Traduction:Pèlerins de Dieu âgés

De mipe
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Traduit de l’anglaisH.P. Barker

Il n’y a pas de Methushélah parmi les hommes, aujourd’hui. Même ceux qui vivent le plus longtemps sont jeunes par rapport à Jacob qui, à l’âge de cent trente ans, déclara que ses années avaient été courtes (Gen. 47, 9).

Il y en a beaucoup, pourtant, qui, selon le langage de la Bible, sont « fort avancés en âge ». Nous pouvons dire avec Éliphaz : « Parmi nous, il y a aussi des hommes à cheveux blancs et des vieillards » (Job 15, 10). Quand ceux-ci se trouvent au milieu du peuple de Dieu, des hommes et des femmes qui ont marché dans Ses voies pendant de longues années, ils sont dignes de tout honneur.

Monuments de la grâce

Nous aimons et apprécions nos frères et sœurs âgés. Combien cela nous encourage de les voir, monuments de la grâce divine, gardés par la puissance de Dieu au travers de tous les hauts et les bas d’une longue vie. Nous Lui rendons grâces pour l’encouragement qui nous est donné par le moyen de Ses pèlerins âgés, ses Barzillaï et ses Mnason, ses Élisabeth et ses Anne.

Les jours de la jeunesse agitée, avec leurs rêves dorés, se sont évanouis dans le passé lointain. Passée aussi, la vie intermédiaire avec son stress et ses conflits. Le grand âge est venu, et a apporté ses épreuves particulières et ses exercices propres. En vue de ceux-ci, nous désirons adresser quelques mots d’encouragement et d’exhortation affectueuse à ceux qui sont proches de la fin de leur pèlerinage. Nous le ferons dans l’esprit des paroles de l’apôtre à son enfant dans la foi, les exhortant comme des pères, et les femmes âgées comme des mères (1 Tim. 5, 1, 2).

Portant du fruit dans le grand âge

Il n’y a aucune raison pour laquelle les années de déclin d’un chrétien ne doivent pas être les plus brillantes et les meilleures de toutes ; comme une tasse de thé non agitée, plus on se rapproche du fond, plus c’est doux. Nous qui connaissons la grâce et la puissance de Christ, ne partageons pas la surprise du maître d’hôtel du banquet de noces à Cana, quand le bon vin est gardé pour la fin. Nous savons qui nous avons cru, et nous sommes persuadés qu’Il est capable de rendre doré le soir de nos jours, par l’éclat de Son amour.

Cela dépend en grande partie du fait que nous nous tenons près du Seigneur Lui-même, et trouvons dans Sa compagnie le foyer de notre âme. Pour ceux qui demeurent dans Son amour, et qui sont, dans ce sens, « plantés dans la maison de l’Éternel », une promesse encourageante est donnée : « Ils porteront encore des fruits dans la blanche vieillesse » (Ps. 92, 14).

Le service de Dieu

Dans les jours d’autrefois, il y avait un âge limite pour les serviteurs de Dieu. Le service des Lévites se terminait à cinquante ans (Nomb. 4, 47). Il n’en est pas ainsi dans la chrétienté. Le service peut continuer jusqu’à ce que notre Maître nous appelle d’ici, si seulement l’âme est conservée « pleine de sève et verdoyante » (Ps. 92, 14).

Que personne donc ne s’estime inutile, un simple fardeau pour les autres. Barzillaï craignait d’être tel, et comme il avait atteint son quatre-vingtième anniversaire, il était peut-être tout naturel qu’il le soit. « Pourquoi ton serviteur serait-il encore à charge au roi, mon seigneur ? », demande-t-il (2 Sam. 19, 35). Mais en fait, il était loin d’être un fardeau. Quoique « très vieux », il a rendu un service considérable à son roi fatigué et exilé (2 Sam. 17, 27-29). Tout aussi agréable était le service de cet « ancien disciple » qui montrait de la bonté et de l’hospitalité (Act. 21, 16) au bien-aimé apôtre qui était en chemin vers Jérusalem pour rencontrer la souffrance et peut-être la mort. L’âge n’est pas un obstacle à un service de cette sorte.

« J’ai soixante-six ans », écrit quelqu’un, « et je peux faire si peu, et ce n’est que tard dans la vie que j’ai commencé à obéir au commandement : Va, dis, et je dois travailler tandis qu’il est jour ».

Que Dieu encourage Son serviteur-ci qui, à l’âge de soixante-six ans, cherche à faire ce qui Lui plaît. Certainement, le fait d’avoir vécu soixante-six années n’est pas un motif pour laisser vos mains être lâches.

