Année 2, 29 janvier

Juges 16, 13-22

Et Delila dit à Samson : Jusqu’ici tu t’es moqué de moi, et tu m’as dit des mensonges ; déclare-moi avec quoi tu pourrais être lié. Et il lui dit : Si tu tissais sept tresses de ma tête avec le fil à tisser. Et elle les fixa avec la cheville, et lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil, et arracha la cheville du tissu et le fil.

Et elle lui dit : Comment dis-tu : Je t’aime, — et ton cœur n’est pas avec moi ? Tu t’es moqué de moi ces trois fois ; et tu ne m’as pas déclaré en quoi [consiste] ta grande force. Et il arriva, comme elle le tourmentait par ses paroles tous les jours et le pressait, que son âme en fut ennuyée jusqu’à la mort ; et il lui déclara tout [ce qui était dans] son cœur, et lui dit : Le rasoir n’a jamais passé sur ma tête, car je suis nazaréen de Dieu dès le ventre de ma mère. Si j’étais rasé, ma force s’en irait de moi, et je deviendrais faible, et je serais comme tous les hommes.

Et Delila vit qu’il lui avait déclaré tout [ce qui était dans] son cœur ; et elle envoya, et appela les princes des Philistins, disant : Montez cette fois, car il m’a déclaré tout [ce qui est dans] son cœur. Et les princes des Philistins montèrent vers elle, et apportèrent l’argent dans leur main. Et elle l’endormit sur ses genoux, et appela un homme, et rasa les sept tresses de sa tête ; et elle commença de l’humilier, et sa force se retira de lui. Et elle dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil, et se dit : Je m’en irai comme les autres fois, et je me dégagerai. Or il ne savait pas que l’Éternel s’était retiré de lui. Et les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux, et le firent descendre à Gaza, et le lièrent avec des chaînes d’airain ; et il tournait la meule dans la maison des prisonniers. Et les cheveux de sa tête commencèrent à croître, après qu’il eut été rasé.


Il y avait des secrets, dans la vie de Samson : son énigme, au chapitre 14, et ici, son nazaréat. Il n’a su garder ni l’un ni l’autre. Le racheté a ses propres secrets avec son Sauveur : telles expériences faites avec Lui, dont il ne pourra peut-être parler à personne. Naturellement, notre conversion est une chose qui doit se savoir. Par contre, nous ne pouvons pas toujours expliquer à autrui pourquoi nous faisons ou ne faisons pas telle ou telle chose (Dan. 3, 16). Ce motif, c’est notre mise à part pour Dieu, notre « nazaréat », dont dépend notre force spirituelle. — Séduisante, Delila, jour après jour, harcèle le pauvre Samson. Et celui-ci, tourmenté, ennuyé « jusqu’à la mort », finit par céder. « Elle l’endormit », est-il ajouté. Fatal sommeil ! « Ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres » — recommande l’apôtre Paul (1 Thess. 5, 6). — Vainqueur d’un lion, l’homme fort, à deux reprises, n’a pas su garder sa langue (chap. 14, 17 et 16, 17). « Toute espèce de bêtes sauvages… a été domptée par l’espèce humaine — déclare Jacques — mais pour la langue, aucun des hommes ne peut la dompter » (chap. 3, 7). Pour y parvenir, il faut le secours de Dieu, et Il ne l’accorde qu’à ceux qui Lui obéissent (1 Jean 3, 22).