Bible:Job/texten

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

[chapitre 1]  [verset 1] Il y avait dans le pays d’Uts un homme dont le nom était Job ; et cet homme était parfait (note : complet, à qui rien ne manque ; comparer avec 2 Samuel chapitre 22 verset 24.) et droit, craignant Dieu et se retirant du mal. [verset 2] Et il lui naquit sept fils et trois filles ; [verset 3] et il possédait sept mille brebis (note : et chèvres.), et trois mille chameaux, et cinq cents paires de bœufs, et cinq cents ânesses ; et [il avait] un très-grand nombre de serviteurs ; et cet homme était plus grand que tous les fils de l’orient.

[verset 4] Et ses fils allaient et faisaient un festin, chacun dans [sa] maison, à son jour ; et ils envoyaient appeler leurs trois sœurs pour manger et pour boire avec eux. [verset 5] Et il arrivait que, quand les jours de festin étaient terminés, Job envoyait [vers eux] et les sanctifiait : il se levait de bonne heure le matin et offrait des holocaustes selon leur nombre à tous, car Job disait : Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils maudit Dieu dans leurs cœurs. Job faisait toujours ainsi.

[verset 6] Or, un (note : littéralement : le ; comparer avec 2 Rois chapitre 4 verset 18.) jour, il arriva que les fils de Dieu vinrent se présenter devant l’Éternel, et Satan (note : littéralement : le Satan, c’est-à-dire l’adversaire.) aussi vint au milieu d’eux. [verset 7] Et l’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel et dit : De courir çà et là sur la terre et de m’y promener. [verset 8] Et l’Éternel dit à Satan : As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal ? [verset 9] Et Satan répondit à l’Éternel et dit : Est-ce pour rien que Job craint Dieu ? [verset 10] Ne l’as-tu pas, toi, entouré de toutes parts d’une haie de protection, lui, et sa maison, et tout ce qui lui appartient ? Tu as béni le travail de ses mains, et tu as fait abonder son avoir sur la terre. [verset 11] Mais étends ta main et touche à tout ce qu’il a : [tu verras] s’il ne te maudit pas en face. [verset 12] Et l’Éternel dit à Satan : Voici, tout ce qu’il a est en ta main, seulement tu n’étendras pas ta main sur lui. Et Satan sortit de la présence de l’Éternel.

[verset 13] Et, un jour, il arriva que ses fils et ses filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère premier-né ; [verset 14] et un messager vint à Job et dit : Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient auprès d’eux, [verset 15] et ceux de Sheba sont tombés [sur eux] et les ont pris, et ils ont frappé les jeunes hommes par le tranchant de l’épée ; et j’ai échappé, moi seul, pour te l’annoncer. [verset 16] Celui-ci parlait encore, qu’un autre vint et dit : Le feu de Dieu est tombé du ciel et a brûlé les brebis et les jeunes hommes, et les a consumés ; et j’ai échappé, moi seul, pour te l’annoncer. [verset 17] Celui-ci parlait encore, qu’un autre vint et dit : Les Chaldéens ont formé trois bandes, et se sont jetés sur les chameaux et les ont pris, et ils ont frappé les jeunes hommes par le tranchant de l’épée ; et j’ai échappé, moi seul, pour te l’annoncer. [verset 18] Celui-ci parlait encore, qu’un autre vint et dit : Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère premier-né, [verset 19] et voici, un grand vent est venu de delà le désert et a donné contre les quatre coins de la maison, et elle est tombée sur les jeunes gens et ils sont morts ; et j’ai échappé, moi seul, pour te l’annoncer. [verset 20] Et Job se leva, et déchira sa robe, et rasa sa tête, et se jeta à terre et se prosterna. [verset 21] Et il dit : Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai ; l’Éternel a donné, et l’Éternel a pris ; que le nom de l’Éternel soit béni ! [verset 22] En tout cela Job ne pécha pas, et n’attribua rien à Dieu qui fût inconvenable (note : ou : et ne proféra rien d’inconvenant contre Dieu.).

[chapitre 2]  [verset 1] Or, un jour, il arriva que les fils de Dieu vinrent se présenter devant l’Éternel, et Satan aussi vint au milieu d’eux se présenter devant l’Éternel. [verset 2] Et l’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel et dit : De courir çà et là sur la terre et de m’y promener. [verset 3] Et l’Éternel dit à Satan : As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal ? Et encore il reste ferme dans sa perfection, alors que tu m’as incité contre lui pour l’engloutir sans cause. [verset 4] Et Satan répondit à l’Éternel et dit : Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour sa vie ; [verset 5] mais étends ta main et touche à ses os et à sa chair : [tu verras] s’il ne te maudit pas en face. [verset 6] Et l’Éternel dit à Satan : Le voilà entre tes mains, seulement épargne sa vie. [verset 7] Et Satan sortit de la présence de l’Éternel ; et il frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante de ses pieds jusqu’au sommet de sa tête. [verset 8] Et il prit un tesson pour s’en gratter, et il était assis dans la cendre. [verset 9] Et sa femme lui dit : Restes-tu encore ferme dans ta perfection ? Maudis Dieu et meurs. [verset 10] Et il lui dit : Tu parles comme parlerait l’une des insensées ; nous avons reçu le bien aussi de la part de Dieu, et nous ne recevrions pas le mal ? En tout cela Job ne pécha point de ses lèvres.

[verset 11] Et trois amis de Job apprirent tout ce mal qui lui était arrivé et vinrent chacun de son lieu, Éliphaz, le Thémanite, et Bildad, le Shukhite, et Tsophar, le Naamathite ; et ils s’entendirent ensemble pour venir le plaindre et le consoler. [verset 12] Et ils levèrent les yeux de loin, et ils ne le reconnurent pas ; et ils élevèrent leur voix et pleurèrent, et ils déchirèrent chacun sa robe et répandirent de la poussière sur leurs têtes [en la jetant] vers les cieux. [verset 13] Et ils s’assirent avec lui à terre sept jours et sept nuits, et nul ne lui dit une parole, car ils voyaient que sa douleur était très-grande.

[chapitre 3]  [verset 1] * Après cela, Job ouvrit sa bouche et maudit son jour. [verset 2] Et Job prit la parole et dit:

[verset 3] Périsse le jour auquel je naquis, et la nuit qui dit : Un homme a été conçu !

[verset 4] Ce jour-là, qu’il soit ténèbres ; que +Dieu (note : en hébreu : Éloah ; voyez la note, Deutéronome chapitre 32 verset 15.) ne s’en enquière pas d’en haut, et que la lumière ne resplendisse pas sur lui !

[verset 5] Que les ténèbres et l’ombre de la mort le réclament ; que les nuées demeurent sur lui ; que ce qui assombrit les jours le terrifie !

[verset 6] Cette nuit-là, que l’obscurité s’en empare ; qu’elle ne se réjouisse point parmi les jours de l’année, qu’elle n’entre pas dans le nombre des mois !

[verset 7] Voici, que cette nuit-là soit stérile ; que les cris de joie n’y entrent pas !

[verset 8] Que ceux qui maudissent le jour la maudissent, ceux qui sont prêts à réveiller Léviathan !

[verset 9] Que les étoiles de son crépuscule soient obscurcies ; qu’elle attende la lumière, et qu’il n’y en ait point, et qu’elle ne voie pas les cils de l’aurore !

[verset 10] Parce qu’elle n’a pas fermé les portes du sein qui m’a porté (note : littéralement : de mon sein.), et n’a pas caché la misère de devant mes yeux.

[verset 11] * Pourquoi ne suis-je pas mort dès la matrice, n’ai-je pas expiré quand je suis sortis du ventre ?

[verset 12] Pourquoi les genoux m’ont-ils rencontré, et pourquoi les mamelles, pour les téter ?

[verset 13] Car maintenant je serais couché et je serais tranquille, je dormirais : alors j’aurais du repos,

[verset 14] Avec les rois et les conseillers de la terre qui se bâtissent des solitudes (note : ou : qui rebâtissent des édifices ruinés.),

[verset 15] Ou avec les princes qui ont de l’or, qui ont rempli d’argent leurs maisons ;

[verset 16] Ou, comme un avorton caché, je n’aurais pas été, — comme les petits enfants qui n’ont pas vu la lumière.

[verset 17] Là, les méchants ont cessé leur tumulte, et là ceux dont les forces sont épuisées par la fatigue sont en repos ;

[verset 18] Les prisonniers demeurent ensemble tranquilles, ils n’entendent pas la voix de l’exacteur ;

[verset 19] Là sont le petit et le grand, et le serviteur libéré de son maître.

[verset 20] * Pourquoi la lumière est-elle donnée au misérable, et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme,

[verset 21] À ceux qui attendent la mort, et elle n’est pas là, — qui la cherchent plus que des trésors cachés,

[verset 22] Qui se réjouissent jusqu’aux transports [et] sont dans l’allégresse, parce qu’ils (note : ou : lorsqu’ils.) ont trouvé le sépulcre, —

[verset 23] À l’homme de qui le chemin est caché et que +Dieu a enfermé de toutes parts ?

[verset 24] Car mon gémissement vient avant mon pain, et mes rugissements débordent comme des eaux.

[verset 25] Car j’ai eu une crainte, et elle est venue sur moi, et ce que j’appréhendais m’est arrivé.

[verset 26] Je n’étais pas en sécurité, et je n’étais pas tranquille ni en repos, et le trouble est venu.

[chapitre 4]  [verset 1] * Et Éliphaz, le Thémanite, répondit et dit:

[verset 2] Si nous essayons de t’adresser une parole, en seras-tu irrité ? Mais qui pourrait se retenir de parler ?

[verset 3] Voici, tu en as enseigné beaucoup, et tu as fortifié les mains languissantes ;

[verset 4] Tes paroles ont tenu droit celui qui chancelait, et tu as affermi les genoux qui ployaient ;

[verset 5] Mais maintenant [le malheur] est venu sur toi, et tu es irrité ; il t’atteint, et tu es troublé.

[verset 6] Ta crainte [de Dieu] n’est-elle pas ta confiance, et l’intégrité (note : littéralement : perfection ; voyez la note, chapitre 1 verset 1.) de tes voies, ton espérance ?

[verset 7] * Souviens-toi, je te prie, qui a péri étant innocent ? et où les hommes droits ont-ils été détruits ?

[verset 8] Selon ce que j’ai vu, ceux qui labourent l’iniquité et qui sèment la misère, la moissonnent.

[verset 9] Ils périssent par le souffle de +Dieu, et sont consumés par le souffle de ses narines.

[verset 10] Le rugissement du lion et la voix du [lion] rugissant [sont étouffés], et les dents des jeunes lions sont brisées ;

[verset 11] Le fort lion périt faute de proie, et les petits de la lionne sont dispersés.

[verset 12] * Une parole vint à moi secrètement, et mon oreille en saisit la susurration,

[verset 13] Au milieu des pensées que font naître les visions de la nuit, quand un sommeil profond tombe sur les hommes ;

[verset 14] La frayeur vint sur moi, et le frisson, et elle fit trembler la multitude de mes os ;

[verset 15] Et un esprit passa devant moi : les cheveux de ma chair se dressèrent.

[verset 16] Il se tint là ; je ne reconnus pas son apparence : une forme était devant mes yeux. J’entendis un léger murmure et une voix:

[verset 17] Un mortel sera-t-il plus juste que +Dieu, l’homme sera-t-il plus pur que celui qui l’a fait ?

[verset 18] Voici, il ne se fie pas à ses serviteurs, et ses anges il les charge de folie ;

[verset 19] Combien plus à ceux qui habitent dans des maisons d’argile dont le fondement est dans la poussière, qui sont écrasés comme la teigne !

[verset 20] Du matin au soir, ils sont frappés ; ils périssent pour toujours sans qu’on y fasse attention.

[verset 21] Leurs cordes (note : les cordes qui retiennent une tente ; comparer avec Ésaïe chapitre 33 verset 20.) ne leur sont-elles pas arrachées ? Ils meurent, et sans sagesse.

[chapitre 5]  [verset 1] Crie donc ! Y a-t-il quelqu’un qui te réponde ? Et vers lequel des saints te tourneras-tu ?

[verset 2] Car le chagrin fait mourir le sot, et la jalousie (note : ou : la colère.) tue le simple.

[verset 3] J’ai vu le sot s’enraciner, et soudain j’ai maudit sa demeure ;

[verset 4] Ses fils sont loin de la sûreté, et sont écrasés dans la porte, et il n’y a personne pour délivrer ;

[verset 5] Sa moisson, l’affamé la mange, et jusque parmi les épines il la prend ; et le piège guette son bien.

[verset 6] Car l’affliction ne sort pas de la poussière, et la misère ne germe pas du sol ;

[verset 7] Car l’homme est né pour la misère, comme les étincelles (note : littéralement : les fils de la flamme.) volent en haut.

[verset 8] Mais moi je rechercherai *Dieu (note : en hébreu : El ; voyez la note, Genèse chapitre 14 verset 18.), et devant Dieu je placerai ma cause, —

[verset 9] Qui fait de grandes choses qu’on ne peut sonder, des merveilles à ne pouvoir les compter ;

[verset 10] Qui donne la pluie sur la face de la terre, et envoie des eaux sur la face des campagnes,

[verset 11] Plaçant en haut ceux qui sont abaissés ; et ceux qui sont en deuil sont élevés au bonheur.

[verset 12] Il dissipe les projets des hommes rusés, et leurs mains n’accomplissent pas leurs conseils.

[verset 13] Il prend les sages (note : ou : habiles.) dans leur ruse, et le conseil des astucieux est précipité (note : ou : renversé.):

[verset 14] De jour, ils rencontrent les ténèbres, et en plein midi ils marchent à tâtons, comme de nuit.

[verset 15] Et il sauve le pauvre de l’épée, de leur bouche, et de la main du fort ;

[verset 16] Et il arrive au chétif ce qu’il espère, et l’iniquité a la bouche fermée.

[verset 17] * Voici, bienheureux l’homme que +Dieu reprend ! Ne méprise donc pas le châtiment du Tout-puissant.

[verset 18] Car c’est lui qui fait la plaie et qui la bande ; il frappe, et ses mains guérissent.

[verset 19] En six détresses il te délivrera, et, dans sept, le mal ne t’atteindra pas.

[verset 20] Dans la famine il te délivrera de la mort, et, dans la guerre, de la puissance (note : littéralement : des mains.) de l’épée.

[verset 21] Tu seras à couvert du fouet de la langue, et tu ne craindras pas le désastre quand il viendra.

[verset 22] Tu te riras du désastre et de la faim, et tu n’auras pas peur des bêtes de la terre ;

[verset 23] Car tu auras une alliance avec les pierres des champs, et les bêtes des champs seront en paix avec toi.

[verset 24] Tu sauras que ta tente est prospère, tu visiteras ta demeure (note : ou : tes parcs.) et tu n’y trouveras rien de manque,

[verset 25] Et tu sauras que ta prospérité est nombreuse, et tes rejetons, comme l’herbe de la terre.

[verset 26] Tu entreras au sépulcre en bonne vieillesse, comme on enlève le tas de gerbes en sa saison.

[verset 27] Voici, nous avons examiné cela ; il en est ainsi. Écoute-le, et sache-le pour toi-même.

[chapitre 6]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] Oh ! si mon chagrin était bien pesé, et si on mettait toute (note : littéralement : ensemble.) ma calamité dans la balance !

[verset 3] Car maintenant elle pèserait plus que le sable des mers ; c’est pourquoi mes paroles sont outrées ;

[verset 4] Car les flèches du Tout-puissant sont en moi, leur venin boit mon esprit ; les frayeurs de +Dieu se rangent en bataille contre moi.

[verset 5] L’âne sauvage brait-il auprès de l’herbe ? Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage ?

[verset 6] Ce qui est insipide, le mange-t-on sans sel ? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d’un œuf ?

[verset 7] Ce que mon âme refusait de toucher est comme (note : ou : est devenu comme.) ma dégoûtante nourriture.

[verset 8] * Oh ! si ma demande s’accomplissait, et si +Dieu m’accordait mon désir,

[verset 9] S’il plaisait à +Dieu de m’écraser, de lâcher sa main et de me retrancher !

[verset 10] Alors il y aurait encore pour moi une consolation, et, dans la douleur qui ne m’épargne pas, je me réjouirais de ce que je (note : ou : car je.) n’ai pas renié les paroles du Saint.

[verset 11] Quelle est ma force pour que j’attende, et quelle est ma fin pour que je patiente ?

[verset 12] Ma force est-elle la force des pierres ? Ma chair est-elle d’airain ?

[verset 13] N’est-ce pas qu’il n’y a point de secours en moi, et que toute capacité est chassée loin de moi ?

[verset 14] * À celui qui est défaillant est due la miséricorde de la part de son ami, sinon il abandonnera la crainte du Tout-puissant.

