Année 2, 28 janvier

Juges 16, 1-12

* Et Samson alla à Gaza, et il vit là une prostituée et entra vers elle. [Et on rapporta] aux Gazites, disant : Samson est venu ici. Et ils l’entourèrent, et le guettèrent toute la nuit à la porte de la ville, et se tinrent tranquilles toute la nuit, disant : À la lumière du matin, nous le tuerons. Et Samson resta couché jusqu’au milieu de la nuit ; et il se leva au milieu de la nuit ; et il saisit les battants de la porte de la ville et les deux poteaux, et les arracha avec la barre, et les mit sur ses épaules, et les porta au sommet de la montagne qui est en face de Hébron.

Et il arriva, après cela, qu’il aima une femme dans la vallée de Sorek, et son nom était Delila. Et les princes des Philistins montèrent vers elle, et lui dirent : Persuade-le, et vois en quoi [consiste] sa grande force, et comment nous pourrions le vaincre et le lier pour l’humilier ; et nous te donnerons chacun onze cents [pièces] d’argent. Et Delila dit à Samson : Déclare-moi, je te prie, en quoi [consiste] ta grande force, et avec quoi tu pourrais être lié pour t’humilier. Et Samson lui dit : Si on me liait avec sept cordelettes fraîches, qui ne fussent pas desséchées, alors je deviendrais faible, et je serais comme un autre homme. Et les princes des Philistins lui apportèrent sept cordelettes fraîches, qui n’étaient pas desséchées, et elle le lia avec ces [cordelettes]. Et des hommes embusqués étaient chez elle dans la chambre ; et elle lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il rompit les cordelettes comme se rompt une ficelle d’étoupe lorsqu’elle sent le feu ; et sa force ne fut pas découverte.

Et Delila dit à Samson : Voici, tu t’es moqué de moi et tu m’as dit des mensonges ; maintenant déclare-moi, je te prie, avec quoi tu pourrais être lié. Et il lui dit : Si on me liait bien avec des cordes neuves, dont on n’aurait fait aucun usage, alors je deviendrais faible, et je serais comme un autre homme. Et Delila prit des cordes neuves, et le lia avec ces [cordes], et lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et les hommes embusqués étaient dans la chambre. Et il les rompit de dessus ses bras comme un fil.


Samson est un homme plein de contrastes : physiquement très fort, moralement, c’est un faible, habitué à céder à tous ses caprices. Extérieurement, il était séparé pour l’Éternel ; sa longue chevelure le montrait. Mais intérieurement, son cœur était partagé. La preuve, c’est qu’à présent, il aime une ennemie de son peuple. Demandons-nous si ce que nous montrons au-dehors correspond bien à l’état de notre cœur. L’exercice corporel n’est pas inutile, mais ce qui a de la valeur pour le Seigneur, ce ne sont pas les exploits sportifs qui développent l’orgueil, ce sont les secrètes victoires sur nos convoitises. Par sa chevelure non coupée, une jeune fille croyante montre extérieurement son obéissance. Encore faut-il que cette obéissance soit également dans son cœur ! — Réjouissons-nous de trouver aussi, dans notre lecture, une image de Celui qui a « brisé les portes d’airain, et a mis en pièces les barres de fer » (Ps. 107, 16). Samson arrachant et emportant sur ses puissantes épaules les portes de Gaza, nous fait penser à Christ : Il a brisé les liens de la mort, et délivré ainsi « tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient… assujettis à la servitude » (Héb. 2, 15). Puis Il est ressuscité en puissance, avec les clés de la mort et du hadès (Apoc. 1, 18).