Année 2, 13 juillet

2 Rois 5, 15-27

Et il retourna vers l’homme de Dieu, lui et tout son camp, et il vint et se tint devant lui, et dit : Voici, je sais qu’il n’y a point de Dieu en toute la terre, sinon en Israël. Et maintenant, je te prie, prends un présent de ton serviteur. Mais [Élisée] dit : L’Éternel, devant qui je me tiens, est vivant, que je ne le prendrai pas. Et [Naaman] le pressa de le prendre, mais il refusa. Et Naaman dit : Si cela ne se peut, qu’on donne, je te prie, de [cette] terre à ton serviteur la charge de deux mulets. Car ton serviteur n’offrira plus d’holocauste ni de sacrifice à d’autres dieux, mais seulement à l’Éternel. Qu’en ceci l’Éternel pardonne à ton serviteur : quand mon seigneur entrera dans la maison de Rimmon pour s’y prosterner, et qu’il s’appuiera sur ma main, et que je me prosternerai dans la maison de Rimmon, que l’Éternel, je te prie, pardonne à ton serviteur en ceci, quand je me prosternerai dans la maison de Rimmon ! Et il lui dit : Va en paix. Et il s’en alla d’avec lui un bout de chemin.

Et Guéhazi, le jeune homme d’Élisée, homme de Dieu, dit : Voici, mon maître a épargné Naaman, ce Syrien, en ne prenant pas de sa main ce qu’il avait apporté ; l’Éternel est vivant, si je ne cours après lui, et si je ne prends de lui quelque chose ! Et Guéhazi poursuivit Naaman ; et Naaman vit qu’il courait après lui ; et il descendit de son char à sa rencontre, et [lui] dit : Tout va-t-il bien ? Et il dit : Bien. Mon maître m’a envoyé, disant : Voici, dans ce moment, deux jeunes hommes d’entre les fils des prophètes sont venus vers moi, de la montagne d’Éphraïm ; donne-leur, je te prie, un talent d’argent et deux vêtements de rechange. Et Naaman dit : Consens à prendre deux talents. Et il le pressa avec insistance ; et il lia deux talents d’argent dans deux sacs, et deux vêtements de rechange, et il les donna à deux de ses jeunes hommes ; et ils les portèrent devant Guéhazi. Et quand il fut arrivé à la colline, il les prit de leurs mains, et les serra dans la maison ; et il renvoya les hommes et ils s’en allèrent. Et lui, il entra et se tint devant son maître. Et Élisée lui dit : D’où [viens-tu], Guéhazi ? Et il dit : Ton serviteur n’est allé nulle part. Et [Élisée] lui dit : Mon cœur n’est-il pas allé, quand l’homme s’est retourné de dessus son char à ta rencontre ? Est-ce le temps de prendre de l’argent, et de prendre des vêtements, et des oliviers, et des vignes, et du menu et du gros bétail, et des serviteurs et des servantes ?… La lèpre de Naaman s’attachera à toi et à ta semence pour toujours. Et [Guéhazi] sortit de devant lui, lépreux, [blanc] comme la neige.


La première chose que fait Naaman, après sa guérison, est d’aller remercier celui qui en a été l’instrument. Il nous rappelle celui de ces dix lépreux rendus nets par le Seigneur, qui « voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix » (Luc 17, 15). Or c’était également un étranger. — Naaman doit apprendre ensuite que le salut est entièrement gratuit. Tant de personnes ne parviennent pas à accepter ce fait. À plus forte raison lorsqu’elles voient certains membres du clergé tirer de la religion un profit personnel : ce qui est appelé « un gain honteux » (1 Tim. 3, 8 ; Tite 1, 7 ; 1 Pier. 5, 2). Guéhazi nous y fait penser. Sa démarche, dictée par l’amour de l’argent, risque d’annuler, aux yeux de Naaman, la gratuité du don de Dieu. Le cœur de l’homme de Dieu, inquiet pour ce « nouveau converti », a suivi toute la scène. L’action malhonnête est dénoncée, et le misérable cupide reçoit son châtiment (comp. Act. 5, 1-11). « Est-ce le temps de prendre de l’argent… des vêtements etc… ? » demande Élisée, dont toute la fortune était son manteau de prophète. Question sérieuse pour chacun de nous ! Disciples d’un Maître qui a été « le pauvre », à la veille de Son retour, ce n’est pas le temps de nous enrichir et de chercher nos aises ici-bas (voir aussi Jacq. 5, fin du v. 3, et Agg. 1, 7) !