[verset 15] Mes frères m’ont trahi comme un torrent, comme le lit des torrents qui passent,

[verset 16] Qui sont troubles à cause des glaces, dans lesquels la neige se cache ;

[verset 17] Au temps où ils se resserrent (note : c’est-à-dire à l’époque de leur baisse.) ils tarissent, quand la chaleur les frappe ils disparaissent de leur lieu:

[verset 18] Ils serpentent dans les sentiers de leur cours, ils s’en vont dans le désert, et périssent.

[verset 19] Les caravanes de Théma les cherchaient du regard, les voyageurs de Sheba s’attendaient à eux ;

[verset 20] Ils ont été honteux de leur confiance ; ils sont venus là, et ont été confondus.

[verset 21] De même maintenant vous n’êtes rien ; vous avez vu un objet de terreur, et vous vous êtes effrayés.

[verset 22] Ai-je dit : Donnez-moi, et de votre richesse faites-moi des présents,

[verset 23] Et délivrez-moi de la main de l’oppresseur, et rachetez-moi de la main des terribles ?

[verset 24] * Enseignez-moi, et je me tairai ; et faites-moi comprendre en quoi je me trompe.

[verset 25] Combien sont puissantes les paroles justes ! Mais la censure de votre part que reprend-elle ?

[verset 26] Songez-vous à censurer des discours ? Mais les paroles d’un désespéré ne sont faites que pour le vent.

[verset 27] Certes, vous tombez sur l’orphelin, et vous creusez [une fosse] pour votre ami.

[verset 28] Et maintenant, si vous voulez, regardez-moi ; vous mentirais-je donc en face ?

[verset 29] Revenez, je vous prie ; qu’il n’y ait pas d’injustice ; oui, revenez encore : ma justice sera là.

[verset 30] Y a-t-il de l’iniquité en ma langue ? Mon palais ne discernerait-il pas la méchanceté ?

[chapitre 7]  [verset 1] L’homme n’a-t-il pas une vie de labeur sur la terre ? Et ses jours ne sont-ils pas comme les jours d’un mercenaire ?

[verset 2] Comme l’esclave (note : ailleurs : serviteur.) soupire après l’ombre, et comme le mercenaire attend son salaire,

[verset 3] Ainsi j’ai eu pour partage des mois de déception, et des nuits de misère me sont assignées.

[verset 4] Si je me couche, alors je dis : Quand me lèverai-je et quand l’obscurité prendra-t-elle fin ? et je suis excédé d’agitations jusqu’au point du jour.

[verset 5] Ma chair est couverte de vers et de croûtes de terre, ma peau se retire et suppure.

[verset 6] Mes jours s’en vont plus vite qu’une navette, et finissent sans espérance.

[verset 7] Souviens-toi que ma vie n’est qu’un souffle : mon œil ne reverra pas le bien ;

[verset 8] L’œil qui me regarde ne me reverra plus ; tes yeux sont sur moi, et je ne suis plus.

[verset 9] La nuée disparaît et s’en va ; ainsi celui qui descend au shéol (note : voyez Genèse chapitre 37 verset 35.) n’en remonte pas,

[verset 10] Il ne revient plus dans sa maison, et son lieu ne le reconnaît plus.

[verset 11] * Aussi je ne retiendrai pas ma bouche ; je parlerai dans la détresse de mon esprit, je discourrai dans l’amertume de mon âme.

[verset 12] Suis-je une mer, suis-je un monstre marin, que tu établisses des gardes autour de moi ?

[verset 13] Quand je dis : Mon lit me consolera, ma couche allégera ma détresse,

[verset 14] Alors tu m’effrayes par des songes, tu me terrifies par des visions,

[verset 15] Et mon âme choisit la suffocation, — plutôt la mort que mes os:

[verset 16] J’en suis dégoûté ; je ne vivrai pas à toujours. Laisse-moi, car mes jours sont vanité (note : ici, plutôt : souffle, vapeur.).

[verset 17] * Qu’est-ce que l’homme que tu fasses grand cas de lui, et que ton cœur s’occupe de lui,

[verset 18] Et que tu le visites chaque matin, que tu l’éprouves à tout moment ?

[verset 19] Pourquoi ne détournes-tu pas les yeux de moi, et ne me laisses-tu pas tranquille jusqu’à ce que j’aie avalé ma salive ?

[verset 20] J’ai péché ; — que t’ai-je fait ? Toi qui observes l’homme, pourquoi m’as-tu placé pour être l’objet de tes coups, de sorte que je suis un fardeau à moi-même ?

[verset 21] Et pourquoi ne pardonnes-tu pas ma transgression (note : proprement : péché audacieux, rébellion [contre Dieu] ; voyez chapitre 34 verset 37.), et ne fais-tu point passer mon iniquité ? Car maintenant je me coucherai dans la poussière, et tu me chercheras, et je ne serai plus.

[chapitre 8]  [verset 1] * Et Bildad, le Shukhite, répondit et dit:

[verset 2] Jusques à quand diras-tu ces choses, et les paroles de ta bouche seront-elles un vent impétueux ?

[verset 3] Est-ce que *Dieu pervertit le droit ? Le Tout-puissant pervertira-t-il la justice ?

[verset 4] Si tes fils ont péché contre lui, il les a aussi livrés en la main de leur transgression (note : proprement : péché audacieux, rébellion [contre Dieu] ; voyez chapitre 34 verset 37.).

[verset 5] Si tu recherches *Dieu et que tu supplies le Tout-puissant,

[verset 6] Si tu es pur et droit, certainement il se réveillera maintenant en ta faveur, et rendra prospère la demeure de ta justice ;

[verset 7] Et ton commencement aura été petit, mais ta fin sera très-grande.

[verset 8] * Car interroge, je te prie, la génération précédente, et sois attentif aux recherches de leurs pères ;

[verset 9] Car nous sommes d’hier et nous n’avons pas de connaissance, car nos jours sont une ombre sur la terre.

[verset 10] Ceux-là ne t’enseigneront-ils pas, ne te parleront-ils pas, et de leurs cœurs ne tireront-ils pas des paroles ?

[verset 11] Le papyrus s’élève-t-il où il n’y a pas de marais ? Le roseau croît-il sans eau ?

[verset 12] Encore dans sa verdeur, sans qu’on l’ait arraché, avant toute herbe il sèche.

[verset 13] Tels sont les sentiers de tous ceux qui oublient *Dieu ; et l’attente de l’impie périra ;

[verset 14] Son assurance sera retranchée, et sa confiance sera une toile (note : littéralement : maison.) d’araignée:

[verset 15] Il s’appuiera sur sa maison, et elle ne tiendra pas ; il s’y cramponnera, et elle ne restera pas debout.

[verset 16] Il est verdoyant devant le soleil, et son rameau s’étend sur son jardin ;

[verset 17] Ses racines s’entrelacent dans un tas de rocaille (note : ou : une fontaine.), il voit la demeure des pierres ;

[verset 18] S’Il l’ôte de sa place, celle-ci le désavouera : Je ne t’ai pas vu !

[verset 19] Telles sont les délices de ses voies ; et de la poussière, d’autres germeront.

[verset 20] Voici, *Dieu ne méprisera pas l’homme parfait (note : ici et chapitre 9 versets 20 à 22, comme chapitre 1 versets 1 et 8 ; chapitre 2 verset 3.), et ne soutiendra pas les mains des méchants:

[verset 21] Tandis (note : ou : Jusqu’à ce.) qu’il remplira ta bouche de rire et tes lèvres de chants de joie,

[verset 22] Ceux qui te haïssent seront revêtus de honte, et la tente des méchants ne sera plus.

[chapitre 9]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] En vérité, je sais qu’il en est ainsi. Mais comment l’homme sera-t-il juste devant *Dieu ?

[verset 3] S’il se plaît à contester avec lui, il ne lui répondra pas sur un point entre mille.

[verset 4] Il est sage de cœur et puissant en force : qui s’est endurci contre lui et a prospéré ?

[verset 5] Il transporte les montagnes, et elles ne savent pas qu’il (note : ou : ne le savent pas, quand il.) les renverse dans sa colère ;

[verset 6] Il remue la terre de sa place, et ses colonnes tremblent ;

[verset 7] Il parle au soleil, et [le soleil] ne se lève pas ; et sur les étoiles il met son sceau ;

[verset 8] Seul il étend les cieux et marche sur les hauteurs (note : ou : l’étendue.) de la mer ;

[verset 9] Il fait la grande Ourse, Orion, et les Pléiades, et les chambres (note : c’est-à-dire les régions étoilées.) du midi ;

[verset 10] Il fait de grandes choses qu’on ne saurait sonder, et des merveilles à ne pouvoir les compter.

[verset 11] * Voici, il passe près de moi, et je ne [le] vois pas ; et il passe à côté [de moi], et je ne l’aperçois pas.

[verset 12] Voici, il ravit ; qui l’en détournera ? Qui lui dira : Que fais-tu ?

[verset 13] +Dieu ne retire pas sa colère ; sous lui fléchissent les orgueilleux qui prêtent secours (note : littéralement : ceux qui secourent Rahab.).

[verset 14] Combien moins lui répondrais-je, moi, [et] choisirais-je mes paroles avec lui !

[verset 15] Si j’étais juste, je ne lui répondrais pas, je demanderais grâce à mon juge.

[verset 16] Si je criais, et qu’il me répondît, je ne croirais pas qu’il eût prêté l’oreille à ma voix, —

[verset 17] Lui qui m’écrase dans une tempête, et qui multiplie mes blessures sans cause.

[verset 18] Il ne me permet pas de reprendre haleine ; car il me rassasie d’amertumes.

[verset 19] S’agit-il de force, voici, il est fort ; s’agit-il de jugement : Qui m’assignera ?

[verset 20] Si je me justifiais, ma bouche me condamnerait ; si j’étais parfait, il me montrerait pervers.

[verset 21] Si j’étais parfait, je méconnaîtrais mon âme, je mépriserais ma vie.

[verset 22] * Tout revient au même ; c’est pourquoi j’ai dit : Il consume le parfait et le méchant.

[verset 23] Si le fléau donne subitement la mort, il se rit de l’épreuve de l’innocent.

[verset 24] La terre est livrée en la main du méchant : il couvre la face de ses (note : c’est-à-dire de la terre.) juges. S’il n’en est pas ainsi, qui est-ce donc ?

[verset 25] Mes jours s’en vont plus vite qu’un coureur ; ils fuient, ils ne voient pas ce qui est bon ;

[verset 26] Ils passent rapides comme les barques de jonc, comme un aigle qui fond sur sa proie.

[verset 27] * Si je dis : J’oublierai ma plainte, je renoncerai à mon visage [morne] et je serai joyeux,

[verset 28] Je suis épouvanté de tous mes tourments ; je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent.

[verset 29] Soit, je suis méchant : pourquoi me fatigué-je ainsi en vain ?

[verset 30] Si je me lave avec de l’eau de neige, et que je nettoie mes mains dans la pureté (note : ou : avec du savon.),

[verset 31] Alors tu me plongeras dans un fossé, et mes vêtements m’auront en horreur.

[verset 32] Car il n’est pas homme, comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble en jugement.

[verset 33] Il n’y a pas entre nous un arbitre (note : ou : médiateur.) qui mettrait sa main sur nous deux.

[verset 34] Qu’il retire sa verge de dessus moi, et que sa terreur ne me trouble pas ;

[verset 35] Alors je parlerai et je ne le craindrai pas ; mais il n’en est pas ainsi de moi.

[chapitre 10]  [verset 1] Mon âme est dégoûtée de ma vie ; je laisserai libre cours à ma plainte, je parlerai dans l’amertume de mon âme,

[verset 2] Je dirai à +Dieu : Ne me condamne pas ; fais-moi savoir pourquoi tu contestes avec moi.

[verset 3] Prends-tu plaisir à opprimer, que tu méprises le travail de tes mains, et que tu fasses briller ta lumière sur le conseil des méchants ?

[verset 4] As-tu des yeux de chair ? Vois-tu comme voit l’homme mortel ?

[verset 5] Tes jours sont-ils comme les jours d’un mortel, ou tes années, comme les jours de l’homme,

[verset 6] Que tu recherches mon iniquité et que tu scrutes mon péché ;

[verset 7] Puisque tu sais que je ne suis pas un méchant, et que nul ne délivre de ta main ?

[verset 8] Tes mains m’ont formé et m’ont façonné tout à l’entour en un tout, et tu m’engloutis !

[verset 9] Souviens-toi, je te prie, que tu m’as façonné comme de l’argile, et que tu me feras retourner à la poussière.

[verset 10] Ne m’as-tu pas coulé comme du lait, et fait cailler comme du fromage ?

[verset 11] Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs ;

[verset 12] Tu m’as donné la vie, et tu as usé de bonté envers moi, et tes soins ont gardé mon esprit ;

[verset 13] Et tu cachais ces choses dans ton cœur : je sais que cela était par devers toi.

[verset 14] * Si j’ai péché, tu m’as aussi observé, et tu ne me tiendras pas pour innocent de mon iniquité.

[verset 15] Si j’ai agi méchamment, malheur à moi ! Si j’ai marché justement, je ne lèverai pas ma tête, rassasié que je suis de mépris et voyant ma misère.

[verset 16] Et elle augmente : tu me fais la chasse comme un lion (note : littéralement : un rugissant ; voyez chapitre 4 verset 10.), et en moi tu répètes tes merveilles ;

[verset 17] Tu renouvelles tes témoins contre moi, et tu multiplies ton indignation contre moi. Une succession [de maux] et un temps de misère sont avec moi.

[verset 18] * Et pourquoi m’as-tu fait sortir du sein [de ma mère] ? J’aurais expiré, et aucun œil ne m’eût vu !

[verset 19] J’aurais été comme si je n’eusse pas été ; de la matrice on m’eût porté au sépulcre !

[verset 20] Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre ? Qu’il cesse [donc], qu’il se retire (note : d’autres lisent : Cesse donc, et retire-toi.) de moi, et je me remonterai un peu,

[verset 21] Avant que je m’en aille, pour ne plus revenir, dans le pays de l’obscurité et de l’ombre de la mort,

[verset 22] Terre sombre comme les ténèbres de l’ombre de la mort, et où il n’y a que confusion, et où la clarté est comme des ténèbres profondes.

[chapitre 11]  [verset 1] * Et Tsophar, le Naamathite, répondit et dit:

[verset 2] La multitude des paroles ne recevrait-elle pas de réponse, et un grand parleur (note : littéralement : homme de lèvres.) serait-il justifié ?

[verset 3] Tes mensonges (note : ou : contes.) doivent-ils faire taire les gens ? Te moqueras-tu, sans que personne te fasse honte ?

[verset 4] Car tu as dit : Ma doctrine est pure, et je suis sans tache à tes yeux !

[verset 5] Oh ! qu’il plût à +Dieu de parler et d’ouvrir ses lèvres contre toi,

[verset 6] Et de te raconter les secrets de la sagesse, comment ils sont le double de ce qu’on réalise ! Et sache que +Dieu laisse dans l’oubli [beaucoup] de ton iniquité.

[verset 7] Peux-tu, en sondant, découvrir ce qui est en +Dieu, ou découvriras-tu parfaitement le Tout-puissant ?

[verset 8] Ce sont les hauteurs des cieux, — que feras-tu ? C’est plus profond que le shéol, qu’en sauras-tu ?

[verset 9] Plus longue que la terre est sa mesure, plus large que la mer.

[verset 10] S’il passe et enferme et fait comparaître (note : c’est-à-dire pour le jugement ; littéralement : rassembler.), qui donc le détournera ?

[verset 11] Car il connaît, lui, les hommes vains, et il voit l’iniquité sans que [l’homme] s’en aperçoive ;

[verset 12] Et l’homme stupide (note : littéralement : creux, vide.) s’enhardit, quoique l’homme naisse (note : selon d’autres : l’homme est stupide, il est privé de sens, l’homme naît.) comme le poulain de l’âne sauvage.

[verset 13] * Si tu prépares ton cœur et que tu étendes tes mains vers lui,

[verset 14] Si tu éloignes l’iniquité qui est dans ta main, et que tu ne laisses pas l’injustice demeurer dans tes tentes,

[verset 15] Alors tu lèveras ta face sans tache, tu seras ferme et tu ne craindras pas ;

[verset 16] Car tu oublieras ta misère, tu t’en souviendras comme des eaux écoulées ;

[verset 17] [Ta] vie se lèvera plus claire que le plein midi ; si tu étais couvert de ténèbres, tu seras comme le matin ;

[verset 18] Et tu auras de la confiance, parce qu’il y aura de l’espoir ; tu examineras [tout], et tu dormiras en sûreté ;

[verset 19] Tu te coucheras, et il n’y aura personne pour te faire peur, et beaucoup rechercheront ta faveur.

[verset 20] Mais les yeux des méchants seront consumés, et [tout] refuge périra pour eux, et leur espoir sera d’expirer.

