Année 2, 10 février

1 Samuel 1, 12-28

Et il arriva que, comme elle priait longuement devant l’Éternel, Éli observa sa bouche. Et Anne parlait dans son cœur ; ses lèvres seulement remuaient, mais on n’entendait pas sa voix ; et Éli pensa qu’elle était ivre. Et Éli lui dit : Jusques à quand seras-tu ivre ? Ôte ton vin d’avec toi. Et Anne répondit et dit : Non, mon seigneur ; je suis une femme qui a l’esprit accablé ; je n’ai bu ni vin ni boisson forte, mais je répandais mon âme devant l’Éternel. Ne mets pas ta servante au rang d’une fille de Bélial ; car c’est dans la grandeur de ma plainte et de mon chagrin que j’ai parlé jusqu’à présent. Et Éli répondit et dit : Va en paix ; et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite ! Et elle dit : Que ta servante trouve grâce à tes yeux ! Et la femme s’en alla son chemin ; et elle mangea, et elle n’eut plus le même visage.

Et ils se levèrent de bonne heure le matin, et se prosternèrent devant l’Éternel ; et ils s’en retournèrent et vinrent dans leur maison, à Rama. Et Elkana connut Anne, sa femme ; et l’Éternel se souvint d’elle. Et il arriva que, quand les jours furent révolus, Anne, ayant conçu, enfanta un fils ; et elle appela son nom Samuel : car je l’ai demandé à l’Éternel. Et Elkana, son mari, monta avec toute sa maison pour sacrifier à l’Éternel le sacrifice annuel et son vœu. Mais Anne ne monta pas, car elle dit à son mari : [J’attendrai] jusqu’à ce que l’enfant soit sevré ; alors je le mènerai, afin qu’il paraisse devant l’Éternel et qu’il habite là pour toujours. Et Elkana, son mari, lui dit : Fais ce qui est bon à tes yeux, demeure jusqu’à ce que tu l’aies sevré ; seulement, que l’Éternel accomplisse sa parole ! Et la femme demeura, et elle allaita son fils jusqu’à ce qu’elle l’eût sevré. Et sitôt qu’elle l’eut sevré, elle l’emmena avec elle, avec trois jeunes taureaux, et un épha de farine et une outre de vin ; et elle le mena à la maison de l’Éternel à Silo ; et l’enfant était très jeune. Et ils égorgèrent le taureau, et ils amenèrent le jeune garçon à Éli. Et elle dit : Ah, mon seigneur ! ton âme est vivante, mon seigneur, je suis la femme qui se tenait ici près de toi pour prier l’Éternel. J’ai prié pour cet enfant, et l’Éternel m’a accordé la demande que je lui ai faite. Et aussi, moi je l’ai prêté à l’Éternel ; [pour] tous les jours de sa vie, il est prêté à l’Éternel. Et il se prosterna là devant l’Éternel.


Dieu ne peut pas répondre aux prières qui ont pour objet notre propre satisfaction (Jacq. 4, 3). Au contraire, quand notre but est Sa gloire, Il ne manque jamais de nous exaucer (Jean 14, 13). C’est le cas d’Anne. Elle a demandé un fils, non pas pour le garder égoïstement auprès d’elle, mais afin qu’il devienne un serviteur de Dieu « pour tous les jours de sa vie ». C’est aussi le plus cher désir des parents chrétiens, que leurs enfants, dès leur plus jeune âge, soient consacrés au Seigneur Jésus. Telle a été sans doute, pour plusieurs d’entre nos jeunes lecteurs, la prière de leurs parents dès avant leur naissance. Mais la réponse dépend aussi de votre désir personnel. Si vous avez, comme Samuel, une maman pieuse qui jour après jour vous a présenté au Seigneur, vous êtes privilégié, mais aussi bien responsable. — Anne a exposé sa requête à Dieu « par des prières et des supplications », comme y exhorte Philippiens 4, 6. Mais elle a aussi réalisé le  verset précédent, en répondant avec douceur à Éli, qui l’a injustement accusée d’être ivre. Maintenant, elle n’a plus le même visage. La paix de Dieu remplit son cœur (Phil. 4, 7), avant même la réponse qui ne tardera pas. « Dieu a exaucé », sera le nom du petit Samuel.