Année 2, 2 février

Juges 18, 17-31 ; 21, 25

Et les cinq hommes qui étaient allés pour explorer le pays, montèrent, entrèrent là, [et] prirent l’image taillée, et l’éphod, et les théraphim, et l’image de fonte. Et le sacrificateur se tenait à l’entrée de la porte, ainsi que les six cents hommes qui étaient ceints de leurs armes de guerre. Et ceux-là entrèrent dans la maison de Michée, et prirent l’image taillée, et l’éphod, et les théraphim, et l’image de fonte ; et le sacrificateur leur dit : Que faites-vous ? Et ils lui dirent : Tais-toi, mets ta main sur ta bouche, et viens avec nous, et sois pour nous un père et un sacrificateur. Vaut-il mieux pour toi d’être sacrificateur de la maison d’un homme seul, ou d’être sacrificateur d’une tribu et d’une famille en Israël ? Et le cœur du sacrificateur s’en réjouit, et il prit l’éphod, et les théraphim, et l’image taillée, et il s’en alla au milieu du peuple.

Et ils se tournèrent, et s’en allèrent, et mirent devant eux les petits enfants, et les troupeaux, et les choses précieuses. Quand ils furent loin de la maison de Michée, les hommes qui étaient dans les maisons voisines de celle de Michée furent assemblés à grands cris, et ils atteignirent les fils de Dan. Et ils crièrent aux fils de Dan ; et eux tournèrent leurs visages, et dirent à Michée : Qu’as-tu, que tu aies rassemblé [ces gens] ? Et il dit : Vous avez pris mes dieux que j’ai faits, et le sacrificateur, et vous vous en êtes allés ; et que me reste-t-il ? Et comment me dites-vous : Qu’as-tu ? Et les fils de Dan lui dirent : Ne fais pas entendre ta voix au milieu de nous, de peur que des hommes exaspérés ne se jettent sur vous, et que tu n’y perdes ta vie et la vie de ta maison.

Et les fils de Dan s’en allèrent leur chemin ; et Michée vit qu’ils étaient trop forts pour lui, et se tourna, et revint à sa maison. Et eux, prirent ce que Michée avait fait, et le sacrificateur qu’il avait, et vinrent à Laïs, vers un peuple tranquille et confiant, et ils les frappèrent par le tranchant de l’épée, et brûlèrent au feu leur ville. Et il n’y avait personne qui la délivrât ; car elle était loin de Sidon, et ils n’avaient commerce avec personne : elle était dans la vallée qui est vers Beth-Rehob. Et ils bâtirent la ville, et y habitèrent. Et ils appelèrent le nom de la ville : Dan, d’après le nom de Dan, leur père, qui était né à Israël ; mais, au commencement, le nom de la ville était Laïs. Et les fils de Dan dressèrent pour eux l’image taillée ; et Jonathan, fils de Guershom, fils de Moïse, lui et ses fils, furent sacrificateurs pour la tribu des Danites, jusqu’au jour de la captivité du pays. Et ils dressèrent pour eux l’image taillée de Michée, qu’il avait faite, pendant tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo.

En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui était bon à ses yeux.


La prise de Laïs n’a rien de commun avec les conquêtes de la foi du temps de Josué. Que voyons-nous chez Dan ? Convoitise de « tout ce qui est sur la terre » (v. 10), confiance en sa force en même temps que lâcheté, ingratitude, vol, mauvaise foi et, pour couronner le tout, établissement d’un culte idolâtre. Quel tableau ! Et nous passons par-dessus les chapitres suivants (lesquels rendent ce tableau plus sombre encore), pour arriver au dernier verset du livre, répétition du chapitre 17, 6 : « Chacun faisait ce qui était bon à ses yeux ». Cette phrase résume l’état d’Israël au temps des juges. Et elle résume aussi tristement celui de la chrétienté dans nos jours actuels. Si le livre de Josué a été rapproché des « Éphésiens », l’épître qui ressemble le plus au livre des Juges est la seconde à Timothée (en particulier son chapitre 3). Mais cette succession de hauts et de bas, de chutes et de restaurations, n’est-ce pas aussi trop souvent notre histoire ? Soyons gardés de faire ce qui est bon à nos yeux, auxquels nous ne pouvons pas nous fier, et appliquons-nous plutôt à faire ce qui est agréable au Seigneur (Éph. 5, 10 ; Héb. 13, 21).