[chapitre 12]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] Vraiment vous êtes les [seuls] hommes, et avec vous mourra la sagesse !

[verset 3] Moi aussi j’ai du sens comme vous, je ne vous suis pas inférieur ; et de qui de telles choses ne sont-elles pas [connues] ?

[verset 4] Je suis un [homme] qui est la risée de ses amis, criant à +Dieu, et à qui il répondra ; — le juste parfait est un objet de risée !

[verset 5] Celui qui est prêt à broncher de ses pieds est une lampe méprisée pour les pensées de celui qui est à son aise (note : d’autres : Mépris au malheur ! selon les pensées… aise, [le mépris] est prêt pour celui dont le pied bronche.).

[verset 6] * Les tentes des dévastateurs prospèrent, et la confiance est pour ceux qui provoquent *Dieu, pour celui dans la main duquel +Dieu a fait venir [l’abondance] (note : ou : pour celui qui tient +Dieu dans sa main ; voyez Habakuk chapitre 1 verset 11.).

[verset 7] Mais, je te prie, interroge donc les bêtes, et elles t’enseigneront, et les oiseaux des cieux, et ils te l’annonceront ;

[verset 8] Ou parle à la terre, et elle t’enseignera, et les poissons de la mer te le raconteront.

[verset 9] Qui d’entre tous ceux-ci ne sait pas que la main de l’Éternel a fait cela,

[verset 10] Lui, dans la main duquel est l’âme de tout être vivant et l’esprit de toute chair d’homme ?

[verset 11] L’oreille n’éprouve-t-elle pas les discours, comme le palais goûte les aliments ?

[verset 12] Chez les vieillards est la sagesse, et dans beaucoup de jours l’intelligence.

[verset 13] Avec lui est la sagesse et la force, à lui sont le conseil et l’intelligence.

[verset 14] Voici, il démolit, et on ne rebâtit pas ; il enferme un homme, et on ne lui ouvre pas.

[verset 15] Voici, il retient les eaux, et elles tarissent ; puis il les envoie, et elles bouleversent la terre.

[verset 16] Avec lui est la force et la parfaite connaissance ; à lui sont celui qui erre et celui qui fait errer.

[verset 17] Il emmène captifs les conseillers, et rend fous les juges ;

[verset 18] Il rend impuissant le gouvernement des rois, et lie de chaînes leurs reins ;

[verset 19] Il emmène captifs les sacrificateurs (note : ou : les principaux.), et renverse les puissants ;

[verset 20] Il ôte la parole (note : littéralement : lèvre.) à ceux dont la parole est sûre (note : selon d’autres : facile.), et enlève le discernement aux anciens ;

[verset 21] Il verse le mépris sur les nobles, et relâche la ceinture des forts ;

[verset 22] Il révèle du sein des ténèbres les choses profondes, et fait sortir à la lumière l’ombre de la mort ;

[verset 23] Il agrandit les nations, et les détruit ; il étend les limites des nations, et les ramène.

[verset 24] Il ôte le sens aux chefs du peuple de la terre, et les fait errer dans un désert où il n’y a pas de chemin ;

[verset 25] Ils tâtonnent dans les ténèbres où il n’y a point de lumière ; il les fait errer comme un homme ivre.

[chapitre 13]  [verset 1] Voici, tout cela, mon œil l’a vu, mon oreille l’a entendu et l’a compris.

[verset 2] Ce que vous connaissez, moi aussi je le connais ; je ne vous suis pas inférieur.

[verset 3] Mais je parlerai au Tout-puissant, et mon plaisir sera de raisonner avec *Dieu ;

[verset 4] Mais pour vous, vous êtes des forgeurs de mensonges, des médecins de néant, vous tous !

[verset 5] Oh ! si seulement vous demeuriez dans le silence ! et ce serait votre sagesse.

[verset 6] * Écoutez donc mon plaidoyer, et prêtez attention aux arguments de mes lèvres.

[verset 7] Est-ce pour *Dieu que vous direz des choses iniques ? Et pour lui, direz-vous ce qui est faux ?

[verset 8] Ferez-vous acception de sa personne ? Plaiderez-vous pour *Dieu ?

[verset 9] Vous est-il agréable qu’il vous sonde ? Vous moquerez-vous de lui comme on se moque d’un mortel ?

[verset 10] Certainement il vous reprendra, si en secret vous faites acception de personnes.

[verset 11] Sa majesté ne vous troublera-t-elle pas ? Et sa frayeur ne tombera-t-elle pas sur vous ?

[verset 12] Vos discours sentencieux sont des proverbes de cendre, vos retranchements sont des défenses de boue.

[verset 13] Gardez le silence, laissez-moi, et moi je parlerai, quoi qu’il m’arrive.

[verset 14] * Pourquoi prendrais-je ma chair entre mes dents, et mettrais-je ma vie dans ma main ?

[verset 15] Voici, qu’il me tue, j’espérerai en lui ; seulement, je défendrai mes voies devant lui.

[verset 16] Ce sera même ma délivrance, qu’un (note : selon quelques-uns : Lui-même sera ma délivrance, car un.) impie n’entre pas devant sa face.

[verset 17] Écoutez, écoutez mon discours, et que ma déclaration [pénètre] dans vos oreilles !

[verset 18] Voyez, j’exposerai [ma] juste cause : je sais que je serai justifié.

[verset 19] Qui est celui qui contestera avec moi ? Car maintenant, si je me taisais, j’expirerais.

[verset 20] * Seulement ne fais pas deux choses à mon égard ; alors je ne me cacherai pas loin de ta face:

[verset 21] Éloigne ta main de dessus moi, et que ta terreur ne me trouble pas.

[verset 22] Et appelle, et moi je répondrai, ou bien je parlerai, et toi, réponds-moi !

[verset 23] Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ? Fais-moi connaître ma transgression et mon péché !

[verset 24] Pourquoi caches-tu ta face, et me tiens-tu pour ton ennemi ?

[verset 25] Veux-tu épouvanter une feuille chassée [par le vent], et poursuivre du chaume sec ?

[verset 26] Car tu écris des choses amères contre moi, et tu me fais hériter des iniquités de ma jeunesse ;

[verset 27] Et tu mets mes pieds dans les ceps, et tu observes tous mes sentiers ; tu as tracé une ligne autour des plantes de mes pieds ;

[verset 28] Et celui [que tu poursuis] dépérit comme une chose pourrie, comme un vêtement que la teigne a rongé.

[chapitre 14]  [verset 1] L’homme né de femme est de peu de jours et rassasié de trouble ;

[verset 2] Il sort comme une fleur, et il est fauché ; il s’enfuit comme une ombre, et il ne dure pas.

[verset 3] Pourtant, sur lui tu ouvres tes yeux, et tu me fais venir en jugement avec toi !

[verset 4] Qui est-ce qui tirera de l’impur un [homme] pur ? Pas un !

[verset 5] Si ses jours sont déterminés, si le nombre de ses mois est par devers toi, si tu lui as posé ses limites, qu’il ne doit pas dépasser,

[verset 6] Détourne de lui ton regard, et il aura du repos, jusqu’à ce que, comme un mercenaire, il achève sa journée ;

[verset 7] Car il y a de l’espoir pour un arbre : s’il est coupé, il repoussera encore, et ses rejetons ne cesseront pas.

[verset 8] Si sa racine vieillit dans la terre, et si son tronc meurt dans la poussière,

[verset 9] À l’odeur de l’eau il poussera, et il fera des branches comme un jeune plant ;

[verset 10] Mais l’homme meurt et gît là ; l’homme expire, et où est-il ?

[verset 11] Les eaux s’en vont du lac ; et la rivière tarit et sèche:

[verset 12] Ainsi l’homme se couche et ne se relève pas : jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cieux, ils ne s’éveillent pas, et ils ne se réveillent pas de leur sommeil.

[verset 13] * Oh ! si tu voulais me cacher dans le shéol, me tenir caché jusqu’à ce que ta colère se détourne, me fixer un temps arrêté, et puis te souvenir de moi, —

[verset 14] (Si un homme meurt, revivra-t-il ?) tous les jours de ma détresse, j’attendrais jusqu’à ce que mon état vînt à changer:

[verset 15] Tu appellerais, et moi je te répondrais ; ton désir serait tourné vers l’œuvre de tes mains ;

[verset 16] Car maintenant tu comptes mes pas : ne veilles-tu pas sur mon péché ?

[verset 17] Ma transgression est scellée dans un sac, et [dans tes pensées] tu ajoutes à mon iniquité.

[verset 18] Mais une montagne qui s’éboule est réduite en poussière, et le rocher est transporté de son lieu ;

[verset 19] Les eaux usent les pierres, leur débordement emporte la poussière de la terre : ainsi tu fais périr l’espoir de l’homme.

[verset 20] Tu le domines pour toujours, et il s’en va ; tu changes sa face, et tu le renvoies.

[verset 21] Ses fils sont honorés, et il ne le sait pas ; ils sont abaissés, et il ne s’en aperçoit pas.

[verset 22] Sa chair ne souffre que pour lui-même, et son âme ne mène deuil que sur lui-même.

[chapitre 15]  [verset 1] * Et Éliphaz, le Thémanite, répondit et dit:

[verset 2] Le sage répondra-t-il avec une connaissance [qui n’est que] du vent, et gonflera-t-il sa poitrine (note : en hébreu : ventre.) du vent d’orient,

[verset 3] Contestant en paroles qui ne profitent pas et en discours qui ne servent à rien ?

[verset 4] Certes tu détruis la crainte [de Dieu], et tu restreins la méditation devant *Dieu.

[verset 5] Car ta bouche fait connaître ton iniquité (note : selon quelques-uns : ton iniquité enseigne ta bouche.), et tu as choisi le langage des [hommes] rusés.

[verset 6] Ta bouche te condamnera, et non pas moi, et tes lèvres déposent contre toi.

[verset 7] * Es-tu né le premier des hommes, et as-tu été enfanté avant les collines ?

[verset 8] As-tu entendu [ce qui se dit] dans le conseil secret de +Dieu, et as-tu accaparé pour toi la sagesse ?

[verset 9] Que sais-tu que nous ne sachions ? que comprends-tu qui ne soit également avec nous ?

[verset 10] Parmi nous il y a aussi des hommes à cheveux blancs et des vieillards plus âgés que ton père.

[verset 11] Est-ce trop peu pour toi que les consolations de *Dieu et la parole douce qui se fait entendre à toi ?

[verset 12] Comment ton cœur t’emporte-t-il, et comment tes yeux clignent-ils,

[verset 13] Que tu tournes contre *Dieu ton esprit et que tu fasses sortir de ta bouche des discours ?

[verset 14] Qu’est-ce que l’homme mortel, pour qu’il soit pur, et celui qui est né d’une femme, pour qu’il soit juste ?

[verset 15] Voici, il ne se fie pas à ses saints, et les cieux ne sont pas purs à ses yeux:

[verset 16] Combien plus l’homme, qui boit l’iniquité comme l’eau, est-il abominable et corrompu !

[verset 17] * Je t’enseignerai, écoute-moi ; et ce que j’ai vu je te le raconterai,

[verset 18] Ce que les sages ont déclaré d’après leurs pères et n’ont pas caché ; —

[verset 19] À eux seuls la terre fut donnée, et aucun étranger ne passa au milieu d’eux : —

[verset 20] Tous ses jours, le méchant est tourmenté, et peu d’années sont réservées à l’homme violent ;

[verset 21] La voix des choses effrayantes est dans ses oreilles ; au milieu de la prospérité, le dévastateur arrive sur lui ;

[verset 22] Il ne croit pas revenir des ténèbres, et l’épée l’attend ;

[verset 23] Il erre çà et là pour du pain : — où en trouver ? Il sait qu’à son côté un jour de ténèbres est préparé ;

[verset 24] La détresse et l’angoisse le jettent dans l’alarme, elles l’assaillent comme un roi prêt pour la mêlée.

[verset 25] Car il a étendu sa main contre *Dieu, et il s’élève contre le Tout-puissant ;

[verset 26] Il court contre lui, le cou [tendu], sous les bosses épaisses de ses boucliers.

[verset 27] Car il a couvert sa face de sa graisse, et a rendu gras ses flancs.

[verset 28] Et il habitera des villes ruinées, des maisons que personne n’habite, qui vont devenir des monceaux de pierres.

[verset 29] Il ne deviendra pas riche, et son bien ne subsistera pas, et ses possessions ne s’étendront pas (note : selon d’autres : et il ne ploiera pas par son abondance.) sur la terre.

[verset 30] Il ne sortira pas des ténèbres ; la flamme séchera ses rejetons, et il s’en ira par le souffle de sa bouche (note : c’est-à-dire la bouche du Tout-puissant, verset 25.).

[verset 31] Qu’il ne compte pas sur la vanité : il sera déçu, car la vanité sera sa récompense ;

[verset 32] Avant son jour (note : le jour de sa mort.), elle sera complète, et son rameau ne verdira pas.

[verset 33] Il se défait, comme une vigne, de ses grappes vertes, et, comme un olivier, il rejette ses fleurs.

[verset 34] Car la famille (note : littéralement : assemblée.) des impies sera stérile, et le feu dévorera les tentes [où entrent] les présents.

[verset 35] Il conçoit la misère et enfante le malheur, et son sein prépare la tromperie.

[chapitre 16]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] J’ai entendu bien des choses comme celles-là ; vous êtes tous des consolateurs fâcheux.

[verset 3] Y aura-t-il une fin à [ces] paroles de vent ? Qu’est-ce qui t’irrite, que tu répondes ?

[verset 4] Moi aussi, je pourrais parler comme vous ; si votre âme était à la place de mon âme, je pourrais entasser des paroles contre vous et secouer ma tête contre vous !

[verset 5] [Mais] je vous fortifierais de ma bouche, et la consolation (note : ou : le mouvement.) de mes lèvres allégerait [vos douleurs].

[verset 6] * Si je parle, ma douleur n’est pas allégée ; et si je me tais, s’éloignera-t-elle de moi ?

[verset 7] Mais maintenant, il m’a fatigué… : tu as dévasté toute ma famille (note : littéralement : assemblée.) ;

[verset 8] Tu m’as étreint (note : ou : froissé, couvert de rides.), c’est un témoignage, et ma maigreur se lève contre moi, elle dépose, à ma face, contre moi.

[verset 9] Sa colère me déchire et me poursuit ; il grince des dents contre moi ; [comme] mon adversaire, il aiguise contre moi ses yeux.

[verset 10] Ils ouvrent contre moi leur bouche, ils me frappent les joues avec mépris ; ils s’attroupent contre moi.

[verset 11] *Dieu m’a livré à l’inique, et m’a jeté entre les mains des méchants.

[verset 12] J’étais en paix, et il m’a brisé ; il m’a saisi par la nuque et m’a broyé, et m’a dressé pour lui servir de but.

[verset 13] Ses archers (note : ou : traits.) m’ont environné ; il me perce les reins et ne m’épargne pas ; il répand mon fiel sur la terre.

[verset 14] Il fait brèche en moi, brèche sur brèche ; il court sur moi comme un homme fort.

[verset 15] J’ai cousu un sac sur ma peau, et j’ai dégradé ma corne dans la poussière.

[verset 16] Mon visage est enflammé à force de pleurer, et sur mes paupières est l’ombre de la mort,

[verset 17] Quoiqu’il n’y ait pas de violence dans mes mains, et que ma prière soit pure.

[verset 18] Ô terre, ne recouvre pas mon sang, et qu’il n’y ait pas de place pour mon cri !

[verset 19] Maintenant aussi, voici, mon témoin est dans les cieux, et celui qui témoigne pour moi est dans les lieux élevés.

[verset 20] Mes amis se moquent de moi… vers +Dieu pleurent mes yeux.

[verset 21] Que n’y a-t-il un arbitre (note : voyez chapitre 9 verset 33.) pour l’homme auprès de +Dieu, et pour un fils d’homme vis-à-vis de son ami !

[verset 22] Car les années s’écoulent dont on peut compter le nombre, et je m’en vais dans le chemin [d’où] je ne reviendrai pas.

[chapitre 17]  [verset 1] Mon souffle est corrompu, mes jours s’éteignent : pour moi sont les sépulcres !

[verset 2] Les moqueurs ne sont-ils pas autour de moi, et mes yeux ne demeurent-ils pas au milieu de leurs insultes ?

[verset 3] Dépose, je te prie, [un gage] ; cautionne-moi auprès de toi-même : qui donc frappera dans ma main (note : voyez Proverbes chapitre 6 verset 1  et chapitre 17 verset 18.) ?

[verset 4] Car tu as fermé leur cœur à l’intelligence ; c’est pourquoi tu ne les élèveras pas.

[verset 5] Celui qui trahit ses amis pour qu’ils soient pillés, les yeux de ses fils seront consumés.

