Année 1, 31 mars

Exode 4, 1-17

Et Moïse répondit, et dit : Mais voici, ils ne me croiront pas, et n’écouteront pas ma voix ; car ils diront : L’Éternel ne t’est point apparu. Et l’Éternel lui dit : Qu’est-ce [que tu as] dans ta main ? Et il dit : Une verge. Et il dit : Jette-la à terre. Et il la jeta à terre, et elle devint un serpent ; et Moïse fuyait devant lui. Et l’Éternel dit à Moïse : Étends ta main, et saisis-le par la queue (et il étendit sa main, et le saisit, et il devint une verge dans sa main), afin qu’ils croient que l’Éternel, le Dieu de leurs pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob, t’est apparu.

Et l’Éternel lui dit encore : Mets maintenant ta main dans ton sein. Et il mit sa main dans son sein ; et il la retira, et voici, sa main était lépreuse, [blanche] comme neige. Et il dit : Remets ta main dans ton sein. Et il remit sa main dans son sein ; et il la retira de son sein, et voici, elle était redevenue comme sa chair. Et il arrivera que, s’ils ne te croient pas et n’écoutent pas la voix du premier signe, ils croiront la voix de l’autre signe. Et il arrivera que, s’ils ne croient pas même à ces deux signes, et n’écoutent pas ta voix, tu prendras de l’eau du fleuve et tu la verseras sur le sec ; et l’eau que tu auras prise du fleuve deviendra du sang sur le sec.

Et Moïse dit à l’Éternel : Ah, Seigneur ! je ne suis pas un homme éloquent, — ni d’hier, ni d’avant-hier, ni depuis que tu parles à ton serviteur ; car j’ai la bouche pesante et la langue pesante. Et l’Éternel lui dit : Qui est-ce qui a donné une bouche à l’homme ? ou qui a fait le muet, ou le sourd, ou le voyant, ou l’aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Éternel ? Et maintenant, va, et je serai avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu diras. Et il dit : Ah, Seigneur ! envoie, je te prie, par celui que tu enverras. Alors la colère de l’Éternel s’embrasa contre Moïse, et il dit : Aaron, le Lévite, n’est-il pas ton frère ? Je sais qu’il parlera très bien ; et aussi le voici qui sort à ta rencontre, et quand il te verra, il se réjouira dans son cœur. Et tu lui parleras, et tu mettras les paroles dans sa bouche ; et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous ferez ; et il parlera pour toi au peuple, et il arrivera qu’il te sera en la place de bouche, et toi, tu lui seras en la place de Dieu. Et tu prendras dans ta main cette verge, avec laquelle tu feras les signes.


À la cour du Pharaon, Moïse avait été instruit dans toute la sagesse des Égyptiens. Mais il n’y avait pas appris à connaître « Je suis ». Les années passées dans le palais royal n’ont pas davantage pu faire de lui un instrument qualifié pour la délivrance du peuple. Le meurtre de l’Égyptien a plutôt montré le contraire. Après les quarante années à l’école du Pharaon, il en faut quarante autres à l’école de Dieu, à l’écart, en Madian. Le résultat, c’est que Moïse n’a plus rien à faire valoir de lui-même. Jadis « puissant dans ses paroles et dans ses actions » (Act. 7, 22), il affirme à présent n’avoir aucune éloquence et met de côté toutes ses capacités personnelles. Mais s’il a justement cessé d’avoir confiance en lui-même, il n’a pas encore une pleine confiance en Dieu. Il doit apprendre que quand le Seigneur charge d’un service, Il donne en même temps toutes les ressources pour l’accomplir. — La verge se changeant en serpent montre que, si Dieu permet à Satan d’agir un moment, Il reste au-dessus de lui pour annuler son pouvoir. À la croix, Christ a triomphé des puissances de méchanceté (Col. 2, 15). La main mise dans le sein (le cœur : source du mal) devenue lépreuse, puis rendue saine, illustre la puissance de Dieu pour ôter la souillure.