Année 1, 18 février

Genèse 29, 15-35

Et Laban dit à Jacob : Parce que tu es mon frère, me serviras-tu pour rien ? Dis-moi quel sera ton salaire ? Or Laban avait deux filles ; le nom de l’aînée était Léa, et le nom de la plus jeune, Rachel. Et Léa avait les yeux délicats ; mais Rachel était belle de taille et belle de visage. Et Jacob aimait Rachel, et il dit : Je te servirai sept ans pour Rachel, ta plus jeune fille. Et Laban dit : Mieux vaut que je te la donne que de la donner à un autre homme ; demeure avec moi. Et Jacob servit pour Rachel sept années ; et elles furent à ses yeux comme peu de jours, parce qu’il l’aimait.

Et Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme ; car mes jours sont accomplis, et je viendrai vers elle. Et Laban rassembla tous les gens du lieu, et fit un festin. Et il arriva, le soir, qu’il prit Léa, sa fille, et la lui amena ; et il vint vers elle. Et Laban donna Zilpa, sa servante, à Léa, sa fille, pour servante. Et il arriva, au matin, que voici, c’était Léa. Et il dit à Laban : Que m’as-tu fait ? N’est-ce pas pour Rachel que je t’ai servi ? et pourquoi m’as-tu trompé ? Et Laban dit : On ne fait pas ainsi, dans notre lieu, de donner la plus jeune avant l’aînée. Accomplis la semaine de celle-ci, et nous te donnerons aussi celle-là, pour le service que tu feras chez moi encore sept autres années. Et Jacob fit ainsi, et il accomplit la semaine de celle-ci. Et [Laban] lui donna Rachel, sa fille, pour femme. Et Laban donna Bilha, sa servante, à Rachel, sa fille, pour servante. Et il vint aussi vers Rachel ; et il aima aussi Rachel plus que Léa. Et il servit Laban encore sept autres années.

Et l’Éternel vit que Léa était haïe, et il ouvrit sa matrice ; mais Rachel était stérile. Et Léa conçut, et enfanta un fils, et elle appela son nom Ruben, car elle dit : Parce que l’Éternel a regardé mon affliction ; car maintenant mon mari m’aimera. Et elle conçut encore, et enfanta un fils, et dit : Parce que l’Éternel a entendu que j’étais haïe, il m’a donné aussi celui-ci ; et elle appela son nom Siméon. Et elle conçut encore, et enfanta un fils, et dit : Maintenant, cette fois, mon mari s’attachera à moi, car je lui ai enfanté trois fils ; c’est pourquoi on appela son nom Lévi. Et elle conçut encore, et enfanta un fils, et dit : Cette fois, je louerai l’Éternel ; c’est pourquoi elle appela son nom Juda ; et elle cessa d’enfanter.


L’histoire de Jacob, c’est celle de la discipline, autrement dit de l’école par laquelle Dieu fait passer les siens. École pénible, car Hébreux 12, 11 affirme — et notre expérience confirme — qu’aucune discipline pour le présent ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ! Mais le but de Dieu est « notre profit, afin que nous participions à sa sainteté ». La classe dans laquelle entre Jacob va durer vingt ans, qu’il passera dans une condition voisine de l’esclavage. Et comment Dieu va-t-Il lui enseigner Ses leçons ? Il va permettre qu’il lui soit fait comme lui-même a fait à autrui. Jacob, dont le nom signifie « supplanteur » et qui l’avait bien justifié, va être à son tour volé et dépouillé. Il avait trompé son père, lui le plus jeune, en se faisant passer pour l’aîné ! Il a affaire maintenant à un père qui le trompe en faisant passer sa fille aînée pour la plus jeune ! Que de fois nous ne découvrons les désagréments ou la méchanceté de nos actes que lorsque nous en souffrons à notre tour de la part d’autrui (Jug. 1, 7). Le seul sujet heureux dont nous entretient ce chapitre, c’est l’amour dévoué de Jacob pour Rachel. Nous pensons à l’amour de Celui qui, pour nous acquérir, est devenu le parfait Serviteur.