’Égypte et il multiplia ses femmes », deux choses expressément défendues par Deutéronome 17. C’est pourquoi « l’Éternel fut irrité contre Salomon, parce qu’il avait détourné son cœur de l’Éternel, le Dieu d’Israël qui lui était apparu deux fois, et qui même lui avait fait ce commandement exprès, qu’il ne marchât pas après d’autres dieux ; mais il ne garda pas ce que l’Éternel lui avait commandé » (1 Rois 11, 9-10).

Maintenant ils avaient failli sous les sacrificateurs, sous les prophètes et sous les rois. Salomon avait un instant réuni tous ces titres dans sa propre personne, type de Celui en qui tout sera établi. Nous lisons en 2 Chroniques 9, 3-4, que lorsque la reine de Sheba fut venue, elle entendit la sagesse du prophète, elle vit la magnificence du roi et l’ascension du sacrificateur royal à la maison de l’Éternel — ombre faible du jour prochain de la gloire du royaume.

Ici Dieu commence à susciter les adversaires du royaume contre Salomon, déclarant par Son prophète qu’Il lui ôterait le royaume, mais que pourtant Il conserverait une tribu à la maison de David, afin que David ait toujours une lampe devant Lui. Par conséquent, lorsque Roboam monta sur le trône, la masse du peuple se révolta sous Jéroboam, qui fonda un royaume séparé et un centre d’unité idolâtre. La tribu de Juda fut seule conservée à la maison de David.

À partir de cette époque, nous poursuivons l’histoire de ces deux divisions de la nation sous les rois d’Israël et de Juda. Celle de la première est un récit d’iniquités sans un rayon consolateur, jusqu’à ce que nous arrivions à 2 Rois 17, quand, sous leur dernier roi, Osée, Shalmanéser, roi d’Assyrie, monte et emmène la nation d’Israël en captivité. « La neuvième année d’Osée, le roi des Assyriens, prit Samarie, et transporta les Israélites en Assyrie, et les fit habiter à Khalakh et sur Khabor, sur le fleuve de Gozan, et dans les villes des Mèdes » (2 Rois 17, 6). Lisez le chapitre en entier qui en donne le récit. Ces tribus n’ont jamais été ramenées.

Suivons l’histoire du royaume de la maison de Juda, depuis les jours de Roboam. C’est un autre récit de méchancetés, de chutes, et d’éloignement de Dieu, tempéré par le règne de quelques rois fidèles, tels que Josias et Ézéchias, jusqu’à ce que la maison de Juda eut consommé son iniquité avec Achaz. Ce roi établit l’autel d’un dieu étranger dans la maison de l’Éternel, fit des images de fonte des Baals et suivit les abominations des idolâtres. Il fut à peine surpassé en méchanceté par Manassé, après le règne d’Ézéchias. Pendant le règne de Sédécias, le temps était venu où ces paroles touchantes et solennelles furent prononcées : « Or l’Éternel, le Dieu de leurs pères, les avait sommés par ses messagers, qu’Il avait envoyés en toute diligence, parce qu’Il était touché de compassion envers Son peuple, et envers Sa demeure. Mais ils se moquaient des messagers de Dieu ; ils méprisaient Ses paroles, et ils traitaient ses prophètes de séducteurs ; jusqu’à ce que la fureur de l’Éternel s’alluma tellement contre Son peuple, qu’il n’y eut plus de remède » (2 Chron. 36, 15-16). Nebucadnetsar, roi de Babylone, monta contre la cité de Jérusalem, l’assiégea, la prit, emmena la nation captive dans le pays de Babylone, fit crever les yeux du roi et tuer ses fils, et dévasta la maison de l’Éternel qu’il fit brûler, ainsi que la maison du roi, ne laissant que quelques-uns des plus pauvres du peuple pour être vignerons et cultivateurs dans le pays. Ils avaient failli sous les prophètes, les sacrificateurs et les rois, et Dieu prononce, par la bouche de Son prophète, ces paroles touchant leur dernier roi : « Et toi, profane, méchant prince d’Israël, duquel le jour est venu où l’iniquité aura une fin. Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel : Qu’on ôte cette tiare, et qu’on enlève cette couronne : ce ne sera plus celle-ci ; j’élèverai ce qui est bas, et j’abaisserai ce qui est haut. Je la mettrai à la renverse, à la renverse, à la renverse, et elle ne sera plus jusqu’à ce que vienne celui auquel appartient le gouvernement, et je le lui donnerai » (Éz. 21, 30-32).

