Année 2, 14 juillet

2 Rois 6, 1-17

Et les fils des prophètes dirent à Élisée : Tu vois que le lieu où nous habitons devant toi est trop étroit pour nous. Allons, s’il te plaît, jusqu’au Jourdain, et nous y prendrons chacun une pièce de bois, et nous y bâtirons un lieu pour y habiter. Et il dit : Allez. Et l’un d’eux dit : Consens, je te prie, à venir avec tes serviteurs. Et il dit : J’irai. Et il alla avec eux ; et ils vinrent au Jourdain, et coupèrent des arbres. Et il arriva, comme l’un d’eux abattait une pièce de bois, que le fer tomba dans l’eau ; et il s’écria et dit : Hélas, mon maître ! il était emprunté ! Et l’homme de Dieu dit : Où est-il tombé ? Et il lui montra l’endroit ; et [Élisée] coupa un morceau de bois, et l’y jeta, et fit surnager le fer ; et il dit : Enlève-le. Et il étendit sa main, et le prit.

Or le roi de Syrie faisait la guerre contre Israël ; et il tint conseil avec ses serviteurs, disant : En tel et tel lieu sera mon camp. Et l’homme de Dieu envoya au roi d’Israël, disant : Garde-toi de passer par ce lieu-là ; car les Syriens y sont descendus. Et le roi d’Israël envoya au lieu au sujet duquel l’homme de Dieu lui avait parlé et l’avait averti, et il y fut gardé. [Cela eut lieu] non pas une fois, ni deux fois. Et le cœur du roi de Syrie fut agité à cause de cela ; et il appela ses serviteurs, et leur dit : Ne me déclarerez-vous pas qui d’entre nous est pour le roi d’Israël ? Et l’un de ses serviteurs [lui] dit : Personne, ô roi, mon seigneur ! mais Élisée, le prophète qui est en Israël, déclare au roi d’Israël les paroles que tu dis dans ta chambre à coucher. Et il dit : Allez, et voyez où il est, et j’enverrai et je le prendrai. Et on lui rapporta, disant : Le voilà à Dothan. Et il y envoya des chevaux, et des chars, et de grandes forces ; et ils allèrent de nuit, et environnèrent la ville. Et celui qui servait l’homme de Dieu se leva de bon matin et sortit : et voici, une armée entourait la ville, et des chevaux, et des chars. Et son jeune homme lui dit : Hélas ! mon seigneur, comment ferons-nous ? Et il dit : Ne crains pas ; car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux. Et Élisée pria, et dit : Éternel, je te prie, ouvre ses yeux, afin qu’il voie. Et l’Éternel ouvrit les yeux du jeune homme, et il vit : et voici la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée.


« Le lieu où nous habitons… est trop étroit », déclarent à Élisée les fils des prophètes. C’est ce qu’on entend dire quelquefois au sujet du christianisme. Aux yeux du monde, certes la vie du chrétien paraît bien étroite : il se prive de tant de choses. S’il nous arrive de raisonner ainsi, c’est parce que nous regardons trop bas. En vérité, « le ciel », dans toute son étendue, est devant nous. — Le petit incident qui suit est touchant dans sa simplicité. Élisée est aussi disposé à rendre un outil à celui qui l’utilise, qu’un enfant à sa mère par la résurrection. Ainsi voyons-nous le Seigneur de gloire lavant les pieds de Ses disciples, ou leur préparant à dîner (Jean 13, 5 ; 21, 13). Rien n’est trop petit pour le Seigneur Jésus. Chacun de nous n’en a-t-il pas déjà fait l’expérience ? — Puis la guerre recommence, entre Israël et les Syriens. Mais il existe une troisième armée, dont le prophète est seul à connaître l’existence. Ce sont les célestes combattants : des anges, que Dieu a placés comme une muraille de feu autour de Son serviteur (voir Ps. 34, 7). Pour les discerner, il faut les yeux de la foi. Comme ici Élisée, Jésus à Gethsémané a dirigé les pensées de Son disciple Pierre sur les douze légions d’anges que Son Père Lui aurait fournies, s’Il avait voulu les Lui demander (Matt. 26, 53).