Année 1, 4 mars

Genèse 39, 17-23 ; 40, 1-8

Et elle lui parla selon ces paroles, disant : Le serviteur hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se moquer de moi ; et il est arrivé, comme j’élevais ma voix et que je criais, qu’il a laissé son vêtement à côté de moi et s’est enfui dehors. Et quand son seigneur entendit les paroles de sa femme qu’elle lui disait : C’est de cette manière que ton serviteur a agi envers moi — il arriva que sa colère s’enflamma. Et le seigneur de Joseph le prit, et le mit dans la tour, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés ; et il fut là, dans la tour. Et l’Éternel était avec Joseph ; et il étendit sa bonté sur lui, et lui fit trouver grâce aux yeux du chef de la tour. Et le chef de la tour mit en la main de Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la tour, et tout ce qui se faisait là, c’est lui qui le faisait ; le chef de la tour ne regardait rien de tout ce qui était en sa main, parce que l’Éternel était avec lui ; et ce qu’il faisait, l’Éternel le faisait prospérer.

Et il arriva, après ces choses, que l’échanson du roi d’Égypte et le panetier péchèrent contre leur seigneur, le roi d’Égypte. Et le Pharaon fut irrité contre ses deux officiers, contre le chef des échansons et contre le chef des panetiers, et il les mit sous garde dans la maison du chef des gardes, dans la tour, dans le lieu où Joseph était emprisonné. Et le chef des gardes les commit aux soins de Joseph, et il les servait ; et ils furent [plusieurs] jours sous garde.

Et ils songèrent un songe, tous les deux, chacun son songe, en une même nuit, chacun selon l’interprétation de son songe, l’échanson et le panetier du roi d’Égypte, qui étaient emprisonnés dans la tour. Et Joseph vint vers eux au matin, et les regarda ; et voici, ils étaient tristes. Et il interrogea les officiers du Pharaon qui étaient avec lui sous garde dans la maison de son seigneur, disant : Pourquoi avez-vous mauvais visage aujourd’hui ? Et ils lui dirent : Nous avons songé un songe, et il n’y a personne pour l’interpréter. Et Joseph leur dit : Les interprétations ne sont-elles pas à Dieu ? Je vous prie, contez-moi [vos songes].


Encore une fois, Joseph est l’objet d’une affreuse injustice. Sur un faux témoignage, il est condamné et enfermé dans la tour au milieu des prisonniers. Le psaume 105, 18 décrit ses souffrances physiques et morales : « on lui serra les pieds dans les ceps, son âme entra dans les fers ». Et encore une fois, ces souffrances annoncent celles du Sauveur. On a mis les mains sur Jésus (Marc 14, 46), on a assemblé contre Lui de faux témoins (Matt. 26, 59, 60), on L’a « compté parmi les iniques » (Marc 15, 28), Lui qui n’avait « rien fait qui ne se dût faire » (Luc 23, 41). — La tour était remplie de prisonniers coupables. Combien il est touchant de voir Joseph au milieu d’eux, ne s’estimant pas supérieur à cause de son innocence, nullement révolté, pas découragé non plus, mais ne cessant de servir ! Nos pensées ne peuvent qu’être ramenées à l’homme parfait venu partager notre condition misérable et désespérée pour nous servir en amour. « Il a passé de lieu en lieu faisant du bien », dira Pierre (Act. 10, 38), en ajoutant : « car Dieu était avec lui ». Tel va être aussi pour Joseph, dans la prison comme chez Potiphar (chap. 39, 3, 21, 23), à la fois sa consolation et le secret de sa prospérité. Puissions-nous faire toujours et partout la même heureuse expérience !