Année 1, 20 février

Genèse 30, 25-43

Et il arriva, quand Rachel eut enfanté Joseph, que Jacob dit à Laban : Renvoie-moi, et j’irai dans mon lieu et dans mon pays. Donne-moi mes femmes pour lesquelles je t’ai servi, et mes enfants, et je m’en irai ; car tu sais quel a été le service que je t’ai rendu. Et Laban lui dit : [Écoute], si au moins j’ai trouvé grâce à tes yeux ! J’ai aperçu que l’Éternel m’a béni à cause de toi. Et il dit : Fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai. Et il lui dit : Tu sais comment je t’ai servi, et ce qu’est devenu ton troupeau avec moi ; car ce que tu avais avant moi était peu de chose, et s’est accru et est devenu une multitude ; et l’Éternel t’a béni depuis que je suis venu. Et maintenant, quand travaillerai-je, moi aussi, pour ma maison ? Et [Laban] dit : Que te donnerai-je ? Et Jacob dit : Tu ne me donneras rien. Si tu veux faire ceci pour moi, je paîtrai encore ton bétail, [et] je le garderai : je passerai aujourd’hui par tout ton bétail, j’en ôterai toute bête marquetée et tachetée, et tous les agneaux foncés, et ce qui est tacheté et marqueté parmi les chèvres ; et ce sera là mon salaire. Et ma justice répondra pour moi désormais, quand elle viendra devant toi pour mon salaire ; tout ce qui ne sera pas marqueté et tacheté parmi les chèvres, et foncé parmi les agneaux, auprès de moi, sera tenu pour volé. Et Laban dit : Voici, qu’il en soit selon ta parole. Et il ôta ce jour-là les boucs rayés et tachetés, et toutes les chèvres marquetées et tachetées, toutes celles qui avaient du blanc, et tout ce qui était foncé parmi les agneaux, et il les remit entre les mains de ses fils. Et il mit trois journées de chemin entre lui et Jacob ; et Jacob paissait le reste du bétail de Laban. — Et Jacob prit des branches fraîches de peuplier blanc, de coudrier, et d’érable, et y pela des raies blanches, mettant à nu le blanc qui était aux branches. Et il plaça les branches, qu’il avait pelées, devant le bétail dans les auges, dans les abreuvoirs où le bétail venait boire ; et le bétail entrait en chaleur lorsqu’il venait boire ; le bétail entrait en chaleur devant les branches, et il faisait des petits, rayés, marquetés, et tachetés. Et Jacob sépara les agneaux, et tourna la face du troupeau vers ce qui était rayé et tout ce qui était foncé dans le bétail de Laban ; et il mit ses troupeaux à part, et ne les mit pas auprès du bétail de Laban. Et il arrivait que toutes les fois que les bêtes vigoureuses entraient en chaleur, Jacob mettait les branches dans les auges, devant les yeux du bétail, afin qu’elles entrassent en chaleur en face des branches. Mais quand les bêtes étaient chétives, il ne les mettait pas ; et les chétives étaient à Laban, et les vigoureuses à Jacob. Et l’homme s’accrut extrêmement, et eut un bétail nombreux, et des servantes et des serviteurs, et des chameaux et des ânes.


Le pauvre Jacob s’agite, spécule, rivalise d’astuce et de fourberie avec Laban, cherchant à s’enrichir par son intelligence et ses efforts. Combien il est triste de voir un croyant en lutte avec les gens du monde pour des biens terrestres. Isaac avait donné un tout autre exemple à son fils Jacob (chap. 26, 15-22). — En 1 Timothée 6, 6-10, l’apôtre met en contraste avec le désir de s’enrichir la piété qui, avec le contentement, est un grand gain. Voilà donc le double gain, les vraies richesses à rechercher : 1º La piété, c’est-à-dire les relations avec Dieu dont nous parlent les autels. Mais dans son exil, Jacob n’a pas d’autel, pas de relations conscientes avec Dieu. 2º Le contentement, que les patriarches réalisent en vivant sous des tentes, et que Jacob avait lui-même pratiqué (chap. 25, 27). L’apôtre Paul avait personnellement appris à être content dans les circonstances où il se trouvait (Phil. 4, 11). Combien il est difficile d’être toujours content ! Pourtant, le meilleur témoignage que nous puissions rendre autour de nous n’est-il pas de montrer que nous sommes satisfaits de ce que Dieu nous donne ? Or Il ne nous a pas donné moins que Son propre Fils, et toutes choses avec Lui (Rom. 8, 32).