Année 2, 9 juin

1 Rois 12, 1-15

* Et Roboam alla à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi. Et quand Jéroboam, fils de Nebath, l’apprit (il était encore en Égypte, où il s’était enfui de devant le roi Salomon, et Jéroboam habitait l’Égypte ; et ils envoyèrent et l’appelèrent), il arriva que Jéroboam et toute la congrégation d’Israël vinrent et parlèrent à Roboam, disant : Ton père a rendu notre joug dur ; et toi, maintenant, allège le dur service de ton père et son joug pesant qu’il a mis sur nous, et nous te servirons. Et il leur dit : Allez-vous-en encore pour trois jours, et revenez vers moi. Et le peuple s’en alla.

Et le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui s’étaient tenus devant Salomon, son père, lorsqu’il vivait, disant : Comment conseillez-vous de répondre à ce peuple ? Et ils lui parlèrent, disant : Si aujourd’hui tu deviens serviteur de ce peuple, et que tu les serves, et leur répondes, et leur dises de bonnes paroles, ils seront toujours tes serviteurs. Mais il laissa le conseil des vieillards, qu’ils lui avaient donné, et tint conseil avec les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, qui se tenaient devant lui ; et il leur dit : Que conseillez-vous que nous répondions à ce peuple, qui m’a parlé, disant : Allège le joug que ton père a mis sur nous ? Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, lui parlèrent, disant : Tu diras ainsi à ce peuple qui t’a parlé, disant : Ton père a rendu pesant notre joug ; toi, allège-le de dessus nous ; — tu leur diras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père ; et maintenant, mon père a chargé sur vous un joug pesant, et moi j’ajouterai à votre joug ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions.

Et Jéroboam et tout le peuple vinrent vers Roboam le troisième jour, comme le roi avait dit, en disant : Revenez vers moi le troisième jour. Et le roi répondit au peuple avec dureté, et laissa le conseil que les vieillards lui avaient donné ; et il leur parla selon le conseil des jeunes gens, disant : Mon père a rendu pesant votre joug, et moi j’ajouterai à votre joug ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions. Et le roi n’écouta pas le peuple, car cela était amené par l’Éternel, afin d’accomplir sa parole, que l’Éternel avait dite par Akhija, le Silonite, à Jéroboam, fils de Nebath.


Roboam succède à son père. Ce dernier s’était autrefois posé une question : L’homme qui sera après moi sera-t-il un sage ou un sot (Eccl. 2, 18, 19) ? Trois jours suffisent au pauvre Roboam pour fournir la réponse. Le fils du plus sage des hommes est dépourvu d’intelligence. Et nous ne le voyons pas, comme son père, demander un cœur sage à l’Éternel. Dans sa jeunesse, à l’âge où normalement on doit apprendre, il n’a pas su profiter des enseignements de la sagesse, contenus dans le livre des Proverbes, dont l’auteur est Salomon. Pourtant, ce livre commençait ainsi : « Écoute, mon fils, l’instruction de ton père… » (Prov. 1, 8). De sorte qu’à l’âge de quarante ans, au moment des responsabilités, l’expérience, le bon sens, et surtout l’humilité, lui font totalement défaut. Il méprise le conseil des vieillards, préférant suivre l’imprudent avis des jeunes gens. Beaucoup de jeunes écoutent plus volontiers ceux de leur âge que leurs parents ou des personnes plus âgées. Tendance bien dangereuse ! Voyez ici ses conséquences. Mais Dieu se sert de ce manque de sagesse de Roboam, ainsi que des fautes du peuple, pour accomplir ce qu’Il avait décidé contre la maison de David.