Année 2, 28 novembre

Néhémie 1, 1-11

Les paroles de Néhémie, fils de Hacalia.

Et au mois de Kislev, la vingtième année, il arriva que, comme j’étais à Suse, la capitale, Hanani, l’un de mes frères, lui et quelques hommes vinrent de Juda ; et je les interrogeai sur les Juifs, les réchappés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem ; et ils me dirent : Les restants, qui sont demeurés de reste de la captivité, là, dans la province, sont dans une grande misère et dans l’opprobre, et la muraille de Jérusalem est en ruine et ses portes sont brûlées par le feu. Et lorsque j’entendis ces paroles, je m’assis et je pleurai ; et je menai deuil [plusieurs] jours, et je jeûnai, et je priai le Dieu des cieux, et je dis : Je te supplie, ô Éternel, Dieu des cieux, le *Dieu grand et terrible, qui gardes l’alliance et la bonté envers ceux qui t’aiment et qui gardent tes commandements ! Je te prie, que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient ouverts, pour écouter la prière de ton serviteur que je fais aujourd’hui devant toi, jour et nuit, pour les fils d’Israël tes serviteurs, et la confession [que je fais] touchant les péchés des fils d’Israël, que nous avons commis contre toi ; moi aussi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous avons très mal agi contre toi, et nous n’avons pas gardé les commandements et les statuts et les ordonnances que tu as commandés à ton serviteur Moïse. Souviens-toi, je te prie, de la parole que tu as commandée à ton serviteur Moïse, en disant : Si vous êtes infidèles, je vous disperserai parmi les peuples ; et si vous revenez à moi, et que vous gardiez mes commandements et que vous les pratiquiez, quand vos dispersés seraient au bout des cieux, je les rassemblerai de là et je les ramènerai au lieu que j’ai choisi pour y faire demeurer mon nom. Et ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ta grande puissance et ta main forte. Je te supplie, Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui prennent plaisir à craindre ton nom ; et fais réussir aujourd’hui ton serviteur, je te prie, et donne-lui de trouver miséricorde devant cet homme. Or j’étais échanson du roi.


Historiquement, le livre de Néhémie est le dernier coup d’œil que l’Ancien Testament nous permette de jeter sur le peuple d’Israël. Les événements qu’il relate commencent environ trente ans après ceux que rapporte le livre d’Esther, et treize ans après le retour d’Esdras. Ses enseignements nous sont donc particulièrement appropriés, à nous chrétiens, « que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10, 11). Pauvre peuple ! Il est dans une « grande misère et dans l’opprobre », selon le compte-rendu que font quelques voyageurs (v. 3). Mais Dieu a préparé quelqu’un qui va prendre à cœur cet état. C’est Néhémie ! Cet homme est sensible aux souffrances et à l’humiliation de ceux qui sont demeurés de reste de la captivité, et il confesse devant l’Éternel les péchés qui en sont la cause. Ainsi avait fait Esdras (chap. 9). C’est toujours parmi ceux qui aiment Son peuple, que Dieu choisit les instruments de Ses délivrances. — Mais portons nos regards sur un plus grand que Néhémie. Qui a pris à cœur la condition désespérée d’Israël et de l’homme en général, sinon le Fils de Dieu Lui-même ? Il sondait à fond notre état misérable, cet abîme de mal où nous étions plongés. Et Il vint pour nous en arracher.