Année 2, 15 janvier

Juges 8, 1-17

Et les hommes d’Éphraïm lui dirent : Que nous as-tu fait, de ne pas nous avoir appelés lorsque tu es allé faire la guerre contre Madian ? Et ils contestèrent fortement avec lui. Et il leur dit : Qu’ai-je fait maintenant en comparaison de vous ? Les grappillages d’Éphraïm ne sont-ils pas meilleurs que la vendange d’Abiézer ? Dieu a livré en votre main les princes de Madian, Oreb et Zeëb ; et qu’ai-je pu faire en comparaison de vous ? Alors leur esprit s’apaisa envers lui, quand il [leur] eut dit cette parole.

Et Gédéon vint au Jourdain, [et] le passa, lui et les trois cents hommes qui étaient avec lui, fatigués, mais poursuivant toujours. Et il dit aux hommes de Succoth : Donnez, je vous prie, des pains au peuple qui me suit, car ils sont fatigués ; et je poursuis Zébakh et Tsalmunna, rois de Madian. Et les principaux de Succoth dirent : La paume de Zébakh et celle de Tsalmunna sont-elles déjà en ta main, que nous donnions du pain à ton armée ? Et Gédéon dit : À cause de cela, dès que l’Éternel aura livré Zébakh et Tsalmunna en ma main, je broierai votre chair avec des épines du désert et avec des chardons. Et de là il monta à Penuel, et leur parla de la même manière. Et les hommes de Penuel lui répondirent comme les hommes de Succoth avaient répondu. Et il parla de même aux hommes de Penuel, en disant : Quand je reviendrai en paix, je démolirai cette tour.

Et Zébakh et Tsalmunna étaient à Karkor, et leurs camps avec eux, environ quinze mille [hommes], tous ceux qui restaient de tout le camp des fils de l’orient ; car il en était tombé cent vingt mille hommes tirant l’épée. Et Gédéon monta par le chemin de ceux qui habitent dans les tentes, à l’orient de Nobakh et de Jogbeha, et il frappa le camp ; et le camp était en sécurité. Et Zébakh et Tsalmunna s’enfuirent, et il les poursuivit, et prit les deux rois de Madian, Zébakh et Tsalmunna, et mit tout leur camp en déroute.

Et Gédéon, fils de Joas, revint de la bataille, de la montée de Hérès. Et il saisit un jeune garçon d’entre les hommes de Succoth, et l’interrogea ; et le [garçon] lui mit par écrit les principaux de Succoth et ses anciens, soixante-dix-sept hommes. Et il vint vers les hommes de Succoth, et dit : Voici Zébakh et Tsalmunna, au sujet desquels vous m’avez insulté, disant : La paume de Zébakh et celle de Tsalmunna sont-elles déjà en ta main, que nous donnions du pain à tes hommes fatigués ? Et il prit les anciens de la ville, et des épines du désert et des chardons, et enseigna par eux les hommes de Succoth. Et il démolit la tour de Penuel, et tua les hommes de la ville.


Les leçons d’humilité, que Dieu a enseignées à Gédéon, ont porté leur fruit. Il est prêt à reconnaître la part que d’autres ont prise à la victoire. Et la colère des hommes d’Éphraïm tombe devant sa réponse douce, qui souligne l’importance de ce qu’eux avaient fait (v. 2, 3). Faire ressortir le travail des autres, mettre en valeur leurs qualités, au lieu d’insister sur notre travail et sur nos qualités, est un fruit de la vie divine, qui n’a rien de commun avec l’hypocrite diplomatie humaine. Pierre nous rappelle qu’un esprit doux et paisible est d’un grand prix devant Dieu (1 Pier. 3, 4). Dieu a bien choisi les trois cents combattants. Ils ne tiennent pas plus compte maintenant de leur fatigue, que de leur confort et de leur soif au bord de la source (chap. 7). Ils ont un but et le poursuivent (v. 4). « Je fais une chose — déclare Paul — …je cours droit au but » (Phil. 3, 14). « Abattus, mais ne périssant pas » — dit-il ailleurs (2 Cor. 4, 9). Comme Gédéon avec les hommes de Succoth et de Penuel, l’apôtre devra faire la pénible expérience que tous l’ont abandonné (2 Tim. 4, 16). Mais quel contraste avec la dure vengeance de Gédéon : Paul peut ajouter, en vrai disciple de son Maître : « que cela ne leur soit pas imputé » !