« Cela fait maintenant trente ans », écrit un autre, « que j’ai quitté les rivages de l’Angleterre, et je suis maintenant bien avancé dans ma soixante-dix-neuvième année ; je ne puis donc m’attendre à poursuivre ce service beaucoup plus longtemps ». Mais notre frère âgé veut évidemment dire continuer aussi longtemps qu’il est laissé sur la terre. Il n’a aucune intention de chercher une place sur la liste des retraités. Pourquoi le ferait-il ? Il n’a pas encore atteint l’âge de Barzillaï.

Infirme et pauvre

Mais Barzillaï était un « grand homme », et l’« ancien disciple » était encore capable de se déplacer. Qu’en est-il de ceux qui sont non seulement âgés, mais pauvres ? Et de ceux qui sont paralysés par l’infirmité ? Peuvent-ils être autre chose qu’un fardeau ?

Tout à fait. Dans la ville d’Aberdeen vit une telle personne, Mme K., aveugle et alitée. Mais combien elle peut encourager ceux qui la visitent ! On n’entend jamais une plainte sortir de ses lèvres, mais des actions de grâces et des louanges. Son visage même reflète la joie qui remplit son cœur. Combien de fois un visiteur déprimé est-il reparti du bord de son lit relevé et rafraîchi. Tout inconsciemment, la chère sainte aveugle et alitée avait « lavé les pieds » de ses condisciples (Jean 13, 14), et en faisant cela, elle avait bien servi son Maître.

Peut-être que Anne, avec sa gerbe d’années pleine, était une autre de cette sorte. Elle ne pouvait plus aller dans les rues de sa cité natale, mais était confinée à son logement dans l’enceinte du temple (Luc 2, 37). Pleine de louange, elle aussi pouvait témoigner du Christ qui était alors même parmi eux. Elle parlait de Lui « à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance ». Heureux service, en dépit de son veuvage et du poids de ses années.

La tendresse de Dieu

Dieu porte une attention spéciale à Ses saints âgés, et montre envers eux une tendresse particulière. Il pensait à eux dans leur faiblesse, quand Il disait : « Jusqu’à votre vieillesse, je suis le Même, et jusqu’aux cheveux blancs, je vous porterai » (És. 46, 4). Comme une mère aimante porte son enfant fatigué, ainsi notre Dieu, plein de grâce, nous porte dans les passages difficiles de la vie. Il ne nous laisse non plus jamais. Jusqu’à ce que nos cheveux soient blancs et que nous soyons comptés parmi ceux qui « sont courbés par l’âge », Il nous porte tout du long. Comme le berger dans la parabole, Il nous porte tout le long du chemin, jusqu’à ce qu’Il nous amène à la maison (Luc 15, 3-6).

L’expérience de David

Dans le psaume du grand âge de David (Ps. 71), il demande deux fois que Dieu ne l’abandonne pas. Tout d’abord, il dit : « Ne me rejette pas au temps de ma vieillesse ; ne m’abandonne pas quand ma force est consumée ». Et de nouveau : « Jusqu’à la vieillesse et aux cheveux blancs, ô Dieu ! ne m’abandonne pas ».

Était-il vraisemblable que Dieu abandonne Son serviteur âgé et usé ? Le Dieu de sa jeunesse ne serait-il pas aussi le Dieu de ses années de déclin ?

La propre expérience de David pourrait être rappelée, pour fournir la réponse. Depuis ses premiers jours, il avait été « saisi » par la puissance de Dieu (Ps. 71, 6). Quand il était dans la pleine vigueur de la jeunesse, quoique « de nombreuses et amères détresses » aient été son lot (Ps. 71, 20), il avait été merveilleusement aidé. Des délivrances du danger, des grâces multipliées et des bénédictions innombrables avaient été sa part.

Mais il y a une chose qu’il n’avait jamais vue. Il nous dit ce que c’est : « J’ai été jeune, et je suis vieux, et je n’ai pas vu le juste abandonné » (Ps. 37, 25).

Au lieu d’abandonner Ses enfants au soir de leur vie, Dieu les console de toutes parts (Ps. 71, 21), et fortifie ainsi leur foi et accorde à leur âme d’être « comme un prodige pour plusieurs » (Ps. 71, 7). Lui-même sera leur « fort refuge ».

Non, Dieu ne délaisse jamais Ses saints. Ils peuvent être oubliés par leurs amis ou méprisés comme des encombrants inutiles sur la terre ; ils peuvent être seuls et négligés, mais Dieu ne leur fait pas défaut. Et leur Sauveur les aime jusqu’à la fin (Jean 13, 1).