La gloire ou la présence de Jéhovah, qui avait habité au milieu d’Israël depuis qu’ils avaient été rachetés d’Égypte, abandonne sa maison. Lisez les chapitres 9 à 11 du prophète Ézéchiel. Dans le chapitre 9, le prophète voit la gloire du Dieu d’Israël quitter le chérubin et se tenir sur le seuil de la maison. L’Éternel marque Ses fidèles, puis exécute le jugement. Au chapitre 10, la gloire quitte le seuil et se tient au-dessus des chérubins qui doivent l’emporter. Et dans le chapitre 11, la gloire monte du milieu de la cité et s’arrête sur la montagne qui est à l’orient de la ville (la montagne des Oliviers).

Aussitôt que le peuple fut parti pour la captivité, « l’épée » du gouvernement passe au roi gentil et « les temps des Gentils » commencent. « Toi, ô roi, tu es le roi des rois, parce que le Dieu du ciel t’a donné le royaume, la puissance, la force et la gloire ; et qu’en quelque lieu qu’habitent les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, Il les a donnés en ta main, et t’a fait dominer sur eux tous » (Dan. 2, 37-38). Jusque-là Israël avait été le serviteur de Dieu (dans cette position, quoique infidèle). Voyez Ésaïe 43, 10 : « vous êtes… mon serviteur que j’ai élu » (voyez aussi És. 41, 8 ; 42, 19 ; 44, 21).

Le roi gentil prend maintenant la place de serviteur de l’Éternel, quoique dans un autre sens (voyez Éz. 29, 18, 20 ; Jér. 25, 9 ; etc.). Pendant les temps des Gentils Dieu prend le titre de « Dieu des cieux », comme nous le voyons tout le long du livre de Daniel qui traite de ces temps. Nous avons vu qu’Il avait passé le Jourdain, pour entrer en Canaan, sous le titre de « Dominateur de toute la terre », et qu’Il avait exercé Son gouvernement du sein d’Israël comme Son centre. Le peuple s’étant montré pire que les païens qui l’entouraient, et témoin complètement infidèle du « Dominateur de toute la terre », Dieu retire Sa présence du milieu d’eux, et remet le gouvernement du monde entre les mains du roi gentil.

Ainsi se termine, à proprement parler, l’histoire passée de la nation d’Israël. Dans le langage d’Osée : « Les enfants d’Israël demeureront plusieurs jours sans roi et sans gouverneur, sans sacrifice et sans statue, sans éphod et sans théraphim ». Et encore : « Appelle son nom Lo-Ammi ; car vous n’êtes point mon peuple et je ne serai point votre Dieu ».

Nous ne devons pas toutefois clore notre bref aperçu de leur histoire passée, sans jeter un coup d’œil rapide sur le retour du résidu d’une partie de Juda et de Benjamin, à la fin de la captivité babylonienne. Dans Jérémie 25, nous voyons qu’au moment de partir pour la captivité, le prophète leur dit : « Voici, j’enverrai… Nebucadnetsar, mon serviteur, et je les ferai venir contre ce pays et contre ses habitants… Et tout le pays sera un désert, jusqu’à s’en étonner, et ces nations seront asservies au roi de Babylone soixante-dix ans ». Nous voyons dans le livre d’Esther, comment Dieu veillait secrètement sur Son peuple, sans les reconnaître publiquement et sans se manifester à eux dans le pays de leur captivité. Nous lisons dans Daniel 9, qu’aussitôt que les soixante-dix années du royaume de Babylone furent accomplies, et que Darius, le Mède, eut pris le royaume : « Moi, Daniel, je compris par les livres, que le nombre des années duquel l’Éternel avait parlé au prophète Jérémie pour finir les désolations de Jérusalem, étaient de soixante-dix ans ». Quand les soixante-dix ans furent accomplis, un résidu de Juda et de Benjamin revint et s’établit dans le pays (Esdr. 1, etc.). Ils rebâtirent le temple, et relevèrent et réparèrent la cité (Néhémie). L’histoire de ce résidu est touchante et impressive. C’était pourtant un temple vide ; ils n’avaient ni la schékinah (ou la gloire de la présence de Jéhovah), ni l’arche, ni l’urim et le thummim. Ils ne prétendaient pas à plus que ce qu’ils possédaient, mais firent ce qu’ils pouvaient au milieu des ruines qui les entouraient. Cela n’était pas la restauration nationale, promise par les prophètes ; ce n’était pas non plus l’héritage, selon les promesses faites aux pères. Un résidu seulement de Juda et de Benjamin revint sous le patronage bienveillant de leurs gouverneurs à qui ils étaient encore soumis. « Voici, nous sommes aujourd’hui esclaves, même dans le pays que tu as donné à nos pères pour en manger le fruit et les biens ; voici, nous y sommes esclaves. Et il rapporte en abondance pour les rois que tu as établis sur nous, à cause de nos péchés, et qui dominent sur nos corps et sur nos bêtes, à leur volonté, de sorte que nous sommes dans une grande angoisse » (Néh. 9, 36-37). Quand la restauration nationale prend place, Dieu déclare : « Et je ferai qu’ils seront une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël ; Ils n’auront tous qu’un roi pour leur roi, ils ne seront plus deux nations, et ils ne seront plus divisés en deux royaumes ». Et encore : « Ils tiendront captifs ceux qui les avaient tenus captifs, et ils domineront sur leurs exacteurs » (És. 14, 2).