[verset 6] * Et il a fait de moi un proverbe des peuples, et je suis devenu un homme auquel on crache au visage.

[verset 7] Mon œil est terni par le chagrin, et mes membres sont tous comme une ombre.

[verset 8] Les hommes droits en seront étonnés, et l’innocent s’élèvera contre l’impie ;

[verset 9] Mais le juste tiendra ferme dans sa voie, et celui qui a les mains pures croîtra en force.

[verset 10] Mais quant à vous tous, revenez encore, je vous prie ; mais je ne trouverai pas un sage parmi vous.

[verset 11] * Mes jours sont passés, mes desseins sont frustrés, — les plans chéris de mon cœur.

[verset 12] Ils (note : sans doute les amis de Job.) font de la nuit le jour, la lumière proche en présence des ténèbres.

[verset 13] Si j’espère, le shéol est ma maison, j’étends mon lit dans les ténèbres ;

[verset 14] Je crie à la fosse (note : d’autres : corruption.) : Tu es mon père ! aux vers : Ma mère et ma sœur !

[verset 15] Où donc est mon espoir ? Et mon espoir, qui le verra ?

[verset 16] Il descendra vers les barres (note : ou : solitudes.) du shéol, lorsque ensemble nous aurons du repos dans la poussière.

[chapitre 18]  [verset 1] * Et Bildad, le Shukhite, répondit et dit:

[verset 2] Jusques à quand tendrez-vous des pièges avec (note : ou : Quand mettrez-vous fin à.) vos paroles ? Soyez intelligents, et puis nous parlerons.

[verset 3] Pourquoi sommes-nous considérés comme des bêtes, et sommes-nous stupides (note : ou : souillés.) à vos yeux ?

[verset 4] Toi qui déchires ton âme dans ta colère, la terre sera-t-elle abandonnée à cause de toi, et le rocher sera-t-il transporté de sa place ?

[verset 5] Or la lumière des méchants sera éteinte, et la flamme de son feu ne luira point ;

[verset 6] La lumière sera ténèbres dans sa tente, et sa lampe sera éteinte au-dessus de lui.

[verset 7] Les pas de sa force seront resserrés, et son propre conseil le renversera:

[verset 8] Car il est poussé dans le filet par ses propres pieds ; et il marche sur les mailles du filet ;

[verset 9] Le piège le prend par le talon, le lacet le saisit ;

[verset 10] Sa corde est cachée dans la terre, et sa trappe sur le sentier.

[verset 11] De toutes parts des terreurs l’alarment et le poussent çà et là, s’attachant à ses pas.

[verset 12] Sa force est affaiblie par la faim (note : d’autres : Sa misère est affamée de lui.), et la calamité est prête à son côté.

[verset 13] Le premier-né de la mort dévore les membres de son corps (note : littéralement : de sa peau.), il dévore ses membres.

[verset 14] Ce qui faisait sa confiance est arraché de sa tente, et il est forcé de marcher vers le roi des terreurs.

[verset 15] Ce qui n’est pas à lui habite dans sa tente, le soufre est répandu sur son habitation.

[verset 16] En bas ses racines sèchent, et en haut ses branches sont coupées.

[verset 17] Sa mémoire périt de dessus la terre, et il n’a pas de nom sur la face du pays.

[verset 18] Il est repoussé de la lumière dans les ténèbres ; on le bannit du monde.

[verset 19] Il n’a pas d’enfants ni de postérité parmi son peuple, personne qui lui survive dans les lieux de son séjour.

[verset 20] Ceux qui viennent après seront étonnés de son jour, comme l’horreur s’est emparée de ceux qui [les] ont précédés (note : selon d’autres : Ceux de l’occident… ceux de l’orient.).

[verset 21] Certainement, telles sont les demeures de l’inique, et tel est le lieu de celui qui ne connaît pas *Dieu.

[chapitre 19]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] Jusques à quand affligerez-vous mon âme, et m’accablerez-vous de paroles ?

[verset 3] Voilà dix fois que vous m’avez outragé, vous n’avez pas honte de m’étourdir (note : selon quelques-uns : me traiter comme dur et stupide.).

[verset 4] Mais si vraiment j’ai erré, mon erreur demeure avec moi.

[verset 5] Si réellement vous voulez vous élever contre moi et faire valoir mon opprobre contre moi,

[verset 6] Sachez donc que c’est +Dieu qui me renverse (note : ou : me fait un chemin tortueux.) et qui m’entoure de son filet.

[verset 7] Voici, je crie à la violence, et je ne suis pas exaucé ; je pousse des cris, et il n’y a pas de jugement.

[verset 8] Il a fermé mon chemin et je ne puis passer, et il a mis des ténèbres sur mes sentiers ;

[verset 9] Il m’a dépouillé de ma gloire et a ôté la couronne de dessus ma tête ;

[verset 10] Il m’a détruit de tous côtés, et je m’en vais ; il a arraché mon espérance comme un arbre.

[verset 11] Il a allumé contre moi sa colère, et il m’a tenu pour l’un de ses ennemis.

[verset 12] Ses troupes sont venues ensemble, et elles ont dressé en chaussée leur chemin contre moi et se sont campées autour de ma tente.

[verset 13] Il a éloigné de moi mes frères, et ceux de ma connaissance me sont devenus entièrement étrangers ;

[verset 14] Mes proches m’ont délaissé, et ceux que je connaissais m’ont oublié.

[verset 15] Ceux qui séjournent dans ma maison et mes servantes me tiennent pour un étranger ; je suis à leurs yeux comme un homme du dehors.

[verset 16] J’ai appelé mon serviteur, et il n’a pas répondu ; de ma bouche je l’ai supplié.

[verset 17] Mon haleine est étrangère (note : ou : odieuse.) à ma femme, et ma supplication (note : ou : ma mauvaise odeur.), aux fils du sein de ma mère (note : selon d’autres : à mes propres enfants ; littéralement : aux fils de mon sein.).

[verset 18] Même les petits enfants me méprisent ; je me lève, et ils parlent contre moi.

[verset 19] Tous les hommes de mon intimité m’ont en horreur, et ceux que j’aimais se sont tournés contre moi.

[verset 20] Mes os s’attachent à ma peau et à ma chair, et j’ai échappé avec la peau de mes dents !

[verset 21] * Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous mes amis ! car la main de +Dieu m’a atteint.

[verset 22] Pourquoi, comme *Dieu, me poursuivez-vous et n’êtes-vous pas rassasiés de ma chair ?

[verset 23] Oh ! si seulement mes paroles étaient écrites ! si seulement elles étaient inscrites dans un livre,

[verset 24] Avec un style de fer et du plomb, et gravées dans le roc pour toujours !

[verset 25] Et moi, je sais que mon rédempteur est vivant, et que, le dernier (note : comparer avec Ésaïe chapitre 48 verset 12.), il sera debout sur la terre ;

[verset 26] Et après ma peau, ceci sera détruit, et de ma chair je verrai +Dieu,

[verset 27] Que je verrai, moi, pour moi-même ; et mes yeux [le] verront, et non un autre : — mes reins se consument dans mon sein.

[verset 28] Si vous dites : Comment le poursuivrons-nous ? et que la racine de la chose se trouve en moi,

[verset 29] Tremblez pour vous-mêmes devant l’épée ! car l’épée est l’instrument de la fureur contre les iniquités ; afin que vous sachiez qu’il y a un jugement !

[chapitre 20]  [verset 1] * Et Tsophar, le Naamathite, répondit et dit:

[verset 2] C’est pourquoi mes pensées m’inspirent une réponse, et à cause de ceci l’ardeur de mon esprit [agit] en moi:

[verset 3] J’entends une réprimande qui me couvre de honte, et mon esprit me répond par mon intelligence.

[verset 4] Sais-tu bien que, de tout temps, depuis que l’homme a été mis sur la terre,

[verset 5] L’exultation des méchants est courte, et la joie de l’impie n’est que pour un moment ?

[verset 6] Si sa hauteur s’élève jusqu’aux cieux, et que sa tête touche les nuées,

[verset 7] Il périra pour toujours comme ses ordures ; ceux qui l’ont vu diront : Où est-il ?

[verset 8] Il s’envole comme un songe, et on ne le trouve pas ; il s’enfuit comme une vision de la nuit.

[verset 9] L’œil l’a regardé et ne l’aperçoit plus, et son lieu ne le revoit plus.

[verset 10] Ses fils rechercheront la faveur des pauvres, et ses mains restitueront [ce que] sa violence [a ravi] (note : ou : restitueront son bien.).

[verset 11] Ses os étaient pleins de sa jeunesse (note : peut-être : péchés de sa jeunesse ; comparer avec Psaumes 90 verset 8.) : elle se couchera avec lui sur la poussière.

[verset 12] Si le mal est doux dans sa bouche, [et] qu’il le cache sous sa langue,

[verset 13] S’il l’épargne et ne l’abandonne pas, mais qu’il le retienne dans sa bouche (note : littéralement : sous son palais.),

[verset 14] Son pain sera changé dans ses entrailles en un fiel d’aspic au dedans de lui.

[verset 15] Il a avalé les richesses, et il les vomira ; *Dieu les chassera de son ventre.

[verset 16] Il sucera le venin des aspics, la langue de la vipère le tuera.

[verset 17] Il ne verra pas des ruisseaux, des rivières, des torrents de miel et de beurre.

[verset 18] Il rendra le fruit de son travail, et ne l’avalera pas ; il le restituera selon sa valeur, et ne s’en réjouira pas.

[verset 19] Car il a opprimé, délaissé les pauvres ; il a pillé une maison (note : ou : il s’est emparé d’une maison.) qu’il n’avait pas bâtie.

[verset 20] Parce qu’il n’a pas connu de repos dans son désir (note : en hébreu : ventre.), il ne sauvera rien de ce qu’il a de plus cher.

[verset 21] Rien n’a échappé à sa voracité : c’est pourquoi son bien-être ne durera pas.

[verset 22] Dans la plénitude de son abondance, il sera dans la détresse ; toutes les mains des malheureux viendront sur lui.

[verset 23] Il arrivera que, pour remplir son ventre, [Dieu] enverra sur lui l’ardeur de sa colère, et la fera pleuvoir sur lui dans sa chair (note : ou : comme sa nourriture.).

[verset 24] S’il fuit devant les armes de fer, un arc d’airain le transpercera.

[verset 25] Il arrache [la flèche] et elle sort de son corps, et le fer étincelant de son fiel : les terreurs sont sur lui.

[verset 26] Toutes les ténèbres sont réservées pour ses trésors ; un feu qu’on ne souffle pas le dévorera, [et] se repaîtra de ce qui reste dans sa tente.

[verset 27] Les cieux révéleront son iniquité, et la terre s’élèvera contre lui.

[verset 28] Le revenu de sa maison sera emporté ; il s’écoulera au jour de Sa colère.

[verset 29] Telle est, de la part de Dieu, la portion de l’homme méchant, et l’héritage qui lui est assigné par *Dieu.

[chapitre 21]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] Écoutez, écoutez (note : ou : Écoutez attentivement.) mon discours, et cela tiendra lieu de vos consolations.

[verset 3] Supportez-moi, et moi je parlerai, et après mes paroles, moque-toi !

[verset 4] Ma plainte s’adresse-t-elle à un homme ? Et pourquoi mon esprit ne serait-il pas à bout de patience ?

[verset 5] Tournez-vous vers moi, et soyez étonnés, et mettez la main sur la bouche.

[verset 6] Quand je m’en souviens, je suis terrifié, et le frisson saisit ma chair:

[verset 7] Pourquoi les méchants vivent-ils, deviennent-ils âgés, et croissent-ils même en force ?

[verset 8] Leur postérité s’établit devant eux, auprès d’eux, et leurs descendants devant leurs yeux.

[verset 9] Leurs maisons sont en paix, loin de la frayeur, et la verge de +Dieu n’est pas sur eux.

[verset 10] Leur taureau engendre sans manquer, leur vache vêle et n’avorte pas.

[verset 11] Ils font sortir leurs jeunes enfants comme un troupeau, et leurs enfants s’ébattent.

[verset 12] Ils chantent au son du tambourin et de la harpe, et se réjouissent au son du chalumeau.

[verset 13] Ils passent leurs jours dans le bonheur, et en un moment descendent dans le shéol.

[verset 14] Et ils disent à *Dieu : Retire-toi de nous, nous ne prenons pas plaisir à la connaissance de tes voies.

[verset 15] Qu’est-ce que le Tout-puissant pour que nous le servions, et que nous profitera-t-il de nous adresser à lui ?

[verset 16] Voici, leur bonheur n’est pas dans leur main. Loin de moi le conseil des méchants !

[verset 17] * Combien de fois la lampe des méchants s’éteint-elle, et leur calamité vient-elle sur eux, [et] leur distribue-t-Il des douleurs (note : selon quelques-uns : [leur] lot.) dans sa colère,

[verset 18] [Et] sont-ils comme la paille devant le vent, et comme la balle chassée par la tempête ?

[verset 19] +Dieu réserve à ses (note : ses, c’est-à-dire [les fils] du méchant.) fils [la punition de] sa méchanceté : il la lui rend, et il le saura ;

[verset 20] Ses yeux verront sa calamité, et il boira de la fureur du Tout-puissant.

[verset 21] Car quel plaisir [a-t-il] à sa maison après lui, quand le nombre de ses mois est tranché ?

[verset 22] Est-ce à *Dieu qu’on enseignera la connaissance, quand c’est lui qui juge ceux qui sont haut élevés ?

[verset 23] L’un meurt en pleine vigueur, entièrement tranquille et à l’aise ;

[verset 24] Ses flancs sont garnis de graisse (note : ou : Ses vases sont remplis de lait.), et la moelle de ses os est abreuvée.

[verset 25] Et l’autre meurt dans l’amertume de son âme et n’a jamais goûté (note : littéralement : mangé.) le bonheur.

[verset 26] Ils gisent ensemble sur la poussière, et les vers les couvrent.

[verset 27] * Voici, je connais vos pensées, et vos plans contre moi pour me faire violence.

[verset 28] Car vous dites : Où est la maison du noble, et où la tente des demeures des méchants ?

[verset 29] Ne l’avez-vous pas demandé à ceux qui passent par le chemin ? Et n’avez-vous pas reconnu ce qui les distingue:

[verset 30] Que le méchant est épargné pour le jour de la calamité, qu’ils sont emmenés au jour de la fureur ?

[verset 31] Qui lui dira en face sa voie ? et ce qu’il a fait, qui le lui rendra ?

[verset 32] Il sera conduit dans un sépulcre, et sur le tertre il veillera.

[verset 33] Les mottes de la vallée lui sont douces ; et après lui tout homme suit à la file, et ceux qui l’ont précédé sont sans nombre.

[verset 34] Et comment me consolez-vous avec de vaines [consolations] ? Vos réponses restent perfides.

[chapitre 22]  [verset 1] * Et Éliphaz, le Thémanite, répondit et dit:

[verset 2] L’homme peut-il être de quelque profit à *Dieu ? C’est bien à lui-même que l’homme intelligent profitera.

[verset 3] Est-ce un plaisir pour le Tout-puissant que tu sois juste, et un gain [pour lui] que tu sois parfait dans tes voies ?

[verset 4] Contestera-t-il avec toi parce qu’il te craint, [et] ira-t-il avec toi en jugement ?

[verset 5] Ta méchanceté n’est-elle pas grande, et tes iniquités ne sont-elles pas sans fin ?

[verset 6] Car sans cause tu as pris un gage de ton frère, et tu as dépouillé de leurs vêtements ceux qui étaient nus.

[verset 7] Tu n’as pas donné d’eau à boire à celui qui se pâmait de soif, et tu as refusé du pain à celui qui avait faim ;

[verset 8] Et l’homme fort,… à lui était la terre, et celui qui était considéré y habitait.

[verset 9] Tu as renvoyé les veuves à vide, et les bras des orphelins ont été écrasés.

[verset 10] C’est pourquoi il y a des pièges autour de toi, et une terreur subite t’effraie ;

[verset 11] Ou bien, ce sont des ténèbres, de sorte que tu ne vois pas, et le débordement des eaux te couvre (note : selon quelques-uns : ne verras-tu (ou ne vois-tu) pas les ténèbres, et le débordement des eaux qui te couvre ?).

[verset 12] +Dieu n’est-il pas aussi haut que les cieux ? Regarde le faîte des étoiles, combien elles sont élevées !

[verset 13] Et tu as dit : Qu’est-ce que *Dieu sait ? Jugera-t-il à travers l’obscurité des nuées ?

[verset 14] Les nuages l’enveloppent, et il ne voit pas ; il se promène dans la voûte des cieux.

