Année 1, 8 mars

Genèse 41, 37-52

Et la chose fut bonne aux yeux du Pharaon et aux yeux de tous ses serviteurs. Et le Pharaon dit à ses serviteurs : Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci, en qui est l’esprit des dieux ? Et le Pharaon dit à Joseph : Puisque Dieu t’a fait connaître tout cela, personne n’est intelligent et sage comme toi. Toi, tu seras sur ma maison, et tout mon peuple se dirigera d’après ton commandement ; seulement quant au trône, je serai plus grand que toi. Et le Pharaon dit à Joseph : Vois, je t’ai établi sur tout le pays d’Égypte. Et le Pharaon ôta son anneau de sa main, et le mit à la main de Joseph, et il le revêtit de vêtements de byssus, et mit un collier d’or à son cou ; et il le fit monter sur le second char qui était à lui ; et on criait devant lui : Abrec ! Et il l’établit sur tout le pays d’Égypte. Et le Pharaon dit à Joseph : Moi je suis le Pharaon : sans toi nul ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d’Égypte. Et le Pharaon appela le nom de Joseph Tsaphnath-Pahnéakh ; et il lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, sacrificateur d’On. Et Joseph parcourut le pays d’Égypte. Et Joseph était âgé de trente ans lorsqu’il se tint devant le Pharaon, le roi d’Égypte ; et Joseph sortit de devant le Pharaon, et passa par tout le pays d’Égypte.

* Et la terre rapporta à pleines mains pendant les sept années d’abondance. Et [Joseph] rassembla tous les vivres des sept années qui furent dans le pays d’Égypte, et mit les vivres dans les villes ; il mit dans chaque ville les vivres [provenant] des champs qui étaient autour d’elle. Et Joseph amassa du blé, comme le sable de la mer, une immense quantité, jusqu’à ce qu’on cessa de compter, parce qu’il était sans nombre.

Et, avant que vînt l’année de la famine, il naquit à Joseph deux fils, qu’Asnath, fille de Poti-Phéra, sacrificateur d’On, lui enfanta. Et Joseph appela le nom du premier-né Manassé : car Dieu m’a fait oublier toute ma peine, et toute la maison de mon père. Et il appela le nom du second Éphraïm : car Dieu m’a fait fructifier dans le pays de mon affliction.


Une grande page de l’histoire de Joseph est maintenant tournée. Après les souffrances viennent les gloires (comp. Luc 24, 26). L’affligé jeté dans la fosse, l’esclave dans un pays étranger, le prisonnier dans la tour, devient le seigneur du pays (chap. 42, 30), le sauveur du monde, celui devant lequel tous les genoux se ploient (voir notes). Chacun de ces titres nous parle de Celui qui, jadis humilié et méprisé, sera bientôt par tous à jamais honoré. Jésus, le Nazaréen, a été haut élevé par Dieu, couronné de gloire et d’honneur (Héb. 2, 7). Et, complément suprême de toutes ces gloires : une épouse est donnée à Joseph, image de l’Église, prise du milieu des nations (Éph. 1, 20-23). Les noms de ses fils évoquent le pénible travail de l’âme du Sauveur, oublié désormais (Manassé, v. 51) pour goûter une abondance de fruit (Éphraïm, v. 52 ; comp. És. 53, 11). — Le psaume 105, 16-21, déjà cité, résume cette magnifique histoire. Avant d’envoyer sur la terre la famine qu’Il avait déjà décrétée, Dieu a préparé par ses afflictions Joseph, type de Christ, au rôle de sauveur et de soutien de la vie pour le monde et pour la famille d’Israël (Éphraïm = double fertilité). Aussi pouvons-nous bien nous écrier avec admiration : « Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci ? » (v. 38).