Année 2, 31 janvier

Juges 17, 1-13

* Et il y avait un homme de la montagne d’Éphraïm, dont le nom était Michée ; et il dit à sa mère : Les onze cents [pièces] d’argent qui t’ont été prises, et au sujet desquelles tu as fait des imprécations et as aussi parlé à mes oreilles…, voici, l’argent est par-devers moi ; c’est moi qui l’avais pris. Et sa mère dit : Béni soit mon fils de par l’Éternel ! Et il rendit à sa mère les onze cents [pièces] d’argent ; et sa mère dit : J’avais consacré de ma main l’argent à l’Éternel pour mon fils, afin d’en faire une image taillée, et une image de fonte ; et maintenant, je te le rends. Et il rendit l’argent à sa mère ; et sa mère prit deux cents [pièces] d’argent et les donna au fondeur, et il en fit une image taillée, et une image de fonte ; et elles furent dans la maison de Michée. Et l’homme Michée eut une maison de dieux, et il fit un éphod et des théraphim, et consacra l’un de ses fils, et celui-ci fut son sacrificateur.

En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui était bon à ses yeux.

Et il y avait un jeune homme de Bethléhem de Juda, [ville] de la famille de Juda, et il était Lévite, et il séjournait là. Et l’homme s’en alla de sa ville, de Bethléhem de Juda, pour séjourner là où il trouverait [un lieu] ; et, chemin faisant, il vint à la montagne d’Éphraïm, jusqu’à la maison de Michée. Et Michée lui dit : D’où viens-tu ? Et il lui dit : Je suis un Lévite de Bethléhem de Juda, et je m’en vais pour séjourner là où je trouverai [un lieu]. Et Michée lui dit : Demeure avec moi, et tu seras pour moi un père et un sacrificateur, et je te donnerai dix [pièces] d’argent par an, et un habillement complet, et ton entretien. Et le Lévite alla. Et le Lévite consentit à demeurer avec l’homme, et le jeune homme fut pour lui comme un de ses fils. Et Michée consacra le Lévite ; et le jeune homme fut son sacrificateur ; et il fut dans la maison de Michée. Et Michée dit : Maintenant je connais que l’Éternel me fera du bien, puisque j’ai un Lévite pour sacrificateur.


Voici une triste famille, bien différente de celle de Manoah. Le fils vole, la mère jure par des imprécations, puis de la même bouche (voir Jacq. 3, 10), elle bénit son fils, au lieu de lui faire sentir la gravité de sa faute. Enfin, elle fait fabriquer pour lui des images taillées. La loi, qui défendait ces pratiques, est donc complètement mise de côté, bien que le nom de l’Éternel soit mêlé aux paroles de cette femme. « Ce peuple m’honore des lèvres — dira le Seigneur — mais leur cœur est fort éloigné de moi » (Matt. 15, 8 ; És. 29, 13 ; 46, 6). Avertissement pour chacun de nous ! Prononcer le nom du Seigneur exige que nous nous retirions du mal (2 Tim. 2, 19). Appeler Jésus notre Seigneur, signifie que nous reconnaissons Son autorité. Ici, au contraire, chacun fait ce qui est bon à ses propres yeux. C’est le cas de Michée, de sa mère, et aussi de ce jeune lévite de Bethléhem, que Michée s’établit comme sacrificateur, et qu’il consacre sans aucun droit pour le faire. Hélas ! ce jeune homme est un descendant de Moïse (chap. 18, 30). Qu’aurait pensé celui qui avait apporté la loi, détruit le veau d’or, enseigné le solennel cantique (Deut. 32), en voyant son propre petit-fils devenir sacrificateur d’une image taillée ?