[verset 15] Observes-tu (note : selon quelques-uns : Suis-tu) le sentier ancien où ont marché les hommes vains,

[verset 16] Qui ont été emportés avant le temps, [et] dont les fondements se sont écoulés comme un fleuve ;

[verset 17] Qui disaient à *Dieu : Retire-toi de nous ! Et que nous (note : littéralement : leur.) ferait le Tout-puissant ? —

[verset 18] Quoiqu’il eût rempli de biens leurs maisons. Mais que le conseil des méchants soit loin de moi !

[verset 19] Les justes le verront et se réjouiront, et l’innocent se moquera d’eux:

[verset 20] Celui qui s’élevait contre nous n’a-t-il pas été retranché, et le feu n’a-t-il pas dévoré leur abondance ?

[verset 21] * Réconcilie-toi avec Lui, je te prie, et sois en paix : ainsi le bonheur t’arrivera.

[verset 22] Reçois l’instruction de sa bouche, et mets ses paroles dans ton cœur.

[verset 23] Si tu retournes vers le Tout-puissant, tu seras rétabli (note : littéralement : bâti.). Si tu éloignes l’iniquité de ta tente,

[verset 24] Et que tu mettes l’or avec la poussière, et [l’or d’]Ophir parmi les cailloux des torrents,

[verset 25] Le Tout-puissant sera ton or, et il sera pour toi de l’argent amassé.

[verset 26] Car alors tu trouveras tes délices dans le Tout-puissant, et vers +Dieu tu élèveras ta face ;

[verset 27] Tu le supplieras et il t’entendra, et tu acquitteras tes vœux.

[verset 28] Tu décideras une chose, et elle te réussira, et la lumière resplendira sur tes voies.

[verset 29] Quand elles seront abaissées, alors tu diras : Lève-toi ! et celui qui a les yeux baissés, Il le sauvera ;

[verset 30] Même il délivrera celui qui n’est pas innocent : il sera délivré par la pureté de tes mains.

[chapitre 23]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] Encore aujourd’hui ma plainte est amère, la main qui s’appesantit sur moi (note : littéralement : ma main.) est plus pesante que mon gémissement !

[verset 3] Oh ! si je savais le trouver, et parvenir (note : ou : je viendrais.) là où il est assis !

[verset 4] J’exposerais [ma] juste cause devant lui, et je remplirais ma bouche d’arguments ;

[verset 5] Je saurais les paroles qu’il me répondrait, et je comprendrais ce qu’il me dirait.

[verset 6] Contesterait-il avec moi dans la grandeur de sa force ? Non, mais il ferait attention à moi.

[verset 7] Là, un homme droit raisonnerait avec lui, et je serais délivré pour toujours de mon juge.

[verset 8] Voici, je vais en avant (note : ou : vers l’orient,… l’occident,… le nord,… le midi.), mais il n’y est pas ; et en arrière (note : ou : vers l’orient,… l’occident,… le nord,… le midi.), mais je ne l’aperçois pas ;

[verset 9] À gauche (note : ou : vers l’orient,… l’occident,… le nord,… le midi.), quand il y opère, mais je ne le discerne pas ; il se cache à droite (note : ou : vers l’orient,… l’occident,… le nord,… le midi.), et je ne le vois pas.

[verset 10] Mais il connaît la voie que je suis ; il m’éprouve, je sortirai comme de l’or.

[verset 11] * Mon pied s’attache à ses pas ; j’ai gardé sa voie, et je n’en ai point dévié.

[verset 12] Je ne me suis pas retiré du commandement de ses lèvres ; j’ai serré [par devers moi] les paroles de sa bouche plus que le propos de mon propre cœur (note : ou : plus que ce qui m’était donné pour ma propre portion.).

[verset 13] Mais lui, il a une [pensée], et qui l’en fera revenir ? Ce que son âme désire, il le fait.

[verset 14] Car il achèvera ce qui est déterminé pour moi ; et bien des choses semblables sont auprès de lui.

[verset 15] C’est pourquoi je suis terrifié devant sa face ; je considère, et je suis effrayé devant lui.

[verset 16] Et *Dieu a fait défaillir mon cœur, et le Tout-puissant m’a frappé de terreur ;

[verset 17] Parce que je n’ai pas été anéanti devant les ténèbres, et qu’il ne m’a pas caché de l’obscurité.

[chapitre 24]  [verset 1] Pourquoi des temps ne sont-ils pas réservés par devers le Tout-puissant, et ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours ?

[verset 2] * Ils reculent les bornes, ils pillent le troupeau et le paissent ;

[verset 3] Ils emmènent l’âne des orphelins et prennent en gage le bœuf de la veuve ;

[verset 4] Ils détournent du chemin les pauvres ; les malheureux (note : ailleurs souvent : affligés.) de la terre se cachent ensemble:

[verset 5] Voici, ânes sauvages dans le désert, ils sortent pour leur besogne dès le matin, pour chercher leur proie ; le désert leur [fournit] le pain pour leurs (note : littéralement : [et] aux.) enfants ;

[verset 6] Ils moissonnent le (note : littéralement : leur, celui des champs.) fourrage dans les champs, ils grappillent la vigne du méchant ;

[verset 7] Ils passent la nuit tout nus, sans vêtement, et n’ont pas de couverture par le froid ;

[verset 8] Ils sont trempés par les averses des montagnes, et, sans refuge, ils se serrent contre le rocher…

[verset 9] Ils arrachent de la mamelle l’orphelin, et [de la main] des pauvres ils prennent des gages (note : selon quelques-uns : et ils prennent en gage ce qui est sur les pauvres ; voyez Exode chapitre 22 versets 26 et 27.):

[verset 10] Ceux-ci vont nus, sans vêtement, et, affamés, ils portent la gerbe ;

[verset 11] Entre leurs murailles ils font de l’huile, ils foulent le pressoir, et ont soif.

[verset 12] Des villes sortent les soupirs des mourants, et l’âme des blessés à mort crie, et +Dieu n’impute pas l’indignité [qui se commet].

[verset 13] D’autres sont ennemis de la lumière, ils ne connaissent pas ses voies et ne demeurent pas dans ses sentiers.

[verset 14] Le meurtrier se lève avec la lumière, il tue le malheureux et le pauvre, et la nuit il est comme le voleur.

[verset 15] L’œil aussi de l’adultère guette le crépuscule, en disant : Aucun œil ne m’apercevra ; et il met un voile sur son visage.

[verset 16] Dans les ténèbres ils percent les maisons, de jour ils s’enferment (note : selon quelques-uns : qu’ils ont marquées de jour.) ; ils ne connaissent pas la lumière ;

[verset 17] Car le matin est pour eux tous l’ombre de la mort, car ils connaissent les terreurs de l’ombre de la mort.

[verset 18] Ils sont rapides sur la face des eaux (note : c’est-à-dire emportés comme l’est par les vagues un objet qui surnage.), leur part est maudite sur la terre ; ils ne se tournent pas vers les vignes.

[verset 19] La sécheresse et la chaleur emportent l’eau de neige ; ainsi le shéol fait-il de ceux qui ont péché.

[verset 20] Le sein maternel les oublie ; les vers se repaissent d’eux ; on ne se souvient plus d’eux : l’iniquité sera brisée comme du bois !

[verset 21] Ils dépouillent la femme stérile qui n’enfante pas, et ils ne font pas de bien à la veuve.

[verset 22] Et par leur force ils traînent (note : ou : par sa force, il traîne ; quelques-uns l’appliquent à Dieu.) les puissants ; ils se lèvent et on n’est plus sûr de sa vie.

[verset 23] [Dieu] leur donne la sécurité, et ils s’appuient sur elle ; mais il a ses yeux sur leurs voies.

[verset 24] Ils sont élevés : dans peu, ils ne sont plus ; ils défaillent, et sont recueillis comme tous ; ils sont coupés comme la tête d’un épi.

[verset 25] Et si cela n’est pas, qui me fera menteur et réduira mon discours à néant ?

[chapitre 25]  [verset 1] * Et Bildad, le Shukhite, répondit et dit:

[verset 2] La domination et la terreur sont avec lui ; il fait la paix dans ses hauts lieux.

[verset 3] Peut-on dénombrer ses troupes ? et sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas ?

[verset 4] Et comment l’homme sera-t-il juste devant *Dieu, et comment serait pur celui qui est né de femme ?

[verset 5] Voici, la lune même ne brille pas, et les étoiles ne sont pas pures à ses yeux:

[verset 6] Combien moins l’homme, un ver, et le fils de l’homme, un vermisseau !

[chapitre 26]  [verset 1] * Et Job répondit et dit:

[verset 2] Comme tu as aidé celui qui n’avait pas de puissance ! Comme tu as délivré le bras qui était sans force !

[verset 3] Quel conseil tu as donné à celui qui n’avait pas de sagesse ! et quelle abondance d’intelligence tu as montrée !

[verset 4] Pour qui as-tu prononcé des paroles, et de qui est le souffle qui est sorti de toi ?

[verset 5] Les trépassés tremblent au-dessous des eaux et de ceux qui les habitent.

[verset 6] Le shéol est à nu devant lui, et l’abîme (note : proprement : destruction ; en hébreu : abaddon ; comparer avec chapitre 28 verset 22.) n’a pas de voile.

[verset 7] Il étend le nord sur le vide, il suspend la terre sur le néant.

[verset 8] Il serre les eaux dans ses nuages, et la nuée ne se fend pas sous elles ;

[verset 9] Il couvre la face de son trône et étend ses nuées par-dessus.

[verset 10] Il a tracé un cercle fixe sur la face des eaux, jusqu’à la limite extrême où la lumière confine aux ténèbres.

[verset 11] Les colonnes des cieux branlent et s’étonnent à sa menace.

[verset 12] Il soulève (note : selon quelques-uns : apaise.) la mer par sa puissance, et, par son intelligence, il brise Rahab (note : ici : monstre marin ; ou : son insolence.).

[verset 13] Par son Esprit le ciel est beau ; sa main a formé (note : ou : transpercé.) le serpent fuyard.

[verset 14] Voici, ces choses sont les bords de ses voies, et combien faible est le murmure que nous en avons entendu (note : ou : nous avons entendu de lui.) ! Et le tonnerre de sa force, qui peut le comprendre ?

[chapitre 27]  [verset 1] Et Job reprit son discours sentencieux et dit:

[verset 2] *Dieu qui a écarté mon droit, le Tout-puissant qui met l’amertume dans mon âme, est vivant:

[verset 3] Tant que mon souffle est en moi et l’esprit de +Dieu dans mes narines,

[verset 4] Mes lèvres ne diront pas d’iniquité, et ma langue ne prononcera pas de fausseté.

[verset 5] Loin de moi que je vous justifie ! Jusqu’à ce que j’expire, je ne lâcherai pas ma perfection (note : plutôt : irréprochabilité.) ;

[verset 6] Je tiendrai ferme ma justice et je n’en ferai pas abandon ; mon cœur ne me reproche aucun de mes jours.

[verset 7] Que mon ennemi soit comme le méchant, et celui qui s’élève contre moi comme l’inique !

[verset 8] Car quelle est l’espérance de l’impie quand [Dieu le] retranche (note : ou : quand il se sera enrichi par la rapine.), quand +Dieu retire (note : ou : met à l’aise.) son âme ?

[verset 9] *Dieu entendra-t-il son cri quand la détresse viendra sur lui ?

[verset 10] Trouvera-t-il ses délices dans le Tout-puissant ? Invoquera-t-il +Dieu en tout temps ?

[verset 11] * Je vous enseignerai comment *Dieu agit (note : littéralement : quant à la main de *Dieu.), je ne cacherai pas ce qui est par devers le Tout-puissant.

[verset 12] Voici, vous-mêmes, vous l’avez tous vu : et pourquoi entretenez-vous ces vaines pensées ?

[verset 13] Voici quelle est, par devers *Dieu, la part de l’homme méchant et l’héritage que les violents reçoivent du Tout-puissant:

[verset 14] Si ses fils se multiplient, c’est pour l’épée, et ses descendants ne sont pas rassasiés de pain.

[verset 15] Ceux qui restent après lui seront enterrés dans (note : ou : par.) la mort, et ses veuves ne pleureront pas.

[verset 16] S’il entasse l’argent comme la poussière et se prépare des vêtements comme de la boue,

[verset 17] Il se les prépare, mais le juste s’en vêtira ; et l’argent, c’est l’innocent qui se le partagera.

[verset 18] Il a bâti sa maison comme la teigne, comme une cabane que fait celui qui garde [les vignes].

[verset 19] Il se couche riche, et il ne le refera pas (note : selon d’autres : il n’est pas recueilli.) ; il ouvre ses yeux, et il n’est plus.

[verset 20] Les frayeurs le surprennent comme des eaux ; l’ouragan l’emporte de nuit ;

[verset 21] Le vent d’orient l’enlève, et il s’en va, et dans un tourbillon il l’emporte de son lieu.

[verset 22] [Dieu] lance [ses dards] sur lui et ne l’épargne pas ; il voudrait fuir loin de sa main.

[verset 23] On battra des mains sur lui, et on le chassera de son lieu avec des sifflements.

[chapitre 28]  [verset 1] Oui (note : ou : Car.), il y a pour l’argent [un endroit] d’où on le tire, et un lieu pour l’or qu’on affine ;

[verset 2] Le fer se tire de la poussière, et la pierre fondue donne le cuivre.

[verset 3] [L’homme] met fin aux ténèbres et explore jusqu’à l’extrémité de tout, la pierre d’obscurité et de l’ombre de la mort.

[verset 4] On creuse un puits loin de ceux qui séjournent [sur la terre] ; oubliés du pied [de l’homme], ils sont suspendus, balancés loin des humains.

[verset 5] La terre,… d’elle sort le pain ; et au-dessous, elle est bouleversée comme par le feu.

[verset 6] Ses pierres sont le lieu du saphir, et la poussière d’or s’y trouve.

[verset 7] C’est un sentier que l’oiseau de proie ne connaît pas, et que l’œil du vautour n’a pas aperçu ;

[verset 8] La bête fauve (note : littéralement : Les fils de l’orgueil.) ne l’a pas foulé, le lion (note : littéralement : comme d’autres passages : le rugissant.) ne l’a pas traversé.

[verset 9] [L’homme] porte sa main sur le roc dur, il renverse les montagnes depuis la racine ;

[verset 10] Il creuse des canaux dans les rochers ; et son œil voit tout ce qui est précieux ;

[verset 11] Il enserre les fleuves pour qu’ils ne suintent pas ; et il produit à la lumière les choses cachées.

[verset 12] * Mais la sagesse, où la trouvera-t-on ? et où est le lieu de l’intelligence ?

[verset 13] Aucun mortel n’en connaît le prix, et elle ne se trouve pas sur la terre des vivants.

[verset 14] L’abîme dit : Elle n’est pas en moi ; et la mer dit : Elle n’est pas chez moi.

[verset 15] Elle ne s’échange pas contre de l’or pur, et l’argent ne se pèse pas pour l’acheter.

[verset 16] On ne la met pas dans la balance avec l’or d’Ophir, avec l’onyx précieux et le saphir.

[verset 17] On ne peut lui comparer ni l’or ni le verre (note : ou : cristal.), ni l’échanger contre un vase d’or fin.

[verset 18] [À côté d’elle] le corail et le cristal ne viennent pas dans la mémoire ; et la possession de la sagesse vaut mieux que les perles (note : un autre : corail ( ?), ou : rubis.).

[verset 19] La topaze d’Éthiopie ne lui est pas comparée, on ne la met pas dans la balance avec l’or pur.

[verset 20] Mais la sagesse, d’où vient-elle ? et où est le lieu de l’intelligence ?

[verset 21] Elle est voilée aux yeux de tous les vivants, et elle est cachée aux oiseaux des cieux.

[verset 22] La destruction et la mort disent : De nos oreilles nous en avons entendu la rumeur.

[verset 23] Dieu comprend son chemin, et lui, il connaît son lieu.

[verset 24] Car lui, voit jusqu’aux bouts de la terre : sa vue s’étend sous tous les cieux.

[verset 25] Quand il fixait au vent sa pesanteur, et qu’il établissait les eaux selon leur mesure ;

[verset 26] Quand il faisait une loi pour la pluie, et un chemin pour le sillon de la foudre ;

[verset 27] Alors il la vit et la manifesta ; il l’établit, et il la sonda aussi ;

[verset 28] Et il dit à l’homme : Voici, la crainte du Seigneur, c’est là la sagesse, et se retirer du mal est l’intelligence.

