Année 2, 3 avril

1 Samuel 29, 1-11

* Et les Philistins rassemblèrent toutes leurs armées à Aphek ; et Israël était campé à la source qui est à Jizreël. Et les princes des Philistins passèrent par centaines et par milliers, et David et ses hommes passèrent à l’arrière-garde avec Akish. Et les chefs des Philistins dirent : Que sont ces Hébreux ? Et Akish dit aux chefs des Philistins : N’est-ce pas David, serviteur de Saül, roi d’Israël, qui a été avec moi tant de jours [déjà], ou tant d’années ? et je n’ai rien trouvé en lui, depuis le jour qu’il est tombé chez moi jusqu’à ce jour. Et les chefs des Philistins se mirent en colère contre lui, et les chefs des Philistins lui dirent : Renvoie cet homme, et qu’il retourne en son lieu, là où tu l’as établi, et qu’il ne descende pas avec nous à la bataille, afin qu’il ne soit pas notre adversaire dans la bataille ; car comment celui-là se rendrait-il agréable à son seigneur, sinon avec les têtes de ces hommes-ci ? N’est-ce pas ce David, au sujet duquel on s’entre-répondait dans les danses, en disant : Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille ?

Et Akish appela David, et lui dit : L’Éternel est vivant, que tu es [un homme] droit, et ta sortie et ton entrée avec moi à l’armée ont été bonnes à mes yeux, car je n’ai pas trouvé de mal en toi depuis le jour de ton entrée auprès de moi jusqu’à ce jour ; mais tu n’es pas agréable aux yeux des princes. Et maintenant, retourne-t’en et va en paix, afin que tu ne fasses rien qui soit mauvais aux yeux des princes des Philistins. Et David dit à Akish : Mais qu’ai-je fait ? et qu’as-tu trouvé en ton serviteur, depuis le jour que j’ai été devant toi jusqu’à ce jour, pour que je ne puisse pas aller et combattre contre les ennemis du roi, mon seigneur ? Et Akish répondit et dit à David : Je sais que tu es agréable à mes yeux comme un ange de Dieu ; seulement les chefs des Philistins ont dit : Il ne montera point avec nous à la bataille. Et maintenant, lève-toi de bonne heure le matin, et les serviteurs de ton seigneur qui sont venus avec toi, et levez-vous de bon matin, dès qu’il fait jour, et allez-vous-en. Et David se leva de bonne heure, lui et ses hommes, pour partir dès le matin, afin de retourner au pays des Philistins. Et les Philistins montèrent à Jizreël.


Tant qu’il n’y avait pas guerre ouverte entre Israël et les Philistins, la position de David chez des étrangers pouvait, à la rigueur, s’excuser ; car la haine de Saül le poussait, en effet, à l’exil. Mais à présent, à la veille de la bataille, cette situation devient intenable ; et David aurait dû le sentir. Or il persévère dans son double jeu, se montrant prêt à prendre les armes contre Israël aux côtés des Philistins. Mais l’Éternel, dans Sa grâce, se sert de la méfiance des princes, pour arracher David de justesse au piège dans lequel il s’est jeté lui-même. Rappelons-nous bien que, pour le chrétien, le monde n’est pas seulement étranger, mais ennemi. Il n’est pas moins dangereux par ses avances ou par ses compliments — ici ceux d’Akish à David (v. 6, 9) — que par ses manifestations de violence. — L’homme réputé pour avoir frappé ses dix mille Philistins a pu perdre le souvenir de ses propres victoires. Mais ses ennemis, par contre, en ont gardé le cuisant souvenir (v. 5 ; chap. 21, 11). Et quand nous avons oublié la croix et notre précédent témoignage, le monde sait toujours nous montrer du doigt : N’est-ce pas là ce chrétien qui se croyait meilleur que nous ?