Année 2, 21 janvier

Juges 11, 23-40

Et maintenant l’Éternel, le Dieu d’Israël, a dépossédé les Amoréens de devant son peuple Israël, et toi, tu nous en dépossèderais ? Ne possèdes-tu pas ce que ton dieu Kemosh t’a fait posséder ? Et nous aurons la possession de tous ceux que l’Éternel, notre Dieu, aura dépossédés devant nous. Et maintenant, vaux-tu donc mieux que Balak, fils de Tsippor, roi de Moab ? A-t-il jamais contesté contre Israël ? a-t-il jamais combattu contre eux ? Pendant qu’Israël a habité Hesbon et les villages de son ressort, et Aroër et les villages de son ressort, et toutes les villes qui sont le long de l’Arnon, pendant trois cents ans, pourquoi ne les avez-vous pas délivrées en ce temps-là ? Et ce n’est pas moi qui ai péché contre toi ; mais c’est toi qui me fais tort, en m’attaquant. L’Éternel, le juge, jugera aujourd’hui entre les fils d’Israël et les fils d’Ammon.

Et le roi des fils d’Ammon n’écouta pas les paroles que Jephthé lui avait envoyées. Et l’Esprit de l’Éternel fut sur Jephthé ; et il passa à travers Galaad et Manassé, et il passa par Mitspé de Galaad, et de Mitspé de Galaad, il passa vers les fils d’Ammon.

Et Jephthé voua un vœu à l’Éternel, et dit : Si tu livres en ma main les fils d’Ammon, il arrivera que ce qui sortira des portes de ma maison à ma rencontre, lorsque je reviendrai en paix des fils d’Ammon, sera à l’Éternel, et je l’offrirai en holocauste.

Et Jephthé passa vers les fils d’Ammon pour combattre contre eux ; et l’Éternel les livra en sa main : et il leur infligea une très grande défaite, depuis Aroër jusqu’à ce que tu viennes à Minnith, [leur prenant] vingt villes, et jusqu’à Abel-Keramim ; et les fils d’Ammon furent humiliés devant les fils d’Israël.

Et Jephthé vint à Mitspa, dans sa maison ; et voici, sa fille sortit à sa rencontre avec des tambourins et des danses ; et elle était seule, unique : il n’avait, à part elle, ni fils ni fille. Et il arriva, quand il la vit, qu’il déchira ses vêtements, et dit : Ah, ma fille ! tu m’as accablé, et tu es de ceux qui me troublent ! car j’ai ouvert [ma] bouche à l’Éternel, et ne puis revenir en arrière. Et elle lui dit : Mon père, si tu as ouvert ta bouche à l’Éternel, fais-moi selon ce qui est sorti de ta bouche, après que l’Éternel t’a vengé de tes ennemis, les fils d’Ammon. Et elle dit à son père : Que cette chose me soit faite : laisse-moi pendant deux mois, et je m’en irai, et je descendrai sur les montagnes, et je pleurerai ma virginité, moi et mes compagnes. Et il lui dit : Va. Et il la renvoya pour deux mois. Et elle s’en alla, elle et ses compagnes, et pleura sa virginité sur les montagnes. Et il arriva, au bout de deux mois, qu’elle revint vers son père ; et il accomplit à son égard le vœu qu’il avait voué. Et elle n’avait point connu d’homme. Et ce fut une coutume en Israël, que d’année en année les filles d’Israël allaient célébrer la fille de Jephthé, le Galaadite, quatre jours par année.


Jephthé se croit obligé de payer à l’Éternel, au moyen d’un sacrifice, sa victoire sur les fils d’Ammon. Combien c’est mal connaître Dieu ! Il se plaît à bénir les siens, et n’attend en réponse que de l’amour de leur part ! Il sauve gratuitement. — Voyez la folie de la promesse que fait Jephthé. Eh bien, Dieu nous laisse parfois porter aussi la responsabilité de ce que nous avons décidé précipitamment ! Veillons donc de près sur nos paroles, car des promesses faites légèrement peuvent avoir de graves conséquences (Prov. 20, 25). — Si la foi a manqué un moment chez Jephthé, elle brille à présent chez sa fille. « Seule, unique », chérie par son père, sa soumission nous fait penser à celle du Seigneur Jésus (Jean 8, 29). Elle ne tient pas sa vie pour précieuse, et se réjouit de la victoire que l’Éternel a donnée à Israël. Elle est obéissante jusqu’à la mort, par amour pour l’Éternel, pour son père et pour son peuple. En cela, elle est une touchante figure de Christ, quoique bien loin derrière Celui qu’elle représente. — Si la fille de Jephthé méritait d’être célébrée d’année en année, infiniment plus digne est notre Seigneur Jésus d’être exalté, dès ici-bas et pour toute l’éternité !