[chapitre 29]  [verset 1] Et Job reprit son discours sentencieux et dit:

[verset 2] Oh ! que ne suis-je comme aux mois d’autrefois, comme aux jours où +Dieu me gardait ;

[verset 3] Quand sa clarté (note : littéralement : lampe.) luisait sur ma tête, et que dans les ténèbres je marchais à sa lumière ;

[verset 4] Comme j’étais aux jours de mon automne (note : peut-être : ma jeunesse ; c’était le commencement de l’année civile.), quand le conseil secret de +Dieu présidait sur ma tente ;

[verset 5] Quand le Tout-puissant était encore avec moi, [et] que mes jeunes gens m’entouraient ;

[verset 6] Quand je lavais mes pas dans le caillé (note : ou : beurre.), et que le rocher versait auprès de moi des ruisseaux d’huile ! —

[verset 7] Quand je sortais [pour aller] à la porte par la ville, quand je préparais mon siège sur la place:

[verset 8] Les jeunes gens me voyaient et se cachaient, et les vieillards se levaient [et] se tenaient debout ;

[verset 9] Les princes s’abstenaient de parler et mettaient la main sur leur bouche,

[verset 10] La voix des nobles s’éteignait (note : littéralement : se cachait.), et leur langue se collait à leur palais.

[verset 11] Quand l’oreille m’entendait, elle m’appelait bienheureux ; quand l’œil me voyait, il me rendait témoignage ;

[verset 12] Car je délivrais le malheureux qui implorait du secours, et l’orphelin qui était sans aide.

[verset 13] La bénédiction de celui qui périssait venait sur moi, et je faisais chanter de joie le cœur de la veuve.

[verset 14] Je me vêtais de la justice, et elle me revêtait (note : c’est-à-dire me couvrait [comme un vêtement].) ; ma droiture m’était comme un manteau (note : ailleurs : robe ; c’est le large vêtement extérieur des orientaux.) et un turban.

[verset 15] J’étais, moi, les yeux de l’aveugle et les pieds du boiteux ;

[verset 16] J’étais un père pour les pauvres, et j’examinais la cause de celui qui m’était inconnu ;

[verset 17] Et je brisais la mâchoire de l’inique, et d’entre ses dents j’arrachais la proie.

[verset 18] Et je disais : J’expirerai dans mon nid, et mes jours seront nombreux comme le sable ;

[verset 19] Ma racine sera ouverte aux eaux, et la rosée séjournera sur ma branche ;

[verset 20] Ma gloire [restera] toujours nouvelle avec moi, et mon arc rajeunira dans ma main.

[verset 21] On m’écoutait et on attendait, et on se taisait pour [avoir] mon conseil ;

[verset 22] Après que j’avais parlé on ne répliquait pas, et mon discours distillait sur eux ;

[verset 23] Et on m’attendait comme la pluie, et on ouvrait la bouche [comme] pour la pluie de la dernière saison.

[verset 24] Si je leur souriais, ils ne le croyaient pas (note : selon quelques-uns : Je leur souriais quand ils étaient sans courage.), et ils ne troublaient pas la sérénité de ma face.

[verset 25] Je choisissais pour eux le chemin et je m’asseyais à leur tête, et je demeurais comme un roi au milieu d’une troupe, comme quelqu’un qui console les affligés.

[chapitre 30]  [verset 1] Et maintenant, ceux qui sont plus jeunes que moi se moquent de moi, ceux dont j’aurais dédaigné de mettre les pères avec les chiens de mon troupeau.

[verset 2] Même à quoi m’aurait servi la force de leurs mains ? La vigueur est périe pour eux.

[verset 3] Desséchés par la disette et la faim, ils s’enfuient dans (note : d’autres : broutent.) les lieux arides, dès longtemps désolés et déserts ;

[verset 4] Ils cueillent le pourpier de mer parmi les broussailles, et, pour leur pain, la racine des genêts.

[verset 5] Ils sont chassés du milieu [des hommes], (on crie après eux comme après un voleur,)

[verset 6] Pour demeurer dans des gorges affreuses, dans les trous de la terre et des rochers (note : ou : dans les rochers.) ;

[verset 7] Ils hurlent parmi les broussailles, ils se rassemblent sous les ronces:

[verset 8] Fils d’insensés, et fils de gens sans nom, ils sont chassés du pays.

[verset 9] Et maintenant, je suis leur chanson et je suis le sujet de leur entretien.

[verset 10] Ils m’ont en horreur, ils se tiennent loin de moi, et n’épargnent pas à ma face les crachats ;

[verset 11] Car Il a délié ma corde et m’a affligé : ils ont jeté loin [tout] frein devant moi.

[verset 12] Cette jeune engeance se lève à ma droite ; ils poussent mes pieds et préparent contre moi leur chemin pernicieux ;

[verset 13] Ils détruisent mon sentier, ils contribuent à ma calamité, sans que personne leur vienne en aide ;

[verset 14] Ils viennent comme par une large brèche, ils se précipitent (note : littéralement : se roulent.) au milieu du fracas.

[verset 15] Des terreurs m’assaillent, elles poursuivent ma gloire comme le vent, et mon état de sûreté est passé comme une nuée.

[verset 16] Et maintenant, mon âme se répand en moi : les jours d’affliction m’ont saisi.

[verset 17] La nuit perce mes os [et les détache] de dessus moi, et ceux qui me rongent (note : c’est-à-dire mes maux (douleurs).) ne dorment pas ;

[verset 18] Par leur grande force ils deviennent mon vêtement ; ils me serrent comme le collet de ma tunique.

[verset 19] Il m’a jeté dans la boue, et je suis devenu comme la poussière et la cendre.

[verset 20] * Je crie à toi, et tu ne me réponds pas ; je me tiens là, et tu me regardes !

[verset 21] Tu t’es changé pour moi en [ennemi] cruel ; tu me poursuis avec la force de ta main.

[verset 22] Tu m’enlèves sur le vent, tu fais qu’il m’emporte, et tu dissous ma substance (note : ou : la tempête me dissout.).

[verset 23] Car je sais que tu m’amènes à la mort, la maison du rassemblement de tous les vivants.

[verset 24] Toutefois, dans sa ruine, n’étend-il pas la main, et, dans sa calamité, ne jette-t-il pas un cri [de détresse] (note : ou : Lorsque [Dieu] étend sa main, la prière n’est rien, quoiqu’ils crient dans la destruction qu’Il leur envoie.) ?

[verset 25] N’ai-je pas pleuré sur celui pour qui les temps étaient durs, et mon âme n’a-t-elle pas été attristée pour le pauvre ?

[verset 26] Car j’attendais le bien, et le mal est arrivé ; je comptais sur la lumière, et l’obscurité est venue.

[verset 27] Mes entrailles bouillonnent et ne cessent pas ; les jours d’affliction sont venus sur moi.

[verset 28] Je marche tout noirci, mais non par le soleil ; je me lève dans l’assemblée, je crie ;

[verset 29] Je suis devenu le frère des chacals et le compagnon des autruches.

[verset 30] Ma peau devient noire [et se détache] de dessus moi, et mes os sont brûlés par la sécheresse ;

[verset 31] Et ma harpe est changée en deuil, et mon chalumeau est devenu la voix des pleureurs.

[chapitre 31]  [verset 1] J’ai fait alliance avec mes yeux : et comment eussé-je arrêté mes regards sur une vierge ?

[verset 2] Et quelle eût été d’en haut [ma] portion de la part de +Dieu, et, des hauts lieux, [mon] héritage de la part du Tout-puissant ?

[verset 3] La calamité n’est-elle pas pour l’inique, et le malheur pour ceux qui pratiquent le mal ?

[verset 4] Lui, ne voit-il pas mon chemin, et ne compte-t-il point tous mes pas ?

[verset 5] Si j’ai marché avec fausseté, si mes pieds se sont hâtés vers la fraude,

[verset 6] Qu’il me pèse dans la balance de justice, et +Dieu reconnaîtra ma perfection (note : comme chapitre 27 verset 5.).

[verset 7] Si mon pas s’est détourné du chemin, et si mon cœur a suivi mes yeux, et si quelque souillure s’est attachée à ma main,

[verset 8] Que je sème et qu’un autre mange, et que mes rejetons soient déracinés !…

[verset 9] Si mon cœur s’est laissé attirer vers une femme et que j’aie fait le guet à la porte de mon prochain,

[verset 10] Que ma femme tourne la meule pour un autre, et que d’autres se penchent sur elle ;

[verset 11] Car c’est là une infamie, et une iniquité punissable par les juges:

[verset 12] Car c’est un feu qui dévore jusque dans l’abîme (note : comme chapitre 26 verset 6.) et qui détruirait par la racine tout mon revenu…

[verset 13] Si j’ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante quand ils contestaient avec moi,

[verset 14] Que ferais-je quand *Dieu se lèverait ? et s’il me visitait, que lui répondrais-je ?

[verset 15] Celui qui m’a fait dans le sein de ma mère, ne les a-t-il pas faits [eux aussi], et un seul et même [Dieu] ne nous a-t-il pas formés dans la matrice ?…

[verset 16] Si j’ai refusé aux misérables leur désir, si j’ai fait défaillir les yeux de la veuve ;

[verset 17] Si j’ai mangé seul mon morceau, et que l’orphelin n’en ait pas mangé ; —

[verset 18] Car dès ma jeunesse il m’a honoré comme un père, et dès le ventre de ma mère j’ai soutenu la [veuve] ;…

[verset 19] Si j’ai vu quelqu’un périr faute de vêtement, et le pauvre manquer de couverture ;

[verset 20] Si ses reins ne m’ont pas béni, et qu’il ne se soit pas réchauffé avec la toison de mes agneaux ;

[verset 21] Si j’ai secoué ma main contre un orphelin, parce que je voyais mon appui dans la porte (note : la porte de la ville.):

[verset 22] Que mon épaule se démette de sa jointure, et que mon bras cassé se détache de l’os !

[verset 23] Car la calamité de la part de *Dieu m’était une frayeur, et devant sa grandeur (note : littéralement : hauteur.) je ne pouvais rien…

[verset 24] Si j’ai mis ma confiance dans l’or, si j’ai dit à l’or fin : C’est à toi que je me fie ;

[verset 25] Si je me suis réjoui de ce que mes biens étaient grands, et de ce que ma main avait beaucoup acquis ;

[verset 26] Si j’ai vu le soleil (note : littéralement : la lumière.) quand il brillait, et la lune quand elle marchait dans sa splendeur,

[verset 27] Et que mon cœur ait été séduit en secret, et que ma bouche ait baisé ma main, —

[verset 28] Cela aussi serait une iniquité punissable par le juge, car j’aurais renié le *Dieu qui est en haut ;…

[verset 29] Si je me suis réjoui dans la calamité de celui qui me haïssait, si j’ai été ému de joie lorsque (note : ou : de ce que.) le malheur l’a trouvé ; —

[verset 30] Même je n’ai pas permis à ma bouche (note : littéralement : mon palais.) de pécher, de demander sa vie par une exécration ;…

[verset 31] Si les gens de ma tente n’ont pas dit : Qui trouvera quelqu’un qui n’ait pas été rassasié de la chair de ses bêtes (note : en hébreu : rassasié de sa chair.) ? —

[verset 32] L’étranger ne passait pas la nuit dehors, j’ouvrais ma porte sur le chemin ;…

[verset 33] Si j’ai couvert ma transgression comme Adam, en cachant mon iniquité dans mon sein,

[verset 34] Parce que je craignais la grande multitude, et que le mépris des familles me faisait peur, et que je sois resté dans le silence et ne sois pas sorti de ma porte…

[verset 35] Oh ! si j’avais quelqu’un pour m’écouter ! Voici ma signature. Que le Tout-puissant me réponde, et que ma partie adverse fasse un écrit !

[verset 36] Ne le porterais-je pas sur mon épaule ? Ne le lierais-je pas sur moi comme une couronne ?

[verset 37] Je lui déclarerais le nombre de mes pas ; comme un prince je m’approcherais de lui…

[verset 38] Si ma terre crie contre moi, et que ses sillons pleurent ensemble,

[verset 39] Si j’en ai mangé le revenu sans argent, et que j’aie tourmenté à mort (note : ou : méprisé.) l’âme de ses possesseurs,

[verset 40] Que les épines croissent au lieu de froment, et l’ivraie au lieu d’orge !

Les paroles de Job sont finies.

[chapitre 32]  [verset 1] * Et ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu’il était juste à ses propres yeux.

[verset 2] Alors s’enflamma la colère d’Élihu, fils de Barakeël, le Buzite, de la famille de Ram : sa colère s’enflamma contre Job, parce qu’il se justifiait lui-même plutôt que Dieu ; [verset 3] et sa colère s’enflamma contre ses trois amis, parce qu’ils ne trouvaient pas de réponse et qu’ils condamnaient Job. [verset 4] Et Élihu avait attendu que Job eût cessé de parler (note : littéralement : attendu Job pendant les paroles.), parce qu’ils étaient plus avancés en jours que lui. [verset 5] Et Élihu vit qu’il n’y avait point de réponse dans la bouche des trois hommes, et sa colère s’enflamma. [verset 6] Et Élihu, fils de Barakeël, le Buzite, répondit et dit:

Moi, je suis jeune, et vous êtes des vieillards ; c’est pourquoi je redoutais et je craignais de vous faire connaître ce que je sais.

[verset 7] Je disais : Les jours parleront, et le grand nombre des années donnera à connaître la sagesse.

[verset 8] Toutefois il y a un esprit qui est dans les hommes (note : hommes, mortels.), et le souffle du Tout-puissant leur donne de l’intelligence:

[verset 9] Ce ne sont pas les grands qui sont sages, ni les anciens qui discernent ce qui est juste.

[verset 10] C’est pourquoi je dis : Écoute-moi ; moi aussi je ferai connaître ce que je sais.

[verset 11] Voici, j’ai attendu vos paroles, j’ai écouté vos raisonnements, jusqu’à ce que vous eussiez examiné le sujet ;

[verset 12] Je vous ai donné toute mon attention : et voici, il n’y a eu personne d’entre vous qui convainquît Job, qui répondît à ses paroles, —

[verset 13] Afin que vous ne disiez pas : Nous avons trouvé la sagesse. *Dieu le fera céder, et non pas l’homme.

[verset 14] Or il ne m’a pas adressé de discours, et je ne lui répondrai pas avec vos paroles.

[verset 15] * Ils ont été confondus (note : ou : ont eu peur.), ils ne répondent plus ; les paroles leur sont ôtées.

[verset 16] J’ai attendu, car ils ne parlaient plus, car ils se tenaient là, ils ne répondaient plus ;

[verset 17] Je répondrai, moi aussi, à mon tour ; je ferai connaître, moi aussi, ce que je sais ;

[verset 18] Car je suis plein de paroles, l’esprit qui est au dedans de moi (note : littéralement : dans mon ventre.) me presse.

[verset 19] Voici, mon ventre est comme un vin qui n’a pas été ouvert ; il éclate comme des outres neuves.

[verset 20] Je parlerai et je respirerai ; j’ouvrirai mes lèvres et je répondrai ;

[verset 21] Je ne ferai pas acception de personnes, et je ne flatterai aucun homme ;

[verset 22] Car je ne sais pas flatter : celui qui m’a fait m’emporterait bientôt.

[chapitre 33]  [verset 1] Mais toutefois, Job, je te prie, écoute ce que je dis, et prête l’oreille à toutes mes paroles.

[verset 2] Voici, j’ai ouvert ma bouche, ma langue parle dans mon palais.

[verset 3] Mes paroles seront selon la droiture de mon cœur, et ce que je sais mes lèvres le diront avec pureté.

[verset 4] L’Esprit de *Dieu m’a fait, et le souffle du Tout-puissant m’a donné la vie.

[verset 5] Si tu le peux, réponds-moi ; arrange [des paroles] devant moi, tiens-toi là !

[verset 6] Voici, je suis comme toi quant à *Dieu (note : selon d’autres : je suis de Dieu (ou : pour Dieu) selon ce que tu as dit.), je suis fait (note : littéralement : pris.) d’argile, moi aussi.

[verset 7] Voici, ma terreur ne te troublera pas, et mon poids ne t’accablera pas.

[verset 8] * Certainement tu as dit à mes propres oreilles, et j’ai entendu le son de [tes] discours:

[verset 9] Moi, je suis net, sans transgression ; je suis pur, et il n’y a pas d’iniquité en moi ;

[verset 10] Voici, il trouve des occasions d’inimitié contre moi, il me considère comme son ennemi ;

[verset 11] Il a mis mes pieds dans les ceps, il observe toutes mes voies.

[verset 12] * Voici, je te répondrai qu’en cela tu n’as pas été juste, car +Dieu est plus grand que l’homme.

[verset 13] Pourquoi contestes-tu avec lui ? car d’aucune de ses actions il ne rend compte.

[verset 14] Car *Dieu parle une fois, et deux fois — [et] l’on n’y prend pas garde —

[verset 15] Dans un songe, dans une vision de nuit, quand un profond sommeil tombe sur les hommes, quand ils dorment sur leurs lits:

[verset 16] Alors il ouvre l’oreille aux hommes et scelle l’instruction qu’il leur donne (note : littéralement : leur instruction.),

[verset 17] Pour détourner l’homme de ce qu’il fait ; et il cache l’orgueil à l’homme ;

[verset 18] Il préserve son âme de la fosse, et sa vie de se jeter sur l’épée.