Ce résidu de la nation resta dans le pays sous ses oppresseurs jusqu’à la venue de son Messie et Sa présentation comme tel : une petite troupe de disciples seulement s’attachèrent à Lui et Le reçurent comme le Christ ; la masse du peuple refusa de Le recevoir, et choisit un meurtrier à Sa place. Ils furent avertis par Lui qu’Il était venu au nom de Son Père, et que néanmoins ils Le rejetaient ; et que, si un autre venait en son propre nom, ils le recevraient (Jean 5). Dans Son précieux et infatigable amour, Il plaide avec le peuple, lui donne les avertissements les plus solennels, s’émeut pour lui, pleure sur lui — sur ce peuple encore bien-aimé à cause des pères — jusqu’à ce qu’Il est contraint de s’écrier : « Jérusalem, Jérusalem, qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Voici, votre maison va devenir déserte. Car je vous dis que désormais vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur » (Matt. 23, 37-39). L’heure de la sentence d’aveuglement judiciaire et d’endurcissement du cœur, prononcée sept cents ans auparavant par le prophète, mais retenue par longanimité (És. 6, 9-10), était arrivée (Matt. 13 ; Jean 12). Le Père de famille avait envoyé Son propre Fils pour recevoir les fruits de Sa vigne, et les vignerons dirent : « Voici l’héritier, venez, tuons-Le et l’héritage sera à nous ; et l’ayant jeté hors de la vigne, ils Le tuèrent ». Son amour ne cessa pas d’agir même après cela. Le Saint Esprit emprunte les paroles de Jésus sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font », pour les mettre dans la bouche de Pierre en Actes 3, où il dit : « Et maintenant, frères, je sais que vous l’avez fait par ignorance, ainsi que vos gouverneurs ». Repentez-vous et vous convertissez, et même maintenant Il reviendra. Mais ils grincèrent des dents contre Son témoin Étienne, le lapidèrent et envoyèrent par lui un message à Jésus : « Nous ne voulons pas que Celui-ci règne sur nous ». Pourtant, plein de clémence, Il diffère encore jusqu’à Actes 28, où nous trouvons la sentence finale prononcée par Paul : « Le Saint Esprit a bien parlé à nos pères par Ésaïe, le prophète, en disant : Va vers ce peuple, et dis-leur : Vous écouterez de vos oreilles, et vous n’entendrez pas ; et en regardant vous verrez, mais n’apercevrez point. Car le cœur de ce peuple est engraissé ; et ils ont ouï dur de leurs oreilles, et ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient des yeux, et n’entendent des oreilles, qu’ils ne comprennent du cœur, qu’ils ne se convertissent et que je ne les guérisse » (Act. 28, 25-27). Il ne restait qu’à accomplir la sentence par les armées de Titus — jusqu’à ce que les villes aient été désolées et qu’il n’y ait plus d’habitants, ni d’hommes dans les maisons, et que la terre soit mise en une entière désolation, et que l’Éternel ait dispersé au loin les hommes, et que celle qu’Il aura abandonnée aura demeuré longtemps au milieu des pays (És. 6, 11-12).

Le grand prophète était venu au milieu de Son peuple ; ils ne voulurent pas L’écouter. Rejeté, Il était allé au ciel pour être sacrificateur, en faveur de ceux qui crurent ; et quand Il reviendra comme Roi, Il unira toutes ces gloires dans Sa propre personne, et Son royaume n’aura pas de fin !