Année 1, 12 février

Genèse 26, 1-16

* Et il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait eu lieu aux jours d’Abraham ; et Isaac s’en alla vers Abimélec, roi des Philistins, à Guérar. Et l’Éternel lui apparut, et dit : Ne descends pas en Égypte ; demeure dans le pays que je t’ai dit ; séjourne dans ce pays-ci, et je serai avec toi, et je te bénirai ; car à toi et à ta semence je donnerai tous ces pays, et j’accomplirai le serment que j’ai juré à Abraham, ton père, et je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux, et je donnerai tous ces pays à ta semence, et toutes les nations de la terre se béniront en ta semence, — parce qu’Abraham a écouté ma voix, et a gardé mon ordonnance, mes commandements, mes statuts et mes lois. Et Isaac habita à Guérar. Et les hommes du lieu s’enquirent au sujet de sa femme, et il dit : C’est ma sœur, car il craignait de dire : ma femme ; de peur, [pensait-il], que les hommes du lieu ne me tuent à cause de Rebecca, car elle est belle de visage.

Et il arriva, comme son séjour dans ce [lieu] se prolongeait, qu’Abimélec, roi des Philistins, regarda par la fenêtre ; et il vit, et voici, Isaac se jouait avec Rebecca sa femme. Et Abimélec appela Isaac, et dit : Voici, assurément c’est ta femme ; et comment as-tu dit : C’est ma sœur ? Et Isaac lui dit : Parce que je disais : De peur que je ne meure à cause d’elle. Et Abimélec dit : Qu’est-ce que tu nous as fait ? Car peu s’en est fallu que quelqu’un du peuple n’ait couché avec ta femme, et tu aurais fait venir la culpabilité sur nous. Et Abimélec commanda à tout le peuple, disant : Celui qui touchera cet homme ou sa femme sera certainement mis à mort. Et Isaac sema dans cette terre ; et il recueillit cette année-là le centuple ; et l’Éternel le bénit. Et l’homme grandissait, et il allait grandissant de plus en plus, jusqu’à ce qu’il devint fort grand ; et il eut des troupeaux de menu bétail, et des troupeaux de gros bétail, et beaucoup de serviteurs ; et les Philistins lui portèrent envie ; et tous les puits que les serviteurs de son père avaient creusés aux jours d’Abraham, son père, les Philistins les bouchèrent et les remplirent de terre. Et Abimélec dit à Isaac : Va-t’en d’avec nous ; car tu es beaucoup plus puissant que nous.


Isaac n’a pas tiré profit des tristes expériences de son père dans les chapitres 12 et 20. Mis à l’épreuve par la famine, lui aussi séjourne à Guérar et, par crainte, y renie sa femme en trompant Abimélec. L’histoire se répète, avec toujours les mêmes conséquences, et nous ne la connaissons que trop : manque de courage pour confesser notre relation avec Christ, peur de l’opprobre, faux témoignage devant le monde qui encourt le jugement. Mais, sitôt après, nous lisons une belle page de l’histoire du patriarche. Pour se mettre, lui et les siens, à l’abri de la famine, il sème et récolte, Dieu bénissant son travail. Sa prospérité éveille la jalousie des Philistins (v. 14). Comme au temps d’Abraham, ces derniers cherchent à priver l’homme de Dieu de l’eau nécessaire à la vie (chap. 21, 25). Elle est fournie par les anciens puits, image de la Parole et des sources de rafraîchissement spirituel dont les générations qui nous précèdent ont joui avant nous, où nous avons à puiser pour nous-mêmes. Et ces Philistins malveillants, qui bouchent les puits avec de la terre, nous font penser à l’Ennemi de nos âmes, qui s’efforce de remplir notre vie des choses de la terre pour nous priver de la Parole vivante indispensable à notre prospérité spirituelle.