[verset 19] Il est châtié aussi sur son lit par la douleur, et la lutte de ses os est continuelle,

[verset 20] Et sa vie prend en dégoût le pain, et son âme l’aliment qu’il aimait ;

[verset 21] Sa chair est consumée et ne se voit plus, et ses os, qu’on ne voyait pas, sont mis à nu ;

[verset 22] Et son âme s’approche de la fosse, et sa vie, de ceux qui font mourir.

[verset 23] S’il y a pour lui un messager, un interprète, un entre mille, pour montrer à l’homme ce qui, pour lui, est la droiture (note : c’est-à-dire la droiture en se jugeant lui-même.),

[verset 24] Il lui fera grâce, et il dira : Délivre (note : délivrer, ailleurs : racheter.)-le pour qu’il ne descende pas dans la fosse : j’ai trouvé une propitiation (note : ou : rançon.).

[verset 25] [Alors] sa chair aura plus de fraîcheur que dans l’enfance ; il reviendra aux jours de sa jeunesse ;

[verset 26] Il suppliera +Dieu, et [Dieu] l’aura pour agréable ; et il verra sa face avec des chants de triomphe, et [Dieu] rendra à l’homme sa justice.

[verset 27] Il chantera devant (note : ou : Il (homme repentant) regardera vers ; ou : Il (Dieu) regardera vers les hommes, et [l’homme] dira…) les hommes, et dira : J’ai péché et j’ai perverti la droiture, et il ne me l’a pas rendu ;

[verset 28] Il a délivré mon âme pour qu’elle n’allât pas dans la fosse, et ma vie verra la lumière.

[verset 29] Voilà, *Dieu opère toutes ces choses deux fois, trois fois, avec l’homme,

[verset 30] Pour détourner son âme de la fosse, pour qu’il soit illuminé de la lumière des vivants.

[verset 31] * Sois attentif, Job, écoute-moi ; tais-toi, et moi je parlerai.

[verset 32] S’il y a quelque chose à dire, réponds-moi ; parle, car je désire que tu sois trouvé juste ;

[verset 33] Sinon, écoute-moi ; tais-toi, et je t’enseignerai la sagesse.

[chapitre 34]  [verset 1] Et Élihu reprit la parole et dit:

[verset 2] Sages, écoutez mes paroles, et vous qui avez de la connaissance, prêtez-moi l’oreille ;

[verset 3] Car l’oreille éprouve les discours, comme le palais goûte les aliments.

[verset 4] Choisissons pour nous ce qui est juste, et reconnaissons entre nous ce qui est bon.

[verset 5] Car Job a dit : Je suis juste, et *Dieu a écarté mon droit ;

[verset 6] Mentirai-je contre (note : ou : malgré.) ma droiture ? ma blessure est incurable, sans qu’il y ait de transgression.

[verset 7] Qui est l’homme qui soit comme Job ? Il boit la moquerie comme l’eau ;

[verset 8] Il marche dans la compagnie des ouvriers d’iniquité, et il chemine avec les hommes méchants.

[verset 9] Car il a dit : Il ne profite de rien à l’homme de trouver son plaisir en Dieu.

[verset 10] C’est pourquoi, hommes de sens, écoutez-moi : Loin de *Dieu la méchanceté, et loin du Tout-puissant l’iniquité !

[verset 11] Car il rendra à l’homme ce qu’il aura fait, et il fera trouver à chacun selon sa voie.

[verset 12] Certainement *Dieu n’agit pas injustement, et le Tout-puissant ne pervertit pas le droit.

[verset 13] Qui a confié la terre à ses soins, et qui a placé le monde entier [sous lui] ?

[verset 14] S’il ne pensait qu’à lui-même et retirait à lui son esprit et son souffle,

[verset 15] Toute chair expirerait ensemble et l’homme retournerait à la poussière.

[verset 16] * Si [tu as] de l’intelligence, écoute ceci ; prête l’oreille à la voix de mes paroles.

[verset 17] Celui qui hait la justice gouvernera-t-il donc ? Et condamneras-tu le juste par excellence (note : littéralement : le Tout-juste.) ?

[verset 18] Dira-t-on Bélial, au roi ? — Méchants, aux nobles ?

[verset 19] [Combien moins] à celui qui ne fait pas acception de la personne des princes, et qui n’a pas égard au riche plutôt qu’au pauvre ; car ils sont tous l’œuvre de ses mains.

[verset 20] Ils mourront en un moment ; au milieu de la nuit les peuples chancellent et s’en vont, et les puissants sont retirés sans main.

[verset 21] Car ses yeux sont sur les voies de l’homme, et il voit tous ses pas.

[verset 22] Il n’y a pas de ténèbres, il n’y a pas d’ombre de la mort, où se puissent cacher les ouvriers d’iniquité.

[verset 23] Car il ne pense pas (note : ou : il ne fait pas attendre.) longtemps à un homme pour le faire venir devant *Dieu en jugement.

[verset 24] Il brise les puissants, sans examen, et il fait que d’autres se tiennent à leur place ;

[verset 25] En effet il connaît leurs œuvres : il les renverse de nuit, et ils sont écrasés.

[verset 26] Il les frappe comme des méchants dans le lieu où ils sont en vue,

[verset 27] Parce qu’ils se sont retirés de (note : littéralement : détournés d’après.) lui, et qu’ils n’ont pas considéré toutes ses voies,

[verset 28] Pour faire monter vers lui le cri du pauvre, en sorte qu’il entende le cri des malheureux.

[verset 29] * Quand il donne la tranquillité, qui troublera ? Il cache sa face, et qui le verra ? [Il fait] ainsi, soit à une nation, soit à un homme,

[verset 30] Pour empêcher l’homme impie de régner, pour écarter du peuple les pièges.

[verset 31] Car a-t-il (note : c’est-à-dire Job.) [jamais] dit à *Dieu : Je porte ma peine, je ne ferai plus de mal ;

[verset 32] Ce que je ne vois pas, montre-le-moi ; si j’ai commis l’iniquité, je ne le referai pas ?

[verset 33] * Rétribuera-t-il selon tes pensées ? car tu as rejeté [son jugement], car toi, tu as choisi, et non pas moi ; ce que tu sais, dis-le donc.

[verset 34] Les hommes de sens me diront, et un homme sage qui m’écoute:

[verset 35] Job n’a pas parlé avec connaissance, et ses paroles ne sont pas intelligentes ;

[verset 36] Je voudrais que Job fût éprouvé jusqu’au bout, parce qu’il a répondu à la manière des hommes iniques ;

[verset 37] Car il a ajouté à son péché la transgression (note : distinct de transgression, 1 Samuel chapitre 2 verset 24, (et transgresser, Deutéronome chapitre 17 verset 2  et chapitre 26 verset 13, etc., etc.) ; plutôt : rébellion, ici et dans tout l’Ancien Testament ; voyez la note, chapitre 7 verset 21.) ; il bat des mains parmi nous, et multiplie ses paroles contre *Dieu.

[chapitre 35]  [verset 1] Et Élihu reprit la parole et dit:

[verset 2] Penses-tu que ceci soit fondé, que tu aies dit : Je suis plus juste que *Dieu ?

[verset 3] Car tu as demandé quel profit tu en as : Quel avantage en ai-je de plus que si j’avais péché ?

[verset 4] Je te répliquerai, moi, par des paroles, et à tes amis avec toi:

[verset 5] Regarde les cieux et vois, et contemple les nuées : elles sont plus hautes que toi.

[verset 6] Si tu pèches, quel tort lui causes-tu ? et si tes transgressions se multiplient, que lui as-tu fait ?

[verset 7] Si tu es juste, que lui donnes-tu, ou que reçoit-il de ta main ?

[verset 8] Pour un homme comme toi ta méchanceté [peut être quelque chose], et pour un fils d’homme, ta justice.

[verset 9] On crie à cause de la multitude des oppressions, et on appelle au secours à cause du bras des grands ;

[verset 10] Et on ne dit pas : Où est +Dieu, mon créateur, qui donne des chants de joie dans la nuit,

[verset 11] Qui nous rend plus instruits que les bêtes de la terre, et plus sages que les oiseaux des cieux ?

[verset 12] Alors on crie, et il ne répond pas, à cause de l’orgueil des méchants.

[verset 13] Certainement ce qui est vanité *Dieu ne l’écoute pas, et le Tout-puissant ne le regarde pas.

[verset 14] Quoique tu dises que tu ne le (note : c’est-à-dire Dieu.) vois pas, le jugement est devant lui ; attends-le donc.

[verset 15] Et maintenant, si sa colère n’a pas encore visité, [Job] ne (note : selon d’autres : parce qu’il n’en est pas ainsi, sa colère punit, et [Job] ne.) connaît-il pas [sa] grande arrogance ?

[verset 16] Et Job ouvre sa bouche vainement ; il entasse des paroles sans science.

[chapitre 36]  [verset 1] Et Élihu continua et dit:

[verset 2] Attends-moi un peu, et je te montrerai que j’ai encore des paroles pour +Dieu.

[verset 3] J’apporterai de loin ce que je sais, et je donnerai justice à mon créateur.

[verset 4] Car certainement mes discours ne sont pas des mensonges ; celui qui est parfait (note : ailleurs aussi : intègre.) en connaissances est avec toi.

[verset 5] * Voici, *Dieu est puissant et ne méprise personne ; il est puissant en force d’intelligence (note : littéralement : de cœur.).

[verset 6] Il ne fait pas vivre le méchant, mais il fait droit aux malheureux.

[verset 7] Il ne retire pas ses yeux de dessus le juste, et [celui-ci] est avec les rois sur le trône, et il les fait asseoir à toujours, et ils sont élevés.

[verset 8] Et si, liés dans les chaînes, ils sont pris dans les cordeaux du malheur,

[verset 9] Il leur montre ce qu’ils ont fait, et leurs transgressions, parce qu’elles sont devenues grandes (note : ou : parce qu’ils sont devenus orgueilleux.) ;

[verset 10] Et il ouvre leurs oreilles à la discipline, et leur dit de revenir de l’iniquité.

[verset 11] S’ils écoutent et le servent, ils accompliront leurs jours dans la prospérité et leurs années dans les choses agréables [de la vie] ;

[verset 12] Mais s’ils n’écoutent pas, ils s’en iront par l’épée, et expireront sans connaissance.

[verset 13] Les hypocrites (note : ou : impies.) de cœur amassent la colère ; ils ne crient pas quand [Dieu] les lie.

[verset 14] Ils mourront dans la jeunesse, et leur vie est parmi les hommes voués à l’infamie.

[verset 15] Il délivre le malheureux dans son malheur, et lui ouvre l’oreille dans l’oppression.

[verset 16] Il t’aurait aussi tiré de la gueule de la détresse [et mis] au large, là où il n’y a point de gêne, et la graisse abonderait dans les mets de ta table (note : selon quelques-uns : ta table serait tranquille [et] pleine de graisse.).

[verset 17] Mais tu es plein des jugements (note : littéralement : du jugement.) des méchants ; le jugement et la justice [te] saisiront.

[verset 18] Puisqu’il y a de la colère, prend garde qu’elle ne t’enlève par le châtiment ; et une grande rançon ne te le fera pas éviter.

[verset 19] Tiendra-t-il compte de tes richesses ? Non ; — ni de l’or, ni de toutes les ressources de la puissance.

[verset 20] Ne soupire pas après la nuit qui enlèvera les peuples de leur place.

[verset 21] Prends garde à toi ! Ne te tourne pas vers l’iniquité, car c’est ce que tu as choisi plutôt que l’affliction (note : plus haut : malheur.).

[verset 22] * Voici, *Dieu se montre élevé dans sa puissance : qui enseigne comme lui ?

[verset 23] Qui lui a prescrit son chemin, et qui a dit : Tu as mal agi ?

[verset 24] Souviens-toi de glorifier son œuvre, que les hommes célèbrent:

[verset 25] Tout homme la contemple, le mortel la regarde de loin.

[verset 26] Voici, *Dieu est grand, et nous ne le connaissons pas ; le nombre de ses années, nul ne le sonde.

[verset 27] Car il attire les gouttes d’eau : des vapeurs qu’il forme elles distillent la pluie,

[verset 28] Que les nuages font couler ; ils tombent en gouttes sur les hommes, abondamment (note : selon quelques-uns : sur une multitude d’hommes.).

[verset 29] Mais qui peut comprendre le déploiement de la nuée, le fracas de son tabernacle ?

[verset 30] Voici, il étend sa lumière autour de lui, et couvre le fond (note : littéralement : les racines.) de la mer.

[verset 31] Car par ces choses il juge les peuples, il donne la nourriture en abondance.

[verset 32] Il couvre ses mains de l’éclair (note : littéralement : lumière.), et lui commande où il doit frapper (note : ou : donne ses ordres contre l’ennemi.) ;

[verset 33] Son bruit l’annonce, le bétail même en présage la venue !

[chapitre 37]  [verset 1] À cause de cela aussi mon cœur tremble, et tressaille comme s’il sortait de sa place.

[verset 2] Écoutez donc le bruit éclatant de sa voix et le grondement qui sort de sa bouche !

[verset 3] Il le dirige sous tous les cieux, et son éclair (note : littéralement : lumière.), jusqu’aux extrémités de la terre:

[verset 4] Après lui une voix rugit. Il tonne de sa voix majestueuse, et il ne retient pas ses (note : littéralement : les.) éclairs quand il fait entendre sa voix.

[verset 5] *Dieu tonne merveilleusement de sa voix, faisant de grandes choses que nous ne comprenons pas.

[verset 6] Car il dit à la neige : Tombe sur la terre ! et aussi aux averses de pluie, et aux averses des pluies de sa force.

[verset 7] Il met un sceau sur la main de tout homme, afin que tous les hommes connaissent son œuvre (note : ou : que tous les hommes qu’il a faits le connaissent.).

[verset 8] Les bêtes sauvages rentrent dans leurs gîtes, et demeurent dans leurs repaires.

[verset 9] Des chambres [du midi] vient le tourbillon, et des vents du nord, le froid.

[verset 10] Au souffle de *Dieu se forme la glace, et la largeur des eaux se resserre.

[verset 11] Il charge d’eau le nuage ; sa lumière dissipe les nuées ;

[verset 12] Et sous sa conduite elles tournoient en tout sens, pour accomplir leur œuvre, tout ce qu’il leur commande sur la face du cercle (note : littéralement : monde.) de la terre,

[verset 13] Soit qu’il les fasse venir comme verge, ou pour sa terre, ou en bonté.

[verset 14] * Écoute ceci, Job ; tiens-toi là, et discerne les œuvres merveilleuses de *Dieu.

[verset 15] Sais-tu comment +Dieu les a disposées et comment il fait briller l’éclair (note : littéralement : lumière.) de sa nuée ?

[verset 16] Comprends-tu le balancement des nuages, les œuvres merveilleuses de celui qui est parfait en connaissance, —

[verset 17] Pourquoi tes vêtements sont chauds quand il donne du repos à la terre par le vent du midi ?

[verset 18] As-tu étendu avec lui la voûte céleste, aussi ferme qu’un miroir de fonte ?

[verset 19] Fais-nous savoir ce que nous lui dirons ! Nous ne savons préparer [des paroles], à cause de [nos] ténèbres.

[verset 20] Lui racontera-t-on que je parle ? Si quelqu’un lui parle, il sera sûrement englouti.

[verset 21] Et maintenant on ne voit pas la lumière brillante, elle est [cachée] dans les nues ; mais le vent passe et les [chasse, et] produit un ciel clair (note : littéralement : et les purifie, c’est-à-dire rend le ciel pur ; le mot traduit nues est employé pour le ciel, la voûte céleste, verset 18.).

[verset 22] L’or (note : d’autres : La lueur d’or.) vient du nord ; — par devers +Dieu est la majesté terrible.

[verset 23] Le Tout-puissant, nous ne le trouvons pas ; grand en force, en jugement (note : ailleurs : droit.) et en beaucoup de justice, il n’opprime pas (note : ou : ne réponds pas.).

[verset 24] C’est pourquoi les hommes le craindront ; aucun des sages de cœur ne le contemplera (note : ou : il ne regarde aucun des sages de cœur.).

[chapitre 38]  [verset 1] * Et l’Éternel répondit à Job du milieu du tourbillon, et dit:

[verset 2] Qui est celui-ci qui obscurcit le conseil par des discours sans connaissance ?

[verset 3] Ceins tes reins comme un homme, et je t’interrogerai et tu m’instruiras !

[verset 4] Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? Déclare-le-moi, si tu as de l’intelligence.

[verset 5] Qui lui a établi sa mesure, — si tu le sais ? Ou qui a étendu le cordeau sur elle ?

[verset 6] Sur quoi ses bases sont-elles assises (note : proprement : plongées.), ou qui a placé sa pierre angulaire,

[verset 7] Quand les étoiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu éclataient de joie ?

