Année 1, 21 février

Genèse 31, 1-21

Et il entendit les paroles des fils de Laban, qui disaient : Jacob a pris tout ce qui était à notre père ; et c’est avec ce qui était à notre père qu’il s’est fait toute cette gloire. Et Jacob regarda le visage de Laban ; et voici, il n’était pas envers lui comme auparavant. Et l’Éternel dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et vers ta parenté, et je serai avec toi. Et Jacob envoya, et appela Rachel et Léa aux champs, vers son troupeau ; et il leur dit : Je vois le visage de votre père, qu’il n’est pas envers moi comme auparavant ; mais le Dieu de mon père a été avec moi. Et vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de toute ma force. Et votre père s’est moqué de moi, et a changé dix fois mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal. S’il disait ainsi : Les marquetés seront ton salaire, alors tout le bétail faisait des marquetés. Et s’il disait ainsi : Les rayés seront ton salaire, alors tout le bétail faisait des rayés. Et Dieu a ôté le troupeau de votre père et me l’a donné. Et il arriva, au temps où le bétail entrait en chaleur, que je levai mes yeux, et je vis en songe, et voici, les boucs qui couvraient le menu bétail étaient rayés, marquetés, et picotés de blanc. Et l’Ange de Dieu me dit en songe : Jacob ! Et je dis : Me voici. Et il dit : Lève tes yeux, et vois : tous les boucs qui couvrent le menu bétail sont rayés, marquetés, et picotés de blanc ; car j’ai vu tout ce que t’a fait Laban. Je suis le *Dieu de Béthel, où tu oignis une stèle, où tu me fis un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta parenté. Et Rachel et Léa répondirent et lui dirent : Avons-nous encore une portion et un héritage dans la maison de notre père ? N’avons-nous pas été réputées par lui des étrangères ? car il nous a vendues, et a même toujours mangé notre argent. Car toutes les richesses que Dieu a ôtées à notre père sont à nous et à nos enfants. Et maintenant, fais tout ce que Dieu t’a dit.

Et Jacob se leva, et fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux ; et il emmena tous ses troupeaux et tout son bien qu’il avait acquis, les troupeaux qu’il possédait, qu’il avait acquis à Paddan-Aram, pour aller vers Isaac, son père, au pays de Canaan. Et Laban était allé tondre son menu bétail, et Rachel vola les théraphim qui étaient à son père. Et Jacob trompa Laban, l’Araméen, car il ne lui apprit pas qu’il s’enfuyait. Et il s’enfuit, lui, et tout ce qui était à lui ; et il se leva, et passa le fleuve, et dressa sa face vers la montagne de Galaad.


À côté de tout ce qu’a de fâcheux la manière de faire de Jacob, reconnaissons sa patience. Il supporte sans se plaindre les fatigues et les privations ainsi que toutes les injustices dont il est l’objet de la part de Laban. Ce qui le soutient, c’est le souvenir du pays donné par l’Éternel à Abraham et à sa semence. Il n’a pas oublié la promesse que Dieu lui a faite à Béthel, de le ramener au « pays de ses pères ». Cette espérance est restée vivante dans son cœur, et le moment où elle va s’accomplir arrive enfin. Chrétiens, étrangers sur la terre, n’avons-nous pas, nous aussi, une promesse de la part du Seigneur concernant la patrie céleste dans laquelle Il nous fera bientôt entrer ? Cette espérance devrait nous donner toute la patience et tout le courage nécessaires pour endurer les difficultés et même les injustices. — Tout en obéissant au commandement de l’Éternel (v. 3), Jacob reste tristement fidèle à son caractère rusé : il trompe Laban en fuyant à son insu. N’est-ce pas en même temps un manque de confiance envers Dieu ? Celui qui lui donnait l’ordre de se mettre en route ne pouvait permettre à Laban de le retenir (chap. 31, 24). Et ce dernier n’aurait pu que s’incliner, en reconnaissant comme jadis : « la chose procède de l’Éternel… » (chap. 24, 50).