Année 1, 25 février

Genèse 33, 1-20

Et Jacob leva ses yeux, et regarda ; et voici, Ésaü venait, et quatre cents hommes avec lui. Et il partagea les enfants entre Léa et Rachel et les deux servantes. Et il mit à la tête les servantes et leurs enfants, et puis Léa et ses enfants, et puis Rachel et Joseph. Et il passa devant eux, et se prosterna en terre par sept fois, jusqu’à ce qu’il fût proche de son frère. Et Ésaü courut à sa rencontre, et l’embrassa, et se jeta à son cou, et le baisa ; et ils pleurèrent. Et il leva ses yeux, et vit les femmes et les enfants, et dit : Que te sont-ils, ceux-là ? Et il dit : Ce sont les enfants que Dieu a donnés à ton serviteur. Et les servantes s’approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent. Et Léa aussi s’approcha avec ses enfants, et ils se prosternèrent ; et ensuite Joseph et Rachel s’approchèrent, et se prosternèrent. Et il dit : Que veux-tu avec tout ce camp que j’ai rencontré ? Et il dit : C’est pour trouver grâce aux yeux de mon seigneur. Et Ésaü dit : J’ai [de tout] en abondance, mon frère ; que ce qui est à toi soit à toi. Et Jacob dit : Non, je te prie ; si j’ai trouvé grâce à tes yeux, prends mon présent de ma main, car c’est pour cela que j’ai vu ta face comme si j’avais vu la face de Dieu, et que tu m’as accueilli favorablement. Prends, je te prie, mon présent qui t’a été amené ; car Dieu a usé de grâce envers moi, et j’ai de tout. Et il le pressa, et il le prit. Et [Ésaü] dit : Partons et allons-nous-en, et je marcherai devant toi. Et [Jacob] lui dit : Mon seigneur sait que les enfants sont délicats, et que je suis chargé de menu et de gros bétail qui allaite ; et si on les presse un seul jour, ils mourront — tout le troupeau. Que mon seigneur, je te prie, passe devant son serviteur ; et moi je cheminerai tout doucement au pas de ce bétail qui est devant moi, et au pas des enfants, jusqu’à ce que j’arrive auprès de mon seigneur, à Séhir. Et Ésaü dit : Je te prie, que je laisse avec toi quelques-uns des gens qui sont avec moi. Et il dit : Pourquoi cela ? Que je trouve grâce aux yeux de mon seigneur ! Et Ésaü s’en retourna ce jour-là, par son chemin, à Séhir.

* Et Jacob s’en alla à Succoth, et bâtit une maison pour lui, et fit des cabanes pour son bétail : c’est pourquoi on appela le nom du lieu Succoth.

Et Jacob arriva en paix à la ville de Sichem, qui est dans le pays de Canaan, comme il venait de Paddan-Aram ; et il campa en face de la ville. Et il acheta de la main des fils de Hamor, père de Sichem, pour cent kesitas, la portion du champ où il avait dressé sa tente ; et il dressa là un autel et l’appela El-Élohé-Israël.


Après que l’Éternel a eu changé le nom d’Abraham, son ancien nom d’Abram a définitivement disparu. Au contraire, le nom de Jacob subsiste jusqu’à la fin, et le nouveau nom d’Israël n’alterne couramment avec lui que longtemps après Peniel. Signe que le vieux Jacob, le supplanteur, n’a pas fini de se manifester. Pourtant, la grâce divine était évidente envers lui et les siens. L’Éternel avait répondu à sa prière du chapitre 32, 11 en inclinant le cœur d’Ésaü (v. 4). Et pour souligner que c’était bien l’œuvre de Dieu, que les cadeaux prudemment préparés par Jacob n’étaient pour rien dans les bonnes dispositions de son frère, le verset 8 montre que ce dernier n’avait même pas compris leur but. Nous voyons cependant réaparraître les craintes du pauvre Jacob. À Ésaü qui voulait le protéger, il aurait pu rendre témoignage de sa confiance dans la protection du Dieu tout-puissant ; au lieu de cela, il se dérobe par un mensonge, disant aller à Séhir et se rendant à Succoth. Après quoi, ce qui est pire encore, il se bâtit une maison (v. 17), achète un champ (v. 19), reniant ainsi doublement son caractère d’étranger. Les conséquences ne tardent pas : des fréquentations s’ensuivent, qui amènent le déshonneur de sa fille et l’odieuse vengeance de deux de ses fils, triste sujet du chapitre 34.