Un grand âge triste

Si les pèlerins de Dieu âgés « entrent continuellement » vers Lui comme leur « rocher d’habitation » (Ps. 71, 3), ils seront maintenus dans la fraîcheur spirituelle et la joie. Mais le grand âge en lui-même n’est pas une garantie de cela.

Nous avons un triste exemple de ce que je veux dire dans l’histoire d’Ozias (2 Chron. 26). Il fut un des plus grands et des meilleurs rois de Juda. Il recherchait le Dieu de ses pères, et marchait dans Ses voies. L’Éternel l’aidait abondamment, et il semblait que le règne d’Ozias devait se terminer dans un flamboiement de gloire.

Mais à soixante-huit ans, il tomba. Se sentant fort, « son cœur s’éleva », et il pensa qu’il pouvait se passer de sacrificateur.

Assurément une erreur terrible, et suivie de conséquences terribles. Mais prenons garde de peur que nous ne tombions dans le même piège. Une longue vie passée dans la crainte de Dieu peut se terminer dans l’ombre d’une grande honte, si nous imaginons que cela nous permet de nous dispenser, pour un moment, des services de notre grand souverain Sacrificateur.

Il est celui qui vit pour nous sauver entièrement (Héb. 7, 25) à travers chaque épreuve. Par Lui, nous « recevons miséricorde et nous trouvons grâce pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4, 16). Nous ne pouvons pas nous passer de Lui. Comme Mephibosheth, nous sommes impuissants en nous-mêmes jusqu’à la toute fin du voyage de la vie, quoique recevant continuellement la grâce d’en haut, et étant gardés par la puissance de notre Dieu Sauveur. Si nous oublions cela, le résultat en sera désastreux.

Vivant dans le passé

On remarque quelquefois une tendance, de la part de nos frères et sœurs âgés, à magnifier excessivement le passé au détriment du temps présent. La mémoire s’attarde naturellement parmi les scènes d’autrefois, quand tout semblait frais et brillant, et que le premier amour remplissait l’âme. Peut-être que les choses étaient alors plus brillantes. Il y avait peut-être un intérêt plus général aux choses de Dieu. Les gens s’assemblaient en plus grand nombre pour entendre l’évangile. Depuis lors, le zèle de beaucoup semble s’être refroidi.

Mais les choses qui réchauffaient nos cœurs dans ces jours inoubliables demeurent. La grâce de Dieu ne fait jamais défaut. L’amour immuable de Christ est toujours à nous pour en jouir. Nous avons avec nous la présence du Saint Esprit habitant en nous. La prière est un privilège qui nous appartient tout autant qu’à nos pères, et « la consolation des Écritures » est aussi grande que jamais. Nous pouvons voir autour de nous le changement et le déclin, mais Celui qui nous a aimés et nous a ravis demeure le même.

Les larmes des vieillards

Nous avons un exemple de ce que je veux dire dans ce qui eut lieu lorsque les fondements du second temple furent posés. Parmi les nombreuses personnes qui criaient dans la grandeur de leur joie, il y avait certains « vieillards » qui « pleuraient à haute voix » (Esdr. 3, 12). Ils se rappelaient des gloires de la maison précédente, et celle-ci était à leurs yeux comme rien, en comparaison de la première (Agg. 2, 3).

Pourtant, c’était le fruit d’une œuvre de Dieu évidente. Nous lisons comment Dieu avait visité Son peuple dans leur servitude, et leur avait donné d’être un peu ranimés (Esdr. 3, 8, 9). Il est vrai, ce n’était qu’un petit nombre, et comparativement peu étaient touchés par cela. Mais quoi qu’il en soit, c’était de Dieu, et le résultat en était la reconstruction du temple. Les vieillards pleuraient à haute voix ; et beaucoup poussaient des cris de joie.

Il peut sembler étrange, à première vue, que la même chose soit la source de la joie des uns et des larmes des autres. Pourquoi en était-il ainsi ? C’était la cause des larmes des vieillards parce qu’ils sentaient combien pauvre était l’expression actuelle de la gloire de l’Éternel au milieu d’eux, comparée avec ce qu’ils avaient vu autrefois. C’était une source de joie pour les autres parce qu’ils n’avaient connu que la prostration complète du nom de l’Éternel sur la terre, et maintenant, leur cœur était heureux de ce que de toute façon, il y avait une confession claire et décidée de ce nom comme habilité à rassembler Son peuple dispersé, même si ce n’était qu’un résidu ici-bas. Tous deux avaient raison ; et pourtant, quelle différence dans l’expression de leur cœur ! Mais des deux, assurément, bien-aimés frères, ce n’était pas que les vieillards n’aient pas ressenti la joie que les fondements soient posés ; mais toutefois, leur sentiment de la tristesse et de l’humiliation pour Son nom la surpassait. Il y avait donc un sentiment plus mesuré chez les vieillards. Les deux étaient conduits, et conduits par le Seigneur, mais dans des mesures très différentes. Et je suis persuadé que des deux, les vieillards avaient le sentiment le plus profond de la gloire de Dieu.

