Année 1, 5 septembre

Nombres 22, 1-21

* Et les fils d’Israël partirent, et campèrent dans les plaines de Moab, de l’autre côté du Jourdain de Jéricho.

Et Balak, fils de Tsippor, vit tout ce qu’Israël avait fait aux Amoréens ; et Moab eut une fort grande peur du peuple, car il était nombreux ; et Moab fut dans l’effroi à cause des fils d’Israël. Et Moab dit aux anciens de Madian : Maintenant, cette multitude broutera tout ce qui est autour de nous, comme le bœuf broute l’herbe des champs. Or Balak, fils de Tsippor, était roi de Moab en ce temps-là. Et il envoya des messagers à Balaam, fils de Béor, à Pethor, qui est sur le fleuve, dans le pays des fils de son peuple, pour l’appeler, disant : Voici, un peuple est sorti d’Égypte ; voici, il couvre le dessus du pays, et il habite vis-à-vis de moi. Et maintenant, viens, je te prie, maudis-moi ce peuple, car il est plus fort que moi : peut-être pourrai-je le frapper, et le chasserai-je du pays ; car je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit. Et les anciens de Moab et les anciens de Madian s’en allèrent, ayant dans leurs mains le salaire de la divination ; et ils vinrent à Balaam et lui dirent les paroles de Balak. Et il leur dit : Passez ici la nuit, et je vous rapporterai la parole selon que l’Éternel m’aura parlé. Et les seigneurs de Moab demeurèrent avec Balaam. Et Dieu vint à Balaam, et dit : Qui sont ces hommes [que tu as] chez toi ? Et Balaam dit à Dieu : Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, a envoyé vers moi : Voici, un peuple est sorti d’Égypte, et il couvre le dessus du pays ; viens maintenant, maudis-le-moi : peut-être pourrai-je combattre contre lui, et le chasserai-je. Et Dieu dit à Balaam : Tu n’iras pas avec eux ; tu ne maudiras pas le peuple, car il est béni. Et Balaam se leva le matin, et dit aux seigneurs de Balak : Allez dans votre pays ; car l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous. Et les seigneurs de Moab se levèrent, et s’en allèrent vers Balak, et dirent : Balaam a refusé de venir avec nous.

Et Balak envoya encore des seigneurs, plus nombreux et plus considérables que ceux-là ; et ils vinrent à Balaam, et lui dirent : Ainsi a dit Balak, fils de Tsippor : Je te prie, ne te laisse pas empêcher de venir vers moi ; car je te comblerai d’honneurs, et tout ce que tu me diras, je le ferai ; viens donc, je te prie, maudis-moi ce peuple. Et Balaam répondit et dit aux serviteurs de Balak : Quand Balak me donnerait plein sa maison d’argent et d’or, je ne pourrais transgresser le commandement de l’Éternel, mon Dieu, pour faire une chose petite ou grande ; et maintenant, je vous prie, demeurez ici, vous aussi, cette nuit, et je saurai ce que l’Éternel aura de plus à me dire. Et Dieu vint la nuit à Balaam, et lui dit : Si ces hommes sont venus pour t’appeler, lève-toi, va avec eux ; seulement, la parole que je te dirai, tu la feras. Et Balaam se leva le matin, et sella son ânesse, et s’en alla avec les seigneurs de Moab.


Nous quittons à présent Israël pour quelques jours, afin de voir ce qui se passait pendant ce temps chez ses ennemis. Plein d’effroi, Moab, avec son roi Balak, a vu Israël monter du désert, couvrir le pays, s’installer vis-à-vis de lui. Il tremble pour ses récoltes, et méprise ce peuple qui risque de tout « brouter comme le bœuf ». Que Moab se rassure ! Quand la manne, le pain de vie, est appréciée par le peuple de Dieu, ce que le monde possède ne lui fait aucune envie. Pour vaincre Israël, Balak imagine de recourir à des moyens surnaturels. Il appelle à l’aide le devin Balaam, dont il connaît la réputation. Ce dernier personnifie, à travers l’Écriture, un clergé complaisant se louant « à prix d’argent » (Deut. 23, 4 ; Jude 11). Balaam est partagé entre le désir de mériter les richesses et les honneurs promis par les ambassadeurs de Balak, et le sentiment de ne pouvoir outrepasser la volonté du Dieu souverain. Visité par Lui, Balaam a entendu cette déclaration catégorique, sans appel : Tu n’iras pas… tu ne maudiras pas… le peuple est béni ! En espérant faire revenir l’Éternel sur Sa déclaration, le prophète infidèle oublie que Dieu ne change pas (comp. chap. 23, 19). En sorte que, lors de la seconde ambassade, il lui est permis d’aller où le pousse son cœur cupide.