Année 2, 16 janvier

Juges 8, 18-35

Et il dit à Zébakh et à Tsalmunna : Comment étaient les hommes que vous avez tués à Thabor ? Et ils dirent : Comme toi, tels ils étaient ; chacun d’eux comme la figure d’un fils de roi. Et il dit : C’étaient mes frères, fils de ma mère. L’Éternel est vivant, si vous les eussiez laissés vivre, je ne vous tuerais pas ! Et il dit à Jéther, son premier-né : Lève-toi, tue-les. Mais le jeune garçon ne tirait pas son épée, parce qu’il avait peur, car il était encore un jeune garçon. Et Zébakh et Tsalmunna dirent : Lève-toi, toi-même, et jette-toi sur nous ; car tel qu’est l’homme, telle est sa force. Et Gédéon se leva et tua Zébakh et Tsalmunna, et prit les petites lunes qui étaient aux cous de leurs chameaux.

Et les hommes d’Israël dirent à Gédéon : Domine sur nous, et toi et ton fils, et le fils de ton fils ; car tu nous as sauvés de la main de Madian. Et Gédéon leur dit : Je ne dominerai point sur vous, et mon fils ne dominera point sur vous ; l’Éternel dominera sur vous. Et Gédéon leur dit : Je vous ferai une demande : Donnez-moi chacun de vous les anneaux de son butin. Car [les Madianites] avaient des anneaux d’or, parce qu’ils étaient Ismaélites. Et ils dirent : Nous les donnerons volontiers. Et ils étendirent un manteau, et y jetèrent chacun les anneaux de son butin. Et le poids des anneaux d’or qu’il avait demandés fut de mille sept cents [sicles] d’or, sans les petites lunes, et les pendants d’oreilles, et les vêtements de pourpre dont étaient couverts les rois de Madian, et sans les colliers qui étaient aux cous de leurs chameaux. Et Gédéon en fit un éphod, et le mit dans sa ville, dans Ophra ; et tout Israël se prostitua là après celui-ci ; et cela devint un piège pour Gédéon et pour sa maison.

Et Madian fut humilié devant les fils d’Israël ; et il ne leva plus sa tête. Et le pays fut en repos quarante ans, aux jours de Gédéon.

Et Jerubbaal, fils de Joas, s’en alla, et habita dans sa maison. Et Gédéon eut soixante-dix fils, issus de ses reins, car il eut beaucoup de femmes. Et sa concubine qui était à Sichem, elle aussi, lui enfanta un fils ; et il lui donna le nom d’Abimélec. Et Gédéon, fils de Joas, mourut dans une bonne vieillesse, et fut enterré dans le sépulcre de Joas, son père, à Ophra des Abiézerites.

Et quand Gédéon fut mort, il arriva que les fils d’Israël retournèrent et se prostituèrent après les Baals, et ils s’établirent Baal-Berith pour dieu. Et les fils d’Israël ne se souvinrent pas de l’Éternel, leur Dieu, qui les avait délivrés de la main de tous leurs ennemis tout à l’entour ; et ils n’usèrent pas de bonté envers la maison de Jerubbaal, [qui est] Gédéon, selon tout le bien qu’il avait fait à Israël.


Après la victoire, toute une série de dangers subtils menace encore le serviteur de Dieu. Hier, nous avons vu les jalousies d’Éphraïm, auxquelles Gédéon répond par la douceur. À présent, voici les flatteries du monde. Mais ces compliments de Zébakh et Tsalmunna sur son visage — comme celui d’un fils de roi — n’empêchent pas Gédéon de les mettre à mort. Un autre piège lui est tendu, cette fois par les Israélites : « Domine sur nous — disent-ils — et toi et ton fils… car tu nous as sauvés ». Sa réponse est belle : « L’Éternel dominera sur vous » (v. 22, 23). Un serviteur doit veiller à ne pas prendre, vis-à-vis des âmes, la place qui revient au Seigneur, et les fidèles doivent prendre garde de ne pas flatter les serviteurs de Dieu (Matt. 23, 8, 10). — Après les victoires de Gédéon, voici un dernier piège (v. 27), dans lequel il va cette fois tomber. En souvenir de sa victoire, il établit dans sa ville un éphod (objet d’or rappelant la sacrificature), et tout Israël vient l’admirer, oubliant que le seul centre de la sacrificature était à Silo, où se trouvait l’arche (Jos. 18, 1). Puis Gédéon meurt… et le peuple retourne aux idoles !