Année 2, 6 janvier

Juges 3, 12-31

Et les fils d’Israël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et l’Éternel fortifia Églon, roi de Moab, contre Israël, parce qu’ils faisaient ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Et [Églon] assembla auprès de lui les fils d’Ammon et Amalek, et il alla et frappa Israël ; et ils prirent possession de la ville des palmiers. Et les fils d’Israël servirent Églon, roi de Moab, dix-huit ans. Et les fils d’Israël crièrent à l’Éternel ; et l’Éternel leur suscita un sauveur, Éhud, fils de Guéra, le Benjaminite, qui était gaucher. Et les fils d’Israël envoyèrent par lui un présent à Églon, roi de Moab. Et Éhud se fit faire une épée à deux tranchants, longue d’une petite coudée, et il la ceignit par dessous ses vêtements, sur la hanche droite. Et il offrit le présent à Églon, roi de Moab ; or Églon était un homme très gras. Et il arriva que, lorsqu’il eut achevé d’offrir le présent, il renvoya les gens qui avaient apporté le présent. Mais lui s’en revint des images taillées, qui étaient près de Guilgal, et dit : J’ai pour toi une parole secrète, ô roi ! Et il dit : Silence ! Et tous ceux qui étaient près de lui sortirent d’auprès de lui. Et Éhud entra vers lui ; or il était assis dans une chambre haute de rafraîchissement, qui était pour lui seul ; et Éhud dit : J’ai une parole de Dieu pour toi. Et [le roi] se leva de son siège ; et Éhud étendit sa main gauche, et prit l’épée de dessus son côté droit, et la lui enfonça dans le ventre ; et même la poignée entra après la lame, et la graisse se referma sur la lame ; car il ne retira pas l’épée de son ventre, et elle sortit entre les jambes. Et Éhud sortit par le portique, et ferma sur lui les portes de la chambre haute, et mit le verrou. Et quand il fut sorti, les serviteurs du roi vinrent, et virent : et voici, les portes de la chambre haute étaient fermées au verrou ; et ils dirent : Sans doute il se couvre les pieds dans la chambre de rafraîchissement. Et ils attendirent jusqu’à en avoir honte ; et voici, on n’ouvrait pas les portes de la chambre ; et ils prirent la clef et ouvrirent, et voici, leur seigneur gisait par terre, mort. Et Éhud s’était échappé pendant qu’ils tardaient, et avait dépassé les images taillées ; et il se sauva à Sehira.

Et quand il y fut entré, il arriva qu’il sonna de la trompette dans la montagne d’Éphraïm ; et les fils d’Israël descendirent avec lui de la montagne, et lui devant eux. Et il leur dit : Suivez-moi, car l’Éternel a livré en votre main vos ennemis, les Moabites. Et ils descendirent après lui, et enlevèrent à Moab les gués du Jourdain, et ne laissèrent passer personne. Et en ce temps-là, ils frappèrent Moab, environ dix mille hommes, tous forts et tous vaillants, et pas un n’échappa. Et en ce jour-là, Moab fut abattu sous la main d’Israël ; et le pays fut en repos quatre-vingts ans.

Et après lui, il y eut Shamgar, fils d’Anath ; et il frappa les Philistins, six cents hommes, avec un aiguillon à bœufs. Et lui aussi sauva Israël.


La « verge » que Dieu emploie maintenant pour discipliner Son peuple, c’est Moab, cette même nation que l’Éternel avait jadis retenue, par la bouche de Balaam, de s’opposer à Israël. Dix-huit ans s’écoulent avant que le peuple retourne à l’Éternel ; précédemment, huit ans avaient suffi (v. 8). Dans Sa miséricorde, Il leur suscite un sauveur : Éhud le Benjaminite. — Éhud a « une parole de Dieu » pour Églon, roi de Moab. Cette parole solennelle n’est autre que son épée à double tranchant, signifiant la mort pour le méchant. L’épître aux Hébreux compare la Parole de Dieu, vivante et opérante, à une épée à deux tranchants (Héb. 4, 12). Bienfaisante aujourd’hui pour celui qui se laisse sonder par son moyen, elle condamne et fera périr ceux qui n’auront pas cru (Apoc. 19, 13-15). L’arme de Shamgar, c’est encore la Parole de Dieu, mais cette fois telle que le monde la voit : un instrument sans aucune valeur apparente. Pourtant, cette arme a une grande puissance, et suffit à délivrer de nouveau Israël. — Faiblesse de l’homme (Éhud était gaucher), faiblesse de l’instrument (l’aiguillon de Shamgar), l’une et l’autre font ressortir la puissance de Dieu qui délivre ceux qui crient à Lui.