Année 2, 6 juin

1 Rois 11, 1-13

* Mais le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille du Pharaon : des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Héthiennes, — d’entre les nations dont l’Éternel avait dit aux fils d’Israël : Vous n’entrerez pas vers elles, et elles ne viendront pas vers vous ; certainement elles détourneraient vos cœurs après leurs dieux ; Salomon s’attacha à elles par amour. Et il avait sept cents femmes princesses, et trois cents concubines ; et ses femmes détournèrent son cœur. Et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur après d’autres dieux, et son cœur ne fut pas parfait avec l’Éternel, son Dieu, comme le cœur de David, son père. Et Salomon alla après Ashtoreth, la divinité des Sidoniens, et après Milcom, l’abomination des Ammonites. Et Salomon fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et ne suivit pas pleinement l’Éternel, comme David, son père. Alors Salomon bâtit un haut lieu pour Kemosh, l’abomination de Moab, sur la montagne qui est vis-à-vis de Jérusalem, et pour Moloc, l’abomination des fils d’Ammon. Et il en fit ainsi pour toutes ses femmes étrangères, qui brûlaient de l’encens et sacrifiaient à leurs dieux.

Et l’Éternel eut de la colère contre Salomon, parce que son cœur s’était détourné de l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui s’était révélé à lui deux fois, et lui avait commandé, à ce sujet, de ne pas aller après d’autres dieux, et il ne garda pas ce que l’Éternel lui avait commandé. Et l’Éternel dit à Salomon : Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que je t’ai commandés, je t’arracherai certainement le royaume, et je le donnerai à ton serviteur. Seulement, je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père ; [mais] je l’arracherai de la main de ton fils. Toutefois je ne [lui] arracherai pas tout le royaume ; je donnerai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j’ai choisie.


Jusqu’ici, c’est à peine si nous avions vu une ombre sur l’éclat de ce règne exceptionnel. Et voilà que le chapitre 11 commence par un mais, qui soudain dévoile, sous les brillants dehors décrits précédemment, un état moral des plus désolants. En double désobéissance à la loi, le roi s’est acquis « beaucoup de femmes », et de femmes étrangères (Deut. 17, 17 et 7, 3), qui, au temps de sa vieillesse, ont détourné son cœur. N’avait-il pas demandé et obtenu un cœur sage, un cœur qui écoute ? Sans doute en avait-il senti le besoin pour conduire les autres, mais pas pour se conduire lui-même. Ce cœur « large comme le sable », que l’Eternel avait donné au roi pour lui permettre d’aimer tout son grand peuple, il ne l’avait pas gardé, il n’avait pas veillé sur ce qui y pénétrait. Mille femmes étrangères y avaient trouvé place, avec leurs idoles. Salomon est condamné par ses propres paroles : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4, 23). C’est ce qu’il a enseigné aux autres… et négligé de faire lui-même (voir Rom. 2, 21 et 1 Cor. 9, 27). Il n’a pas tenu compte non plus de la mise en garde de son père (chap. 2, 3), puis du double avertissement de l’Eternel (v. 9, 10).