Année 2, 4 février

Ruth 1, 15-22 ; 2, 1-3

Et [Naomi] dit : Voici, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux ; retourne-t’en après ta belle-sœur. Et Ruth dit : Ne me prie pas de te laisser, pour que je m’en retourne d’avec toi ; car où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai : ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai et j’y serai enterrée. Ainsi me fasse l’Éternel, et ainsi il y ajoute, si la mort [seule] ne me sépare de toi ! Et [Naomi] vit qu’elle était résolue d’aller avec elle, et elle cessa de lui parler. Et elles marchèrent les deux jusqu’à ce qu’elles arrivèrent à Bethléhem. Et il arriva que, comme elles entraient dans Bethléhem, toute la ville s’émut à leur sujet ; et les [femmes] disaient : Est-ce là Naomi ? Et elle leur dit : Ne m’appelez pas Naomi, appelez-moi Mara ; car le Tout-puissant m’a remplie d’amertume. Je m’en allai comblée, et l’Éternel me ramène à vide. Pourquoi m’appelez-vous Naomi, quand l’Éternel m’a abattue, et que le Tout-puissant m’a affligée ?

Ainsi Naomi revint, et avec elle Ruth, la Moabite, sa belle-fille, qui était venue des champs de Moab ; et elles vinrent à Bethléhem, au commencement de la moisson des orges.

* Et Naomi avait un ami de son mari, homme puissant [et] riche, de la famille d’Élimélec, et son nom était Boaz. Et Ruth, la Moabite, dit à Naomi : Je te prie, j’irai aux champs, et je glanerai parmi les épis, à la suite de celui aux yeux duquel je trouverai grâce. Et elle lui dit : Va, ma fille. Et elle s’en alla, et entra, et glana dans un champ après les moissonneurs ; et il se rencontra fortuitement que c’était la portion de champ de Boaz, qui était de la famille d’Élimélec.


Orpa n’avait pas longtemps balancé. D’un côté : le veuvage, la misère, en compagnie d’une femme triste et âgée, un peuple et un Dieu inconnus. De l’autre : sa propre nation, l’affection des siens, ses idoles familières. Ses quelques larmes vite séchées nous rappellent ce jeune homme qui, parce qu’il préférait ses richesses, s’en alla tout triste, au lieu de suivre le Seigneur. « Je te suivrai où que tu ailles », dit un autre homme à Jésus. Mais Celui-ci le prévient : « Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Matt. 19, 22 ; 8, 19, 20). Chez Ruth, tout a été bien pesé ; elle a calculé la dépense. Sa décision est irrévocable ; c’est le choix de la foi. Elle s’est attachée à Naomi, mais surtout à son peuple, à son Dieu. Sans regarder en arrière, sans se laisser non plus arrêter par des craintes au sujet de l’avenir, elle se met en route avec sa belle-mère, et arrive à Bethléhem. Ce nom signifie « maison du pain », l’abri par excellence contre la famine spirituelle. Là, avec la permission de Naomi, elle va chercher sa subsistance. Et Dieu la conduit « fortuitement » (mais d’une main sûre) dans les champs de Boaz, l’homme qu’Il a préparé pour lui donner consolation et repos.