Remplis de l’Esprit Saint

Zacharie et sa femme étaient tous deux « fort avancés en âge ». Ils avaient vécu sans reproche devant l’Éternel, marchant dans Sa crainte. Mais il n’y avait rien de très remarquable à leur sujet. La vie d’Élisabeth, du point de vue d’une femme juive, avait été un échec. Zacharie, quoiqu’homme de prière, pouvait difficilement être appelé un homme de grande foi.

Dans leur âge avancé, une chose merveilleuse survint. Ils furent tous deux remplis de l’Esprit Saint.

Tout d’abord, Élisabeth en fut remplie (Luc 1, 41). Immédiatement, ses lèvres furent ouvertes, et dans un épanchement de joie, elle parla de Celui qui était grand et qui allait naître, comme « mon Seigneur ». Son cœur trouvait désormais en Lui son objet.

Ce fut quelques semaines après cela, semble-t-il, que Zacharie en fut rempli (Luc 1, 67). Le résultat, pour lui, fut qu’il prononça un cantique de louange qui célébrait la venue attendue de Christ dans le monde.

C’est ainsi qu’il en est toujours. Ceux qui sont remplis de l’Esprit Saint ne parlent pas d’eux-mêmes, de leur propre expérience, ou de leur travail. Leurs yeux sont sur Christ, leur cœur est fortement attiré en affection vers Lui, et leurs lèvres déclarent Sa bonté. Ils témoignent de leur Sauveur, non d’eux-mêmes.

Combien il est plein de charme de rencontrer un cher saint âgé qui, comme le couple pieux dont nous parlons, est rempli du Saint Esprit ! Même si sa vie a été très ordinaire, ce que nous pourrions appeler une vie de bas niveau, il n’est pas trop tard pour chercher à être ainsi merveilleusement rempli ; pas trop tard pour prêter attention à la parole : « Soyez remplis de l’Esprit » (Éph. 5, 18).

Un avertissement

Il se peut que parmi les lecteurs âgés de ces pages, il y en ait un qui ne soit pas encore sauvé. Si c’est une chose terrible pour ceux qui sont jeunes et forts d’être sans Christ, combien davantage pour ceux dont le soleil est presque couché.

« Si un homme vit beaucoup d’années, et se réjouit en toutes, qu’il se souvienne aussi des jours de ténèbres, car ils sont en grand nombre » (Eccl. 11, 8). La plus longue vie n’est qu’une ombre passagère comparée avec les jours qui sont à venir, jours qui n’auront pas de fin. Et si ce sont des jours de ténèbres, de quel profit aura été de se réjouir dans toutes les années dont la vie présente a été remplie ?

Se confier dans le Sauveur, bâtir notre confiance sur le ferme fondement de l’œuvre qu’Il a achevée, se reposer dans Sa parole fidèle concernant « quiconque croit » (Act. 13, 39), c’est s’assurer la paix pour le présent et la gloire pour l’avenir. Prendre toute autre voie que celle-ci est se réserver pour ces jours de ténèbres qui seront la portion éternelle de tous ceux qui ont refusé le salut offert.

Seul. Non pas seul

Un mot en conclusion. Le chrétien âgé se sent-il seul ? Les bien-aimés des premières années sont-ils tous partis ? Tandis que vous veillez et attendez que votre Sauveur vienne, vous sentez-vous « comme un passereau solitaire sur un toit » (Ps. 102, 7) ?

Réconfortez-vous donc avec le cas de « Paul le vieillard », comme il s’appelle lui-même (Philém. 9). Les amis d’autrefois s’étaient détournés de lui (2 Tim. 1, 15). À l’heure de la nécessité, personne ne s’était tenu avec lui, mais tous l’avaient abandonné (2 Tim. 4, 16). « Mais », s’exclame-t-il triomphalement, « le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié » (2 Tim. 4, 17). Heureux homme : seul, mais non pas seul.

Il en sera toujours ainsi. Jusqu’à la toute fin, les pèlerins de Dieu âgés éprouveront la vérité de Sa promesse : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point » (Héb. 13, 5). Béni soit Dieu pour cela.