Année 1, 5 mars

Genèse 40, 9-23

Et le chef des échansons conta son songe à Joseph, et lui dit : Dans mon songe, voici, un cep était devant moi, et sur ce cep, trois sarments ; et il était comme bourgeonnant : sa fleur monta, ses grappes produisirent des raisins mûrs ; et la coupe du Pharaon était dans ma main, et je pris les raisins, et les pressai dans la coupe du Pharaon, et je mis la coupe dans la main du Pharaon. Et Joseph lui dit : C’est ici son interprétation : Les trois sarments, ce sont trois jours. Encore trois jours, et le Pharaon élèvera ta tête, et te rétablira dans ton poste, et tu mettras la coupe du Pharaon dans sa main, selon l’ancienne coutume quand tu étais son échanson. Mais souviens-toi de moi, quand tu seras dans ta prospérité, et use, je te prie, de bonté envers moi, et fais mention de moi au Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison ; car j’ai été volé du pays des Hébreux ; et ici non plus je n’ai rien fait pour qu’on me mît dans la fosse.

Et le chef des panetiers vit qu’il interprétait favorablement, et il dit à Joseph : Moi aussi, [j’ai vu] dans mon songe ; et voici, trois corbeilles de pain blanc étaient sur ma tête ; et dans la corbeille la plus élevée il y avait de toutes sortes de mets pour le Pharaon, d’ouvrage de paneterie ; et les oiseaux les mangeaient de la corbeille au-dessus de ma tête. Et Joseph répondit et dit : C’est ici son interprétation : Les trois corbeilles, ce sont trois jours. Encore trois jours, et le Pharaon élèvera ta tête de dessus toi, et te pendra à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair de dessus toi.

Et il arriva, le troisième jour, jour de la naissance du Pharaon, qu’il fit un festin à tous ses serviteurs ; et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers au milieu de ses serviteurs : il rétablit le chef des échansons dans son office d’échanson, et il mit la coupe dans la main du Pharaon ; et il pendit le chef des panetiers, selon que Joseph le leur avait interprété. Mais le chef des échansons ne se souvint pas de Joseph, et l’oublia.


Dans ces deux serviteurs du roi d’Égypte, l’échanson et le panetier, nous avons un échantillon de l’humanité tout entière. « Car il n’y a pas de différence, car tous ont péché… », déclare l’Écriture (Rom. 3, 23). Tous ont péché contre Dieu, tous ont mérité Sa colère, Son châtiment. Mais c’est ensuite que vient la différence. Les uns reçoivent, par la foi, la bonne nouvelle du salut par grâce. Et devant les autres est placée la perspective de l’effrayante seconde mort. Il n’existe pas, dans le monde, d’autre condition que ces deux-là : sauvé ou perdu. À laquelle appartenez-vous ? — À la différence du panetier qui ne pouvait plus échapper au jugement du roi, il est encore possible aujourd’hui, en recevant l’évangile de la grâce, de passer de la condition de pécheur perdu à celle de racheté de Christ. — Les deux brigands de la croix illustrent mieux encore ces deux classes qui partagent l’humanité. L’un reste insensible et meurt dans ses péchés. Mais l’autre, en réponse à sa prière : « Seigneur, souviens-toi de moi… », obtient cette réponse merveilleuse : « aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 43). De même qu’ici, Joseph est le messager de la grâce souveraine, c’est Jésus qui le premier a annoncé le salut et la bonne nouvelle de la paix (Éph. 2, 17).