Année 2, 3 février

Ruth 1, 1-14

Et il arriva, dans les jours où les juges jugeaient, qu’il y eut une famine dans le pays ; et un homme s’en alla de Bethléhem de Juda, pour séjourner aux champs de Moab, lui et sa femme et ses deux fils. Et le nom de l’homme était Élimélec, et le nom de sa femme, Naomi ; et les noms de ses deux fils, Makhlon et Kilion, Éphratiens, de Bethléhem de Juda ; et ils vinrent aux champs de Moab, et ils demeurèrent là.

Et Élimélec, mari de Naomi, mourut ; et elle resta avec ses deux fils. Et ils prirent des femmes moabites : le nom de l’une était Orpa, et le nom de la seconde, Ruth ; et ils habitèrent là environ dix ans. Et Makhlon et Kilion, eux deux aussi, moururent ; et la femme resta, [privée] de ses deux enfants et de son mari.

Et elle se leva, elle et ses belles-filles, et s’en revint des champs de Moab ; car elle avait entendu dire, au pays de Moab, que l’Éternel avait visité son peuple pour leur donner du pain. Et elle partit du lieu où elle était, et ses deux belles-filles avec elle ; et elles se mirent en chemin pour retourner dans le pays de Juda. Et Naomi dit à ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune dans la maison de sa mère. Que l’Éternel use de bonté envers vous, comme vous avez fait envers les morts et envers moi ! L’Éternel vous donne de trouver du repos, chacune dans la maison de son mari ! Et elle les baisa ; et elles élevèrent leur voix et pleurèrent. Et elles lui dirent : [Non], mais nous retournerons avec toi vers ton peuple. Et Naomi dit : Retournez, mes filles ; pourquoi iriez-vous avec moi ? Ai-je encore des fils dans mon sein, de sorte qu’ils soient vos maris ? Retournez, mes filles, allez ; car je suis trop vieille pour être à un mari ; si je disais que j’en ai l’espérance, quand cette nuit même je serais à un mari, et que même j’enfanterais des fils : attendriez-vous pour cela jusqu’à ce qu’ils fussent grands ? Resteriez-vous pour cela sans être à un mari ? Non, mes filles ; car je suis dans une plus grande amertume que vous, car la main de l’Éternel s’est étendue contre moi. Et elles élevèrent leur voix, et pleurèrent encore ; et Orpa baisa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à elle.


Comme un rayon de lumière, après les sombres pages du livre des Juges, Dieu nous donne l’histoire de Ruth. Ce beau récit nous apprend que la foi personnelle peut exister dans tous les temps et chez tous les peuples, et que Dieu est toujours prêt à faire de grandes choses pour répondre à cette foi. — Dans ces jours où les juges jugeaient, voici un homme, Élimélec, qui fait, comme chacun, « ce qui est bon à ses yeux ». Il quitte l’héritage de l’Éternel, et va s’établir avec les siens dans les champs de Moab, c’est-à-dire au milieu des ennemis de son peuple. On ne gagne rien à s’éloigner de Dieu. Qu’en résulte-t-il pour cette famille ? La mort, les larmes, la misère, l’amertume ! Et voilà Naomi, la veuve, avec ses deux belles-filles, veuves elles aussi, sur le chemin du retour. Triste retour ? Oui, mais pourtant heureux retour, pour celui qui, à bout de ressources, tourne vers Dieu ses pensées et ses pas. Ainsi le fils de la parabole, dans le pays éloigné, se souvenant du lieu où il peut trouver du pain en abondance, se lève et s’en retourne à la maison paternelle (comp. v. 6 avec Luc 15, 17). On appelle cela la conversion. Nous aimons à penser que chacun de nos lecteurs connaît le sens de ce mot par expérience personnelle.