Année 1, 23 mai

Exode 32, 1-10

* Et quand le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne, le peuple s’assembla auprès d’Aaron, et ils lui dirent : Lève-toi, fais-nous un dieu qui aille devant nous ; car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. Et Aaron leur dit : Brisez les pendants d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. Et tout le peuple arracha les pendants d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron ; et il les prit de leurs mains, et il forma l’or avec un ciseau, et il en fit un veau de fonte. Et ils dirent : C’est ici ton dieu, ô Israël ! qui t’a fait monter du pays d’Égypte. Et Aaron vit [le veau], et bâtit un autel devant lui ; et Aaron cria, et dit : Demain, une fête à l’Éternel ! Et le lendemain, ils se levèrent de bonne heure, et offrirent des holocaustes, et amenèrent des sacrifices de prospérités. Et le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour se divertir.

Et l’Éternel dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait monter du pays d’Égypte, s’est corrompu ; ils se sont vite détournés du chemin que je leur avais commandé ; ils se sont fait un veau de fonte, et se sont prosternés devant lui, et lui ont sacrifié, et ont dit : C’est ici ton dieu, ô Israël ! qui t’a fait monter du pays d’Égypte. Et l’Éternel dit à Moïse : J’ai vu ce peuple, et voici, c’est un peuple de cou roide. Et maintenant laisse-moi faire, afin que ma colère s’embrase contre eux, et que je les consume ; et je ferai de toi une grande nation.


On souhaiterait pouvoir passer d’emblée de la description du tabernacle au chapitre 31, à sa construction au chapitre 35. Hélas ! entre les deux s’intercale un sombre épisode de l’histoire de ce pauvre peuple. Pendant que, sur la montagne, Dieu donnait la loi à Moïse, dans la plaine, le peuple transgressait déjà les deux premiers commandements. Et pendant que l’Éternel donnait à Son serviteur les instructions relatives à Son culte, Israël établissait un culte idolâtre. Combien grande est la perversité de l’homme, son ingratitude, sa promptitude à oublier les bontés de Dieu (Ps. 78, 11 et Ps. 106, 19-23) ! « L’idolâtrie » n’est pas seulement le péché d’Israël ou des païens. En rappelant cette scène, l’apôtre Paul est obligé de mettre en garde les chrétiens (1 Cor. 10, 7, 14). Une idole, c’est tout ce qui prend dans le cœur une place qui n’appartient qu’à Jésus. Elle peut être, comme le veau d’or — 1º à l’image des dieux du monde (les Égyptiens adoraient le bœuf Apis) — 2º fondue au moule, autrement dit, porter l’empreinte des conceptions de l’esprit humain — 3º retouchée au ciseau : être le fruit de nos propres efforts (És. 44, 10, 12). Tout cela quand a été perdu de vue le retour de notre médiateur, Christ, présentement absent dans le ciel, comme Moïse était sur la montagne.