Année 2, 19 mai

1 Rois 3, 16-28

Alors deux femmes prostituées vinrent vers le roi, et se tinrent devant lui. Et la première femme dit : Ah, mon seigneur ! moi et cette femme nous habitions la même maison, et j’accouchai, étant avec elle dans la maison. Et il arriva, le troisième jour après que j’eus accouché, que cette femme aussi accoucha. Et nous étions ensemble ; aucun étranger n’était avec nous dans la maison, il n’y avait que nous deux dans la maison. Et le fils de cette femme mourut dans la nuit, parce qu’elle s’était couché sur lui. Et elle se leva au milieu de la nuit, et prit mon fils d’à côté de moi, pendant que ta servante dormait, et le coucha dans son sein ; et son fils, qui était mort, elle le coucha dans mon sein. Et je me levai le matin pour donner à téter à mon fils, et voici, il était mort ; et je le considérai au matin, et voici, ce n’était pas mon fils que j’avais enfanté. Et l’autre femme dit : Non, car mon fils est celui qui vit, et ton fils est celui qui est mort. Et celle-là disait : Non, car ton fils est celui qui est mort, et mon fils est celui qui vit. Elles parlaient ainsi devant le roi. Et le roi dit : Celle-ci dit : Celui-ci est mon fils, qui vit, et ton fils, c’est celui qui est mort ; et celle-là dit : Non, car c’est ton fils qui est mort, et mon fils est celui qui vit. Et le roi dit : Apportez-moi une épée. Et on apporta l’épée devant le roi. Et le roi dit : Coupez en deux l’enfant qui vit, et donnez la moitié à l’une, et la moitié à l’autre. Et la femme à qui était l’enfant vivant parla au roi, car ses entrailles étaient tout émues pour son fils, et elle dit : Ah, mon seigneur ! donnez-lui l’enfant vivant, et ne le tuez point. Et l’autre dit : Qu’il ne soit ni à moi, ni à toi ; coupez-le en deux ! Et le roi répondit et dit : Donnez à celle-là l’enfant qui vit, et ne le tuez point : c’est elle qui est sa mère. Et tout Israël entendit parler du jugement que le roi avait prononcé ; et ils craignirent le roi, car ils voyaient que la sagesse de Dieu était en lui pour faire justice.


En Israël, le roi était aussi le juge suprême, figure du Christ, qui sera à la fois l’un et l’autre. Le jeune roi Salomon a d’autant plus besoin de la sagesse divine pour cette double tâche : gouverner et juger le peuple. Mais la promesse de Dieu s’accomplit sans tarder, et le célèbre jugement qu’il rend, dans l’affaire de ces deux femmes, le fait connaître, dans tout Israël, comme ayant reçu « la sagesse de Dieu… pour faire justice » (v. 28). Ce n’était pas ainsi qu’Absalom avait essayé d’établir sa réputation de juge (2 Sam. 15, 4). Comment la justice aurait-elle pu régner, si cet homme impie, révolté et meurtrier, s’était emparé du trône que Dieu destinait à son jeune frère Salomon ? — Un seul a été plus sage que Salomon. Considérons Jésus, enfant « rempli de sagesse », étonnant les docteurs par Son intelligence (Luc 2, 40, 47), puis au cours de Son ministère, répondant selon l’état de cœur de chacun, discernant les pièges qui Lui étaient tendus, et confondant Ses adversaires. Admirons-Le en particulier dans cette scène où Il rend Son jugement au sujet d’une femme adultère : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle » — répond-Il aux accusateurs (Jean 8). « Quelle est cette sagesse qui lui est donnée ? » — disait-on de Lui (Marc 6, 2).