Année 2, 22 janvier

Juges 12, 1-15

* Et les hommes d’Éphraïm se rassemblèrent, et ils passèrent vers le nord, et dirent à Jephthé : Pourquoi as-tu passé pour combattre contre les fils d’Ammon, et ne nous as-tu pas appelés pour aller avec toi ? Nous brûlerons au feu ta maison sur toi. Et Jephthé leur dit : Nous avons eu de grands débats, moi et mon peuple, avec les fils d’Ammon ; et je vous ai appelés, et vous ne m’avez pas sauvé de leur main. Et quand j’ai vu que vous ne me sauviez pas, j’ai mis ma vie dans ma main, et j’ai passé vers les fils d’Ammon ; et l’Éternel les a livrés en ma main. Et pourquoi êtes-vous montés contre moi en ce jour-ci, pour me faire la guerre ? Et Jephthé rassembla tous les hommes de Galaad et fit la guerre à Éphraïm ; et les hommes de Galaad frappèrent Éphraïm, parce qu’ils avaient dit : Vous, Galaad, vous êtes des fugitifs d’Éphraïm, au milieu d’Éphraïm, au milieu de Manassé. Et Galaad enleva à Éphraïm les gués du Jourdain ; et il arriva que, lorsqu’un des fuyards d’Éphraïm disait : Je veux passer, les hommes de Galaad lui disaient : Es-tu Éphraïmite ? et il disait : Non. Alors ils lui disaient : Dis donc Shibboleth. Mais il disait Sibboleth, car il ne pouvait pas bien prononcer. Alors ils le saisissaient et l’égorgeaient aux gués du Jourdain. Et il tomba en ce temps-là quarante-deux mille [hommes] d’Éphraïm.

Et Jephthé jugea Israël six ans. Et Jephthé, le Galaadite, mourut, et il fut enterré dans une des villes de Galaad.

Et après lui, Ibtsan de Bethléhem jugea Israël. Et il eut trente fils, et trente filles qu’il envoya au-dehors, et il fit venir du dehors trente filles pour ses fils. Et il jugea Israël sept ans. Et Ibtsan mourut, et il fut enterré à Bethléhem.

Et après lui, Élon, le Zabulonite, jugea Israël ; et il jugea Israël dix ans. Et Élon, le Zabulonite, mourut, et il fut enterré à Ajalon, dans le pays de Zabulon.

Et après lui, Abdon, fils d’Hillel, le Pirhathonite, jugea Israël. Et il eut quarante fils et trente petits-fils, qui montaient sur soixante-dix ânons. Et il jugea Israël huit ans. Et Abdon, fils d’Hillel, le Pirhathonite, mourut ; et il fut enterré à Pirhathon, dans le pays d’Éphraïm, sur la montagne de l’Amalékite.


Au chapitre 8, 2, 3, Gédéon avait fait l’expérience qu’« une réponse douce détourne la fureur ». À présent, Jephthé va apprendre à ses dépens la suite de ce verset : « mais la parole blessante excite la colère » (Prov. 15, 1). Il se heurte à ces mêmes hommes d’Éphraïm, susceptibles, toujours prompts à contester (chap. 8, 1 et Jos. 17, 14), espérant recueillir les fruits de la victoire sans avoir combattu, jaloux enfin du succès des autres, alors qu’ils auraient dû se réjouir avec eux de la délivrance de l’Éternel. À Jephthé aussi, ils reprochent de ne pas les avoir appelés au combat. Voyez la place que tient le moi, dans sa réponse (v. 2, 3). Et cette fois, c’est la guerre déchaînée. Que c’est triste, une guerre entre frères ! Pourtant, les disputes dans nos familles ne sont pas autre chose en plus petit ! Et les causes en sont identiques : égoïsme, jalousie, susceptibilité. Pensons au grand commandement du Seigneur : « Comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre » (Jean 13, 34, 35 ; 15, 12, 17), répété par l’apôtre Jean (1 Jean 3, 23 ; 4, 7, 11, 21). — Enfin, d’autres juges sont donnés à Israël, choisis dans différentes tribus. Temps de paix ! Mettons à profit ceux qui nous sont donnés pour nous fortifier, et non pour nous endormir.