[verset 8] Et qui a renfermé la mer dans des portes, quand elle rompit [les bornes] et sortit de la matrice,

[verset 9] Quand je fis de la nuée son vêtement, et de l’obscurité ses langes ;

[verset 10] Quand je lui découpai ses limites et lui mis des barres et des portes,

[verset 11] Et que je dis : Tu viendras jusqu’ici et tu n’iras pas plus loin, et ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ?

[verset 12] * As-tu, de ta vie (note : littéralement : tes jours.), commandé au matin ? As-tu montré à l’aube du jour sa place,

[verset 13] Pour qu’elle saisisse les bords de la terre, et que les méchants en soient secoués ?

[verset 14] Elle (note : c’est-à-dire la terre.) se change comme l’argile d’un seau, et [toutes choses] se présentent parées comme d’un vêtement ;

[verset 15] Et leur lumière (note : la nuit était pour eux la lumière.) est ôtée aux méchants, et le bras levé est cassé.

[verset 16] * Es-tu allé aux sources de la mer, et t’es-tu promené dans les profondeurs de l’abîme ?

[verset 17] Les portes de la mort se sont-elles découvertes à toi ? Et as-tu vu les portes de l’ombre de la mort ?

[verset 18] Ton regard a-t-il pénétré jusque dans les vastes espaces de la terre ? Dis-le, si tu connais tout cela.

[verset 19] * Où est le chemin vers le séjour de la lumière ? et les ténèbres, où est leur place ?

[verset 20] Pour que tu les prennes à leur limite, et que tu connaisses les sentiers de leur maison ?

[verset 21] Tu le sais, car tu étais né alors, et le nombre de tes jours est grand !

[verset 22] * Es-tu allé aux trésors de la neige, et as-tu vu les trésors de la grêle,

[verset 23] Que j’ai mis en réserve pour le temps de la détresse, pour le jour du combat et de la guerre ?

[verset 24] Par quel chemin se distribue la lumière, et le vent d’orient se répand-il sur la terre ?

[verset 25] Qui a découpé des canaux aux torrents de pluie, et un chemin à l’éclair des tonnerres,

[verset 26] Pour faire pleuvoir sur une terre où il n’y a personne, sur le désert où il n’y a pas d’hommes ;

[verset 27] Pour rassasier les lieux désolés et déserts, pour faire germer les pousses de l’herbe ?

[verset 28] La pluie a-t-elle un père ? ou qui engendre les gouttes de la rosée ?

[verset 29] Du sein de qui sort la glace ? et le frimas des cieux, qui l’enfante ?

[verset 30] Devenues pierre, les eaux se cachent, et la surface de l’abîme se prend.

[verset 31] * Peux-tu serrer les liens des Pléiades, ou détacher les cordes d’Orion ?

[verset 32] Fais-tu sortir les signes du zodiaque en leurs saisons, et mènes-tu la grande Ourse avec ses filles (note : littéralement : fils.) ?

[verset 33] Connais-tu les lois des cieux, ou établis-tu leur empire sur la terre ?

[verset 34] Peux-tu élever ta voix vers les nuages, en sorte que des torrents d’eau te couvrent ?

[verset 35] As-tu lancé la foudre, en sorte qu’elle soit allée et t’ai dit : Me voici ?

[verset 36] Qui a mis la sagesse dans les reins, ou qui donna l’intelligence à l’esprit ?

[verset 37] Qui a compté les nuages dans [sa] sagesse ? et qui verse les outres des cieux,

[verset 38] Quand la poussière coule comme du métal en fusion et que les mottes se soudent entre elles ?

[chapitre 39]  [verset 1] Est-ce toi qui chasses la proie pour la lionne, et qui rassasies l’appétit des lionceaux,

[verset 2] Quand ils sont couchés dans leurs tanières [et] se tiennent aux aguets dans leur fourré ?

[verset 3] Qui prépare au corbeau sa pâture quand ses petits crient à *Dieu [et] qu’ils errent sans nourriture ?

[verset 4] * Sais-tu le temps où mettent bas les bouquetins (note : ou : chamois.) des rochers ? As-tu observé les douleurs des biches ?

[verset 5] As-tu compté les mois qu’elles accomplissent, et connais-tu le temps où elles mettent bas ?

[verset 6] Elles se courbent, elles enfantent leur portée, elles se délivrent de leurs douleurs.

[verset 7] Leurs petits deviennent forts, ils grandissent dans les champs (note : ou : la plaine.), ils s’en vont et ne reviennent pas à elles.

[verset 8] * Qui a lâché (note : littéralement : envoyé libre.) l’âne sauvage ? qui a délié les liens de l’onagre,

[verset 9] Auquel j’ai donné le désert pour maison, et la terre salée pour demeure ?

[verset 10] Il se rit du tumulte de la ville, il n’entend pas le cri du conducteur.

[verset 11] Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, et il est en quête de tout ce qui est vert.

[verset 12] * Le buffle (note : ou : La grande gazelle.) voudra-t-il être à ton service ? Passera-t-il la nuit auprès de ta crèche ?

[verset 13] Attacheras-tu le buffle par sa corde dans le sillon ? Hersera-t-il les vallées après toi ?

[verset 14] Auras-tu confiance en lui, parce que sa force est grande, et lui abandonneras-tu ton labeur ?

[verset 15] Te fieras-tu à lui pour rentrer ce que tu as semé, et rassemblera-t-il [le blé] dans ton aire ?

[verset 16] * L’aile de l’autruche bat joyeusement : ce sont les plumes et le plumage de la cigogne ;

[verset 17] Toutefois elle abandonne ses œufs à la terre et les chauffe sur la poussière,

[verset 18] Et elle oublie que le pied peut les écraser et la bête des champs les fouler ;

[verset 19] Elle est dure avec ses petits comme s’ils n’étaient pas à elle ; son labeur est vain, sans qu’elle s’en émeuve.

[verset 20] Car +Dieu l’a privée de (note : littéralement : Car +Dieu lui a fait oublier la.) sagesse, et ne lui a pas départi l’intelligence.

[verset 21] Quand elle s’enlève, elle se moque du cheval et de celui qui le monte.

[verset 22] * Est-ce toi qui a donné au cheval sa force ? Est-ce toi qui a revêtu son cou d’une crinière flottante (note : selon quelques-uns : de tonnerre.) ?

[verset 23] Est-ce toi qui le fais bondir comme la sauterelle ? Son ronflement magnifique est terrible.

[verset 24] Il creuse [le sol] dans la plaine et se réjouit de sa force ; il sort à la rencontre des armes ;

[verset 25] Il se rit de la frayeur et ne s’épouvante pas, et il ne se tourne pas devant l’épée.

[verset 26] Sur lui retentit le carquois, brillent la lance et le javelot.

[verset 27] Frémissant et agité, il dévore le sol, et ne peut se contenir quand sonne la trompette.

[verset 28] Au bruit de la trompette, il dit : Ha ! ha ! et de loin il flaire la bataille, le tonnerre des chefs et le tumulte.

[verset 29] * Est-ce par ton intelligence que l’épervier prend son essor et qu’il étend ses ailes vers le midi ?

[verset 30] Est-ce à ta parole (note : littéralement : bouche.) que l’aigle s’élève et qu’il bâtit haut son aire ?

[verset 31] Il demeure dans les rochers et y fait son habitation, sur la dent du rocher et sur les hautes cimes.

[verset 32] De là il épie sa nourriture, ses yeux regardent dans le lointain.

[verset 33] Ses petits sucent le sang, et là où sont les tués, là il est.

[verset 34] * Et l’Éternel répondit à Job et dit:

[verset 35] Celui qui conteste avec le Tout-puissant l’instruira-t-il ? Celui qui reprend +Dieu, qu’il réponde à cela !

[verset 36] * Et Job répondit à l’Éternel et dit:

[verset 37] Voici, je suis une créature de rien, que te répliquerai-je ? Je mettrai ma main sur ma bouche.

[verset 38] J’ai parlé une fois, et je ne répondrai plus ; et deux fois, et je n’ajouterai rien.

[chapitre 40]  [verset 1] * Et l’Éternel répondit à Job du milieu du tourbillon et dit:

[verset 2] Ceins tes reins comme un homme ; je t’interrogerai, et tu m’instruiras !

[verset 3] Veux-tu donc anéantir mon jugement ? Me démontreras-tu inique afin de te justifier ?

[verset 4] As-tu un bras comme *Dieu, et tonneras-tu de ta voix comme lui ?

[verset 5] Pare-toi, je te prie, de grandeur et de magnificence ; revêts-toi de majesté et de gloire !

[verset 6] Répands les fureurs de ta colère, et regarde tout ce qui (note : ou : quiconque.) s’élève et abaisse-le ;

[verset 7] Regarde tout ce qui (note : ou : quiconque.) s’élève [et] humilie-le, et écrase sur place les méchants ;

[verset 8] Cache-les ensemble dans la poussière, lie leurs faces dans un lieu caché:

[verset 9] Alors moi aussi je te célébrerai, parce que ta droite te sauve !

[verset 10] * Vois le béhémoth (note : peut-être : l’hippopotame.), que j’ai fait avec toi : il mange l’herbe comme le bœuf.

[verset 11] Regarde donc : sa force est dans ses reins, et sa puissance dans les muscles de son ventre.

[verset 12] Il courbe sa queue comme un cèdre ; les nerfs de sa cuisse sont entrelacés ;

[verset 13] Ses os sont des tubes d’airain, ses membres sont des barres de fer !

[verset 14] Il est la première des voies de *Dieu : celui qui l’a fait lui a fourni son épée.

[verset 15] Car les montagnes lui apportent [sa] pâture, là où se jouent toutes les bêtes des champs.

[verset 16] Il se couche sous les lotus dans une retraite de roseaux et de marécages ;

[verset 17] Les lotus le couvrent de leur ombre, les saules de la rivière l’environnent.

[verset 18] Voici, que le fleuve déborde avec violence, il ne se précipite pas ; il est plein d’assurance si un Jourdain se jette contre sa gueule.

[verset 19] Le prendra-t-on en face ? Lui percera-t-on le nez dans une trappe ?

[verset 20] * Tireras-tu le léviathan (note : probablement : le crocodile.) avec un hameçon, et avec une corde lui feras-tu y enfoncer sa langue (note : ou : et sa langue, avec une corde que tu plongeras.) ?

[verset 21] Lui mettras-tu un jonc dans le nez, et lui perceras-tu la mâchoire avec un crochet ?

[verset 22] Te fera-t-il beaucoup de supplications, ou te dira-t-il des choses douces ?

[verset 23] Fera-t-il une alliance avec toi ? Le prendras-tu comme serviteur à toujours ?

[verset 24] Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau, et l’attacheras-tu pour tes jeunes filles ?

[verset 25] Des associés (note : c’est-à-dire les pêcheurs.) feront-ils trafic de lui ? Le partageront-ils entre des marchands ?

[verset 26] Rempliras-tu sa peau de dards, et sa tête de harpons à poissons ?

[verset 27] Mets ta main sur lui : souviens-toi de la bataille, — n’y reviens pas !

[chapitre 41]  [verset 1] Voici, on est déçu dans son attente ; même à sa vue, n’est-on pas terrassé ? Nul n’est assez hardi pour le réveiller ; et qui est celui qui se présentera devant moi ?

[verset 2] Qui m’a prévenu, et je lui rendrai ? Tout ce qui est sous les cieux est à moi.

[verset 3] Je ne me tairai pas sur ses membres, sur ce qui concerne ses forces et sur la beauté de sa structure.

[verset 4] Qui a mis à découvert le dessus de son vêtement ? Qui pénétrera dans sa double mâchoire (note : littéralement : frein.) ?

[verset 5] Qui ouvrira les portes de son museau ? Autour de ses dents est la terreur !

[verset 6] Il est magnifique par la force (note : ou : les sillons.) de ses boucliers étroitement unis comme par un sceau ;

[verset 7] L’un touche à l’autre, et le vent ne pénétrerait pas entre eux ;

[verset 8] L’un est attaché à l’autre, ils se tiennent et ne se séparent pas.

[verset 9] Ses éternuements font jaillir la lumière, et ses yeux sont comme les paupières de l’aurore.

[verset 10] Des flammes sortent de sa gueule ; des étincelles de feu s’en échappent ;

[verset 11] Une fumée sort de ses narines comme d’un pot qui bouillonne, comme d’une chaudière ardente ;

[verset 12] Son souffle allumerait des charbons, et une flamme sort de sa gueule.

[verset 13] Dans son cou loge la force, et la frayeur danse devant lui.

[verset 14] Les plis de sa chair adhèrent ensemble : coulés sur lui, ils ne bougent pas ;

[verset 15] Son cœur est dur (note : littéralement : coulé [comme du métal].) comme une pierre, dur (note : littéralement : coulé [comme du métal].) comme la meule inférieure.

[verset 16] Quand il se lève, les forts ont peur, ils s’enfuient saisis d’épouvante.

[verset 17] Quand on l’atteint de l’épée, elle n’a aucun effet, ni la lance, ni le dard, ni la cuirasse (note : selon quelques-uns : le harpon.).

[verset 18] Il estime le fer comme de la paille, l’airain comme du bois vermoulu.

[verset 19] La flèche (note : littéralement : Le fils de l’arc.) ne le met pas en fuite ; les pierres de fronde se changent pour lui en du chaume.

[verset 20] Il estime la massue comme du chaume, et il se rit du bruit du javelot.

[verset 21] Sous lui sont des tessons pointus ; il étend une herse sur la vase.

[verset 22] Il fait bouillonner l’eau profonde comme une marmite, il fait de la mer comme un pot d’onguent ;

[verset 23] Il fait briller après lui [son] sillage ; on prendrait l’abîme pour des cheveux gris.

[verset 24] Il n’a pas son semblable sur la terre : il a été fait pour être sans peur.

[verset 25] Il regarde tout ce qui est élevé ; il est roi sur tous les fiers animaux (note : littéralement : les fils de l’orgueil.).

[chapitre 42]  [verset 1] * Et Job répondit à l’Éternel et dit:

[verset 2] Je sais que tu peux tout, et qu’aucun dessein n’est trop difficile pour toi.

[verset 3] Qui est celui-ci qui, sans connaissance, voile le conseil ? J’ai donc parlé, et sans comprendre, de choses trop merveilleuses pour moi, que je ne connaissais pas.

[verset 4] Écoute, je te prie, et je parlerai ; je t’interrogerai, et toi, instruis-moi.

[verset 5] Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu:

[verset 6] C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre.

[verset 7] * Et il arriva, après que l’Éternel eut dit ces paroles à Job, que l’Éternel dit à Éliphaz, le Thémanite : Ma colère s’est enflammée contre toi et contre tes deux compagnons, car vous n’avez pas parlé de moi comme il convient, comme mon serviteur Job. [verset 8] Et maintenant, prenez pour vous sept taureaux et sept béliers, et allez vers mon serviteur Job, et offrez un holocauste pour vous ; et mon serviteur Job priera pour vous : car, lui, je l’aurai pour agréable, afin que je n’agisse pas avec vous selon votre folie ; car vous n’avez pas parlé de moi comme il convient, comme mon serviteur Job. [verset 9] Et Éliphaz le Thémanite, et Bildad le Shukhite, et Tsophar le Naamathite, allèrent et firent comme l’Éternel leur avait dit ; et l’Éternel eut Job pour agréable.

[verset 10] Et l’Éternel rétablit l’ancien état (note : littéralement : ramena la captivité.) de Job, quand il eut prié pour ses amis ; et l’Éternel donna à Job le double de tout ce qu’il avait eu. [verset 11] Et tous ses frères, et toutes ses sœurs, et tous ceux qui l’avaient connu auparavant vinrent à lui, et mangèrent le pain avec lui dans sa maison ; et ils sympathisèrent avec lui et le consolèrent de tout le mal que l’Éternel avait fait venir sur lui, et lui donnèrent chacun un késita (note : morceau d’or ou d’argent, servant de monnaie.), et chacun un anneau d’or.

[verset 12] Et l’Éternel bénit la fin de Job plus que son commencement : et il eut quatorze mille brebis, et six mille chameaux, et mille paires de bœufs, et mille ânesses ; [verset 13] et il eut sept fils et trois filles ; [verset 14] et il appela le nom de la première Jémima (note : belle comme le jour.), et le nom de la seconde Ketsia (note : casse.), et le nom de la troisième Kéren-Happuc (note : flacon de fard.). [verset 15] Et, dans tout le pays, il ne se trouvait point de femmes belles comme les filles de Job ; et leur père leur donna un héritage parmi leurs frères.

[verset 16] Et, après cela, Job vécut cent quarante ans, et il vit ses fils, et les fils de ses fils, quatre générations. [verset 17] Et Job mourut vieux et rassasié de jours.